Liban: le Hezbollah dénonce la construction par Israël d'un mur autour d'un village frontalier

Un soldat israélien sécurise un point de contrôle à l'entrée du village de Ghajar, annexé par Israël, qui se trouve à la frontière entre le Liban, Israël et la Syrie, le 7 septembre 2022. (Photo JALAA MAREY / AFP)
Un soldat israélien sécurise un point de contrôle à l'entrée du village de Ghajar, annexé par Israël, qui se trouve à la frontière entre le Liban, Israël et la Syrie, le 7 septembre 2022. (Photo JALAA MAREY / AFP)
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Publié le Jeudi 06 juillet 2023

Liban: le Hezbollah dénonce la construction par Israël d'un mur autour d'un village frontalier

  • Le puissant parti chiite libanais a dénoncé la mise en place par les forces israéliennes "d'une clôture de barbelés et la construction d'un mur de béton autour de toute la localité"
  • "Les forces d'occupation ont complètement imposé leur force aux Libanais, ont occupé les parties de la localité et l'ont soumise à son administration, en parallèle à l'ouverture du village aux touristes venant de l'entité sioniste"

BEYROUTH: Le Hezbollah a dénoncé jeudi la décision israélienne de construire un mur autour du village de Ghajar, situé à cheval entre la partie du Golan syrien occupée par Israël et le Liban, appelant à agir pour "empêcher une consolidation de l'occupation".

Après le retrait israélien du sud du Liban en 2000, mettant fin à 22 ans d'occupation, l'ONU a tracé une ligne bleue fixant la frontière entre les deux pays. Cette ligne place la partie nord de Ghajar au Liban et la partie sud dans la partie du Golan occupée et annexée par Israël.

Dans un communiqué, le puissant parti chiite libanais a dénoncé la mise en place par les forces israéliennes "d'une clôture de barbelés et la construction d'un mur de béton autour de toute la localité", qui "sépare ce village de son environnement naturel et historique au sein du territoire libanais".

«Résistance» contre Israël

"Les forces d'occupation ont complètement imposé leur force aux Libanais, ont occupé les parties de la localité et l'ont soumise à son administration, en parallèle à l'ouverture du village aux touristes venant de l'entité sioniste", a ajouté le Hezbollah.

Né après l'invasion israélienne du Liban en 1982, le Hezbollah pro-iranien est la seule formation libanaise à avoir conservé son armement depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), au nom de la "résistance" contre Israël.

"Ce développement majeur constitue une occupation totale de la partie libanaise de la localité de Ghajar par la force des armes et l'imposition d'un fait accompli", dénonce le communiqué.

"Ce n'est pas seulement une violation routinière à laquelle les forces d'occupation sont habituées de temps en temps", souligne le Hezbollah, appelant les autorités et les Libanais à "prendre des mesures pour empêcher la consolidation de cette occupation".

«Violation flagrante de la résolution 1701»

La diplomatie libanaise a dénoncé mardi la tentative d'Israël d'annexer la partie nord de Ghajar, soulignant une "violation flagrante de la résolution 1701 du Conseil de sécurité" de l'ONU, adoptée après la guerre ayant opposé en 2006 Israël au Hezbollah.

La diplomatie a appelé la communauté internationale à "faire pression sur Israël pour qu'il s'abstienne de toute de provocation, le tenant responsable de toute escalade pouvant survenir à la suite de ces graves atteintes à la stabilité et au statu quo".

Fin juin, le Hezbollah avait annoncé pour la première fois depuis septembre 2021, avoir abattu un drone israélien dans l'espace aérien libanais.

Le Liban et Israël restent techniquement en état de guerre mais l'incident est intervenu alors que le front entre les deux pays est calme.


Cisjordanie: la police israélienne saisit près de 400.000 euros, accusés de financer le «terrorisme»

La police israélienne a annoncé mercredi avoir confisqué "environ 1,5 million de shekels", plus de 385.000 euros, une somme qu'elle estime liée au "terrorisme", au cours d'une opération en Cisjordanie occupée.  "Les forces de police des frontières en Cisjordanie (Magav) et l'armée israélienne ont confisqué environ 1,5 million de shekels provenant du financement du terrorisme", a déclaré la police dans un communiqué. (AFP)
La police israélienne a annoncé mercredi avoir confisqué "environ 1,5 million de shekels", plus de 385.000 euros, une somme qu'elle estime liée au "terrorisme", au cours d'une opération en Cisjordanie occupée. "Les forces de police des frontières en Cisjordanie (Magav) et l'armée israélienne ont confisqué environ 1,5 million de shekels provenant du financement du terrorisme", a déclaré la police dans un communiqué. (AFP)
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  • Si l'armée israélienne opère souvent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, il est relativement rare qu'elle intervienne au coeur des villes, à fortiori à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne
  • Mardi, l'armée israélienne avait mené une opération dans le centre-ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, ciblant notamment un bureau de change, au cours de laquelle des dizaines de Palestiniens ont été blessés selon le Croissant-Rouge

JERUSALEM: La police israélienne a annoncé mercredi avoir confisqué "environ 1,5 million de shekels", plus de 385.000 euros, une somme qu'elle estime liée au "terrorisme", au cours d'une opération en Cisjordanie occupée.

"Les forces de police des frontières en Cisjordanie (Magav) et l'armée israélienne ont confisqué environ 1,5 million de shekels provenant du financement du terrorisme", a déclaré la police dans un communiqué.

Elle a précisé qu'une partie de la somme avait été saisie en devises étrangères, notamment des dollars américains et des dinars jordaniens.

Mardi, l'armée israélienne avait mené une opération dans le centre-ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, ciblant notamment un bureau de change, au cours de laquelle des dizaines de Palestiniens ont été blessés selon le Croissant-Rouge.

L'armée avait alors expliqué viser "une entreprise de change qui transférait des fonds destinés aux terroristes du Hamas afin de financer des activités terroristes contre l'Etat d'Israël et ses civils".

Si l'armée israélienne opère souvent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, il est relativement rare qu'elle intervienne au coeur des villes, à fortiori à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne.

Elle était déjà intervenue dans des bureaux de change palestiniens ces dernières années, au printemps 2025 ou encore en décembre 2023.

Les violences en Cisjordanie se sont intensifiées depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne, au moins 972 Palestiniens, dont de nombreux combattants mais aussi beaucoup de civils, ont été tués par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie depuis cette date.

Au moins 36 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors d'opérations militaires israéliennes, selon les données officielles israéliennes.


Liban: la justice décide de libérer sous caution l'ex-gouverneur de la Banque centrale

 La justice libanaise a décidé mardi de libérer l'ancien gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, accusé de corruption, moyennant une importante caution de plus de 20 millions de dollars. (AFP)
La justice libanaise a décidé mardi de libérer l'ancien gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, accusé de corruption, moyennant une importante caution de plus de 20 millions de dollars. (AFP)
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  • L'ex-gouverneur, détenteur de la double nationalité française et libanaise, avait été arrêté en septembre 2024 et accusé de détournement massif de fonds publics dans le pays, qui a connu un effondrement économique sans précédent
  • Il était notamment accusé d'avoir détourné 44 millions de dollars de la Banque centrale. M. Salamé avait déjà obtenu le mois dernier une remise en liberté dans deux autres dossiers dans lesquels il était impliqué

BEYROUTH: La justice libanaise a décidé mardi de libérer l'ancien gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, accusé de corruption, moyennant une importante caution de plus de 20 millions de dollars, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

La source a précisé que cette décision était assortie d'une interdiction de quitter le territoire libanais pendant un an.

L'ex-gouverneur, détenteur de la double nationalité française et libanaise, avait été arrêté en septembre 2024 et accusé de détournement massif de fonds publics dans le pays, qui a connu un effondrement économique sans précédent.

Il était notamment accusé d'avoir détourné 44 millions de dollars de la Banque centrale. M. Salamé avait déjà obtenu le mois dernier une remise en liberté dans deux autres dossiers dans lesquels il était impliqué.

Selon une autre source judiciaire, il s’agit de "la caution la plus élevée jamais fixée au Liban".

L'avocat de Riad Salamé, Marc Habqa, a dénoncé auprès de l’AFP une décision "illégale". "La caution est exorbitante et dépourvue de base légale. J’examinerai avec mon client les recours possibles", a-t-il dit.

La source judiciaire a indiqué que la décision avait été prise "au regard de l’état de santé de Salamé", âgé de 75 ans.

Mais elle a précisé qu’il "aurait de toute façon pu être libéré le 4 septembre à l’expiration de sa détention préventive" qui peut durer un an au maximum.

L'ancien gouverneur de la BdL, qui était étroitement lié à la classe politique, était la première personnalité de premier plan arrêtée depuis le début de l'effondrement économique du Liban il y a près de six ans.

Gouverneur de la Banque centrale de 1993 à juillet 2023, il est accusé par ses détracteurs d'être l'un des principaux responsables de la déroute financière du Liban.

M. Salamé est en outre suspecté de s'être constitué un riche patrimoine immobilier et financier. Il n'a pas répondu à une convocation d'un juge français en mai 2023, et fait depuis l'objet d'un mandat d'arrêt international. Le Liban refuse néanmoins d'extrader ses ressortissants.

Les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont imposé des sanctions économiques pour corruption contre M. Salamé, Washington estimant que ses "actions corrompues et illégales ont contribué à l'effondrement de l'Etat de droit au Liban".


Désarmement du Hezbollah: les Etats-Unis veulent des actes, selon une émissaire

Tom Barrack et Morgan Ortagus à Beyrouth le 26 août 2025. (AFP)
Tom Barrack et Morgan Ortagus à Beyrouth le 26 août 2025. (AFP)
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  • Une émissaire américaine, Morgan Ortagus, a affirmé mardi à Beyrouth que les autorités libanaises devaient à présent traduire "en actes" leur décision de désarmer le Hezbollah pro-iranien
  • "Nous avons tous été fortement encouragés par la décision historique du gouvernement il y a quelques semaines, mais maintenant il ne s'agit plus de mots, il s'agit d'actes", a déclaré Mme Ortagus

BEYROUTH: Une émissaire américaine, Morgan Ortagus, a affirmé mardi à Beyrouth que les autorités libanaises devaient à présent traduire "en actes" leur décision de désarmer le Hezbollah pro-iranien.

"Nous avons tous été fortement encouragés par la décision historique du gouvernement il y a quelques semaines, mais maintenant il ne s'agit plus de mots, il s'agit d'actes", a déclaré Mme Ortagus.

Elle s'exprimait à l'issue d'une réunion entre une délégation américaine et le président libanais, Joseph Aoun.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit prêt lundi à une réduction "progressive" des troupes israéliennes au Liban si le gouvernement concrétisait son plan de désarmer le Hezbollah.

"Israël est prêt à avancer pas à pas, cela pourrait être de petits pas (..) , des pas de bébé, mais ils sont prêts à avancer étape par étape avec ce gouvernement", a ajouté Mme Ortagus.

"Donc, à chaque pas que fera le gouvernement libanais, nous encouragerons le gouvernement israélien à faire de même".

L'émissaire américain Tom Barrack, qui faisait partie de la délégation, a souligné pour sa part que l'armée libanaise et le gouvernement devaient présenter à la fin du mois un plan concret pour le désarmement de la formation chiite, qui est sortie affaiblie fin novembre de sa dernière guerre avec Israël.

"Lorsqu'ils (les Israéliens) verront cela, ils feront leur contre-proposition concernant les retraits, les garanties de sécurité à leurs frontières", a-t-il expliqué.

"Ce qu'Israël a dit, ce qui est historique, c'est que nous ne voulons pas occuper le Liban", a-t-il ajouté, expliquant que les responsables israéliens attendaient de "voir quel est le plan pour réellement désarmer le Hezbollah".

Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a réaffirmé lundi le refus de son parti d'abandonner ses armes.

"Zone économique" 

Sous pression des Etats-Unis et face aux craintes d'une intensification des attaques israéliennes, le gouvernement a chargé le 5 août l'armée de préparer un plan visant à désarmer d'ici fin 2025 ce mouvement, fondé et financé par l'Iran, ennemi juré d'Israël.

Cette décision s'inscrit dans le cadre du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël.

En réponse à une question concernant un plan américain prévoyant la création d’une "zone économique Trump" dans le sud du Liban, près de la frontière israélienne, comme rapporté par le site américain Axios, M. Barrack a fait miroiter cette possibilité pour "écarter la tutelle iranienne".

"Quand on dit désarmer le Hezbollah, il faut se souvenir qu’il y a 40.000 personnes qui sont payées par l’Iran pour combattre. Qu’est-ce qu’on va faire d’eux ?", s'est interrogé M. Barrack.

"Nous devons les aider. Et la manière de les aider, c’est de dire que nous, tous ensemble - le Golfe, les États-Unis, les Libanais - allons agir conjointement pour créer un forum économique qui offrira un autre moyen de subsistance", a-t-il ajouté, avant de faire référence à "une nouvelle zone économique".

Selon Axios, l’Arabie saoudite et le Qatar auraient déjà accepté d’y investir après le retrait israélien, afin de limiter le retour du Hezbollah dans la zone tout en répondant aux préoccupations sécuritaires d’Israël sans occupation.