Face à la «guerre économique» des Houthis, le gouvernement menace de fermer l'aéroport de Sanaa

Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a menacé de fermer l'aéroport international de Sanaa et de limiter les mouvements de navires au port de Hodeidah (Photo, Reuters).
Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a menacé de fermer l'aéroport international de Sanaa et de limiter les mouvements de navires au port de Hodeidah (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 11 juillet 2023

Face à la «guerre économique» des Houthis, le gouvernement menace de fermer l'aéroport de Sanaa

  • L'inflation a plus que doublé au Yémen par rapport à l'année dernière
  • Les prix des denrées alimentaires, du logement et des soins de santé ont explosé

AL-MUKALLA: Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a menacé de fermer l'aéroport international de Sanaa et de restreindre les mouvements de navires à Hodeidah, à moins que les Houthis, soutenus par l'Iran, ne mettent fin à leur «guerre économique» et à l'escalade de leurs opérations militaires dans tout le pays.

Moammar al-Eryani, ministre yéménite de l'Information, a déclaré que les dernières mesures économiques prises par les Houthis à l'encontre du gouvernement yéménite et des entreprises de Sanaa risquent d'aggraver la crise humanitaire et de compromettre les perspectives de paix au Yémen.

M. Al-Eryani a prévenu que si les Houthis ne cessent pas leur escalade militaire et économique, le gouvernement yéménite envisagera de restreindre l'accès à l'aéroport et au port de Hodeidah. 

«Nous mettons en garde contre toute escalade menée par la milice Houthi, qui menace de provoquer l'effondrement de la situation économique et d'aggraver les souffrances humaines», a indiqué le ministre sur Twitter.

«Nous affirmons que le gouvernement sera contraint de revoir les démarches entreprises dans le cadre de la trêve des Nations unies, de reconsidérer les installations liées au fonctionnement du port de Hodeidah et de l'aéroport de Sanaa, et de prendre des mesures qui préservent les intérêts et les capacités du peuple yéménite.»

Dans le cadre d'une trêve négociée par les Nations unies et entrée en vigueur en avril dernier, le gouvernement yéménite a autorisé la reprise des vols commerciaux au départ de Sanaa et a également facilité l'arrivée de navires de carburant à Hodeidah en échange d'une désescalade sur les champs de bataille, de la levée du siège de la ville de Taiz et d'une collaboration avec le gouvernement yéménite pour résoudre les problèmes économiques tels que la collecte des recettes et le paiement des fonctionnaires dans les zones contrôlées par les Houthis.

Les représentants du gouvernement yéménite ont indiqué que les Houthis continuent d'attaquer les forces gouvernementales, refusent les propositions visant à lever le siège de Taiz et, à la fin de l'année dernière, ont lancé des attaques de drones contre des installations pétrolières dans le Hadramout et le Shabwa, provoquant l'arrêt des exportations de brut.

Affronter les Houthis

Pour priver le gouvernement yéménite des recettes fiscales et gazières, les Houthis ont forcé les négociants locaux à importer des marchandises via Hodeidah et leur ont interdit d'utiliser les ports contrôlés par le gouvernement.

En outre, les Houthis ont récemment interdit l'accès à leur territoire aux camions-citernes de gaz en provenance de la ville centrale de Marib.

Selon M. Al-Eryani, les Houthis ont répondu aux concessions du gouvernement yéménite par des actions militaires et économiques supplémentaires. Le ministre a ainsi exhorté la communauté internationale à condamner les Houthis pour avoir «entraîné» le pays à nouveau dans la violence.

«Nous appelons la communauté internationale, les Nations unies et les membres permanents du Conseil de sécurité à respecter leur mandat en faisant pression sur la milice houthie pour la contraindre à mettre fin à la guerre économique systématique qui menace de saper les perspectives et les efforts de désescalade et de paix, et de compliquer davantage la situation dans le pays», a-t-il affirmé.

Le gouvernement yéménite a menacé à plusieurs reprises d'abandonner tous les accords conclus avec les Houthis, y compris l'accord de Stockholm et la trêve négociée par les Nations unies, si les Houthis ne cessent pas leurs attaques contre les installations pétrolières, qui privent le gouvernement de sa principale source de revenus, s'ils ne mettent pas fin à leur siège de Taiz et s'ils n'autorisent pas la libre circulation des marchandises dans l'ensemble du pays.

Najeeb Ghallab, sous-secrétaire au ministère yéménite de l'Information et analyste politique, a indiqué à Arab News que les Houthis n'avaient mis en œuvre aucune des dispositions de la trêve et qu'ils tentaient de contraindre le gouvernement yéménite «en faillite» à payer les fonctionnaires de leurs territoires.

M. Ghallab a déclaré que la communauté internationale soutiendrait le gouvernement yéménite s'il décidait d'affronter les activités économiques et militaires des Houthis, citant une récente déclaration ferme des ambassadeurs de France, des États-Unis et du Royaume-Uni au Yémen qui menaçait d'isoler complètement les Houthis s'ils reprenaient les combats.

«Si la situation actuelle perdure, le gouvernement légitime en pâtira considérablement. Différentes actions doivent donc être mises en œuvre, notamment le rétablissement de la situation antérieure à l'ouverture du port de Hodeidah et de l'aéroport de Sanaa. Le gouvernement est en mesure de le faire», a affirmé M. Ghallab.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.