Les militants rohingyas appellent à une pression internationale accrue sur le Myanmar

Des réfugiés rohingyas se rassemblent au camp de réfugiés de Kutupalong pour marquer le cinquième anniversaire de leur fuite du Myanmar voisin (Photo, Reuters/Archives).
Des réfugiés rohingyas se rassemblent au camp de réfugiés de Kutupalong pour marquer le cinquième anniversaire de leur fuite du Myanmar voisin (Photo, Reuters/Archives).
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Publié le Samedi 22 juillet 2023

Les militants rohingyas appellent à une pression internationale accrue sur le Myanmar

  • Les musulmans rohingyas et d'autres minorités du Myanmar sont persécutés depuis des décennies
  • La dernière résolution de l'ONU appelle le Myanmar à mettre en place des conditions propices au rapatriement des réfugiés rohingyas

DHAKA: Les militants rohingyas du Bangladesh appellent la communauté internationale à accroître la pression sur le Myanmar à la suite d'un nouvel appel à l'ONU en faveur d'un rapatriement sûr et durable de la minorité persécutée dans son pays d'origine.

Les musulmans rohingyas et d'autres minorités du Myanmar subissent depuis des décennies des discriminations et des persécutions systématiques, notamment la répression militaire de 2017 qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés dans l'État de Rakhine.

Au début du mois, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a adopté une résolution sur la situation des droits de l'homme des Rohingyas et d'autres minorités du Myanmar. Cette résolution est l'une des dernières à appeler le gouvernement de Naypyidaw à mettre en place des «conditions propices au rapatriement volontaire, sûr, digne et durable».

«Pour assurer un rapatriement durable, la communauté internationale devrait exercer une pression beaucoup plus forte sur le gouvernement du Myanmar», a déclaré cette semaine à Arab News, Mohammed Rezuwan Khan, un militant des droits des Rohingyas à Cox's Bazar.

«Tous les Rohingyas souhaitent retourner dans leur pays d'origine. Mais il faut que la situation soit favorable dans la région de Rakhine. Dans la situation actuelle, si nous rentrons, le gouvernement du Myanmar nous persécutera à nouveau», a-t-il indiqué.

Khan fait partie des plus d'un million de Rohingyas qui croupissent dans des camps de réfugiés au Bangladesh, pays qui, depuis des années, les accueille et leur fournit une aide humanitaire bien qu'il ne soit pas signataire de la convention des Nations unies sur les réfugiés de 1951.

Le pays en développement dépense environ 1,2 milliard de dollars américains (1 dollar américain = 0,90 euro) par an pour soutenir les Rohingyas, alors que l'aide internationale à la communauté diminue depuis 2020. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a réduit les rations alimentaires destinées au groupe au début de l'année; ses appels aux dons n'ayant pas été entendus.

La communauté rohingya de Cox's Bazar souffre alors qu'elle cherche à connaître son avenir avec certitude, a déclaré Khan.

«Si nous sommes contraints de rester ici plus longtemps, cela créera une génération perdue de Rohingyas», a-t-il prévenu, faisant allusion au manque de possibilités d'éducation et de travail pour la communauté.

Les Rohingyas du Myanmar ont également le sentiment «de ne pas être suffisamment en sécurité», a signalé Khan, tandis que ceux du Bangladesh se sentent également en danger en raison de l'augmentation de la criminalité dans les camps.

«Un sentiment d'insécurité règne en permanence parmi nous», a révélé Khan.

«Je ne sais pas quand je serai tué par qui. C'est pourquoi nous ne voulons pas continuer à vivre ici. Nous appelons la communauté internationale pour qu'elle trouve une solution durable à la crise des Rohingyas», a-t-il insisté.

Nombreux sont ceux qui risquent des traversées périlleuses en bateau pour quitter le Bangladesh et se rendre dans des pays comme la Malaisie et l'Indonésie. En 2022, plus de 3 500 d'entre eux ont tenté des traversées maritimes dangereuses, selon le HCR.

Malgré plusieurs projets de retour des Rohingyas au Myanmar au fil des ans, aucun progrès concret n'a été réalisé. La dernière tentative en date a eu lieu en mai. Des responsables de communautés de réfugiés et des responsables bangladais se sont rendus dans l'État de Rakhine pour évaluer la possibilité d'un rapatriement.

Mohammad Jubaer, président de la Société Arakan Rohingya pour la paix et les droits de l'homme à Cox's Bazar, a souligné l'importance de la responsabilité. 

«La communauté internationale devrait veiller à ce que certains aspects de la responsabilité soient respectés, comme la dignité, la sécurité, etc. L'endroit où nous vivrons au Myanmar devrait être une zone sûre et maintenue par la communauté internationale. Sinon, les autorités du Myanmar nous renverront de force au Bangladesh, comme auparavant», a précisé Jubaer à Arab News.

«Il ne s'agit pas seulement de la persécution des Rohingyas. Tous les autres groupes ethniques minoritaires du Myanmar doivent être protégés», a-t-il souligné.

Il a ajouté: «La communauté internationale devrait exercer davantage de pression sur le Myanmar pour s'en assurer.»

Les pays développés et les organisations intergouvernementales ont des «responsabilités éthiques» en ce qui concerne la question des Rohingyas, a déclaré Mohammed Nur Khan, militant bangladais des droits de l'homme et expert en migration.

«Puisque ces pays sont dans une position avancée en termes de situation politique et financière, les responsabilités éthiques leur incombent davantage. Tout d'abord, ils peuvent ouvrir la porte des discussions au sein des Nations unies. C'est tout à fait crucial», a mentionné Khan à Arab News.

«Deuxièmement, ils peuvent contraindre la junte du Myanmar à créer un environnement favorable en adoptant différentes approches comme l'imposition de sanctions économiques et autres. La communauté internationale devrait impliquer plus activement les associations régionales telles que l'ANASE», a-t-il expliqué.

Selon Khan, la dernière résolution des Nations unies pourrait pousser le gouvernement du Myanmar à redoubler d'efforts afin d’améliorer la situation dans l'État de Rakhine, mais il n'est pas certain qu'elle puisse créer un environnement tout à fait favorable aux Rohingyas.

La résolution des Nations unies fait suite à des visites de haut niveau dans des camps de réfugiés au Bangladesh, notamment celles du secrétaire général de l'OCI, Hissein Brahim Taha, et du procureur général de la Cour pénale internationale, Karim Khan.

«Mais il faut le faire, même si cela prend du temps. Sans cela, nous ne pourrions pas prendre la bonne décision en rapatriant les Rohingyas. Je ne pense pas que la situation actuelle à Rakhine soit propice à la création d'un environnement sûr pour qui que ce soit», a soutenu Khan.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.