Record «historique» pour les exportations d'armement français

Les exportations d'armement français, tirées par le succès de l'avion de combat Rafale, ont atteint 27 milliards d'euros en 2022. (AFP)
Les exportations d'armement français, tirées par le succès de l'avion de combat Rafale, ont atteint 27 milliards d'euros en 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 26 juillet 2023

Record «historique» pour les exportations d'armement français

  • Ce record français est franchi alors que les dépenses militaires des États n'ont jamais été aussi importantes depuis trente ans, soit depuis la fin de la Guerre froide
  • Pour la France en 2022, la zone Proche et Moyen Orient représente 64% du total des commandes d'armement, devant la zone Europe (23%) et l'Asie (8%), indique le rapport

PARIS: Les exportations d'armement français, tirées par le succès de l'avion de combat Rafale, ont atteint 27 milliards d'euros en 2022, un niveau "historique" dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine et l'explosion des dépenses militaires mondiales.

En 2021, la France avait exporté pour 11,7 milliards d'euros d'armement, rappelle le rapport annuel au Parlement dévoilé par le quotidien La Tribune et dont l'AFP a obtenu une copie.

Le contrat de 80 avions Rafale avec les Emirats arabes Unis (EAU), pour un peu plus de 16 milliards d'euros, contribue largement à ce bilan record.

Outre ce méga contrat, la commande ferme de six avions Rafale par l'Indonésie et de six avions par la Grèce, vient réaffirmer le succès à l'export de l'appareil fabriqué par le groupe français Dassault aviation.

Et le marché reste porteur: en juillet, l'Inde a donné son accord de principe pour l'achat de 26 Rafale supplémentaires en version marine, après 36 appareils de ce type déjà livrés à son armée de l'Air, même si la décision doit encore être confirmée après des négociations avec le gouvernement français.

L'année 2022 a également été marquée par le contrat d'acquisition de trois frégates de défense et d'intervention (FDI) par la Grèce, avec leur maintenance et les armements associés.

En Europe également, la Pologne a signé un contrat d'acquisition de deux satellites d’observation français en décembre 2022.

"L'armement français n’est pas seulement apprécié au travers du Rafale, il s'impose comme une référence mondiale dans un large spectre capacitaire : missiles, frégates, sous-marins, artillerie, hélicoptères, radars, satellites d'observation", se félicite le ministre des Armées Sébastien Lecornu en introduction du rapport.

Contexte ukrainien 

Ce record français est franchi alors que les dépenses militaires des États n'ont jamais été aussi importantes depuis trente ans, soit depuis la fin de la Guerre froide, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). En 2022, date du début de la guerre en Ukraine, les États ont dépensé 2.240 milliards de dollars dans leurs armées et équipements militaires, soit 2,2% du PIB mondial.

Pour la France en 2022, la zone Proche et Moyen Orient représente 64% du total des commandes d'armement, devant la zone Europe (23%) et l'Asie (8%), indique le rapport. Les trois premiers clients de la France sur la période 2013-2022 sont les Emirats arabes unis, l'Egypte et le Qatar, suivis par l'Inde, l'Arabie saoudite et la Grèce.

Le rapport analyse la politique d'exportation d'armement dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.

"Le conflit a démontré le rôle décisif que peut jouer la livraison d'armements pour permettre à un Etat agressé d'exercer son droit à la légitime défense", insiste le rapport, ajoutant que "cet argument vaut également en temps de paix".

La politique d'exportation d'armement de la France a deux objectifs: "contribuer à la sécurité internationale" et "disposer dans la durée d'une industrie française et européenne" répondant aux ambitions stratégiques.

"La guerre en Ukraine a ravivé la conscience de l'impérieuse nécessité de développer et d'entretenir une base industrielle et technologique de défense souveraine et résiliente", pointe le rapport.

Depuis le début du conflit, l'aide militaire de la France à l'Ukraine s'élève à 450 millions d'euros, d'après les chiffres de juillet du Kiel Institute.

En 2022, les commandes d'armement de Kiev auprès de Paris se sont élevées à 118,6 millions d'euros, selon le rapport.

Alors que les exportations d'armes de la France sont régulièrement critiquées par plusieurs ONG qui s'inquiètent de leur utilisation par des régimes autoritaires, le rapport insiste sur "le strict respect de nos  engagements internationaux" et la "règlementation très stricte" de contrôle des exportations.


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".