Moto-machettes, femme-arbre, la sculpture en compétition aux jeux de la Francophonie

Le sculpteur nigérien Adamou Tchiombiano travaille sur une sculpture pour les IXe Jeux de la Francophonie à Kinshasa, le 30 juillet 2023 (Photo, AFP).
Le sculpteur nigérien Adamou Tchiombiano travaille sur une sculpture pour les IXe Jeux de la Francophonie à Kinshasa, le 30 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 03 août 2023

Moto-machettes, femme-arbre, la sculpture en compétition aux jeux de la Francophonie

  • La sculpture est elle aussi en compétition aux jeux de la Francophonie de Kinshasa
  • Une dizaine d’œuvres réalisées par de jeunes sculpteurs, venus d'autant de pays, sont exposées au Musée national de la République démocratique du Congo

KINSHASA: Des enfants posent à côté d'une moto carénée de machettes, une visiteuse fait un selfie devant une imposante statue de femme au port altier taillée dans un tronc d'arbre... La sculpture est elle aussi en compétition aux jeux de la Francophonie de Kinshasa.

Les jeux, en cours depuis le 28 juillet, vont s'achever dimanche. D'ici là, les médailles vont continuer à pleuvoir dans les vingt disciplines représentées (onze culturelles et neuf sportives), notamment les arts visuels, pour lesquels le verdict des jurys est attendu jeudi soir.

Depuis le week-end dernier, une dizaine d’œuvres réalisées par de jeunes sculpteurs, venus d'autant de pays, sont exposées au Musée national de la République démocratique du Congo (MNRDC), bâtiment récent situé sur le Boulevard Triomphal de Kinshasa, non loin du grand stade des Martyrs.

A côté de photographies et peintures, elles aussi au programme des jeux, certaines d'entre elles attirent particulièrement l’œil des visiteurs, comme cette étrange moto en machettes, signée de la Camerounaise Marie-Francine Dongmo et baptisée "Cinquième pouvoir".

Les motos-taxis, appelés "benskineurs" au Cameroun, sont devenus incontournables en Afrique subsaharienne. Ils sont solidaires entre eux et très puissants, explique à l'AFP l'artiste de 33 ans. "Ils sont même utilisés comme une arme politique pendant les campagnes électorales", ajoute la jeune femme, diplômée de l'Institut des Beaux Arts de Foumban (ouest du Cameroun).

L’œuvre est aussi "une représentation symbolique de la réalité économique et sociale" de beaucoup de pays africains, où les jeunes deviennent des motos-taximen faute de trouver un meilleur emploi.

Les machettes représentent la violence, celle des "dangers qu'affrontent les conducteurs de motos", dit-elle, mais aussi celle qui ensanglante de nombreuses régions.

Des fleurs artificielles rouges sont disposées sur la moto et illustrent "la résilience", poursuit Marie-Francine, rencontrée à l'Académie des Beaux Arts où, comme les autres artistes en compétition, elle a dû réaliser une nouvelle œuvre cette semaine en atelier.

La compétition est rude

Ils se sont mis au travail dimanche pour livrer une sculpture "fraîche" avant jeudi matin. En arrivant dans l'atelier, ils ont trouvé une grosse pièce de bois chacun, que la plupart d'entre eux ont exploitée pour en tirer une œuvre.

Marie-Francine, elle, préfère les matériaux du quotidien et de récupération. "Je suis d'une pensée libre et on ne doit pas imposer quoi que ce soit aux artistes", assène la sculptrice au caractère bien trempé et à la coiffure afro. "Je ne travaille pas le bois", un point c'est tout.

Elle a donc utilisé du fil électrique et des bouteilles plastique froissées pour modeler un petit personnage bleu assis et surmonté d'une lampe, œuvre baptisée "L'illumination". Elle a acheté le câble électrique mais a ramassé les bouteilles dans la rue.

"Il y en a tellement à Kinshasa", constate la jeune femme sensible aux questions d'environnement. "Si j'avais du temps je ferais des œuvres gigantesques avec", ajoute-t-elle. Chez elle à Yaoundé, elle a aussi réalisé des sculptures d'assemblage à partir de capsules de bouteilles, par exemple.

A Kinshasa, "la compétition est rude, chacun essaie de se faire qualifier", dit Marie-Francine, qui trouve "très enrichissant" d'avoir participé aux jeux de la Francophonie.

Elle avait terminé sa nouvelle œuvre dès mercredi après-midi, tandis que près d'elle travaillait encore avec acharnement son collègue nigérien, Adamov Tchiombiano, dont la statue, représentant une girafe, n'a pas pu arriver à Kinshasa à cause du coup d'Etat à Niamey.

Pour pouvoir présenter autant d’œuvres que les autres concurrents, il dit avoir travaillé "jour et nuit" pour réaliser deux autres girafes, l'une en bois, l'autre en bouteilles plastiques et canettes.


Le film de Lyna Khoudri "Les Aigles de la République" présenté en avant-première à Cannes

Lyna Khoudri a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes lundi. (Getty Images)
Lyna Khoudri a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes lundi. (Getty Images)
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  • Le film "Les Aigles de la République" (Eagles of the Republic) de l'actrice franco-algérienne Lyna Khoudri a été présenté en avant-première cette semaine au 78e Festival de Cannes
  • Réalisé par le cinéaste égyptien suédois Tarik Saleh, le film est le dernier chapitre de sa célèbre "Cairo Trilogy", qui comprend "The Nile Hilton Incident" (2017) et "Boy From Heaven" (2022), ce dernier lui ayant valu le prix du meilleur scénario à Canne

DUBAI : Le film "Les Aigles de la République" (Eagles of the Republic) de l'actrice franco-algérienne Lyna Khoudri a été présenté en avant-première cette semaine au 78e Festival de Cannes, et a reçu une ovation très convoitée à l'issue de la projection.

Réalisé par le cinéaste égyptien suédois Tarik Saleh, le film est le dernier chapitre de sa célèbre "Cairo Trilogy", qui comprend "The Nile Hilton Incident" (2017) et "Boy From Heaven" (2022), ce dernier lui ayant valu le prix du meilleur scénario à Cannes.

Situé au Caire, "Les Aigles de la République" suit George El-Nabawi, une star de cinéma en déclin qui accepte à contrecœur de jouer un rôle dans un biopic politique.

Khoudri incarne Donya, une journaliste qui se retrouve mêlée à l'intrigue politique entourant le protagoniste du film, Fahmy.

Le film met également en vedette l'acteur libanais suédois Fares Fares - un collaborateur de longue date de Saleh - dans le rôle principal, aux côtés de l'actrice franco-marocaine Zineb Triki dans le rôle de Suzanne, l'épouse du ministre de la défense égyptien ayant reçu une éducation occidentale, et de l'acteur égyptien Amr Waked dans le rôle de Dr Mansour, le conseiller présidentiel.

Pour l'avant-première, Khoudri portait une robe Chanel sculpturale à bretelles, composée d'une jupe volumineuse, d'un corsage structuré et de détails pliés le long du décolleté. La robe était cintrée à la taille et s'évasait en plis. Elle a complété son look avec des talons blancs à bout ouvert et un chignon élégant.

Elle a assisté à l'avant-première aux côtés de Saleh, Waked, du compositeur et chef d'orchestre français Alexandre Desplat et de l'acteur, cinéaste et écrivain kurde finlandais Sherwan Haji, qui joue également dans le film.

Khoudri, 32 ans, s'est fait connaître par son rôle de Nedjma dans le drame "Papicha" de Mounia Meddour, acclamé par la critique. Pour son travail dans ce film, elle a remporté le prix Orizzonti de la meilleure actrice à la 74e Mostra de Venise et a été nominée dans la catégorie "actrice la plus prometteuse" des César.

Khoudri a également joué dans la mini-série "Les Sauvages" en 2019 et dans le film "Blood on the Docks" en 2016.

Elle a également joué dans la comédie "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson aux côtés de Timothee Chalamet, Bill Murray, Tilda Swinton et Owen Wilson.

L'actrice est également à l'affiche de "In The Hell Of Kabul : 13 Days, 13 Nights", le drame de Martin Bourboulon sur l'évacuation de l'Afghanistan, aux côtés de Sidse Babett Knudse - star danoise de "Borgen" et lauréate d'un Bafta - de Roschdy Zem ("Chocolat", "Oh Mercy !") et de l'acteur de théâtre Christophe Montenez.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Angelina Jolie commémore Fatima Hassouna à Cannes

L'actrice américaine et lauréate d'un Oscar Angelina Jolie a fait une apparition spéciale au Festival de Cannes pour remettre le Trophée Chopard aux stars montantes Marie Colomb et Finn Bennett. (AFP)
L'actrice américaine et lauréate d'un Oscar Angelina Jolie a fait une apparition spéciale au Festival de Cannes pour remettre le Trophée Chopard aux stars montantes Marie Colomb et Finn Bennett. (AFP)
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  • Angelina Jolie a fait une apparition spéciale au Festival de Cannes pour remettre le Trophée Chopard aux stars montantes Marie Colomb et Finn Bennett
  • Au cours de la cérémonie, Angelina Jolie s'est exprimée sur le pouvoir du cinéma international à avoir un impact en ces temps de troubles mondiaux

DUBAI : L'actrice américaine et lauréate d'un Oscar Angelina Jolie a fait une apparition spéciale au Festival de Cannes pour remettre le Trophée Chopard aux stars montantes Marie Colomb et Finn Bennett.

Au cours de la cérémonie, Angelina Jolie s'est exprimée sur le pouvoir du cinéma international à avoir un impact en ces temps de troubles mondiaux.

"J'adore le cinéma international", a déclaré Angelina Jolie à l'assemblée d'invités étoilés. "Nous sommes amenés dans d'autres pays, dans des moments privés, même sur le champ de bataille, nous nous connectons et nous faisons preuve d'empathie ... tout ce qui est possible pour rendre le cinéma international plus accessible est nécessaire et bienvenu."

"Et aucun d'entre nous n'est naïf", a poursuivi Angelina Jolie. "Nous savons que de nombreux artistes dans le monde n'ont pas la liberté et la sécurité nécessaires pour raconter leurs histoires, et beaucoup ont perdu la vie, comme Fatima Hassouna, tuée à Gaza, Shaden Gardood, tuée au Soudan, et Victoria Amelina, tuée en Ukraine, et tant d'autres artistes extraordinaires qui devraient être avec nous aujourd'hui. Nous avons une dette de reconnaissance envers tous ceux qui risquent leur vie et partagent leurs histoires et leurs expériences, car ils nous ont aidés à apprendre et à évoluer".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jesse Cook: le guitariste légendaire du Canada apporte sa touche unique aux Émirats arabes unis 

Jesse Cook puise son inspiration dans les traditions flamenco, classique, jazz et latine. (Photo: fournie)
Jesse Cook puise son inspiration dans les traditions flamenco, classique, jazz et latine. (Photo: fournie)
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  • Jesse Cook est un guitariste inclassable, reconnu pour sa capacité à fusionner le flamenco avec un riche éventail d’influences venues des quatre coins du monde
  • Ancré dans une technique de fingerstyle maîtrisée à la perfection, son jeu est aussi guidé par une curiosité insatiable et une rare ouverture d’esprit

DUBAI: Art For All lance sa saison de jazz avec le guitariste de renommée mondiale Jesse Cook et son talentueux groupe, qui se produiront en direct au théâtre Zabeel de Dubaï le 13 juin et à la Fondation culturelle d'Abou Dhabi le 14 juin, lors de deux représentations extraordinaires qui promettent une expérience musicale riche, défiant les genres.

Après une tournée européenne couronnée de succès, avec des concerts à guichets fermés à Londres, Munich et Vienne, le célèbre guitariste Jesse Cook est de retour aux Émirats arabes unis.

Lauréat d’un Juno Award, récipiendaire de l’Acoustic Guitar Player’s Choice Award (argent) dans la catégorie Flamenco, et nommé à trois reprises Guitariste canadien de l’année en Smooth Jazz, Jesse Cook séduit les auditoires du monde entier grâce à sa fusion unique de flamenco, de jazz et de musiques du monde. Avec plus de 2 millions d’albums vendus, 130 millions de vues sur YouTube et plus de 650 millions d’écoutes en streaming, ses concerts offrent une expérience immersive portée par des compositions originales et raffinées.

Sur scène, Jesse Cook est entouré d’un ensemble de musiciens d’exception: Fethi Nadjem (violon, mandole), Dan Minchom (basse), Matt Sellick (guitare), ainsi que Matais Recharte ou Marito Marques aux percussions, batterie et cajón. Un invité surprise – un musicien local virtuose de l’oud – se joindra également à eux, apportant une touche arabe authentique à cette expérience musicale déjà mémorable.

«Ma musique est le reflet de ma vie, qui a été, disons, un peu mouvementée,» confie Jesse Cook

Jesse Cook est un guitariste inclassable, reconnu pour sa capacité à fusionner le flamenco avec un riche éventail d’influences venues des quatre coins du monde. Né en France, il a grandi entre le Canada et l’Europe, une trajectoire géographique qui façonne profondément sa musique – reflet d’une vie marquée par le mouvement, les rencontres culturelles et l’exploration.

Virtuose de la guitare à cordes nylon, Cook puise son inspiration dans les traditions flamenco, classique, jazz et latine, qu’il enrichit de rythmes et de textures glanés à travers le monde. Fort de plus de 300 millions d’écoutes en streaming, d’une audience fidèle grâce à ses émissions spéciales sur PBS et de tournées internationales à guichets fermés, il continue de repousser les frontières du genre.

Ancré dans une technique de fingerstyle maîtrisée à la perfection, son jeu est aussi guidé par une curiosité insatiable et une rare ouverture d’esprit – deux qualités qui font de Jesse Cook une figure singulière et influente de la musique instrumentale contemporaine.