Washington, Londres et Ottawa sanctionnent l'ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé

L'ancien chef de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, a fait l'objet d'une série d'enquêtes judiciaires tant dans le pays qu'à l'étranger pour des allégations de fraude, de blanchiment d'argent et d'enrichissement illicite (AFP).
L'ancien chef de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, a fait l'objet d'une série d'enquêtes judiciaires tant dans le pays qu'à l'étranger pour des allégations de fraude, de blanchiment d'argent et d'enrichissement illicite (AFP).
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Publié le Jeudi 10 août 2023

Washington, Londres et Ottawa sanctionnent l'ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé

  • Le mandat de Riad Salamé s'est achevé le 31 juillet sans qu'un successeur ne lui soit trouvé, dans un pays en plein effondrement économique
  • Quatre proches de Riad Salamé sont également visés par ces sanctions, qui gèlent leurs avoirs aux Etats-Unis et leur interdisent tout commerce avec les entreprises et particuliers américains

WASHINGTON: Les Etats-Unis, avec le Canada et le Royaume-Uni, ont imposé jeudi des sanctions économiques pour corruption à l'encontre de l'ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, qui a quitté son poste le 31 juillet après 30 ans à la tête de l'institution.

Le département américain au Trésor a indiqué que ses "actions corrompues et illégales ont contribué à l'effondrement de l'État de droit au Liban", selon un communiqué.

Le mandat de Riad Salamé s'est achevé le 31 juillet sans qu'un successeur ne lui soit trouvé, dans un pays en plein effondrement économique.

L'ancien gouverneur "a abusé de sa position de pouvoir, probablement en violation de la loi libanaise, pour s'enrichir et enrichir ses associés en acheminant des centaines de millions de dollars par le biais de sociétés écrans en couches pour investir dans l'immobilier européen", indique encore Washington.

Les sanctions américaines, britanniques et canadiennes visent Riad Salameh, son frère Raja Salameh et son ancienne assistante Marianne Hoayek, tandis que Washington et Londres incluent également son ancienne compagne Anna Kosakova dans leurs listes.

En outre, les États-Unis ont aussi sanctionné son fils Nady Salameh.

Ces mesures gèlent leurs avoirs dans les trois pays, leur interdisent de séjourner au Royaume-Uni et au Canada et interdisent tout commerce avec les entreprises et particuliers canadiens et américains.

En tout, 300 millions de dollars américains (272 millions d'euros) auraient ainsi été détournés de la banque centrale libanaise, précise le ministère des Affaires étrangères britannique.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que les sanctions envoyaient un message clair selon lequel les alliés "ne toléreront pas les actes de corruption à grande échelle qui ont contribué à l’effondrement économique du Liban".

Gouverneur de la banque centrale de 1993 jusqu'à la fin du mois dernier, M. Salamé a été l'architecte d'une politique financière ayant permis au Liban de rebondir après 15 années de guerre (1975-1990).

Mais avec la plongée du pays dans une grave crise économique depuis fin 2019, beaucoup le rendent responsable, avec les dirigeants politiques auxquels il est étroitement lié, de la ruine du Liban.

M. Salamé est aussi dans le collimateur de la justice libanaise et européenne, et des enquêtes sur sa fortune en Europe sont en cours.

Un responsable de la justice libanaise a toutefois indiqué à l'AFP jeudi que l'enquête nationale sur la fortune de Riad Salamé avait été suspendue - potentiellement pour des mois ou des années - après que le juge d'instruction Charbel Abu Samra a été poursuivi par un autre juge pour avoir manqué à l'obligation d'arrêter l'ancien gouverneur.

Les audiences prévues jeudi pour l'ancienne assistante de M. Salamé, Marianne Hoayek, et son frère Raja, tous deux visés par les sanctions occidentales, ont également été reportées, a ajouté le fonctionnaire.

Un deuxième fonctionnaire de justice, proche d'Abu Samra, a déclaré que "ce qui s'est passé n'a pas d'explication".

Les deux fonctionnaires judiciaires ont requis l'anonymat car ils n'étaient pas autorisés à parler aux médias.

Riad Salamé, ancien banquier d'affaires franco-libanais, fait également l'objet de deux mandats d'arrêt émis par la France et l'Allemagne, mais le Liban n'extrade pas ses ressortissants.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.