En quête du bagel de son enfance, Andrew Martinez vit le rêve américain

Andrew Martinez, propriétaire de Bo's Bagels, saupoudre des graines de sésame et de pavot sur des bagels bouillis dans son magasin, le 12 juillet 2023 à New York. (AFP).
Andrew Martinez, propriétaire de Bo's Bagels, saupoudre des graines de sésame et de pavot sur des bagels bouillis dans son magasin, le 12 juillet 2023 à New York. (AFP).
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Publié le Dimanche 20 août 2023

En quête du bagel de son enfance, Andrew Martinez vit le rêve américain

  • Né dans le quartier new-yorkais du Queens, ce professionnel de la restauration s'est lancé par hasard dans cette branche après avoir été hospitalisé pendant deux mois en 2014, nourri par un tube
  • Il avait décidé que la première chose qu'il ferait une fois la santé retrouvée serait de déguster un classique bagel de New York, dont le nec plus ultra associe un extérieur croustillant à un coeur spongieux

NEW YORK : Le bagel, aliment qui incarne sans doute le plus la ville de New York, n'est vraiment entré dans la vie d'Andrew Martinez qu'assez tardivement mais ce petit anneau de pain qui sort de ses fourneaux est désormais régulièrement salué comme étant l'un des meilleurs de la mégapole.

"Parfois quand j'entre ici je me dis: 'Je n'arrive pas à croire que c'est ma vie'", confie-t-il à l'AFP. "C'est New York. C'est extrêmement difficile de réussir ici".

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Vue générale du magasin Bo's Bagels le 12 juillet 2023 à New York. (AFP). 

Né dans le quartier new-yorkais du Queens, ce professionnel de la restauration s'est lancé par hasard dans cette branche après avoir été hospitalisé pendant deux mois en 2014, nourri par un tube.

Il avait décidé que la première chose qu'il ferait une fois la santé retrouvée serait de déguster un classique bagel de New York, dont le nec plus ultra associe un extérieur croustillant à un coeur spongieux.

De retour chez lui à Harlem, il s'aperçoit malheureusement qu'aucune boutique digne de ce nom n'est installée à proximité et prendre le métro pour satisfaire cette envie lui déplaît fortement.

Ni une, ni deux, il se lance dans des recherches approfondies sur le bagel --arrivé à New York par les quartiers juifs du sud-est de Manhattan. Il lit tout ce qui lui tombe sous la main, retrace l'histoire du bagel, discute avec des experts.

Après environ six mois d'expérimentation, il parvient à concevoir un bagel similaire à celui de son enfance.

Goût d'enfance

"Les gens mangent avec leurs souvenirs", raconte-t-il. "Je rêvais des bagels que je mangeais quand j'étais gamin dans le Queens et c'est le goût que je recherchais".

Ce qui avait commencé comme une quête personnelle s'est transformé lorsque des membres de sa famille l'ont incité à voir plus grand.

Avec son épouse Ashley Dikos, ils commencent par un étal sur des marchés puis, en 2017, ils ouvrent une boutique de 110 m2 dans West Harlem: Bo's Bagels. Immédiatement, une file d'attente se forme.

Mais l'aventure a rencontré quelques écueils.

Comme la veille du premier marché. Le couple est réveillé en pleine nuit par l'ouverture soudaine de la porte du réfrigérateur --la cuisine familiale fait office d'atelier de confection-- où se trouvaient des centaines de bagels crus.

"C'était devenu une géante boule de pâte" sous l'effet de la levure, se souvient Ashley Dikos.

Faux départ donc pour ce premier marché et des heures à découper la pâte pour l'évacuer par morceaux dans le vide-ordures sans éveiller les soupçons du personnel de l'immeuble.

Créer le parfait bagel commence environ 48 heures avant sa cuisson, lorsque farine, levure et eau sont mélangées puis laissées au repos quelques heures. Pour ralentir la fermentation, la pâte est réfrigérée une nuit puis portée à ébullition pendant une dizaine de minutes.

Derrière les fourneaux de BO's Bagel, le boulanger s'affaire à toutes ces tâches, à saupoudrer les différentes graines et autres assortiments, à surveiller la rotation des quatre fours, à retourner les bagels et enfin à les retirer lorsqu'ils sont prêts.

Heure de gloire

Mais certains fabricants ne prennent pas le temps de suivre ce processus laborieux, ce qui donne souvent des bagels pâteux, bourratifs et/ou sans saveur.

"Il y a beaucoup de bagels médiocres", reconnaît Sam Silverman, directeur exécutif de l'organisme BagelUp, soulignant que, malgré tout, le bagel vit son heure de gloire avec des acteurs historiques comme Ess-a et Utopia Bagels.

BO's, nouveau venu dans cette arène qui a reçu maintes accolades des revues spécialisées Food & Wine et Eater, attribue son succès à son processus de fabrication, à ses ingrédients de qualité et à son choix de faire un bagel plus croustillant et plus petit.

Il produit environ 3 000 bagels quotidiennement mais devrait doubler sa production après l'ouverture d'une seconde boutique cet automne à Washington Heights, dans l'extrême nord de l'île de Manhattan. L'ambition du couple est d'en ouvrir hors de New York.

Une fois le bagel de base élaboré, il a fallu concevoir un menu satisfaisant à la fois puristes et aventuriers préférant expérimenter avec des options aux myrtilles ou trois fromages.

"De nos jours, vous devez fournir beaucoup de variété pour toutes sortes de personnes", a relevé Ashley Dikos, chargée de ce rôle. Mais pas question de "gadgets" comme du colorant vert pour la Saint Patrick.

Selon elle, la recette du bagel sans gluten n'a pas encore été finalisée aux standards de BO's.


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com