Netanyahou se soucie-t-il des Palestiniens de Cisjordanie qui subissent la violence des colons juifs ?

Cette photo prise le 27 février 2023 montre une vue aérienne d'une casse où des voitures ont été incendiées pendant la nuit lors d'une attaque par des colons juifs sur la ville palestinienne de Huwara, près de Naplouse, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Cette photo prise le 27 février 2023 montre une vue aérienne d'une casse où des voitures ont été incendiées pendant la nuit lors d'une attaque par des colons juifs sur la ville palestinienne de Huwara, près de Naplouse, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Des maisons et des véhicules ont été incendiés et des villages attaqués au milieu d'une vague de violence des colons juifs visant les Palestiniens en Israël et en Cisjordanie (Photo, AFP).
Des maisons et des véhicules ont été incendiés et des villages attaqués au milieu d'une vague de violence des colons juifs visant les Palestiniens en Israël et en Cisjordanie (Photo, AFP).
Des maisons et des véhicules ont été incendiés et des villages attaqués au milieu d'une vague de violence des colons juifs visant les Palestiniens en Israël et en Cisjordanie (Photo, AFP).
Des maisons et des véhicules ont été incendiés et des villages attaqués au milieu d'une vague de violence des colons juifs visant les Palestiniens en Israël et en Cisjordanie (Photo, AFP).
Des policiers anti-émeutes israéliens entourent Itamar Ben-Gvir, membre de la Knesset et chef du parti d'extrême droite Force Juive (Otzma Yehudit), alors qu'il dirige des colons construisant des maisons illégales dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, annexée par Israël, le 10 mai 2021 (Photo, AFP).
Des policiers anti-émeutes israéliens entourent Itamar Ben-Gvir, membre de la Knesset et chef du parti d'extrême droite Force Juive (Otzma Yehudit), alors qu'il dirige des colons construisant des maisons illégales dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, annexée par Israël, le 10 mai 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 31 août 2023

Netanyahou se soucie-t-il des Palestiniens de Cisjordanie qui subissent la violence des colons juifs ?

  • Selon les experts, la rhétorique raciste et les crimes de haine sont aujourd'hui non seulement tolérés, mais aussi encouragés par l'État
  • Le cabinet de Netanyahou est composé d'hommes politiques d'extrême droite qui ont toujours milité en faveur de la suppression des droits des Palestiniens

DUBAÏ: Les violences anti-palestiniennes commises par les colons israéliens en Cisjordanie sont montées en flèche au cours de l'année passée, avec plus de 100 incidents signalés par les Nations unies rien que ce mois-ci et plus de 400 personnes chassées de leurs domiciles depuis le début de l'année.

Alors que des propriétés sont détruites et que de jeunes hommes sont victimes d'attaques armées de colons, la question que se posent de nombreux Palestiniens et leurs sympathisants internationaux est la suivante : le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, s'en préoccupe-t-il ?

Le Cabinet israélien étant désormais rempli de politiciens d'extrême droite et hyper-religieux qui ont déjà milité pour la suppression des droits des Palestiniens, les analystes et les observateurs affirment que la violence des colons n'est pas seulement tolérée, mais qu'elle est en fait encouragée par l'État.

L'agression des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie a été encouragée par le gouvernement du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui a rempli son cabinet d'extrémistes juifs, selon les critiques (Photo, AFP).

Le journaliste et commentateur politique Osama al-Charif, basé à Amman, met en garde contre un avenir sombre pour les Palestiniens à mesure que le gouvernement israélien penche vers la droite.

«L'extrême droite est désormais au centre de la politique israélienne après avoir été en marge pendant des décennies», a déclaré Al-Charif à Arab News.

«Le nationalisme juif, dans sa forme extrême, est désormais maître de la situation et défend ouvertement son programme, sans aucun regret. Nous pouvons donc nous attendre à voir des actes de violence encore plus graves de la part des colons soutenus par le gouvernement dans les prochains jours», a-t-il poursuivi.

«Cela pourrait aller jusqu'à refuser aux Palestiniens le droit de conduire leurs véhicules sur certaines routes, certains jours, voire indéfiniment. Ce gouvernement franchit toutes les lignes rouges et le monde entier l'observe», a-t-il averti.

La dernière flambée de violence des colons en Cisjordanie a commencé peu après l'avènement du nouveau gouvernement nationaliste d'extrême droite d'Israël en décembre 2022.

En plus de déclarer publiquement que la culture, l'histoire et le peuple palestiniens «n'existent pas», le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (au centre), a encouragé la construction, l'expansion et la protection des colonies illégales en Cisjordanie (Photo, AFP).

Un grand nombre des nouveaux membres du Cabinet, tous nommés par Netanyahou, sont eux-mêmes des colons de Cisjordanie, notamment le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir.

En outre, ces personnes ont joué un rôle actif dans la promotion de la construction, de l'expansion et de la protection des colonies illégales en Cisjordanie.

Au début de ce mois, Smotrich aurait prévu de demander au Cabinet un financement d'environ 180 millions de dollars (1 dollar = 0,91 euro) pour l'expansion et le soutien des communautés de colons en Cisjordanie. Il a également déclaré publiquement que la culture, l'histoire et le peuple palestiniens «n'existent pas».

Ben-Gvir a des antécédents encore plus flagrants de participation directe à la violence anti-arabe. En 2021, il a eu une altercation physique avec un membre arabe de la Knesset, Ayman Odeh, après que le premier a accusé le second de soutenir le terrorisme lors d'une visite à un agent détenu du Hamas.

Itamar Ben-Gvir, membre de la Knesset et chef du parti d'extrême droite Force Juive (Otzma Yehudit), se dispute avec un Palestinien dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, annexée par Israël, le 10 mai 2021 (Photo, AFP).

Deux mois plus tard, le futur ministre a été filmé en train de braquer une arme de poing sur des gardiens de parking arabes qui lui avaient demandé de déplacer son véhicule à Tel-Aviv.

L'année dernière, Ben-Gvir a participé à des affrontements entre des colons juifs israéliens et des résidents palestiniens dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, où il a été vu brandissant une arme et tentant d'inciter les forces de sécurité à tirer sur des Palestiniens qui lançaient des pierres.

Cette année, deux attaques de colons particulièrement violentes ont eu lieu en Cisjordanie. La première a été le carnage de Huwara, au cours de laquelle une foule de colons israéliens armés a attaqué le village palestinien de Huwara en représailles à l'assassinat de deux colons israéliens plus tôt dans la journée.

L'attaque a fait un mort et des centaines de blessés parmi les Palestiniens. Il s'agit de l'une des pires violences commises par des colons en Cisjordanie depuis des décennies. Pourtant, à la suite de l'incident, Smotrich a déclaré que le village devrait être «anéanti» par l'État israélien.

Quatre mois plus tard, en représailles au meurtre de quatre colons par le Hamas dans la colonie d'Eli en Cisjordanie, des centaines de colons ont attaqué la ville palestinienne de Turmus Ayya, faisant un mort et 12 blessés, et incendiant des dizaines de maisons et de véhicules.

Des soldats israéliens ont été accusés de favoriser l’appropriation des terres par les colons juifs en empêchant les Palestiniens lorsqu'ils tentent de protéger leurs terres (Photo, AFP).

«Les colons juifs israéliens opèrent librement en Cisjordanie, souvent avec l'autorisation, la protection et, parfois, la participation de l'armée et de la police israéliennes», a indiqué Ramzi Baroud, auteur et commentateur palestinien, à Arab News.

«Le gouvernement de Netanyahou leur laisse la possibilité de commettre des violences individuelles ou collectives dans de nombreuses régions de Cisjordanie, dans l'espoir d'apaiser des personnes comme Ben-Gvir et de préserver ainsi la stabilité de la coalition gouvernementale», a-t-il expliqué.

«Maintenant qu'ils sont au sommet de leur pouvoir, ils n'hésitent pas à exprimer cette nouvelle influence par une violence quotidienne», a ajouté Baroud.

EN CHIFFRES

  • Plus de 100 citoyens palestiniens d'Israël assassinés au cours des six premiers mois de 2023.
  • 591 incidents liés aux colons ayant fait des victimes palestiniennes, des dégâts matériels ou les deux au cours des six premiers mois de 2023.
  • 399 cas documentés de personnes issues de 7 communautés d'éleveurs palestiniens déplacées par la violence des colons.

(Source : UN OCHA & Abraham Initiatives)

Meir Javedanfar, commentateur des affaires israéliennes pour divers médias en langue persane, estime que les paroles et les actions du gouvernement Netanyahou nuisent considérablement aux relations d'Israël avec le monde arabe.

«Ce gouvernement est de loin le plus raciste de l'histoire d'Israël. Ses représentants ont à plusieurs reprises fait des déclarations racistes à l'encontre des Arabes. Ces déclarations nuisent aux relations d'Israël avec les pays arabes avec lesquels Israël a conclu des accords de paix et avec les voisins palestiniens d'Israël», a-t-il déclaré à Arab News.

«Les violences commises par des colons extrémistes à l'encontre de Palestiniens ont encore accru les tensions. La situation pourrait s'aggraver car le gouvernement a déclaré qu'il avait l'intention d'étendre considérablement les colonies en Cisjordanie.»

Javedanfar ne voit aucun effort de la part du Premier ministre pour mettre fin à ce comportement et à ces politiques. «Cela pourrait être dû à deux possibilités. Premièrement, si Netanyahou réprimande fermement ses partenaires de coalition et tente de réduire leurs déclarations et leurs activités, ils pourraient théoriquement quitter son gouvernement de coalition, provoquant ainsi son effondrement», a-t-il jugé.

«Deuxièmement, il est possible que Netanyahou soit d'accord avec eux. La bonne réponse est probablement une combinaison des deux.»

Que Netanyahou se préoccupe ou non de la violence des colons, le dirigeant israélien «a perdu le contrôle de la situation – les colons sont désormais son principal électeur et l'épine dorsale de son gouvernement», estime Baroud, le commentateur palestinien.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, montre une vue d'ensemble de la colonie israélienne de Har Homa (à l'arrière-plan), le 20 février 2020, au cours de laquelle il a annoncé son intention de construire des milliers de nouveaux logements pour les colons juifs dans la partie annexée de Jérusalem-Est (Photo, AFP).

Au-delà des attaques des colons et de la construction de colonies illégales en Cisjordanie, les Arabes vivant à l'intérieur des frontières convenues d'Israël, connus sous le nom de «Citoyens palestiniens d'Israël», connaissent une vague de violence intercommunautaire sans précédent, à laquelle l'État ne semble guère vouloir mettre un terme.

Selon Abraham Initiatives, une organisation à but non lucratif qui soutient la paix intercommunautaire et l'égalité des droits, plus de 100 citoyens palestiniens d'Israël ont été assassinés au cours des seuls six premiers mois de cette année, soit plus du double de la période correspondante de l'année dernière.

Baroud estime que l'autonomisation des colons et la montée de la violence «font partie d'une même stratégie», soulignant le fait que Ben-Gvir a demandé la formation de forces de la garde nationale – dont l'objectif est de réprimer les Palestiniens tant en Israël qu'en Palestine – qui relèveraient directement de son bureau.

«Tandis que le gouvernement israélien cherche des idées pour renforcer la surveillance, le maintien de l'ordre et la violence afin d'empêcher les Arabes palestiniens d'Israël de s'exprimer sur le plan politique, il n'a aucun plan pour contrôler la violence liée à la criminalité au sein de ces communautés», a-t-il signalé.

Selon les statistiques d'Abraham Initiatives, seuls 10 des meurtres de citoyens arabes signalés cette année ont fait l'objet d'une enquête de police. Baroud souligne que même ceux qui font l'objet d'une enquête sont rarement pris au sérieux par l'État.

«Les régions arabes palestiniennes d'Israël sont les moins bien financées par le budget de l'État dans tous les secteurs, notamment l'éducation, la santé, la création d'emplois, etc.»

Selon Baroud, de nombreuses initiatives locales ont essayé de réduire la violence criminelle au sein des communautés arabes, mais «la police de proximité n'est guère soutenue par l'État, et lorsque la majorité des délits ne font l'objet d'aucune enquête, et encore moins d'une résolution, il y a de grandes chances que la violence s'accroisse.

«Tout aussi important, la criminalité elle-même est le résultat de l'inégalité socio-économique et du manque d'investissement dans l'éducation et la création d'emplois», a -t-il expliqué.

Al-Charif qualifie la question de la criminalité dans les communautés arabes de «patate chaude pour Netanyahou», qui reconnaît le problème de la violence, «mais, en même temps, il doit assurer la coordination par l'intermédiaire de... Ben-Gvir, qui se soucie peu des Arabes et annonce ouvertement son racisme».

«Comme d'autres défis auxquels Israël est confronté, il faut une volonté politique de faire ce qu'il faut. Cela signifie que davantage de fonds seront alloués aux municipalités arabes et que davantage de policiers interviendront pour réprimer le crime organisé. Ces deux éléments constituent un problème pour son gouvernement de droite», a-t-il soutenu.

La réduction du taux de criminalité dans les zones arabes ne figure pas parmi les priorités de l'État israélien. Selon Al-Charif, la majorité du Cabinet israélien actuel a un objectif assez singulier à l'esprit.

«Ben-Gvir, Smotrich et d'autres membres du Cabinet ont un programme ouvert : annexer la Cisjordanie et acculer les Palestiniens au pied du mur», a-t-il précisé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".