Le ministre iranien des AE rejette toute ingérence dans l'élection présidentielle libanaise

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian (au centre) intervient lors d'une conférence de presse à Beyrouth le 1er septembre 2023. (Photo, AFP)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian (au centre) intervient lors d'une conférence de presse à Beyrouth le 1er septembre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 septembre 2023

Le ministre iranien des AE rejette toute ingérence dans l'élection présidentielle libanaise

  • Les partis chrétiens rejettent l'appel au dialogue lancé par le président du Parlement avant l'élection du nouveau président
  • Les juges se mettent en grève pour protester contre la baisse des prestations de soins de santé

BEYROUTH: Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré vendredi à Beyrouth que l'élection présidentielle au Liban était une affaire interne et que Téhéran rejetait toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays.

Il a ajouté que les dirigeants libanais possèdent la sagesse et la compétence nécessaires pour élire un président.

Amir-Abdollahian s'exprimait lors d'une conférence de presse avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib, appelant à un soutien extérieur pour le dialogue entre les factions libanaises afin d'élire un président.

«Nous continuons à soutenir le Liban, son armée, son peuple et sa résistance», a-t-il signalé.

«Nous appelons les forces politiques à accélérer l'accord sur l'élection d'un président et la formation d'un nouveau gouvernement», a-t-il poursuivi.

MISE EN CONTEXTE

Les commentaires du ministre iranien des Affaires étrangères à Beyrouth sont intervenus vendredi, alors que le Liban est sur le point d'achever une année complète sans président, à la fin du mois prochain.

Ses commentaires sont intervenus alors que le Liban est sur le point d'achever une année complète sans président, à la fin du mois prochain.

Longtemps divisé par des lignes sectaires, le Liban a été frappé à la fois par un vide politique et par une crise économique majeure.

Le Parlement est divisé entre les alliés du Hezbollah et les forces d'opposition à propos du future président.

Lors de la commémoration du 45ème anniversaire de la mort du chef religieux Moussa al-Sadr, le président du Parlement, Nabih Berri, a appelé les forces politiques au dialogue.

Le président du Parlement, dont le mouvement Amal est étroitement aligné sur le Hezbollah, a fixé un délai de sept jours suivis de séances publiques pour élire un nouveau président.

Lors de son discours, Berri n'a pas mentionné le candidat soutenu par le Hezbollah, Sleiman Frangié, et n'a pas insisté pour le soutenir comme il l'avait fait précédemment.

Les forces d'opposition, des blocs parlementaires majoritairement chrétiens, rejettent la candidature de Frangié.

Malgré 12 sessions électorales, aucune faction n'a réussi à obtenir les votes nécessaires à la victoire de son candidat.

Un observateur politique a qualifié l'appel au dialogue lancé par Berri pour parvenir à un accord d’«absurdité politique», car cela est en contradiction avec la constitution qui prévoit l'élection d'un président plutôt que sa nomination.

Le grand mufti du Liban, le cheikh Abdel Latif Derian, a déclaré vendredi: «Les gens commencent à être déçus par la majorité des dirigeants politiques qui insistent sur la poursuite de leurs intérêts personnels aux dépens de la nation et des citoyens qui luttent afin d’assurer leurs moyens de subsistance au sein du chaos politique, économique, et social et des conditions de vie déplorables.»

Il a ajouté: «Les musulmans sunnites du Liban n'ont pas de projet spécifique; ils croient en l'État.»

«Nous n'acceptons qu'un État fort et compétent qui s'occupe de tout le monde. Personne ne peut le remplacer dans la protection de la nation et de ses citoyens», a-t-il précisé.

Derian a poursuivi: «L'État ne pourra se relever qu'en s'attaquant aux crises auxquelles nous sommes confrontés dans le cadre de l'élection rapide d'un président.»

Il a indiqué qu'il pensait que le mouvement des émissaires venant au Liban pour aider à l'élection d'un président ne porterait pas ses fruits si les responsables libanais ne s'engageaient pas réellement dans cette voie.

Alors que certains députés du Mouvement patriotique libre ont exprimé leur soutien à l'appel au dialogue lancé par Berri, les députés du Parti des forces libanaises et du Parti des Kataeb libanais ont refusé l'invitation.

La députée Strida Geagea a déclaré que la position de Berri constituait une violation constitutionnelle importante, car la constitution ne mentionne pas le consensus mais les élections.

Geagea a demandé au président du Parlement de «convoquer une session ouverte à plusieurs tours, conformément à la constitution, afin d'élire le président du pays».

S'adressant à Berri, le chef du Parti des Kataeb libanais, le député Sami Gemayel a déclaré: «Toutes les justifications que vous invoquez ne sont pas valables. L'application de la constitution ne doit pas être utilisée comme un outil de chantage politique.»

Gemayel a ajouté: «Le Parlement ne vous appartient pas, il appartient au peuple libanais.» 

Ce vendredi, 110 juges ont décidé de se mettre en grève après la fin des vacances judiciaires.

Dans une déclaration, les juges ont souligné les raisons de la grève, à savoir «l’incapacité de l'État à couvrir leurs soins de santé et leurs frais d'éducation, ainsi que celles de leurs familles».

Ils ont critiqué l'absence de conditions de travail adéquates qui respectent «la dignité humaine au sein des palais de justice».

Les juges libanais recevaient un salaire décent de plus de 5 000 dollars américains (1 dollar américain = 0,93 euro) par mois, avant que la crise économique n'engloutisse le pays. Ils bénéficiaient aussi de soins de santé et de prestations éducatives.

Avec l'effondrement de la monnaie nationale, leur salaire atteint à peine 400 dollars par mois, tandis que les avantages en matière de soins de santé et d'éducation ont considérablement diminué.

L'aide que les juges recevaient du Fonds mutuel a également cessé.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com