Les entreprises occidentales s'interrogent toujours sur leur présence en Russie

Le logo Auchan est représenté sur un centre commercial à Moscou le 24 mars 2022 (AFP).
Le logo Auchan est représenté sur un centre commercial à Moscou le 24 mars 2022 (AFP).
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Publié le Lundi 04 septembre 2023

Les entreprises occidentales s'interrogent toujours sur leur présence en Russie

  • Même si une centaine d'entreprises des pays du G7 poursuivent largement leurs activités en Russie, «on continue d'observer une tendance à la réduction des activités des entreprises occidentales sur le territoire russe»
  • Selon un décret, la Russie peut «temporairement prendre le contrôle d’entreprises» issues de pays considérés comme «non-amicaux»

PARIS: Rester malgré l'opprobre international et le flou juridique ou partir, quitte à essuyer une perte sèche ? Dix-huit mois après le début de la guerre en Ukraine, nombre d'entreprises occidentales continuent à évaluer la viabilité de leur présence en Russie.

Coût financier important

Même si une centaine d'entreprises des pays du G7 poursuivent largement leurs activités en Russie, selon un décompte de l'université américaine de Yale, "on continue d'observer une tendance à la réduction des activités des entreprises occidentales sur le territoire russe", rapporte à l’AFP Julien Vercueil, économiste spécialiste de la Russie.

Le 21 août, face à un "contexte de plus en plus difficile", c'est la chaîne de restauration rapide Domino's Pizza qui a décidé de jeter l'éponge, annonçant le dépôt de bilan de ses activités russes qu'elle tentait de vendre depuis décembre et actant ainsi la fermeture de 142 établissements à travers le pays.

"La guerre crée des conditions défavorables aux entreprises étrangères en Russie, quelle que soit leur décision", pointe M. Vercueil, et en cas d'abandon des activités russes, ou de départ précipité, ces sociétés "peuvent perdre beaucoup, mais ce sera une fois pour toutes", ajoute-t-il.

Ainsi, selon une analyse du Financial Times, qui a épluché les comptes annuels de 600 multinationales européennes, ces dernières ont perdu au moins 100 milliards d'euros "à la suite de la vente, de la fermeture ou de la réduction de leurs activités russes".

Renault a par exemple subi une perte sèche de 2,2 milliards d'euros et lâché un de ses principaux marchés lors de son départ de Russie en mai 2022.

Mais ce sont les majors pétrolières qui ont le plus perdu, comme BP, l'un des premiers à se désengager pleinement de Russie dès le 27 février 2022, pour une charge estimée à plus de 22 milliards d'euros.

Mauvaise image et boycott

Rester, c'est toutefois s'exposer à "des coûts réputationnels importants", relève Julien Vercueil.

"Les Ukrainiens - et en particulier Volodymyr Zelensky - ont beau jeu d'insister dès qu'ils le peuvent sur le financement que ces entreprises apportent à la guerre russe par les bénéfices qu'elles réalisent sur le territoire russe", ajoute l'économiste.

Les géants de l'agroalimentaire et de la distribution, restés en nombre en Russie, sont par exemple souvent ciblés.

"Auchan poursuit son travail en Russie, paie des impôts, finance la guerre et subit les attaques russes. Cynisme, masochisme ou stupidité ? Quittez la Russie: cet argent est trop sanglant", a écrit mercredi sur X (ex-Twitter) le ministère ukrainien de la Défense alors qu'un centre commercial du groupe a été touché par des fragments d'obus russes.

"Ces entreprises expliquent continuer leurs activités pour des raisons humanitaires mais c'est un mensonge cynique", tonne Jeffrey Sonnenfeld, professeur spécialisé dans la responsabilité sociale des entreprises à l'université de Yale, à l'origine d'une liste répertoriant les entreprises quittant la Russie (ou non).

Selon lui, non seulement ces grands groupes contribuent à faire fonctionner l'économie russe, mais en plus ils font le jeu de Vladimir Poutine en rassurant les consommateurs par leur présence.

Autant de raisons susceptibles de déclencher des boycotts chez les alliés de l'Ukraine, comme dans les pays scandinaves, où le géant américain des biscuits et friandises Mondelez n'est plus vendu par de nombreuses entreprises et institutions.

Incertitude

Pour les entreprises, continuer à exercer des activités en Russie, c'est aussi s'exposer à un cadre juridique incertain.

"Rester alors que l'environnement juridique est désormais ouvertement caractérisé par l'arbitraire et la prédation d'Etat au détriment des intérêts étrangers est dangereux", assure Julien Vercueil.

Selon un décret, la Russie peut "temporairement prendre le contrôle d’entreprises" issues de pays considérés comme "non-amicaux", indique à l'AFP Vladimir Tchikine, avocat spécialiste du droit des entreprises en Russie, rappelant qu'officiellement ces sociétés restent aux mains de leurs propriétaires étrangers.

Cet été, Danone et Carlsberg ont fait les frais de cette politique de rétorsion. Alors que les deux géants industriels étaient en passe de vendre leurs activités russes, ils ont été pris de court par l'Etat russe, qui s'est octroyé unilatéralement le contrôle de leurs actifs dans le pays.

Signe que le cadre législatif change parfois au bénéfice des sociétés, alors que les entreprises étrangères devaient obtenir une autorisation pour transférer les dividendes de leurs filiales russes à leur maison mère, cette obligation a été largement enterrée fin août.


Tensions diplomatiques: la Chine suspend ses importations de produits de la mer japonais 

Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
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  • La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île
  • La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent

TOKYO: La Chine va suspendre ses importations de produits de la mer japonais, ont rapporté mercredi des médias nippons, une nouvelle mesure punitive alors que les deux pays sont en pleine querelle diplomatique depuis des propos de la Première ministre japonaise sur Taïwan.

La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île.

Ces déclarations sont considérées comme une provocation par la Chine, qui estime que Taïwan fait partie de son territoire.

La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent.

La sortie de deux films japonais a également été reportée en Chine après les propos de Mme Takaichi.

En rapportant la nouvelle suspension des importations de produits de la mer, les médias japonais, y compris la chaîne NHK, ont cité des sources gouvernementales anonymes.

La Chine explique que cette mesure est nécessaire pour surveiller les eaux usées traitées qui sont rejetées de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima, a indiqué la NHK.

Pékin n'a pas immédiatement confirmé cette nouvelle mesure.

La Chine n'avait que très récemment repris l'achat de ces produits après une interdiction imposée lorsque le Japon avait commencé à rejeter des eaux usées de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima en 2023.

En 2023, les cargaisons en direction en Chine continentale comptaient pour 15,6% des exportations de fruits de mer japonais, contre 22,5% en 2022.

Hong Kong représentait 26,1% des exportations de produits de la mer japonais et les Etats-Unis 15,7%.

Contacté par l'AFP, le ministère japonais de l'agriculture, qui supervise l'agence des pêches, et le ministère des Affaires étrangères n'étaient pas immédiatement disponibles pour réagir.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.