Abaya: un père de famille convoqué devant la justice après des menaces de mort

Une jeune femme porte une Abaya (C) alors qu'elle traverse une rue de Nantes, dans l'ouest de la France, le 31 août 2023 (Photo LOIC VENANCE / AFP)
Une jeune femme porte une Abaya (C) alors qu'elle traverse une rue de Nantes, dans l'ouest de la France, le 31 août 2023 (Photo LOIC VENANCE / AFP)
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Publié le Vendredi 08 septembre 2023

Abaya: un père de famille convoqué devant la justice après des menaces de mort

  • Le père de famille de 44 ans a été placé sous contrôle judiciaire avec suivi social et il est convoqué devant le tribunal correctionnel fin octobre
  • «Les termes rapportés font état de menace d'égorgement. Lui dit qu'il n'a pas tout à fait dit ça»

CLERMONT-FERRAND: Un père de famille devra répondre en octobre devant la justice, à Clermont-Ferrand, d'accusations de menaces de mort envers un proviseur qui a refusé l'accès au lycée à sa fille portant une abaya.

L'homme, placé en garde à vue de jeudi à vendredi, est poursuivi pour "menace en vue d'intimidation d'une personne chargée d'une mission de service public", a précisé à l'AFP la procureure de la République à Clermont-Ferrand Dominique Puechmaille, confirmant une information du quotidien régional La Montagne.

"Les termes rapportés font état de menace d'égorgement. Lui dit qu'il n'a pas tout à fait dit ça", a ajouté la magistrate.

Le père de famille de 44 ans a été placé sous contrôle judiciaire avec suivi social et il est convoqué devant le tribunal correctionnel fin octobre, a indiqué la procureure. Il a par ailleurs l'interdiction d'entrer en contact avec les victimes et de se présenter aux abords de tout établissement scolaire du Puy-de-Dôme.

Jeudi matin, les responsables du lycée Ambroise-Brugière filtraient l'entrée en application des directives nationales concernant l'interdiction de l'abaya. Sa fille, qui portait ce vêtement, a été invitée à l'enlever et s'est vu interdire l'accès à l'établissement après son refus, selon la même source.

Un peu plus tard, son père a téléphoné au lycée et a eu tour à tour un agent puis un conseiller principal d'éducation. À chacun d'eux, il aurait proféré des menaces de mort contre le proviseur.

"Ce sont des menaces qui sont extrêmement choquantes", a déclaré le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal lors de l'inauguration d'un nouveau lycée près de Lyon.

"J’ai eu hier le proviseur au téléphone. Je l’ai évidemment assuré de tout mon soutien, de celui du gouvernement, de l’Etat et plus globalement je crois de nos concitoyens face à ces menaces qui sont inadmissibles et inqualifiables", a-t-il ajouté.

Selon le ministre, le proviseur bénéficiera d'un "accompagnement constant en matière de sécurité: la police nationale sera à ses côtés", mais aussi d'un accompagnement juridique.

Sécurité renforcée

Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a pour sa part fait savoir qu'il avait déployé dans ce lycée des équipes régionales de sécurité "afin d'assurer la sécurité de l'établissement, des agents, des lycéens".

Ces menaces ont ravivé les inquiétudes dans une communauté éducative encore sous le choc de l'assassinat de Samuel Paty en 2020, par un jihadiste tchétchène de 18 ans qui lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures du prophète Mahomet.

"On ne peut pas s’empêcher de penser à Samuel Paty, tout le monde a quelque part le traumatisme" de ce drame, a déclaré à l'AFP Agnès Andersen, secrétaire générale du syndicat de chefs d'établissement ID-FO.

Mais "cet exemple-là, si triste soit-il, démontre combien il y a eu un changement de positionnement de l'institution", dont la réponse a été "rapide et ferme", a souligné de son côté Didier Georges, co-président de l’observatoire de la laïcité du SNPDEN-Unsa, autre syndicat de chefs d’établissements.

"C’est un signal fort que l’Etat renvoie à tout le monde. On ne peut pas s'en prendre impunément à un chef d’établissement qui fait simplement respecter la loi. Et la réponse institutionnelle est de nature à rassurer les chefs d’établissements", a-t-il noté auprès de l'AFP.

Le 27 août, Gabriel Attal avait annoncé l'interdiction du port de l'abaya dans les écoles, collèges et lycées publics. Jeudi, le Conseil d'Etat a validé l'interdiction de cette longue robe couvrante, porteuse selon lui d'une "logique d'affirmation religieuse" prohibée dans les établissements scolaires.

Lundi, quelque 300 élèves, sur les 12 millions ayant fait leur rentrée cette semaine, se sont présentées en abaya devant leur établissement et 67 d'entre elles ont refusé de la retirer, selon le ministre de l'Education.


Les Républicains affirment qu'ils ne «voteront pas» le projet de loi immigration

Le député français et président du parti de droite « Les Républicains » Eric Ciotti (Photo, AFP).
Le député français et président du parti de droite « Les Républicains » Eric Ciotti (Photo, AFP).
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  • Le projet de loi a ensuite été remanié par la commission des Lois à l'Assemblée nationale
  • Olivier Marleix, le patron des Républicains a au contraire tressé des louanges à la version du texte telle que votée par la chambre haute mi-novembre

PARIS: "Nous ne voterons pas le texte du projet de loi (sur l'immigration) tel qu'il a été adopté par la commission des Lois" de l'Assemblée nationale, a prévenu mercredi le président de LR, Eric Ciotti, à cinq jours de son examen dans l'hémicycle.

"Je le dis très clairement: nous ne serons pas les complices de cet échec annoncé", a poursuivi le député des Alpes-Maritimes lors d'une conférence de presse au siège parisien de son parti, pointant du doigt "un texte au rabais", "sans ambition" et "qui ne règlera au final rien".

Entouré des présidents des groupes parlementaires LR au Sénat et à l'Assemblée nationale, Bruno Retailleau et Olivier Marleix, le patron des Républicains a au contraire tressé des louanges à la version du texte telle que votée par la chambre haute mi-novembre.

Le projet de loi a ensuite été remanié par la commission des Lois à l'Assemblée nationale, et c'est cette nouvelle version qui arrive le 11 décembre dans l'hémicycle du Palais Bourbon.

Le Sénat avait "considérablement amélioré et abouti à un texte dont j'ai salué la portée et qui marquait des avancées très concrètes, aussi loin qu'on pouvait aller dans le cadre constitutionnel actuel", a souligné M. Marleix.

Réticences

A l'époque, il avait pourtant marqué ses réticences à l'égard de cette version.

Interrogé sur d'éventuelles abstentions de la part de députés de son groupe, il a assuré ne pas "raisonner comme ça".

"À l'heure d'aujourd'hui, je ne vois pas beaucoup de députés au sein du groupe qui sont prêts à valider un mouvement de régularisation massive", a-t-il expliqué, en faisant valoir que "si des gens ont des problèmes de cohérence interne, c'est à eux qu'il faut poser la question".

"Le groupe LR n'est pas tout à fait homogène" à l'Assemblée, a répondu le rapporteur macroniste du projet de loi Florent Boudié, en mentionnant les "deux avis divergents en commission": le vote pour du député LR de Mayotte Mansour Kamardine et contre de sa collègue du Doubs Annie Genevard.

"Il n'est pas facile d'expliquer pour un député de gauche modérée et de droite modérée pourquoi il est contre ce texte", a affirmé le député Renaissance.

Avant le début des débats lundi dans l'hémicycle, les députés devront se prononcer sur une "motion de rejet" global du texte.

Comme les groupes de gauche, LR en avait déposé une, mais c'est celle des députés écologistes qui sera débattue, après avoir été tirée au sort mercredi par les services de l'Assemblée.

Elle n'a quasiment aucune chance d'être adoptée, le RN ayant indiqué qu'il ne voterait pas en sa faveur - "on veut débattre" a indiqué le député Jean-Philippe Tanguy - et les LR étant réticents à voter pour une motion trop marquée à gauche sur l'immigration.


47 millions de contrôles d'identité réalisés chaque année en France, selon une estimation de la Cour des comptes

Certaines consultations de fichiers correspondent aux contrôles d'accès à certains sites et non à des contrôles de personnes  (Photo, AFP).
Certaines consultations de fichiers correspondent aux contrôles d'accès à certains sites et non à des contrôles de personnes (Photo, AFP).
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  • Les policiers ont eux réalisé 27 millions de contrôles, dont 6,6 millions sur les routes
  • Ces données comportent plusieurs biais, à la hausse comme à la baisse, précise la Cour

PARIS: Les services de police et de gendarmerie procèdent chaque année en France à quelque 47 millions de contrôles d'identité, selon une estimation inédite de la Cour des comptes révélée mercredi dans un rapport critique sur cette pratique des forces de l'ordre.

La Cour, qui s'est appuyée sur les historiques de consultation de deux fichiers communs à la police et la gendarmerie - obligatoire lors d'un contrôle -, qualifie cette estimation de "massive" mais "entachée de nombreuses incertitudes", déplorant des "sources partielles et peu fiables".

Elle a néanmoins été jugée "vraisemblable" par la police, la gendarmerie et la préfecture de police de Paris, interrogées par la Cour des comptes, a rapporté son président Pierre Moscovici lors d'une conférence de presse.

Les magistrats de la Cour ont produit leur estimation en exploitant les historiques pour l'année 2021 des fichiers des personnes recherchées (FPR) et  du système national des permis de conduire (SNPC). Chaque agent est censé consulter l'un ou l'autre lors d'un contrôle.

Dans le détail, 20 millions de contrôles d'identité, dont 8,3 dans le cadre d'un contrôle routier, ont été réalisés en 2021 par la gendarmerie.

Les policiers ont eux réalisé 27 millions de contrôles, dont 6,6 millions sur les routes.

Ces données comportent plusieurs biais, à la hausse comme à la baisse, précise la Cour.

Certaines consultations de fichiers correspondent aux contrôles d'accès à certains sites et non à des contrôles de personnes, ou à des contrôles dans le cadre d'enquêtes judiciaires.

Par ailleurs, aucune garantie n'existe sur le fait que chaque contrôle donne lieu à une consultation de fichier.

Le recours aux contrôles d'identité est dénoncé par plusieurs ONG et des travaux de chercheurs, qui les jugent inefficaces dans la lutte contre la délinquance et porteurs de discriminations.

En octobre, le Conseil d'Etat, saisi par plusieurs ONG, a estimé que la pratique des contrôles au faciès "existe" et constitue "une discrimination" pour les personnes qui les subissent. Mais il s'était déclaré incompétent pour contraindre l'Etat à modifier de fond en comble sa "politique publique".


Olivier Becht aux États-Unis pour renforcer les liens franco-américains

Le ministre délégué aux Français de l’étranger, Olivier Becht, se rendra aux États-Unis du dimanche 10 au vendredi 15 décembre 2023. (AFP)
Le ministre délégué aux Français de l’étranger, Olivier Becht, se rendra aux États-Unis du dimanche 10 au vendredi 15 décembre 2023. (AFP)
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  • Pays ami et allié majeur de l’Hexagone, les États-Unis sont depuis longtemps le premier investisseur en France
  • En 2016, les entreprises françaises employaient 728 500 personnes aux États-Unis, faisant de la France la troisième source étrangère d’emplois aux États-Unis

PARIS: Dans un contexte où les liens commerciaux sont plus que jamais un levier essentiel de l’approfondissement des relations bilatérales diplomatiques, le ministre délégué aux Français de l’étranger, Olivier Becht, se rendra aux États-Unis du dimanche 10 au vendredi 15 décembre 2023.

La relation économique bilatérale franco-américaine est particulièrement dense. Pays ami et allié majeur de l’Hexagone, les États-Unis sont depuis longtemps le premier investisseur en France.