A Londres, les nouveaux talents de la mode s’arrachent les influenceurs

Le mannequin britannique Adwoa Aboah présente une création lors du défilé de la collection printemps/été 2024 de la maison de couture britannique Burberry, à la Fashion Week de Londres, à Londres, le 18 septembre 2023. (Photo de HENRY NICHOLLS / AFP)
Le mannequin britannique Adwoa Aboah présente une création lors du défilé de la collection printemps/été 2024 de la maison de couture britannique Burberry, à la Fashion Week de Londres, à Londres, le 18 septembre 2023. (Photo de HENRY NICHOLLS / AFP)
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

A Londres, les nouveaux talents de la mode s’arrachent les influenceurs

  • Pour les influenceurs, il est désormais beaucoup plus «cool» de porter des vêtements de jeunes designers plutôt qu'une marque luxe «pour montrer qu'on a beaucoup d'argent», explique une consultante
  • Et pour les créateurs, «il est plus rapide de faire grandir sa marque avec les réseaux sociaux vu leur fonctionnement», poursuit-elle

LONDRES: Jadis snobés par le milieu fermé de la mode, les influenceurs sont désormais courtisés à la manière des plus grandes célébrités, en particulier par les talents émergents qui comptent sur eux pour asseoir leur nom.

Ils sont présents en masse cette semaine à la Fashion Week de Londres.

La fine fleur de TikTok et d'Instagram se pressait ainsi dimanche au défilé de Masha Popova. La jeune créatrice ukrainienne, diplômée de la prestigieuse école Central Saint Martins en 2020, comptait parmi ses invités la superstar de TikTok Abby Roberts, suivie par plus de 16 millions de personnes, et sa sœur Charlotte Roberts, qui compte près de 9 millions de followers.

Emma Winder, créatrice de contenu sur Instagram, TikTok et YouTube était présente aussi. "J'étais au premier rang avec six autres influenceurs, donc je pense qu'on s'en sort bien", a-t-elle confié à l'AFP après le défilé.

"Les influenceurs vont avoir un rôle prépondérant dans la construction de la légitimité des créateurs", explique à l'AFP Delphine Dion, professeure à l'ESSEC Business School. "C'est grâce à eux que de nombreux créateurs vont réussir à percer".

Avant-garde

Pour être un influenceur mode qui compte, il faut d'abord être "adoubé par les grands noms" de l'industrie, explique-t-elle.

Vient ensuite le moment de se distinguer, de dénicher des pépites pour asseoir sa légitimité d'influenceur "aux goûts extrêmement pointus, qui va permettre de faire émerger des nouveaux acteurs de la mode".

"C'est exactement comme les dynamiques d'avant-garde que l'on peut trouver dans l'art", affirme Mme Dion, "l'idée d'aller chercher ce qui est beaucoup plus niche pour montrer que l'on est encore plus à la mode que les autres".

Le phénomène est particulièrement visible sur des scènes comme la Fashion week de Londres, connue pour la place qu'elle laisse aux talents émergents.

La nouvelle génération de créateurs comme Masha Popova, Di Petsa, Chet Lo, Feben, ou Yuhan Wang, ont été vus portés par les influenceurs en vogue et des stars comme Zendaya, Billie Eilish, Hailey Bieber ou Kylie Jenner.

«Réaction immédiate»

La dynamique est gagnante-gagnante. Pour les influenceurs, il est désormais beaucoup plus "cool" de porter des vêtements de jeunes designers plutôt qu'une marque luxe "pour montrer qu'on a beaucoup d'argent", explique à l'AFP Elizabeth Stiles, consultante pour les marques de mode.

Et pour les créateurs, "il est plus rapide de faire grandir sa marque avec les réseaux sociaux vu leur fonctionnement", poursuit-elle.

Lorsqu'un influenceur poste un contenu, "vous obtenez une réaction immédiate" de sa communauté, quand cela prend plus de temps pour un article de presse, ajoute Mme Stiles.

Les créateurs de contenu sur les réseaux sociaux peuvent bénéficier d'un bon taux d'engagement, qui mesure le degré d'interaction de leurs publications avec leur communauté. Un influenceur au fort taux d'engagement postant une photo, habillé par un jeune label, est plus susceptible de générer des ventes pour la marque.

"En Chine, où les phénomènes d'imitation sociale sont beaucoup plus développés, c'est quelque chose de faramineux", poursuit Delphine Dion.

Un phénomène qui date 

La concurrence entre les magazines spécialisés mode et les anciens blogueurs mode, aujourd'hui influenceurs sur TikTok, Instagram ou YouTube, n'est pas nouvelle.

La journaliste britannique Susie Lau, qui écrit notamment pour le magazine britannique Pop et The Business of Fashion, et est suivie par quelque 700.000 personnes sur Instagram, a commencé en lançant son blog mode "Style Bubble" en 2006.

Dans une tribune publiée dans Grazia en 2017 titrée "Tout le monde devrait être le bienvenu dans la mode", elle disait regretter "les connotations négatives du rôle d'un blogueur de mode. Ou des créateurs de contenu numérique. Ou des influenceurs".

En février 2023, elle fustigeait encore dans un post Instagram "le culot de la plupart des médias imprimés en 2023 pour se moquer des influenceurs dans le sous-texte de leurs critiques".


Saint Laurent célèbre les exploratrices en combinaison et saharienne

Un mannequin présente une création pour Saint Laurent lors de la Fashion Week printemps-été 2024 de Paris, le 26 septembre 2023 (Photo, AFP).
Un mannequin présente une création pour Saint Laurent lors de la Fashion Week printemps-été 2024 de Paris, le 26 septembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Saint Laurent a célébré mardi le raffinement des femmes de caractère qui se sont imposées dans des domaines masculins
  • La ligne est plus ample que les saisons précédentes avec des épaules prononcées et la taille soulignée par une ceinture sur des mannequins ultra-minces

PARIS: Avec une abondance de combinaisons et de sahariennes, Saint Laurent a célébré mardi le raffinement des femmes de caractère qui se sont imposées dans des domaines masculins, dans un défilé spectaculaire au pied de la tour Eiffel.

Le directeur artistique de la maison Anthony Vaccarello "s'est inspiré d'Amelia Earhart, d'Adrienne Bolland et d'autres femmes pionnières qui ont infiltré des domaines autrefois considérés comme exclusivement masculins, comme l'aviation et la course automobile", indique la maison dans sa note, au deuxième jour de la Fashion Week parisienne.

La ligne est plus ample que les saisons précédentes avec des épaules prononcées et la taille soulignée par une ceinture sur des mannequins ultra-minces.

Elles défilent mystérieuses et conquérantes, les mains dans les poches, bouche rouge, le regard caché derrière les lunettes du soleil.

Les bijoux massifs, chaussures à talon et gants en cuir rendent ces tenues très féminines. Un couvre-chef évoquant le casque d'aviateur accessoirise certaines d'entre elles.

Le coton et le lin prédominent dans cette collection aux couleurs terreuses naturelles, de l'olive au marron en passant par le sable, l'ocre et l'ébène. Des combinaisons en crêpe de soie transparentes volent presque la vedette aux robes de soir longues.

La maison a changé l'emplacement de son défilé mais est restée fidèle à la tour Eiffel, qui est dans son logo et indissociable de son image.

Les mannequins ont évolué dans un décor moderne et graphique, composé de surfaces kaléidoscopiques et minérales avec la tour allumée en arrière plan.


Astérix face à Tintin dans la même vente aux enchères à Paris

Une planche des «Lauriers de César» et une esquisse d'une page de «Coke en stock» sont mis aux enchères le même jour (Photo, AFP).
Une planche des «Lauriers de César» et une esquisse d'une page de «Coke en stock» sont mis aux enchères le même jour (Photo, AFP).
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  • La vente est prévue à Paris le 16 novembre
  • Ces deux pièces côtoient celles d'autres légendes de la BD

PARIS: Astérix ou Tintin, qui vaudra le plus cher ? Une planche des "Lauriers de César" et une esquisse d'une page de "Coke en stock" sont mis aux enchères le même jour, a annoncé mardi la maison Daniel Maghen.

La vente est prévue à Paris le 16 novembre.

L'original à l'encre de Chine, dédicacé par Albert Uderzo, de la planche 25 des "Lauriers de César" (1972) est estimé entre 110 000 et 130 000 euros.

Le crayonné original de la planche 48 de "Coke en Stock", à la mine de plomb, par Hergé vaut a priori un peu moins cher: 90 000 à 110 000 euros.

Ces deux pièces côtoient celles d'autres légendes de la BD.

Une planche noir et blanc de Gaston Lagaffe ("Un gaffeur sachant gaffer", 1969), par Franquin, est estimée de 60 000 à 70 000 euros. Des planches de Moebius ("Major fatal"), Jean Giraud ("Blueberry, Chihuahua Pearl") ou Will ("Tif et Tondu, Plein gaz") sont également proposées.

Le record pour Uderzo est l'illustration de couverture de l'album "Le Tour de Gaule", à la gouache et aux encres de couleur, vendue 1,449 million d'euros en 2017.

Celui pour Hergé est de 3,175 millions d'euros, en 2021, avec un projet de couverture non retenu pour "Le Lotus bleu", à l'encre de Chine, gouache et aquarelle.


Des créateurs saoudiens collaborent avec Adidas pour une nouvelle campagne promotionnelle

Le créateur de mode Mohammed Bajbaa, l'artiste Noura ben Saidan, et le cinéaste Ali Kalthami, se sont associés à Adidas pour une nouvelle campagne promotionnelle. (Photo fournie)
Le créateur de mode Mohammed Bajbaa, l'artiste Noura ben Saidan, et le cinéaste Ali Kalthami, se sont associés à Adidas pour une nouvelle campagne promotionnelle. (Photo fournie)
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  • Au nombre des collaborateurs de la campagne figurent le cinéaste Ali Kalthami et l'artiste Noura ben Saidan
  • La campagne, menée sous la marque Adidas Originals, se concentre sur des chaussures de sport traditionnelles de la marque, notamment la Samba, la Gazelle et la Superstar

DUBAÏ: Les talents saoudiens sont une fois de plus à l'avant-garde de la culture mondiale. Le géant du sport Adidas vient de lancer sa nouvelle plate-forme de la marque mondiale réunissant 17 créateurs issus des domaines de l'alimentation, de la mode, de l'art, de la musique et du cinéma.

Ayant pour titre «Nous avons donné au monde un original, vous nous en avez rendu mille», la campagne fait appel à plusieurs vedettes parmi les plus brillantes du Royaume, dont le réalisateur Ali Kalthami, l’artiste en peinture murale Noura ben Saidan, et le créateur de mode Mohammed Bajbaa.

Le premier long métrage de Ali Kalthami, Mandoob, avait reçu des critiques élogieuses au Festival international du film de Toronto, et devrait être projeté dans les cinémas de la région en décembre.

Son travail avec Adidas est son premier contact avec une marque mondiale de mode. «J’ai été approché à plusieurs reprises et j’ai toujours eu l’impression que ce n’était pas le bon moment; et je me suis abstenu», confie-t-il à Arab News.

«J’étais très réservé et je ne voulais pas montrer mon visage. Maintenant, j’approche de la quarantaine. Le jour de mon dernier anniversaire, je me suis dit que je devais m'amuser davantage, et Adidas est une marque avec laquelle il est vraiment amusant de travailler», explique-t-il.

«J’ai grandi à Riyad, et Adidas a toujours fait partie de notre quotidien, même quand j’étais à l'école primaire. Pour moi, cela signifie être original et innovant. La marque est aussi synonyme de santé, et tout cela fait partie intégrante de ma vie et de celle de tant de personnes ici en Arabie saoudite. Je ne m’attendais pas à ce que cela se produise, mais je suis fier d’en faire partie», précise-t-il.

La campagne, menée sous la marque Adidas Originals, se concentre sur un certain nombre de chaussures de sport traditionnelles de la marque, notamment la Samba, la Gazelle et la Superstar. Adidas avait auparavant collaboré avec Ravi, le restaurant préféré de Dubaï, fondé par Chaudary Abdel Hamid, pour produire une chaussure basée sur sa marque Superstar, qui a connu un succès mondial.é que les baskets étaient devenues par inadvertance une extension de son art, car la paire qu'elle portait lors de la réalisation de ses créations était devenue toute éclaboussée de peinture.

«Les chaussures font partie de mon œuvre», affirme-t-elle. «Surtout parce qu'à chaque fois que je termine une peinture, mes chaussures se transforment et se remplissent de tâches comme si je portais des chaussures différentes.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com