Le Mali ne restera «pas les bras croisés» en cas d'intervention militaire au Niger

Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, s'adresse à la 78e Assemblée générale des Nations unies au siège de l'ONU à New York, le 23 septembre 2023. (AFP)
Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, s'adresse à la 78e Assemblée générale des Nations unies au siège de l'ONU à New York, le 23 septembre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 24 septembre 2023

Le Mali ne restera «pas les bras croisés» en cas d'intervention militaire au Niger

  • La Cedeao menace depuis plusieurs semaines les auteurs du putsch du 26 juillet d'une intervention militaire pour rétablir le président renversé, Mohamed Bazoum
  • Le Mali a signé il y a une semaine avec le Niger et le Burkina Faso une alliance défensive qui prévoit une assistance mutuelle en cas d'atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale des trois pays dirigés par des militaires

NATIONS UNIES, ETATS-UNIS: "Nous ne resterons pas les bras croisés" en cas d'intervention militaire au Niger pour rétablir l'ordre constitutionnel après le coup d'Etat, a prévenu samedi le ministre malien des Affaires étrangères qu'Abdoulaye Diop à la tribune de l'ONU.

La communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao) menace depuis plusieurs semaines les auteurs du putsch du 26 juillet d'une intervention militaire pour rétablir le président renversé, Mohamed Bazoum.

"Le Mali reste fortement opposé à toute intervention militaire de la Cedeao", a déclaré Abdoulaye Diop, représentant la junte malienne à l'Assemblée générale de l'ONU.

"Toute intervention militaire au Niger, j'allais dire toute agression, toute invasion de ce pays, constitue une menace directe à la paix et à la sécurité du Mali, mais aussi à la paix et à la sécurité de la région, et aura nécessairement des conséquences sérieuses. Nous ne resterons pas les bras croisés", a-t-il déclaré.

Le Mali a signé il y a une semaine avec le Niger et le Burkina Faso une alliance défensive qui prévoit une assistance mutuelle en cas d'atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale des trois pays dirigés par des militaires.

S'en prenant une nouvelle fois à la France et à la "domination néo-coloniale", Abdoulaye Diop a d'autre part adressé une "mention spéciale" à la Russie "pour sa solidarité agissante et un engagement fiable tant sur le plan bilatéral que multilatéral".

La junte a fait de la souveraineté son mantra, rompu l'alliance avec la France et ses partenaires dans la lutte contre le djihadisme, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.

Dans ce contexte, elle a poussé vers la sortie la mission de maintien de la paix de l'ONU (Minusma), qui doit terminer son retrait express d'ici la fin de l'année.

"Le gouvernement de la République du Mali n'envisage pas de proroger ce délai", a prévenu le ministre.

Le Mali est confronté depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une profonde crise sécuritaire, humanitaire et politique. Et le nord du pays connait une reprise des hostilités, qui coïncide avec le retrait en cours de la Minusma.

"Le gouvernement rassure les populations maliennes et la communauté internationale que toutes les dispositions sont prises pour assurer la continuité des services de l'État après le départ de la Minusma", a assuré M. Diop.

"Le gouvernement de la République du Mali est plus que jamais déterminé à exercer sa souveraineté, assoir son autorité, toute son autorité sur l'ensemble du territoire national".


Ukraine: Deux morts dans le sud, Kiev affirme avoir abattu dix drones russes

Deux personnes sont décédées lors de frappes russes dans la région de Kherson (Photo, AP).
Deux personnes sont décédées lors de frappes russes dans la région de Kherson (Photo, AP).
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  • Dans la nuit, les forces russes ont lancé douze drones Shahed, appareils de fabrication iranienne fréquemment utilisés par Moscou contre son voisin
  • Cette localité est située au bord du fleuve Dniepr, qui marque la ligne de front dans la région, les forces russes en occupant la rive gauche

KIEV: Deux personnes sont décédées lors de frappes russes dans la région de Kherson, dans le sud, ont annoncé les autorités, qui ont par ailleurs affirmé avoir abattu un missile et la majorité des drones lancés par la Russie lors d'une nouvelle attaque nocturne.

Un homme, âgé de 78 ans, est mort dimanche matin lors d'un bombardement du village de Sadové, a indiqué le chef de l'administration militaire de Kherson, Roman Mrotchko.

Cette localité est située au bord du fleuve Dniepr, qui marque la ligne de front dans la région, les forces russes en occupant la rive gauche.

Dans l'après-midi, d'autres frappes sur la capitale régionale, Kherson, ont tué une femme qui "se trouvait dans la rue" et blessé quatre autres personnes, selon le bureau du procureur local.

Deux hôpitaux ont également été visés, et leurs façades ont été endommagées, a-t-il ajouté sur Telegram.

Dans la nuit, les forces russes ont lancé douze drones Shahed, appareils de fabrication iranienne fréquemment utilisés par Moscou contre son voisin, a déclaré l'armée de l'air, disant en avoir abattu dix.

Un missile aérien guidé Kh-59 a également été abattu, ont indiqué les forces armées dans leur rapport quotidien.

Besoin en armement

Kiev a renforcé ses systèmes de défense aérienne avec des armes occidentales depuis l'hiver dernier, au cours duquel la Russie avait frappé systématiquement ses infrastructures d'énergie.

Des millions de personnes avaient été privées de courant en pleine vague de froid, ce que l'Ukraine veut à tout prix éviter cette année.

Mais le pays affirme avoir besoin de beaucoup plus d'armements pour protéger les régions vulnérables.

La Russie a accusé dimanche Kiev d'avoir mené plusieurs frappes dans sa région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, sans faire de victimes ni de dégâts majeurs.

Des drones et des tirs d'artillerie ont visé plusieurs villages de la zone, selon le gouverneur local Viatcheslav Gladkov.


La Maison Blanche estime qu'Israël «fait des efforts» pour minimiser les pertes civiles à Gaza

"Nous pensons qu'ils ont été réceptifs à nos messages sur le fait d'essayer de minimiser les pertes civiles", a indiqué sur la chaîne ABC, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche (Photo, AFP).
"Nous pensons qu'ils ont été réceptifs à nos messages sur le fait d'essayer de minimiser les pertes civiles", a indiqué sur la chaîne ABC, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche (Photo, AFP).
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  • «Nous pensons qu'ils ont été réceptifs à nos messages sur le fait d'essayer de minimiser les pertes civiles» a indiqué le porte-parole de la Maison Blanche
  • Plus de 15.200 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début du conflit, «à 70% des femmes et des enfants»

WASHINGTON: La Maison Blanche a estimé dimanche qu'Israël "fai(sait) des efforts" pour minimiser les pertes civiles à Gaza depuis la reprise des combats après une trêve de sept jours, au moment où les appels de la communauté internationale à protéger les civils palestiniens s'intensifient.

"Nous pensons qu'ils ont été réceptifs à nos messages sur le fait d'essayer de minimiser les pertes civiles", a indiqué sur la chaîne ABC, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

L'armée israélienne a repris son offensive dans le nord de Gaza "de façon plus réduite et précise", a-t-il ajouté, soulignant que ces deux derniers jours, Israël avait publié en ligne une carte des lieux où les civils pouvaient se rendre pour trouver refuge et fuir les combats.

"Il n'y a pas beaucoup d'armées modernes qui feraient ça", a poursuivi M. Kirby. "Ils font des efforts".

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre, qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités.

En représailles, Israël a mené des bombardements dévastateurs contre le territoire palestinien, où il a lancé le 27 octobre une offensive terrestre.

Plus de 15.200 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début du conflit, "à 70% des femmes et des enfants", selon un dernier bilan du gouvernement du Hamas.

"Trop de Palestiniens innocents ont été tués" avait insisté samedi la vice-présidente américaine Kamala Harris depuis la COP28 à Dubaï, s'alarmant d'images "dévastatrices" de Gaza.

Elle avait ainsi appelé "Israël" a "en faire plus pour protéger les civils innocents".

La "sécurité" d'Israël ne pourra être garantie si elle "se fait au prix des vies palestiniennes" avait abondé le président français Emmanuel Macron lors du même événement.

John Kirby a par ailleurs insisté sur le fait que les services de renseignements américains n'avaient a priori "aucune connaissance" du plan du Hamas visant à perpétrer l'attaque du 7 octobre.

Des responsables israéliens avaient obtenu plus d'un an à l'avance le plan du mouvement islamiste palestinien visant à mener une attaque sans précédent contre Israël mais avaient jugé ce scénario irréaliste, a en effet rapporté jeudi le New York Times.

Le président israélien Benjamin Netanyahou a reconnu qu'il y avait manifestement eu "des défaillances dans les services de renseignements concernant le 7 octobre" et ils les "passeront en revue", a déclaré M. Kirby.


Le Royaume-Uni va effectuer des vols au dessus de Gaza pour localiser les otages

Le Royaume-Uni va lancer des vols de surveillance à Gaza pour aider à retrouver des otages (Photo, AFP)
Le Royaume-Uni va lancer des vols de surveillance à Gaza pour aider à retrouver des otages (Photo, AFP)
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  • Mais près de 140 personnes sont encore détenus dans la bande de Gaza, selon les autorités israéliennes
  • Londres n'a pas indiqué combien de Britanniques sont retenus en otage

LONDRES: Le Royaume-Uni va effectuer des vols de surveillance au-dessus d'Israël et de Gaza pour aider à localiser les otages retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a annoncé le ministère de la Défense britannique.

"Depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023 contre Israël, le gouvernement britannique travaille avec ses partenaires dans toute la région pour obtenir la libération des otages, y compris des ressortissants britanniques, qui ont été enlevés", écrit le ministère dans un communiqué publié samedi soir.

"La sécurité des ressortissants britanniques est notre priorité absolue", ajoute-t-il.

Le Royaume-Uni va effectuer des vols de surveillance au-dessus d'Israël et de Gaza pour aider à localiser les otages retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a annoncé le ministère de la Défense britannique.

"Depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023 contre Israël, le gouvernement britannique travaille avec ses partenaires dans toute la région pour obtenir la libération des otages, y compris des ressortissants britanniques, qui ont été enlevés", écrit le ministère dans un communiqué publié samedi soir.

Sécurité des ressortissants 

"La sécurité des ressortissants britanniques est notre priorité absolue", ajoute-t-il.

"Pour soutenir les opérations de libération d'otages, le ministère britannique de la Défense effectuera des vols de surveillance au-dessus de la Méditerranée orientale, y compris dans l'espace aérien au-dessus d'Israël et de Gaza", indique le ministère.

Ces avions "ne seront pas armés" et "n'auront pas de rôle de combat", précise-t-il. Ils auront "pour seule mission de localiser les otages". "Seules les informations relatives à la libération d'otages seront transmises aux autorités compétentes chargées de la libération d'otages".

Quelque 240 personnes ont été enlevées le 7 octobre lors de l'attaque meurtrière sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, puis emmenées dans la bande de Gaza.

Une trêve de sept jours a permis la libération d'une centaine d'otages entre les mains du Hamas et de 240 prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Mais près de 140 personnes sont encore détenus dans la bande de Gaza, selon les autorités israéliennes.

Les combats ont repris vendredi dans le territoire palestinien.

En représailles à l'attaque du 7 octobre, qui a fait 1.200 morts en majorité civils selon les autorités israéliennes, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs sur Gaza, suivis d'une opération au sol.

Les opérations israéliennes ont fait plus de 15.000 morts, majoritairement civils, selon le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Londres n'a pas indiqué combien de Britanniques sont retenus en otage.

Après le 7 octobre, Downing Street avait déclaré qu'au moins 12 ressortissants britanniques avaient été tués dans l'attaque et que cinq autres étaient portés disparus.