La force conjointe de sécurité occupe un camp de réfugiés au Liban

Des membres de factions militantes islamiques se rassemblent dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ain al-Helweh, près de la ville portuaire de Sidon, au Liban, le 29 septembre 2023. (Photo, AP)
Des membres de factions militantes islamiques se rassemblent dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ain al-Helweh, près de la ville portuaire de Sidon, au Liban, le 29 septembre 2023. (Photo, AP)
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Publié le Samedi 30 septembre 2023

La force conjointe de sécurité occupe un camp de réfugiés au Liban

  • Des hommes armés se retirent en laissant des grenades non explosées et des munitions consommées dans les cours de récréation d'Ain al-Helweh
  • Les murs de l'école sont criblés d'impacts de balles et de roquettes lors des affrontements entre factions rivales

BEYROUTH: Une force conjointe de sécurité palestinienne a pris vendredi le contrôle d'un complexe scolaire dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban, après le retrait des hommes armés qui occupaient le site depuis la fin du mois de juillet.

Ce déploiement s'inscrit dans le cadre de la deuxième phase de l'accord du cessez-le-feu conclu à la mi-septembre entre le mouvement Fatah et les groupes extrémistes.

Les affrontements entre les factions libanaises rivales à la fin du mois de juillet ont fait plus de 30 morts.

La force est entrée dans le complexe scolaire de l'UNRWA, qui est devenu un champ de bataille entre les groupes rivaux, alors que les hommes armés quittaient le site.

Ce déploiement suscite l'espoir que la trêve se maintiendra et permettra d'apaiser les tensions à Ain al-Helweh, le plus grand des 12 camps de réfugiés palestiniens au Liban.

Plus de 75 000 réfugiés, dont des Palestiniens qui ont fui le camp de Yarmouk en Syrie, sont hébergés à Ain al-Helweh, dans le sud du Liban.

La force conjointe est composée d'officiers et de personnel militaire de diverses factions palestiniennes du camp, dont le Hamas.

Cependant, les forces de sécurité et l'UNRWA doivent maintenant procéder à un nettoyage majeur, l'étendue des dégâts étant devenue évidente après le retrait des hommes armés du complexe scolaire.

Des grenades non explosées ont été trouvées sur le site et des douilles de balles vides jonchaient les cours de récréation.

Les roquettes utilisées lors des affrontements ont laissé des trous béants dans les murs des écoles.

La force conjointe de sécurité était divisée en deux groupes. L'un est entré dans le complexe scolaire par la zone d'Al-Barakasat, contrôlée par le mouvement Fatah, tandis que l'autre est entré par la zone d'Al-Tawarek-al-Taameer, contrôlée par les groupes extrémistes, en particulier Al-Chabab al-Muslim.

Des représentants du Comité d'action conjoint palestinien dans la région de Sidon ont accompagné la force.

Le général de division Mahmoud al-Ajouri, qui commandait la force, a donné le signal du déploiement, tandis que le général de division Subhi Abu Arab, commandant de la sécurité nationale palestinienne, a accompagné l'opération.

L'UNRWA, qui surveille le cessez-le-feu, a reporté le début de la nouvelle année scolaire dans le camp d'Ain al-Helweh jusqu'à nouvel ordre.

Les écoles du reste de la région reprendront leurs cours le 2 octobre.

Plus de 11 000 élèves fréquentent les écoles du camp, le complexe scolaire endommagé accueillant 5 900 élèves.

Dorothee Klaus, directrice des affaires de l'UNRWA au Liban, a déclaré que la sécurité des écoles situées à proximité d'Ain al-Helweh «est notre priorité absolue et nous nous efforçons par tous les moyens d'y parvenir dès que les conditions le permettront».

L'agence s'efforce de trouver des solutions alternatives pour que les enfants du camp et des zones environnantes puissent retourner à l'école dès que possible, a-t-elle indiqué.

Une réunion préparatoire au déploiement de vendredi a eu lieu dans le bureau de Sidon du cheikh Maher Hammoud, président de l'Union internationale des savants de la résistance, qui serait proche du Hezbollah.

Des représentants du Hamas et du mouvement Amal, allié du Hezbollah, étaient également présents.

Des discussions ont eu lieu sur l'éventuelle remise de huit suspects recherchés pour l'assassinat du dirigeant du Fatah, Mohammed al-Armouchi.

Dans le cadre de l'accord du cessez-le-feu, la force de sécurité commune préparera le retour des personnes déplacées par les combats.

La dernière phase de l'accord concerne la remise des suspects recherchés.

Une source a démenti les rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux jeudi soir selon lesquelles certains des suspects recherchés avaient quitté le camp.

«Il y a un accord qui a été conclu et qui est fondamental, et le point essentiel est la remise des personnes recherchées», a assuré la source.

Le représentant du Hamas, Ahmed Abdel Hadi, a qualifié le déploiement de vendredi d’«un pas dans la bonne direction», ajoutant qu'il découlait des initiatives du président du Parlement libanais, Nabih Berri, visant à mettre fin aux affrontements.

Berri s'est joint à Azzam al-Ahmad, chef de l'Organisation de libération de la Palestine, et à Moussa Abu Marzouk, chef du Hamas, pour faire pression en faveur d'un cessez-le-feu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: le Premier ministre demande à l'armée d'arrêter les auteurs des tirs sur Israël

Le Premier ministre libanais a demandé vendredi à l'armée de retrouver et d'arrêter les auteurs des tirs de roquettes non revendiqués depuis le sud du Liban sur Israël, qui a riposté en visant la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois depuis la trêve fin novembre. (AFP)
Le Premier ministre libanais a demandé vendredi à l'armée de retrouver et d'arrêter les auteurs des tirs de roquettes non revendiqués depuis le sud du Liban sur Israël, qui a riposté en visant la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois depuis la trêve fin novembre. (AFP)
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  • Nawaf Salam a demandé au commandant en chef de l'armée, Rodolphe Haykal, "d'agir rapidement pour (...) identifier les auteurs de l'acte irresponsable que constituent les tirs de roquettes et qui menace la sécurité et la stabilité du Liban"
  • Le Hezbollah, affaibli par la dernière guerre, a démenti être à l'origine de ces tirs comme il l'avait déjà fait le 22 mars, et affirmé respecter le cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais a demandé vendredi à l'armée de retrouver et d'arrêter les auteurs des tirs de roquettes non revendiqués depuis le sud du Liban sur Israël, qui a riposté en visant la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois depuis la trêve fin novembre.

C'est la deuxième fois depuis le début du cessez-le-feu qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais soutenu par l'Iran que des roquettes sont tirées depuis le Liban vers Israël, la précédente remontant au 22 mars.

Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à ces tirs.

Nawaf Salam a demandé au commandant en chef de l'armée, Rodolphe Haykal, "d'agir rapidement pour (...) identifier les auteurs de l'acte irresponsable que constituent les tirs de roquettes et qui menace la sécurité et la stabilité du Liban", a indiqué son bureau de presse.

Le Hezbollah, affaibli par la dernière guerre, a démenti être à l'origine de ces tirs comme il l'avait déjà fait le 22 mars, et affirmé respecter le cessez-le-feu.

Malgré la trêve, l'armée israélienne mène régulièrement des frappes dans l'est du Liban et dans le sud.

M. Salam a également souligné "l'importance de poursuivre les mesures prises par l'armée libanaise pour que les armes soient en possession de l'Etat uniquement".

Le Hezbollah est la seule formation à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile au Liban en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.

Le Premier ministre en outre réaffirmé "l'engagement total du Liban à appliquer la résolution 1701 et (...) à faire en sorte que seule l'armée libanaise soit chargée de protéger les frontières (...) et que seul l'État libanais décide de la guerre et de la paix".

En vertu de cette résolution de l'ONU qui a servi de base à l'accord de trêve, seuls l'armée libanaise et les Casques Bleus de l'ONU peuvent se déployer dans le sud du Liban d'où le Hezbollah doit se retirer.

 


Israël bombarde la banlieue sud de Beyrouth, après quatre mois de trêve avec le Hezbollah

La frappe a visé le quartier de Hadath, densément peuplé et abritant des écoles, d'où s'élevait une épaisse colonne de fumée noire, selon des images de l'AFP.  Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé peu avant les habitants de ce quartier à évacuer une zone située autour "d'installations du Hezbollah", en indiquant un bâtiment en rouge sur une carte. (AFP)
La frappe a visé le quartier de Hadath, densément peuplé et abritant des écoles, d'où s'élevait une épaisse colonne de fumée noire, selon des images de l'AFP. Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé peu avant les habitants de ce quartier à évacuer une zone située autour "d'installations du Hezbollah", en indiquant un bâtiment en rouge sur une carte. (AFP)
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  • La frappe a visé le quartier de Hadath, densément peuplé et abritant des écoles, d'où s'élevait une épaisse colonne de fumée noire, selon des images de l'AFP
  • Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé peu avant les habitants de ce quartier à évacuer une zone située autour "d'installations du Hezbollah", en indiquant un bâtiment en rouge sur une carte

BEYROUTH: Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, après avoir frappé le sud du Liban en riposte à des tirs de roquettes vers son territoire.

L'armée israélienne avait appelé à évacuer une partie des habitants de ce secteur, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte qui l'ont opposée au mouvement libanais soutenu par l'Iran, avant un fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

La frappe a visé le quartier de Hadath, densément peuplé et abritant des écoles, d'où s'élevait une épaisse colonne de fumée noire, selon des images de l'AFP.

Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé peu avant les habitants de ce quartier à évacuer une zone située autour "d'installations du Hezbollah", en indiquant un bâtiment en rouge sur une carte.

L'armée israélienne avait annoncé plus tôt mener des frappes contre des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, frontalier d'Israël, après le tir, non revendiqué, de deux "projectiles" dont l'un a été intercepté et l'autre est tombé sur le sol libanais.

Les frappes israéliennes ont fait un mort et 18 blessés parmi lesquels dont trois enfants, dans le village de Kfar Tebnit, selon l'agence de presse libanaise Ani.

Des images tournées par l'AFP montrent de la fumée s'élevant au-dessus du village libanais de Khiam, proche de la frontière, tandis que les écoles ont fermé dans plusieurs localités, où les menaces de représailles israéliennes ont semé la panique.

C'est la deuxième fois depuis le début du cessez-le-feu que des roquettes sont tirées depuis le Liban vers Israël, la précédente remontant au 22 mars.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a aussitôt menacé: "S'il n'y a pas de calme à Kiryat Shmona et dans les localités de Galilée", dans le nord d'Israël, "il n'y aura pas de calme à Beyrouth", a-t-il dit.

"Le gouvernement libanais porte une responsabilité directe pour tout tir vers la Galilée. Nous ne permettrons pas un retour à la réalité du 7 octobre. Nous garantirons la sécurité des habitants de la Galilée et agirons avec force face à toute menace", a affirmé M. Katz.

Le Hezbollah a nié être à l'origine de ces tirs. Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a demandé à l'armée d'arrêter leurs auteurs.

L'ONU a appelé toutes les parties "à la retenue".

Les habitants paniqués 

Dans la ville côtière de Tyr, visée par une frappe le 22 mars, des familles paniquées ont ramené leurs enfants à la maison.

"J'ai décidé d'emmener mes enfants à l'école malgré la situation, mais la direction m'a dit qu'ils avaient fermé après les menaces israéliennes et j'ai dû les ramener à la maison", a témoigné Ali Qassem, un père de quatre enfants.

L'Ani a fait état d'une "opération de ratissage" dans une localité libanaise proche de la frontière. Elle a signalé des tirs d'artillerie aux abords de Naqoura, qui abrite le quartier général de la Finul, la force de paix de l'ONU, ainsi que des raids aériens dans la région montagneuse de Jezzine, au nord du fleuve Litani, où le Hezbollah était censé se retirer.

Après l'interception de roquettes le 22 mars, l'armée israélienne avait riposté par des frappes aériennes dans le sud du Liban qui avaient fait huit morts, selon les autorités libanaises.

Le Hezbollah, allié du Hamas, avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Ces hostilités, qui ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, ont fait plus de 4.000 morts au Liban et contraint plus d'un million de personnes à fuir.

Du côté israélien, le bilan se monte à 78 morts, parmi lesquels 48 soldats en plus des 56 soldats tombés lors d'une offensive au sol déclenchée au Liban à la fin du mois de septembre, selon des données officielles.

Quelque 60.000 habitants du nord d'Israël ont été déplacés, dont la moitié n'est pas encore rentrée chez elle, selon les autorités.

Depuis le retrait incomplet des soldats israéliens du sud du Liban le 15 février, Israël continue de mener des frappes en territoire libanais et les deux parties s'accusent régulièrement de violer la trêve.

Israël a par ailleurs rompu le 18 mars deux mois de trêve dans la bande de Gaza, où elle a repris son offensive pour contraindre le Hamas à libérer les derniers otages retenus dans le territoire palestinien.


Guerre au Soudan: l'armée affirme avoir pris le contrôle total de Khartoum

La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023 entre l'armée du général Burhane et les FSR commandées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait selon l'ONU des dizaines de milliers de morts, a déraciné plus de 12 millions d'habitants et provoqué une crise humanitaire majeure. (AFP)
La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023 entre l'armée du général Burhane et les FSR commandées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait selon l'ONU des dizaines de milliers de morts, a déraciné plus de 12 millions d'habitants et provoqué une crise humanitaire majeure. (AFP)
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  • "Nos forces ont réussi aujourd'hui à nettoyer par la force les dernières poches (de résistance) de la milice terroriste Daglo dans la localité de Khartoum"
  • Mercredi soir, le commandant de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait déclaré Khartoum "libérée", depuis le palais présidentiel où il est arrivé au terme d'une offensive lancée par ses troupes pour reconquérir la capitale aux mains des FSR

KHARTOUM: L'armée soudanaise a affirmé avoir pris le contrôle total de la capitale Khartoum, une semaine après avoir repris le palais présidentiel aux paramilitaires lors d'une offensive majeure, après bientôt deux ans de guerre dans ce pays d'Afrique de l'Est.

"Nos forces ont réussi aujourd'hui à nettoyer par la force les dernières poches (de résistance) de la milice terroriste Daglo dans la localité de Khartoum", a déclaré le porte-parole de l'armée, Nabil Abdoullah, dans un communiqué jeudi soir, en référence aux Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le commandant Hamdane Daglo.

Mercredi soir, le commandant de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait déclaré Khartoum "libérée", depuis le palais présidentiel où il est arrivé au terme d'une offensive lancée par ses troupes pour reconquérir la capitale aux mains des FSR.

Une source au sein de l'armée avait déclaré à l'AFP que les combattants des FSR fuyaient par le pont de Jebel Aouliya, leur seule voie de sortie de l'agglomération de Khartoum.

Les paramilitaires avaient affirmé un peu plus tard qu'ils continueraient à "défendre le sol de la patrie" et prévenu qu'il n'y aurait "ni retraite ni reddition".

La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023 entre l'armée du général Burhane et les FSR commandées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait selon l'ONU des dizaines de milliers de morts, a déraciné plus de 12 millions d'habitants et provoqué une crise humanitaire majeure.

Elle a divisé en deux ce pays d'Afrique de l'Est, le troisième plus grand d'Afrique: l'armée contrôle le nord et l'est, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l'ouest, limitrophe du Tchad.