L'artiste colombien Fernando Botero enterré en Toscane dans sa ville d'adoption

La cérémonie funéraire de l'artiste colombien Fernando Botero, dans la cathédrale centrale de la ville de Pietrasanta, dans la région de Toscane le 7 octobre 2023 (Photo, AFP).
La cérémonie funéraire de l'artiste colombien Fernando Botero, dans la cathédrale centrale de la ville de Pietrasanta, dans la région de Toscane le 7 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 octobre 2023

L'artiste colombien Fernando Botero enterré en Toscane dans sa ville d'adoption

  • Fernando Botero est l'un des artistes latino-américains les plus importants du XXe siècle
  • Le célèbre maître du volume était décédé le 15 septembre à 91 ans à Monaco des suites d'une pneumonie

PIETRASANTA: Fernando Botero, l'un des artistes latino-américains les plus importants du XXe siècle, a été enterré samedi à Pietrasanta, la ville de Toscane où il vivait et travaillait depuis des années avec son épouse, l'artiste grecque Sophia Vari, décédée en mai.

Le célèbre maître du volume était décédé le 15 septembre à 91 ans à Monaco des suites d'une pneumonie, et sa dépouille avait d'abord été transportée en Colombie pour qu'il puisse recevoir un dernier hommage de ses compatriotes, notamment à Bogota et Medellin, sa ville natale.

Mais c'est la petite ville de Pietrasanta, située non loin de la mer à 32 km de Pise et surnommée "la petite Athènes" en raison de sa concentration en carrières de marbres, fonderies et sculpteurs, que le peintre et sculpteur avait choisie pour abriter sa dernière demeure.

C'est là où aussi qu'on peut voir certaines de ses peintures comme "La porte du Paradis" et "La porte de l'Enfer", qui se font face dans l'église de la Miséricorde, où ses cendres ont été exposées à partir de jeudi pour un hommage avant la cérémonie des funérailles, qui s'est tenue samedi matin dans la cathédrale Saint-Martin de Pietrasanta.

Les cendres de l'artiste ont été transportées de l'église jusqu'à la cathédrale accompagnées des notes d'un orchestre local, la Philharmonique de Capezzano Monte. Lors de la cérémonie se sont succédés les discours du maire de Pietrasanta, de l'ambassadeure de Colombie en Italie Ligia Margarita Quessep Bitar, des amis les plus chers et de sa fille Lina Botero.

"Nous lui avions décerné la citoyenneté d'honneur en signe de gratitude parce qu'il le méritait vraiment", a confié à l'AFP avant l'enterrement le maire Alberto Giovannnetti. "Il a toujours aimé Pietrasanta et Pietrasanta savait aussi comment l'accueillir et lui ouvrir ses portes".

Adolfo Agolini, propriétaire de la fonderie Mariani et ami de Botero,  a raconté à l'AFP l'avoir rencontré "début 1976". '"Il est arrivé avec Sophia Vari (...) Nous avons commencé à collaborer, et cette collaboration a duré jusqu'à aujourd'hui".

«Dernière demeure terrestre»
Les cendres de l'artiste avaient été installées devant l'autel de la cathédrale sur un catafalque décoré de fleurs blanches. A gauche du catafalque trônait sur un chevalet une grande photo encadrée de Botero. Ses trois enfants, Fernando Botero Zea, Lina Botero et Juan Carlos Botero, étaient assis au premier rang.

"Ce pays a été toujours très important pour mon père (...) Nous sommes très heureux qu'il ait choisi Pietrasanta comme sa dernière demeure terrestre", a confié Lina Botero à l'AFPTV. "Il a travaillé ici pendant plus de 40 ans, il a réalisé ses sculptures ici grâce au travail des fonderies, aux ateliers de marbre avec lesquels il a travaillé ainsi qu'avec les artisans, dont ils admiraient le talent et qu'il respectait".

Pour cette occasion exceptionnelle, la cathédrale était pleine, nombre des 23.000 habitants ayant tenu à rendre un dernier hommage à cet artiste hors normes ayant contribué à la notoriété de leur ville.

A l'issue de la cérémonie, les cendres de l'artiste, auteur de 300 sculptures et 3.000 peintures, ont été enterrées dans la section du cimetière réservée aux citoyens illustres de Pietrasanta.

Les œuvres de Botero, représentant pour la plupart des personnages aux formes voluptueuses, ont été adjugées aux enchères pour des sommes allant jusqu'à 4,3 millions de dollars dans les galeries les plus prestigieuses du monde.

Fernando Botero a aussi été un grand mécène, avec des donations estimées à plus de 200 millions de dollars. Soucieux de rendre ses œuvres accessibles au grand public, en particulier les classes populaires, il a donné aux musées de Medellin et de Bogota nombre de ses œuvres, mais aussi des dizaines de tableaux de sa collection privée, dont des Picasso, Monet, Renoir, Miro...

Ses œuvres sont aussi visibles en plein air dans de nombreuses villes du monde, au premier rang desquelles Pietrasanta.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.