L'arrivée en Tunisie de déchets italiens illégaux fait craindre une affaire de corruption

Le port de Sousse où les containers de déchets illégaux ont été saisis (Photo, AFP).
Le port de Sousse où les containers de déchets illégaux ont été saisis (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 22 décembre 2020

L'arrivée en Tunisie de déchets italiens illégaux fait craindre une affaire de corruption

  • Comment les poubelles d'une région du sud italien sont-elles arrivées en bateau en Tunisie, pays déjà en difficulté avec ses propres déchets ?
  • Les cargaisons mises en cause contenaient des déchets ménagers, dont l'exportation est interdite par la législation tunisienne

SOUSSE: Comment les poubelles d'une région du sud italien sont-elles arrivées en bateau en Tunisie, pays déjà en difficulté avec ses propres déchets ? La question fait rage alors que la saisie de centaines de conteneurs laisse supposer une vaste affaire de corruption.

Depuis que des douaniers du port de Sousse, ville de l'est de la Tunisie, ont saisi 70 grands conteneurs puis 212 autres au début de l'été, la douane et le ministère de l'Environnement se renvoient la balle.

Et des têtes ont commencé à tomber : dimanche soir, le ministre de l'Environnement Mustapha Aroui a été limogé. Aucun motif officiel n'a été fourni, mais cette décision est bien liée à l'affaire des déchets, a affirmé une source gouvernementale sous couvert de l'anonymat.

La justice a pris le relais lundi, avec l'interpellation de 23 personnes, à savoir Aroui lui-même, des cadres des douanes et un directeur de l'Agence nationale de recyclage des déchets (Anged), a indiqué Jabeur Ghnimi, porte-parole du tribunal de première instance de Sousse (est), chargé de l'affaire.

Les cargaisons mises en cause contenaient des déchets ménagers, dont l'exportation est interdite par la législation tunisienne comme par les conventions internationales, qui les jugent « dangereux ».

Elles ont été importées par une entreprise locale, Soreplast, quelques semaines seulement après que cette société en sommeil a relancé ses activités, avec pour seule autorisation de recycler des rebuts plastiques industriels destinés à l'exportation.

Interrogé avant l'annonce de son limogeage, le service de communication d’Aroui avait assuré que le ministre n'avait « signé aucun document » autorisant Soreplast à se lancer dans l'importation des déchets.

Sollicité à plusieurs reprises, le patron de Soreplast est resté injoignable. Il est désormais recherché par la justice.

Concernant la demande initiale de la société tunisienne : à l'arrivée des conteneurs, elle a sollicité l'autorisation d'importer de façon « temporaire » des « déchets en plastiques post-industriel en balles non dangereux (...) pour effectuer les opérations de tri, recyclage et réexportation vers le territoire européen ». Pourtant, le contrat signé par Soreplast avec une société italienne stipule explicitement avoir « pour objectif la récupération (par Soreplast) des déchets et leur élimination ultérieure » en Tunisie.

Selon un responsable douanier, ces documents montrent que Soreplast a fait une fausse déclaration sur la nature de la marchandise importée.

Ramifications

Le contrat a été passé avec une société basée au sud de Naples, Sviluppo Risorse Ambientali Srl, spécialisée dans la collecte et traitement des déchets en Campanie (sud).

L'entreprise italienne est également restée injoignable.

Le document prévoit l'élimination de 120 000 tonnes maximum, au prix de 48 euros par tonne --soit un total dépassant les 5 millions d'euros.

A Sousse, le 8 juillet, il a finalement été décidé de saisir les conteneurs pour les renvoyer en Italie, d'après le responsable douanier.

Mais, à ce jour, les déchets sont toujours en Tunisie.

Et cette affaire semble illustrer les ramifications du commerce illégal des déchets, qui augmente face au durcissement des normes européennes, et à la réticence grandissante de l'Asie, longtemps dépotoir des déchets occidentaux.

Dans un rapport en août, Interpol a alerté sur l'augmentation considérable des chargements de déchets plastiques illégaux depuis 2018.

Un phénomène d'autant plus préoccupant que les infrastructures tunisiennes ne permettent pas au pays de surmonter ses propres besoins : seuls 61% des déchets de la capitale sont collectés, selon un rapport récent de la Banque mondiale, et la majorité aboutit dans des décharges à ciel ouvert.

L'affaire a été largement relayée dans les médias.

« Lobbies »

« Cette affaire montre qu'il y a de grands lobbies de corruption », affirme Hamdi Chebâane, expert en valorisation des déchets et membre d'une coalition d'associations « Tunisie Verte ».

Selon lui, le ministère de l'Environnement a subi d'importantes pressions d'hommes d'affaires ces dernières années pour permettre l'importation de déchets, mais « c'est la première fois » qu'une telle affaire est dévoilée.

« Comment la douane a-t-elle permis le dépôt de ces déchets sur le sol tunisien, alors qu'il n'y a aucune autorisation officielle ? », accuse Béchir Yahya, directeur du recyclage à l'Agence nationale de recyclage des déchets, sous la tutelle du ministère de l'Environnement.

L'Anged est accusée par la douane d'avoir donné le feu vert pour faire sortir les 70 premiers conteneurs du port.

La douane a en effet exigé une attestation sur la nature de leur contenu avant de les laisser sortir. Le responsable de l'Anged a estimé dans un message électronique qu'il s'agissait de plastique et non de déchets interdits.

Dans ce courriel de Yahya, ce dernier précisait qu'après avoir lu les résultats de prélèvements effectués, il ne voyait « aucune objection à l'importation de ces produits en plastique (...) ne contenant pas de produits dangereux ».

C'est sur la foi de cette correspondance que la douane a autorisé l'enlèvement des 70 conteneurs, assure une source douanière.

Mais Yahya souligne qu'il ne s'agissait que d'un « avis personnel » officieux, « pas d'un document officiel », et que les douaniers savaient que cela ne suffisait en aucun cas à autoriser l'importation.

Les 212 autres conteneurs sont toujours dans le port, où l'activité était très dense début décembre.

Des experts judiciaires étaient affairés à en examiner le contenu, selon le directeur du port, qui en a interdit l'accès aux correspondants sur place.

« Cette énorme quantité que la Tunisie n'a pas les moyens d'enterrer, vers où aurait-elle été envoyée ? » si l'affaire n'avait pas été révélée, s'interroge encore Hamdi Chebâane.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com