À l’ONU, l’Arabie saoudite rejette les appels à l’expulsion des Palestiniens de Gaza

Des Palestiniens blessés arrivent à l’hôpital Al-Chifa, à la suite de frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le lundi 16 octobre 2023. (AP)
Des Palestiniens blessés arrivent à l’hôpital Al-Chifa, à la suite de frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le lundi 16 octobre 2023. (AP)
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Publié le Mardi 17 octobre 2023

À l’ONU, l’Arabie saoudite rejette les appels à l’expulsion des Palestiniens de Gaza

  • Le prince Faisal ben Khaled, deuxième secrétaire de la mission saoudienne de l’ONU à New York, appelle à la levée des sanctions et du blocus imposés à Gaza 
  • Il prône la fourniture d’une aide humanitaire essentielle, soulignant que priver les Palestiniens de ces besoins humains fondamentaux est une violation du droit humanitaire international 

NEW YORK: L’Arabie saoudite a appelé lundi à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, tout en condamnant les attaques contre les civils. Elle a rejeté les appels à «l’expulsion des Palestiniens de Gaza», soutenant que l’occupation israélienne continue de la Palestine et ses provocations «répétitives et systématiques» dans les Lieux saints ont alimenté le conflit. 

Le prince Faisal ben Khaled, deuxième secrétaire de la mission saoudienne de l’ONU à New York, appelle également à la levée des sanctions et du blocus imposés à Gaza, ainsi qu’à la fourniture d’une aide humanitaire essentielle, soulignant que priver les Palestiniens de ces besoins humains fondamentaux est une violation du droit humanitaire international. 

Il a tenu ces propos lors d’une réunion plénière de l’Assemblée générale du Comité économique et financier consacrée à la «souveraineté permanente du peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé en raison de ses ressources naturelles». 

Le prince Faisal a commencé par associer l'Arabie saoudite aux déclarations faites par la Jordanie au nom du groupe arabe, et d’Oman, qui représentait les nations du Conseil de coopération du Golfe (CCG), et de Cuba, agissant au nom du Groupe des 77+Chine. 

Il a exprimé les préoccupations du Royaume concernant l’occupation israélienne et ses répercussions économiques sur la vie des Palestiniens et des Syriens sur le plateau du Golan. 

«La cause palestinienne était et est toujours la cause centrale des Arabes et des musulmans. Elle figure en tête des priorités du royaume d’Arabie saoudite en matière de politique étrangère», déclare le prince Faisal. 

Il ajoute que le Royaume a toujours soutenu le peuple palestinien dans sa quête de ses territoires, de ses droits légitimes et de l’établissement d’un État souverain indépendant le long des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux décisions internationales, à l’Initiative de paix arabe et aux résolutions mondialement reconnues. 

Il a fermement condamné les mesures unilatérales qui compromettent la solution à deux États, appelant à un arrêt immédiat de telles actions. 

Le prince Faisal soutient que la poursuite du développement dans les territoires occupés est intrinsèquement liée à la quête de justice, de paix et de sécurité. 

Une solution juste et globale à la question palestinienne est essentielle pour répondre aux demandes légitimes du peuple palestinien et des Syriens du Golan, notamment la pleine souveraineté sur leurs terres et leurs ressources, conformément aux décisions internationales, précise-t-il. 

Le prince Faisal a mis en lumière le soutien important accordé par l’Arabie saoudite au peuple palestinien à travers des programmes d’aide humanitaire et de développement. 

Le Royaume a récemment fait don d’1,2 milliard de dollars (1 dollar = 0,95 euro) à l’Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (Unrwa), et de 27 millions de dollars l’année dernière. 

En outre, le Royaume soutient des projets de développement en Palestine au moyen du Fonds saoudien pour le développement, en fournissant près de 109 millions de dollars pour des projets d’infrastructure, d’électricité, d’assainissement, de communication et de construction de routes. 

Le prince Faisal a de nouveau appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour parvenir à la paix dans la région. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Biden ne livrera pas d'armes à Israël pour son offensive à Rafah

Joe Biden. (CNN)
Joe Biden. (CNN)
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  • S'ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (...) contre des villes», a affirmé le président américain dans un entretien avec la chaîne CNN
  • «Je l'ai dit clairement à Bibi (le Premier ministre Benjamin Netanyahu) et au cabinet de guerre, ils n'auront pas notre soutien s'ils entrent vraiment dans les centres de population», a encore affirmé Joe Biden

WASHINGTON : Le président américain Joe Biden s'est dit prêt mercredi à cesser de livrer certaines armes à Israël en cas d'offensive majeure à Rafah, posant publiquement et pour la première fois des conditions au soutien américain à son allié.

«S'ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (...) contre des villes», a-t-il affirmé dans un entretien avec la chaîne CNN.

«Nous ne livrerons pas les armes et les obus d'artillerie qui ont été utilisés» jusque-là, a-t-il ajouté, faisant référence aux bombes utilisées par Israël depuis le début de la guerre menée à Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre.

Interrogé sur la décision américaine de suspendre la livraison d'une cargaison de bombes, il a commenté: «Des civils ont été tués à Gaza à cause de ces bombes», et ajouté: «C'est mal».

Selon un haut responsable américain, les Etats-Unis ont suspendu la semaine dernière la livraison d'une cargaison composée «de 1.800 bombes de 2.000 livres (907 kg) et de 1.700 bombes de 500 livres (226 kg)», alors que l'armée israélienne se préparait à lancer une offensive «limitée» selon elle à Rafah, que d'aucuns craignent comme étant le prélude à un assaut d'ampleur.

- «Centres de population» -

Ce faisant, les Etats-Unis joignent l'acte à la parole après des mises en garde répétées contre toute offensive majeure dans la ville du sud de la bande de Gaza, où 1,4 million de Palestiniens ont trouvé refuge, pour beaucoup ayant fui les bombardements dans le nord.

Interrogé sur les opérations en cours à Rafah, où l'armée israélienne a déployé des chars et pris le contrôle d'un point de passage frontalier, Joe Biden a dit qu'elle ne touchait pas des «centres de population», laissant entendre que, pour Washington, il ne s'agit pas de l'opération à grande échelle tant redoutée.

«Je l'ai dit clairement à Bibi (le Premier ministre Benjamin Netanyahu) et au cabinet de guerre, ils n'auront pas notre soutien s'ils entrent vraiment dans les centres de population», a encore affirmé le président américain.

L'administration démocrate du président Biden a déjà pris des mesures plus modestes pour manifester son mécontentement à l'égard du Premier ministre israélien, notamment en imposant des sanctions aux colons israéliens extrémistes, mais elle a résisté jusqu'ici aux appels à conditionner son aide militaire.

Les Etats-Unis passent en revue d'autres livraisons d'armes, a indiqué mercredi le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

- Pris au sérieux -

Cette annonce intervient à un moment délicat pour l'administration Biden, qui doit soumettre cette semaine un rapport très attendu au Congrès sur la question de savoir si l'utilisation par Israël d'armes américaines est conforme au droit international et, par là, respecte la loi américaine.

«Malgré la rhétorique de Netanyahu, Israël prend la pression américaine très au sérieux», estime Raphael Cohen, du centre de recherche RAND, rappelant par exemple qu'Israël a ouvert plusieurs points de passage dans la bande de Gaza sous la pression des Etats-Unis, dont dernièrement à Kerem Shalom.

«Cela dit, je pense qu'il sera difficile pour Netanyahu d'abandonner complètement l'opération à Rafah», dit cet expert.

En dépit des condamnations internationales, le Premier ministre israélien a promis de lancer cette offensive, indispensable selon lui pour détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste dans le territoire palestinien.

- «Leviers» -

Sur le plan strictement militaire, tout dépend «de la profondeur des stocks d'Israël», qui conserve une grande quantité de bombes mais dont certains des stocks ont été épuisés par les sept mois de guerre, relève encore Raphael Cohen.

Avec 3 milliards de dollars annuels, les Etats-Unis sont le principal bailleur de fonds et d'armes d'Israël, et avaient même expédié l'envoi de munitions au début de la guerre.

S'il n'est pas question pour Washington de remettre en cause l'aide sécuritaire à long terme, par exemple pour le bouclier anti-aérien «Dôme de fer», qui a démontré sa redoutable efficacité après l'attaque de l'Iran le 14 avril, les appels se font de plus en plus nombreux pour conditionner l'aide militaire américaine.

Qui plus est en pleine année électorale aux Etats-Unis, et alors que des manifestations propalestiniennes secouent de nombreux campus américains.

La suspension des livraisons de bombes la semaine passée est «scandaleuse», a dénoncé le président républicain de la chambre des représentants, Mike Johnson.

Le sénateur de gauche Bernie Sanders a lui appelé le président américain à «user de tous ses leviers» pour faire pression sur Israël.

 


Liban: cinq morts dans des frappes israéliennes

De la fumée s'échappe lors d'une frappe israélienne sur le village frontalier d'Adaisseh, au sud du Liban, le 8 mai 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza. (Photo, AFP)
De la fumée s'échappe lors d'une frappe israélienne sur le village frontalier d'Adaisseh, au sud du Liban, le 8 mai 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza. (Photo, AFP)
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  • Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah pro-iranien
  • Dans la soirée, le Hezbollah a confirmé que deux de ses combattants ont été tués par Israël

BEYROUTH: Cinq combattants, trois du Jihad islamique palestinien et deux du Hezbollah, ont été tués mercredi dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah pro-iranien, qui affirme soutenir le mouvement islamiste palestinien.

"Trois personnes ont été tuées dans le bombardement israélien d'une maison dans la localité de Khiam", a indiqué la source à l'AFP, suggérant que les victimes étaient des "combattants palestiniens".

De leur côté, les "Brigades al-Qods", la branche militaire du Jihad islamique palestinien, dont des combattants sont présents au Liban, ont annoncé dans un communiqué mercredi soir que trois de leurs membres ont été tués "à la frontière avec la Palestine occupée, dans le sud du Liban".

La source sécuritaire a ajouté que "deux combattants du Hezbollah" ont été tués dans un autre raid visant la localité frontalière de Odeissé.

Dans la soirée, le Hezbollah a confirmé que deux de ses combattants ont été tués par Israël., dont l'un originaire de la localité frontalière de Kfar Kila.

L'agence nationale d'information libanaise (Ani) avait précédemment rapporté que "des avions de combat israéliens avaient ciblé les localités de Khiam et Kafr Kila".

Des images d'un photographe de l'AFP montrent d'épais nuages de fumée sur la zone à la suite du raid à Khiam.

L'agence a également fait état de bombardements israéliens qui ont visé de nombreuses localités du sud du Liban, dont Odeissé.

Dans un communiqué mercredi soir, l'armée israélienne a indiqué que ses avions de combat avaient "frappé tout au long de la journée des structures militaires dans lesquelles opéraient des terroristes du Hezbollah et d'autres structures militaires" du parti, notamment dans les régions de Khiam et Odeissé.

De son côté, le Hezbollah a revendiqué avoir mené au moins 11 attaques contre des bâtiments de l'armée israélienne, des rassemblements de soldats et des sites militaires dans le nord d'Israël, à l'aide de drones explosifs et de missiles guidés notamment.

Le mouvement pro-iranien vise généralement des positions militaires israéliennes proches de la frontière. Israël riposte par des raids qui visent de plus en plus en profondeur le territoire libanais, et mène des frappes ciblées contre des responsables du Hezbollah.

En sept mois de violences transfrontalières, au moins 395 personnes, dont 257 combattants du Hezbollah mais aussi 77 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Parmi ces morts figurent également 19 combattants du Jihad islamique palestinien.

Côté israélien, 13 soldats et neuf civils ont été tués, selon un bilan officiel.

 

 


Egypte: les autorités enquêtent sur la mort d'un homme d'affaires israélo-canadien

Une photo de Ziv Kipper obtenue à partir de son compte Facebook (Facebook/Ziv Kipper)
Une photo de Ziv Kipper obtenue à partir de son compte Facebook (Facebook/Ziv Kipper)
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  • La victime est un homme d'affaires possédant la double nationalité canadienne et israélienne
  • Les cas de ce type sont rares en Egypte, mais ne sont pas sans précédent

 

LE CAIRE: Les autorités égyptiennes enquêtent sur la mort d'un homme d'affaires israélo-canadien tué dans la ville côtière d'Alexandrie, a annoncé mercredi le ministère de l'Intérieur.

"Résident permanent du pays", il a été abattu mardi, a déclaré la police égyptienne dans un communiqué.

La victime est un homme d'affaires possédant la double nationalité canadienne et israélienne, a pour sa part indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Il avait une entreprise en Egypte. L'ambassade d'Israël au Caire est en contact avec les autorités égyptiennes, qui enquêtent sur les circonstances de l'affaire", a assuré le ministère.

Les cas de ce type sont rares en Egypte, mais ne sont pas sans précédent.

Le 8 octobre, au lendemain de l'attaque du Hamas sur le sol israélien qui a déclenché une guerre meurtrière entre le mouvement islamiste palestinien et Israël dans la bande de Gaza, un policier égyptien a abattu deux touristes israéliens et un guide égyptien.

Après leur mort, les autorités israéliennes ont conseillé à leurs ressortissants en Egypte de quitter le pays.

L'Egypte a été le premier pays arabe à conclure un accord de paix avec Israël en 1979. Elle joue souvent un rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien, y compris dans la guerre actuelle.