Sissi: Déplacer les Gazaouis vers l'Egypte risque de mener «au déplacement des Palestiniens de Cisjordanie en Jordanie»

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi au Caire, le 15 octobre 2023. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi au Caire, le 15 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 18 octobre 2023

Sissi: Déplacer les Gazaouis vers l'Egypte risque de mener «au déplacement des Palestiniens de Cisjordanie en Jordanie»

  • Pousser les Palestiniens à quitter leur terre est «une façon d'en finir avec la cause palestinienne aux dépens des pays voisins», a-lancé le chef d'Etat égyptien
  • Alors que le monde réclame l'ouverture du terminal de Rafah entre l'Egypte et Gaza, Sissi a redit que son pays n'avait «pas fermé le terminal de Rafah» n'entrait pas dans le territoire palestinien du fait «des bombardements israéliens»

LE CAIRE: Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a mis en garde mercredi contre un exode massif de Palestiniens de Gaza vers l'Egypte, y voyant le risque d'"un déplacement similaire de la Cisjordanie vers la Jordanie" et "la fin de la cause palestinienne".

En recevant le chancelier allemand Olaf Scholz au Caire, le chef d'Etat égyptien a tenu son discours le plus complet et le plus virulent depuis le début le 7 octobre de la guerre entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza, qui a fait des milliers de morts des deux côtés et un million de déplacés dans le petit territoire palestinien frontalier de l'Egypte.

Pousser les Palestiniens à quitter leur terre est "une façon d'en finir avec la cause palestinienne aux dépens des pays voisins", a-t-il lancé.

"L'idée de forcer les Gazaouis à se déplacer vers l'Egypte mènera à un déplacement similaire des Palestiniens de Cisjordanie", territoire occupé par Israël, "et cela rendra impossible l'établissement d'un Etat de Palestine", a-t-il poursuivi.

Et "si je demande au peuple égyptien de sortir dans les rues, ils seront des millions pour soutenir la position de l'Egypte", a-t-il encore prévenu, évoquant également "l'opinion arabe" et "l'opinion musulmane" sensibles à "la cause palestinienne qui est la plus grande des causes".

Alors que le monde réclame l'ouverture du terminal de Rafah entre l'Egypte et Gaza, M. Sissi a redit que son pays n'avait "pas fermé le terminal de Rafah" n'entrait pas dans le territoire palestinien du fait "des bombardements israéliens".

Depuis des jours, des centaines de camions sont bloqués dans le désert égyptien du Sinaï, faute d'un passage pour les quelque 2,4 millions de Gazaouis alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme désormais qu'à "chaque seconde où nous attendons l'aide médicale, nous perdons des vies".

M. Scholz a dit être venu en Egypte pour "travailler ensemble à avoir un accès humanitaire à Gaza au plus vite".

La question de l'ouverture de la frontière est cruciale en Egypte qui se retrouve devant un dilemme: laisser sortir les Palestiniens, avec le risque qu'Israël leur interdise tout retour, ou fermer leur unique ouverture sur le monde qui n'est pas aux mains d'Israël et les laisser sous les raids aériens et les tirs d'artillerie ininterrompus.

Question sécuritaire 

A la question de créer de nouveaux réfugiés palestiniens, déjà près de six millions dans le monde depuis la création en 1948 d'Israël, s'ajoute pour l'Egypte la question sécuritaire.

"En déplaçant les Palestiniens dans le Sinaï, on déplace la résistance et le combat en Egypte", a-t-il dit. Et si des attaques sont lancées depuis son sol, "Israël aura alors le droit de se défendre (...) et frappera le sol égyptien", a-t-il prévenu.

Alors, a-t-il affirmé, la paix signée entre Israël et l'Egypte en 1979 --faisant du Caire le premier pays arabe à reconnaître Israël et donc l'un des plus grands bénéficiaires de l'aide militaire américaine-- "va fondre entre nos mains".

Récemment, l'ancien vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Daniel Ayalon, avait appelé l'Egypte à "jouer le jeu" et à installer des camps de tentes pour accueillir "temporairement" les Palestiniens dans le Sinaï, affirmant qu'il y avait "un espace presque infini". "Si l'idée, c'est le déplacement forcé, il y a le Negev", un désert du sud d'Israël, a répondu mercredi M. Sissi. "Et Israël pourra les renvoyer ensuite (à Gaza) s'il le veut".

La guerre entre l'Etat israélien et le Hamas a été déclenchée après une attaque surprise du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre en Israël, qui mène depuis des frappes sur la bande de Gaza. Le conflit a fait plus de 1.400 morts côté israélien et plus de 3.000 côté palestinien.


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.