Israël annonce avoir encerclé la ville de Gaza

Des personnes fouillent parmi les décombres encore fumants des bâtiments détruits lors d'une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Bureij dans la bande de Gaza, le 2 novembre 2023, alors que les combats entre Israël et le mouvement palestinien Hamas se poursuivent. (Photo de Mahmud HAMS / AFP)
Des personnes fouillent parmi les décombres encore fumants des bâtiments détruits lors d'une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Bureij dans la bande de Gaza, le 2 novembre 2023, alors que les combats entre Israël et le mouvement palestinien Hamas se poursuivent. (Photo de Mahmud HAMS / AFP)
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Publié le Vendredi 03 novembre 2023

Israël annonce avoir encerclé la ville de Gaza

  • Les soldats israéliens ont «achevé l'encerclement de la ville de Gaza», où se trouve le «centre de l'organisation terroriste Hamas», a annoncé le porte-parole de l'armée
  • Dans le sud de la bande de Gaza, 21 Palestiniens blessés ainsi que 344 étrangers, dont 72 enfants, selon les autorités égyptiennes, ont été évacués jeudi

RAFAH: Israël a annoncé jeudi avoir encerclé la ville de Gaza après une semaine de combats au sol contre le Hamas et des frappes meurtrières sur le territoire palestinien, où quatre écoles de l'ONU abritant des déplacés ont été touchées.

Les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza vivent depuis le 7 octobre sous les bombardements incessants menés par Israël, qui a promis "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir dans le territoire, en représailles à l'attaque sanglante lancée sur son sol par le mouvement islamiste.

Pour la branche armée du Hamas, "Gaza constituera une malédiction pour Israël". Les Israéliens doivent s'attendre au "retour de davantage de (leurs) soldats dans des sacs noirs", a averti jeudi le porte-parole des brigades al-Qassam.

Après une semaine de combats acharnés contre le Hamas dans le nord du territoire, les soldats israéliens ont "achevé l'encerclement de la ville de Gaza", où se trouve le "centre de l'organisation terroriste Hamas", a annoncé le porte-parole de l'armée, le général Daniel Hagari.

Depuis la mi-octobre, l'armée israélienne appelle la population à fuir le nord de la bande de Gaza, notamment la ville de Gaza, très densément peuplée, où les bombardements ont rasé des quartiers entiers.

Alors que les craintes d'un embrasement régional sont vives, Israël a annoncé avoir lancé une "vaste frappe" jeudi dans le sud du Liban sur des cibles du mouvement libanais Hezbollah, allié du Hamas, en riposte à des tirs qui ont visé son territoire. Cette frappe, aérienne et à l'artillerie, a fait quatre morts dans les rangs du Hezbollah, selon la formation chiite.

La branche armée du Hamas au Liban avait auparavant revendiqué des tirs qui ont fait deux blessés dans la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, tandis que le Hezbollah a annoncé avoir mené des attaques simultanées sur "19 positions" israéliennes.

Cette escalade survient à la veille du premier discours depuis le début de la guerre du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui devrait déterminer si sa puissante formation va engager le Liban de plain-pied dans le conflit.

«Des choses jamais vues»

Dans le sud de la bande de Gaza, 21 Palestiniens blessés ainsi que 344 étrangers, dont 72 enfants, selon les autorités égyptiennes, ont été évacués jeudi, via le poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, seule fenêtre sur le monde pour le territoire assiégé par Israël et plongé dans une situation humanitaire catastrophique.

Plus de 400 personnes avaient été évacuées la veille. L'Egypte a affirmé se préparer à accueillir jusqu'à "7.000" étrangers. Le poste-frontière doit à nouveau ouvrir vendredi, selon un responsable égyptien.

Ces évacuations, qui ont fait l'objet d'un accord tripartite Israël-Hamas-Egypte, avec l'implication des Etats-Unis et du Qatar, constituent une rare éclaircie dans une guerre qui a déjà fait des milliers de morts.

"Nous avons vu des choses que nous n'avions jamais vues auparavant, cette guerre est la pire que le peuple palestinien ait connue", a dit à l'AFP Shams Shaath, détentrice d'un passeport américain, qui patientait au poste-frontière parmi des dizaines de femmes, d'enfants et de personnes âgées.

Parmi les personnes évacuées jeudi figurent des Belges, des Grecs et des Croates, selon les autorités égyptiennes, ainsi que 74 citoyens américains selon le président Joe Biden.

Combats «rapprochés»

Pendant ce temps, plus au nord dans la bande de Gaza, les combats au sol ont continué de faire rage, de plus en plus "rapprochés" selon l'armée.

Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, a déclaré que les soldats "s'infiltraient de plus en plus profondément" dans les secteurs tenus par le Hamas et se battaient "face à face avec un ennemi brutal".

L'armée, qui a fait état de 332 soldats tués depuis le 7 octobre, a affirmé avoir tué des "dizaines" de combattants ennemis durant la nuit.

Selon l'armée, 242 otages, israéliens ou étrangers, sont encore aux mains du mouvement islamiste palestinien, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Du côté israélien, au moins 1.400 personnes ont été tuées selon les autorités depuis le début de la guerre, en majorité des civils tués le jour de l'attaque du Hamas, d'une ampleur et d'une violence inédites depuis la création d'Israël en 1948.

Dans la bande de Gaza, plus de 9.000 personnes, dont 3.760 enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens, selon un nouveau bilan du Hamas jeudi.

 
 

Les Etats-Unis défendent une pause «temporaire, localisée» des combats

La "pause" humanitaire dans la bande de Gaza défendue par le président Joe Biden implique une cessation des hostilités "temporaire" et "localisée", pas un cessez le feu général, a précisé jeudi la Maison Blanche.

"Par pause humanitaire, nous entendons quelque chose de temporaire, de localisé, de concentré sur un objectif particulier, l'aide humanitaire entre et les gens sortent", a expliqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine.

"Chaque pause devrait être négociée séparément mais l'idée est que dans un espace géographique donné, pendant une durée limitée, il y ait une cessation des hostilités suffisante" pour mener à bien un objectif précis, a ajouté John Kirby, ajoutant que les Etats-Unis "ne penchaient pas pour un cessez-le-feu général à ce stade".

"Un cessez-le-feu général, c'est un arrêt des combats sur tous les fronts, partout, et tout le monde dépose les armes (...) C'est habituellement pour tenter de mettre fin aux hostilités, d'obtenir une trêve ou une sorte de fin à la guerre", a poursuivi le porte-parole américain, rejetant cette idée.

"Comme je l'ai déjà dit, nous pensons qu'un cessez-le-feu profiterait au Hamas en leur permettant de respirer et de continuer à concevoir et réaliser des attaques contre le peuple israélien", a-t-il dit.

«Crimes de guerre»

Le Hamas a affirmé que les frappes israéliennes de mardi et mercredi contre le camp de réfugiés de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza, dans le nord du territoire, avaient fait 195 morts et 120 disparus.

Selon l'ONU, quatre de ses écoles abritant des déplacés ont été bombardées jeudi, deux dans les camps de Jabaliya, frappé pour le troisième jour consécutif, et de Chati, dans le nord de la bande de Gaza, et deux autres à Boureij, plus au sud. Ces frappes auraient fait 23 morts selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Le ministère de la Santé du Hamas avait fait état de 27 morts dans un bombardement israélien près de l'école de l'ONU à Jabaliya et de cinq autres dans celle de Chati. La Défense civile à Gaza avait donné un bilan de 15 morts dans un bombardement dans le camp de Boureij, sans mentionner les écoles.

Le Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU avait estimé mercredi que les bombardements sur le camp de Jabaliya, qui abrite 116.000 réfugiés, pourraient constituer "des crimes de guerre".

Dans la ville de Gaza, des habitants sont venus chercher refuge près de l'hôpital Al-Qods. "Ce n'est pas une vie. Nous avons besoin d'un endroit sûr pour nos enfants", a raconté à un journaliste de l'AFP Hiyam Shamlakh, 50 ans. "Tout le monde est terrifié. Les enfants, les femmes, les personnes âgées".

Depuis le 9 octobre, le "siège complet" imposé par Israël à la bande de Gaza prive la population de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité. Le territoire était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Plus de 200 camions d'aide humanitaire sont arrivés depuis le 21 octobre selon l'ONU, qui réclame une aide plus massive.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé jeudi que 14 hôpitaux sur un total de 36 et deux centres spécialisés n'étaient plus opérationnels, en raison de la guerre et du manque de carburant.

Un correspondant de la télévision palestinienne tué dans une frappe israélienne

"Le collègue Mohammad Abou Hatab est tombé en martyr avec des membres de sa famille dans un bombardement israélien contre sa maison à Khan Younès (sud)", a indiqué la chaîne Palestine TV.

Des sources médicales à l'hôpital Nasser de Khan Younès, où les corps ont été transportés, ont indiqué à un correspondant de l'AFP sur place que la frappe avait fait onze morts.

Dans sa dernière intervention en direct à l'antenne peu avant sa mort, Mohammad Abou Hatab, 52 ans, avait  évoqué, au 27ème jour de la guerre entre Israël et le Hamas, "les morgues qui se remplissent de martyrs et les corps qui se trouvent encore sous les décombres".

Tensions régionales

Dans un contexte régional très tendu, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit retourner en Israël vendredi puis se rendre en Jordanie. Il a déclaré qu'il demanderait à Israël de prendre des "mesures concrètes" pour épargner les civils à Gaza.

A la frontière israélo-libanaise, les accrochages armés quotidiens ont fait 70 morts dans le sud du Liban depuis le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP, dont 52 combattants du Hezbollah et au moins sept civils. Huit soldats et un civil ont été tués du côté israélien, selon les autorités.

La guerre a également exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où près de 130 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne.


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.