Israël est responsable des «crimes» commis contre les Palestiniens à Gaza, affirme Mohammed ben Salmane

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a réitéré ses appels au cessez-le-feu à Gaza lors du sommet arabo-islamique à Riyad. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a réitéré ses appels au cessez-le-feu à Gaza lors du sommet arabo-islamique à Riyad. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a dirigé le sommet arabo-islamique à Riyad, qui a rassemblé des dirigeants arabes et asiatiques pour discuter de Gaza. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a dirigé le sommet arabo-islamique à Riyad, qui a rassemblé des dirigeants arabes et asiatiques pour discuter de Gaza. (SPA)
Le président palestinien Mahmoud Abbas est arrivé à Riyad pour le sommet arabo-islamique sur Gaza. (SPA)
Le président palestinien Mahmoud Abbas est arrivé à Riyad pour le sommet arabo-islamique sur Gaza. (SPA)
Le président syrien Bashar Assad est arrivé à Riyad pour le sommet arabo-islamique sur Gaza. (SPA)
Le président syrien Bashar Assad est arrivé à Riyad pour le sommet arabo-islamique sur Gaza. (SPA)
Le Premier ministre intérimaire libanais Najib Mekkati est arrivé à Riyad pour le sommet arabo-islamique sur Gaza. (SPA)
Le Premier ministre intérimaire libanais Najib Mekkati est arrivé à Riyad pour le sommet arabo-islamique sur Gaza. (SPA)
Le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi est arrivé à Riyad pour le sommet arabo-islamique sur Gaza. (SPA)
Le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi est arrivé à Riyad pour le sommet arabo-islamique sur Gaza. (SPA)
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Publié le Dimanche 12 novembre 2023

Israël est responsable des «crimes» commis contre les Palestiniens à Gaza, affirme Mohammed ben Salmane

  • Le président palestinien tient les États-Unis pour responsables de l'agression israélienne
  • Le Qatar souligne ses efforts pour libérer les otages détenus à Gaza

RIYAD: Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé les États-Unis à «arrêter l'agression israélienne et à mettre fin à l'occupation pour protéger notre peuple» lors du sommet extraordinaire conjoint arabo-islamique qui s'est tenu samedi à Riyad.

L'Arabie saoudite a accueilli le sommet, qui a réuni des dirigeants des mondes islamique et arabe pour discuter de l'aggravation de la situation à Gaza.

Dans son discours d'ouverture, le prince héritier Mohammed ben Salmane a signalé que «nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire qui témoigne de l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU et de la communauté internationale à mettre fin aux violations flagrantes des lois et normes internationales et du droit international humanitaire commises par Israël».

Le prince héritier a ajouté que cette situation constituait une menace pour la sécurité et la stabilité internationales et que tous les dirigeants devaient s'unir pour prendre des mesures efficaces afin de faire face à cette situation.

Lors de son discours, le prince héritier a renouvelé les appels de «cesser immédiatement les opérations militaires, de fournir des couloirs humanitaires pour les civils et de permettre aux organisations humanitaires internationales de jouer leur rôle».

Il a également affirmé que l’Arabie saoudite «condamne et rejette catégoriquement la guerre insensée menée contre nos frères palestiniens, qui a coûté la vie à des milliers de civils non armés, notamment des femmes, des enfants et des personnes âgées».

Les efforts conjoints de l'Arabie saoudite, de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique ont permis de réunir les dirigeants du monde entier à Riyad pour le sommet.

Parmi les personnalités présentes figuraient le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le secrétaire général de l'Organisation de coopération Islamique (OCI), Hissein Brahim Taha, et le commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, Philippe Lazzarini.

Le président iranien, Ebrahim Raisi, le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, le président égyptien, Abdel Fattah el-Sissi, le vice-président des Émirats arabes unis, Mansour ben Zayed al-Nahyan, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, et le président indonésien, Joko Widodo, étaient également présents.

Dans ses remarques, Taha a déclaré que le sommet réaffirme notre soutien absolu au peuple palestinien. Il a souligné l'engagement commun à défendre la cause palestinienne et la question de Jérusalem, un objectif clé de l'OCI.

Taha a ajouté que «tout le monde a été témoin des scènes horribles et du nettoyage ethnique perpétrés par les forces d'occupation israéliennes à Gaza» et a souligné l'urgence de documenter et d'utiliser les mécanismes juridiques et internationaux disponibles pour demander des comptes au gouvernement d'occupation.

Il a également demandé un cessez-le-feu immédiat et l'arrêt des attaques contre les habitants de Gaza, l'ouverture de passages sûrs pour l'acheminement continu de l'aide et la garantie de la sécurité du peuple palestinien.

Taha a exprimé son rejet des déplacements forcés du peuple palestinien et a exhorté la «communauté internationale à prendre les actions nécessaires contre les mesures prises par le gouvernement d'occupation israélien».

Il a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à «jouer son rôle, en soulignant la nécessité pour les autorités d'occupation israéliennes de respecter les droits de l'homme et de mettre en œuvre toutes les normes internationales».

Aboul Gheit a signalé que l'assaut d'Israël sur Gaza n'était pas un incident isolé et a exprimé l'espoir que ce soit le dernier.

Il a précisé que depuis qu'Israël a commencé à occuper la bande de Gaza, il a cherché à éradiquer les habitants ou à les forcer à partir. Les déclarations d'un ministre israélien suggérant l'utilisation d'une bombe nucléaire sur Gaza en témoignent, reflétant l'animosité profondément ancrée des Israéliens à l'égard de ses habitants.

Aboul Gheit a indiqué que l'assaut israélien avait coûté la vie à plus de 11 000 civils, dont 70% de femmes et d'enfants.

Cette «horrible réalité» met en évidence une campagne de nettoyage ethnique, de génocide et de violence systématique menée au vu et au su du monde entier.

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Le sommet arabo-islamique de Riyad a réuni des dirigeants de pays arabes et asiatiques, qui ont appelé à la fin immédiate de la guerre contre Gaza. (SPA)

Malgré les appels de la communauté internationale et du Conseil de sécurité à protéger les civils palestiniens, tous les appels à limiter les opérations israéliennes en réaction aux opérations du 7 octobre ont été vains, «car les Israéliens justifient abusivement leurs actions brutales comme étant de la légitime défense», a clarifié Aboul Gheit.

Il a souligné la nécessité urgente d'un cessez-le-feu global et a déclaré que la communauté internationale devait reconnaître que la poursuite de l'oppression par l'armée israélienne augmentait le risque d'une confrontation régionale.

Il a réitéré l'importance de mettre un terme à cette guerre et de rejeter toutes les formes de déplacement forcé à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, affirmant que de telles actions constituent des crimes internationaux et des violations flagrantes du droit humanitaire international.

Le secrétaire général de la Ligue arabe a ainsi appelé à la fin des discussions sur la séparation de Gaza de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, affirmant que ces zones font partie intégrante de l'établissement d'un État palestinien basé sur les frontières d'avant 1967.

Aboul Gheit a reconnu que le chemin vers le retour à la normale à Gaza sera long et difficile, mais il a affirmé que les États membres restent déterminés à apporter soutien et assistance à la population de Gaza dans sa lutte contre l'agression.

Dans son discours, Abbas a insisté sur le fait que: «Les États-Unis, qui ont le plus d'influence sur Israël, sont responsables de l'absence de solution politique. Nous demandons à Washington de mettre fin à l'agression israélienne, de mettre fin à l'occupation et d'y mettre fin pour protéger notre peuple.»

S'adressant au prince héritier saoudien, au chef de la Ligue arabe et à l'OCI, le président palestinien a déclaré: «Nous sommes tous à un tournant historique et nous devons tous nous montrer à la hauteur de nos responsabilités afin de parvenir à la paix et à la stabilité pour tous dans notre région.»

Abbas a cité cinq demandes pour la Palestine:

Premièrement, il a demandé au Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités en mettant fin immédiatement à l'agression et en autorisant l'approvisionnement de Gaza en médicaments, en nourriture et en électricité. Il a également demandé au Conseil de sécurité de mettre fin aux déplacements forcés de la population de Gaza et de la Cisjordanie.

Deuxièmement, le président a déclaré qu'ils «n'accepteront aucune solution militaire ou sécuritaire après leur échec total, et après que l'occupation a entravé la solution à deux États et augmenté ses colonies, ses tentatives de génocide et ses violations flagrantes des lois internationales, ainsi que sa profanation des lieux saints islamiques et chrétiens».

Troisièmement, Abbas a souligné que Gaza faisait partie de l'État de Palestine, ajoutant qu'il devait y avoir une solution politique globale pour toutes les terres palestiniennes, notamment la Cisjordanie                    et Gaza.

Il a déclaré que depuis 2007, l'Autorité palestinienne avait dépensé plus de 20 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro) pour Gaza, ajoutant qu'il s'agit de la responsabilité de l'Autorité palestinienne envers son peuple.

Quatrièmement, Abbas a appelé le Conseil de sécurité à protéger l'État et le peuple palestiniens, ajoutant que «nous avons besoin de la protection de la communauté internationale, nous avons besoin d'un plan − d'une solution politique de manière à parvenir à la souveraineté de notre État».

Abbas a déclaré: «Nous demandons que l'initiative de paix arabe soit mise en œuvre et qu'il y ait un État palestinien avec Jérusalem comme capitale et qu'il respecte la résolution 149 de l'ONU», et il a demandé un calendrier pour la mise en œuvre de cette initiative.

Cinquièmement, il a avisé: «Nous appelons à un soutien international pour aider les agences de l'État palestinien à soutenir son peuple, notamment en reconstruisant Gaza et en mettant en œuvre les résolutions concernant le soutien au budget du gouvernement et en apportant une stabilité définitive à l'État.»

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L'émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al-Thani, a souligné les efforts de négociation de son pays pour libérer les otages détenus à Gaza. (SPA)

Abbas a terminé son intervention en remerciant le roi Salmane et le prince héritier, ainsi que les autres dirigeants participant au sommet.

Erdogan a fermement condamné les forces d'occupation israéliennes pour avoir brutalement pris pour cible des hôpitaux, des lieux de culte, des écoles et des camps de réfugiés, ainsi que pour avoir tué sans discernement des civils et procédé à des déplacements forcés dans la bande de Gaza.

Il a déclaré que ceux qui restent silencieux face à une telle injustice sont des partenaires à part entière de ces actes odieux.

Le dirigeant turc a exhorté les États-Unis et les pays occidentaux à assumer leurs responsabilités en matière de protection des droits de l'homme et à ne pas fermer les yeux sur les actions d'Israël.

«Ces moments douloureux et tristes révèlent l'existence de deux poids, deux mesures, l'absence de bon sens et l'incohérence des revendications humanitaires. Malheureusement, ce test révélateur met en évidence ces questions de manière retentissante», a-t-il précisé.

El-Sissi s'est dit convaincu que chaque personne dans la région mérite de vivre dans la paix et la sécurité, à l'abri de la peur, de l'intimidation et de la perte tragique d'enfants. Il a appelé à un avenir de paix, où les nouvelles générations pourront grandir sans être entourées de haine et d'hostilité.

Emomali Rahmon, le président du Tadjikistan, a exigé un cessez-le-feu immédiat et a exhorté toutes les parties concernées à s'asseoir à la table des négociations.

Il a indiqué que les crises, les menaces et les défis auxquels le monde islamique est confronté exigent plus que jamais l'unité, le consensus, la fédération et l'harmonie, ajoutant que «nous constatons aujourd'hui que ces facteurs ont conduit à une grave déstabilisation dans diverses régions du monde islamique et ont eu des conséquences économiques et sociales négatives à long terme à cause du déplacement de millions de personnes, principalement des mineurs, à la recherche d'une vie meilleure et plus sûre».

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Le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi a appelé samedi à un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza. (SPA)

Le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, émir du Qatar, a déclaré que les événements à Gaza représentaient un danger à tous les niveaux, et qu'ils constituaient un précédent troublant, même en termes de conflits agressifs. Il a condamné le bombardement des hôpitaux, d'abord nié puis justifié par l'existence de tunnels sous les installations médicales.

Il a signalé qu'au cours de la guerre actuelle et du précédent siège de Gaza, certains pays ont fait entendre leur voix en prétendant défendre le droit international et le système mondial.

Ces voix se sont élevées pour condamner le meurtre aveugle de civils palestiniens, surtout des enfants et des femmes, ainsi que le bombardement d'hôpitaux et d'abris. La gravité de la situation a atteint un point tel que les corps sans vie d'innocents ont été laissés sans être enterrés, témoignant d'un mépris déchirant pour la vie humaine.

Le cheikh Tamim a réitéré le soutien du Qatar au peuple palestinien et à sa juste cause, ainsi que son engagement, avec ses partenaires régionaux et internationaux, à fournir une aide humanitaire malgré l'obstruction israélienne.

Il a également appelé à l'ouverture permanente de points de passage humanitaires sûrs afin de permettre à l'aide d'atteindre les personnes touchées sans obstacles ni conditions.

Il a conclu son discours en affirmant que la seule solution durable à la question réside dans l'établissement d'une justice fondée sur la légitimité internationale, l'initiative de paix arabe et les principes défendus par la communauté internationale. Cette solution défend le droit du peuple palestinien à jouir de la prospérité, de la sécurité et de son droit de déterminer son destin dans un État indépendant.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.