Darmanin honore les soldats musulmans de 14-18 et appelle l'Islam de France à s'organiser

Le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin à la Grande Mosquée de Paris le 11 novembre 2023 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin à la Grande Mosquée de Paris le 11 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 12 novembre 2023

Darmanin honore les soldats musulmans de 14-18 et appelle l'Islam de France à s'organiser

  • Gérald Darmanin a enjoint les représentants de la communauté musulmane à mieux s'organiser pour se «faire entendre»
  • Gérald Darmanin, chargé des cultes, était interrogé sur le «deux poids, deux mesures» qu'éprouvent des représentants musulmans

PARIS: Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a enjoint les représentants de la communauté musulmane à mieux s'organiser pour se "faire entendre", après avoir honoré la mémoire des soldats musulmans morts pour la France pendant la Première guerre mondiale, samedi à la Grande mosquée de Paris.

"Si vous voulez faire entendre votre voix, il faut vous organiser", a-t-il affirmé en rencontrant une soixantaine de représentants de la communauté musulmane.

"Si vous n'avez pas d'organisation, c'est un peu votre faute. Vous continuez à vous définir comme Marocains, Algériens, vous ne parlez pas entre vous", a estimé le ministre, alors que la structuration du culte musulman reste un sujet épineux, le "Forum de l'islam de France" (Forif) lancé fin 2021 peinant à s'imposer.

Gérald Darmanin, chargé des cultes, était interrogé sur le "deux poids, deux mesures" qu'éprouvent des représentants musulmans à la veille de la "grande marche civique" contre l'antisémitisme de dimanche. "J'aurais préféré qu’on soit dans l’unité de la République et du peuple français", a lancé l'un des interlocuteurs du ministre.

La visite avait commencé par un dépôt de gerbe en mémoire des 70.000 à 100.000 soldats musulmans morts durant la "Grande guerre", en présence du recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz, du préfet de police de Paris Laurent Nuñez, de la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et de la maire du 5e arrondissement Florence Berthout.

Le ministre a ensuite répondu pendant une heure aux questions de représentants musulmans, inquiets en cette période de conflit entre Israël et le Hamas.

"Pourquoi les mosquées ne bénéficient-elles pas de la mêmes sécurité (que les édifices juifs, ndlr)?" ou "pourquoi les manifestations en soutien des Palestiniens ont été interdites?", lui ont-ils notamment demandé.

A la première question, Gérald Darmanin a répondu que "500.000 euros ont été octroyés pour la sécurité du culte musulman" depuis le début de l'année. "Il reste de l’argent, l’Etat est à votre disposition. Tous les dossiers déposés par des organismes musulmans ont reçu une réponse positive", a-t-il souligné.

A la seconde, il a expliqué les règles de sécurité et de déclaration des manifestations. "La France ne fait pas de distinction entre ses enfants", a-t-il assuré, martelant que "nous n’avons aucun problème avec la communauté musulmane".

"Sur 2.600 lieux de culte musulmans on a eu, en un mois, trois problèmes", a-t-il ajouté, alors que des représentants musulmans dénoncent une montée du racisme les visant, notamment lors d'interventions dans les médias, depuis l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre contre Israël.

Dans une tribune publiée samedi par Le Monde, Chems-Eddine Hafiz a appelé à "stopper les amalgames" et "arrêter d’accuser les musulmans des maux de notre société, et en particulier de l'antisémitisme".

"Il y a des discriminations. Mais est-ce que c’est la religion ou la couleur de peau" qui joue, s'est interrogé Gérald Darmanin lors de la rencontre, avant d'évoquer l'"éléphant dans la pièce : un islam radical extrêmement minoritaire mais extrêmement vocal" et qui "tue plus de musulmans que de chrétiens dans le monde".

"On gagnerait à se dire que l’islam est une religion française et qu’elle doit s’organiser indépendamment de l’influence des pays", a-t-il martelé.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".