COP28: Le méthane, l'autre gaz à effet de serre qui concentre les attentes

L'agriculteur syrien Mohamed Ali al-Hussein, 22 ans, arrose un champ de pastèques avec un tuyau près de panneaux solaires utilisés pour alimenter l'irrigation des champs dans une ferme à la périphérie de la ville de Hasakeh, dans le nord-est de la Syrie (Photo, AFP).
L'agriculteur syrien Mohamed Ali al-Hussein, 22 ans, arrose un champ de pastèques avec un tuyau près de panneaux solaires utilisés pour alimenter l'irrigation des champs dans une ferme à la périphérie de la ville de Hasakeh, dans le nord-est de la Syrie (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 21 novembre 2023

COP28: Le méthane, l'autre gaz à effet de serre qui concentre les attentes

  • Les déchets produisent d'importantes quantités de méthane lors de leur décomposition
  • Pour les rizières, des modifications dans la gestion de l'eau sont la méthode la plus «prometteuse»,selon un rapport de la FAO

DUBAÏLes discussions autour du climat se focalisent souvent sur la réduction du célèbre CO2. Mais il sera aussi beaucoup question du méthane à la COP28, car des leviers existent pour lutter contre ce gaz à effet de serre très puissant.

Qu'est-ce que le méthane?

Le méthane (CH4) est un gaz très courant, qui existe à l'état naturel sur Terre puisque c'est le principal composant du gaz naturel.

C'est aussi le deuxième gaz à effet de serre lié à l'activité humaine après le dioxyde de carbone (CO2). Mais son effet de réchauffement est 28 fois plus important que celui du CO2 sur un horizon de 100 ans (et 80 fois sur 20 ans).

Les niveaux de méthane dans l'atmosphère sont désormais à des niveaux plus de deux fois et demi supérieurs à l'ère pré-industrielle, avec encore une nette augmentation l'an dernier.

Le méthane participe aussi à la production d'ozone, un polluant dangereux pour l'homme et les écosystèmes.

Agriculture et énergie

Environ 40% du méthane provient de sources naturelles, dans les zones humides notamment, mais la majorité (autour de 60%) est liée à l'activité humaine.

La première source humaine est l'agriculture, responsable d'environ un quart des émissions, en provenance des troupeaux d'élevage (fermentation digestive des vaches et moutons, et fumiers) et de la culture du riz (des bactéries se développent dans les rizières inondées).

L'agriculture est suivie de près par l'énergie (charbon, pétrole, gaz) en raison des fuites sur les infrastructures de production et de transport (gazoducs) mais aussi des lâchers volontaires lors de leur entretien.

Enfin, les déchets produisent d'importantes quantités de méthane lors de leur décomposition.

Les estimations sont toutefois encore soumises à des "incertitudes significatives", souligne l'Agence internationale de l'énergie (AIE), même si des progrès sont actuellement accomplis, grâce notamment à l'utilisation des satellites.

Que faire?

L'AIE estime qu'une réduction rapide des émissions de méthane liées au secteur des énergies fossiles permettrait d'éviter jusqu'à 0,1°C de réchauffement d'ici au milieu du siècle: un effet plus important que retirer immédiatement toutes les voitures et les camions de la route!

Le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, souligne que c'est "l'une des meilleures et des moins chères" opportunités pour réduire le réchauffement.

Il suffirait en effet de réparer les fuites dans les infrastructures énergétiques ou de mettre fin aux fréquents lâchers volontaires de méthane lors de l'entretien planifié de gazoducs.

"Les fuites sont bien trop élevées dans des régions où le gaz naturel est extrait mais certains pays, notamment la Norvège, ont montré qu'il est aussi possible d'extraire et de fournir du gaz avec des niveaux minimums de fuites", souligne William Gillett, directeur du programme énergie du Conseil scientifique des académies des sciences européennes (Easac), interrogé par l'AFP.

"De telles bonnes pratiques doivent être plus largement adoptées", selon lui.

En agriculture, il est par exemple possible de modifier le régime alimentaire des ruminants, comme en y ajoutant des composés chimiques qui inhibent la production de CH4. Autre piste plus draconienne: réduire le cheptel, comme le préconise la Cour des comptes française.

Pour les rizières, des modifications dans la gestion de l'eau sont la méthode la plus "prometteuse", selon un rapport de la FAO.

Un «engagement mondial»

Les COP sont restées jusqu'à présent floues sur la question mais des initiatives regroupent déjà des pays ou des entreprises qui adoptent volontairement, de manière non contraignante, des objectifs de réduction de leurs émissions de méthane.

Un "engagement mondial" ("Global methane pledge") a ainsi été lancé en 2021 par l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis, ayant pour objectif de réduire les émissions mondiales de méthane de 30% d'ici à 2030 par rapport à 2020. Il regroupe aujourd'hui quelque 150 pays mais pas la Chine, l'Inde ou la Russie.

"Pour ralentir le changement climatique, il sera essentiel que les acteurs les plus importants qui n'ont pas encore rejoint l'engagement mondial le fassent", souligne William Gillett.

Les scientifiques de l'Easac estiment aussi qu'un renforcement de l'"engagement mondial" - avec l'adoption de mesures obligatoires ou le doublement des objectifs de réduction des baisses d'émission dans l'énergie - constituerait un succès majeur pour la COP28.

Etats-Unis et Chine ont annoncé qu'ils incluraient dorénavant le méthane dans leurs plans climatiques, et Pékin vient d'élaborer son plan pour contrôler ses émissions, certes sans objectif chiffré.

C'est "un pas en avant décisif pour s'attaquer à l'un des principaux gaz à effet de serre du pays, qui compte pour 10% de ses émissions totales", mais "il faudra du temps pour évaluer si le plan peut avoir des effets significatifs en l'absence de cible de réduction quantifiée", juge Byford Tsang, de E3G.

Les géants du pétrole et du gaz ont aussi formulé leurs propres engagements, par exemple avec la Oil and gas climate initiative (OGCI), qui vise zéro émission de leurs actifs d'ici 2030.


Inflation: pourquoi la France s'en sort mieux que ses voisins ?

 Le net recul de l'inflation française en 2024, à 2% en moyenne annuelle selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiées mercredi, place la France en position de bonne élève de la zone euro. Pourquoi le pays parvient-il à mieux maîtriser l'inflation que ses voisins ? (AFP)
Le net recul de l'inflation française en 2024, à 2% en moyenne annuelle selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiées mercredi, place la France en position de bonne élève de la zone euro. Pourquoi le pays parvient-il à mieux maîtriser l'inflation que ses voisins ? (AFP)
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  • Les données de l'Insee montrent un fort ralentissement de l'inflation en France, après une année 2023 à 4,9%, et 2022 à 5,2%
  • Selon l'indice harmonisé IPCH d'Eurostat, qui permet de comparer les pays européens entre eux, la France est également bien positionnée avec 1,8% d'inflation en 2024

PARIS: Le net recul de l'inflation française en 2024, à 2% en moyenne annuelle selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiées mercredi, place la France en position de bonne élève de la zone euro. Pourquoi le pays parvient-il à mieux maîtriser l'inflation que ses voisins ?

Que disent les chiffres ?

Les données de l'Insee montrent un fort ralentissement de l'inflation en France, après une année 2023 à 4,9%, et 2022 à 5,2%.

Selon l'indice harmonisé IPCH d'Eurostat, qui permet de comparer les pays européens entre eux, la France est également bien positionnée avec 1,8% d'inflation en 2024.

Le taux IPCH de la zone euro s'élève lui à 2,4%. La fourchette va de 1,0% pour l'Irlande à 4,5% en Croatie. La première puissance économique de la zone, l'Allemagne, enregistre quant à elle 2,8% comme l'Espagne, et presque autant que la Grèce, à 2,9%.

Les salaires progressent moins vite

Une première explication réside dans l'évolution des salaires.

La France connaît en effet "une hausse des salaires moins forte que dans le reste de la zone euro", souligne Anthony Morlet-Lavidalie, économiste pour Rexecode.

En comparaison, en Allemagne, les salaires "étaient très bas ces 10 ou 15 dernières années et connaissent actuellement un rattrapage" qui fait monter l'inflation du pays, précise-t-il à l'AFP.

Industrie moins concurrentielle

Sur un an, l'indice des prix à la consommation des produits manufacturés a reculé de 1,4% sur un an en décembre 2024, alors qu'il progressait de 1,4% en décembre 2023, a indiqué l'Insee. Plusieurs raisons à ce repli.

Après deux ans à des niveaux élevés, notamment du fait du déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix des matières premières (énergie, métaux…) se sont assagis en 2024, ce qui a fait baisser les coûts de production des biens manufacturés, et donc leurs prix.

Dans un contexte très concurrentiel, la France, pays parmi les plus désindustrialisés d'Europe, est moins armée que certains de ses voisins.

"Dans un secteur comme l'automobile par exemple, les prix (des biens) ont beaucoup plus monté en Allemagne, parce qu'il s'agit de produits plus haut de gamme", explique l'économiste de Rexecode.

"La France est spécialisée sur quelques biens; aéronautique, luxe, un peu de pharmacie, mais sur le reste, chimie lourde ou métallurgie par exemple, on a beaucoup moins de capacité à faire monter les prix", ajoute-t-il.

Puissance agricole

Le repli de l'inflation est aussi dû à l'accalmie des prix alimentaires en 2024. Et dans ce secteur, la France possède quelques avantages supplémentaires.

D'une part elle "est une puissance agricole", ce qui lui permet de moins avoir recours à l'importation, et ainsi de moins subir les pressions internationales sur les prix. D'autre part, "la grande distribution française est plus forte qu'ailleurs, ce qui permet de négocier des prix plus bas" pour les consommateurs, relève M. Morlet-Lavidalie.

Des restes des mesures sur l'énergie

La France "a fait beaucoup plus usage d'outils de contrôle de prix, de prix de l'énergie, des loyers aussi, qui ont pu ralentir la transmission du choc d'inflation" lorsque les prix étaient au plus haut, dès 2022-2023, commente Fabien Bossy, chef économiste France chez Société Générale CIB.

Par exemple, le bouclier tarifaire sur le gaz et l'électricité mis en place dès fin 2021 et prolongé en 2024 a contribué à contenir la hausse des prix qui a plus fortement pénalisé les voisins.

"Loin d'être négligeable", la fin de ce bouclier tarifaire sur l'électricité prévue le 1er février - sans hausse de taxe faute de budget - devrait engendrer une baisse de 14% de la facture tricolore, grâce au recul des cours sur le marché, note Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.

Une aubaine pour les ménages et la promesse de "quelques dixièmes de points d'inflation en moins du côté français, ce qui va certainement accentuer encore l'écart entre la France et ses partenaires européens", signale-t-il.

 


Les partenariats avec le secteur privé sont la clé de la croissance du secteur minier, selon Al-Jadaan

Saudi Finance Minister Mohammed Al-Jadaan speaks on the second day of the Future Minerals Forum in Riyadh.
Saudi Finance Minister Mohammed Al-Jadaan speaks on the second day of the Future Minerals Forum in Riyadh.
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  • Le succès du secteur minier en Arabie saoudite dépend de partenariats solides avec le secteur privé, selon le ministre des finances Mohammed Al-Jadaan
  • Le Future Minerals Forum qui se tient du 14 au 16 janvier, s'inscrit dans l'objectif ambitieux de l'Arabie saoudite d'augmenter la contribution du secteur minier au produit intérieur brut

RIYAD : Le succès du secteur minier en Arabie saoudite dépend de partenariats solides avec le secteur privé, selon le ministre des finances Mohammed Al-Jadaan. Compte tenu des investissements importants et de l'expertise requise, le gouvernement ne peut pas à lui seul stimuler la croissance du secteur, a-t-il déclaré.

S'exprimant le deuxième jour du Future Minerals Forum à Riyad, M. Al-Jadaan a souligné la nécessité d'une collaboration entre les secteurs public et privé pour libérer tout le potentiel de l'industrie minière. Le forum, qui se tient du 14 au 16 janvier, s'inscrit dans l'objectif ambitieux de l'Arabie saoudite d'augmenter la contribution du secteur minier au produit intérieur brut du pays de 17 milliards de dollars à 75 milliards de dollars d'ici à 2035.

Il s'inscrit également dans le cadre de la Vision 2030, qui vise à faire de l'exploitation minière un pilier essentiel de l'économie industrielle.

"Il s'agit d'un secteur vraiment très complexe qui nécessite des investissements importants que le gouvernement ne peut pas faire seul. Ce secteur nécessite un savoir-faire important que le gouvernement ne peut pas acquérir seul, et vous devez vous assurer que vous vous associez au secteur privé pour permettre à ce secteur de fonctionner", a déclaré M. Al-Jadaan.

M. Al-Jadaan a également mis en avant trois facteurs clés pour le développement du secteur minier : l'alignement intersectoriel, l'utilisation stratégique des données et un cadre réglementaire compétitif.

"Si vous voulez faire ce qu'il faut dans le secteur minier, ce n'est pas l'exploitation minière seule qui le fera. Vous devrez vous assurer que vous alignez plusieurs secteurs ensemble - l'énergie, l'exploitation minière, la logistique, et peut-être même quelques autres", a-t-il expliqué.

Il a cité le programme national de développement industriel et de logistique comme un exemple réussi de la manière dont des secteurs intégrés peuvent collectivement favoriser le progrès.

En ce qui concerne l'importance des données, M. Al-Jadaan a souligné le rôle fondamental qu'elles jouent dans la construction de l'avenir du secteur. "L'accent a été mis sur la nécessité d'investir très tôt dans les données relatives à l'exploitation minière, y compris les aspects techniques spécifiques et la budgétisation du soutien aux enquêtes dans l'ensemble des secteurs miniers, et de fournir même un soutien aux entreprises qui viennent pour l'exploration", a-t-il déclaré.

Le ministre a également souligné la nécessité d'un environnement réglementaire stable et favorable aux investisseurs. "Il s'agit d'investissements à long terme que les investisseurs doivent réaliser. Vous savez, nous avons besoin de prévisibilité, de confiance dans le cadre réglementaire, et nous devons nous assurer qu'il est favorable aux investisseurs. Ils doivent pouvoir obtenir leurs licences à temps et avec certitude", a-t-il ajouté.

M. Al-Jadaan a également reconnu les défis auxquels sont confrontées les économies émergentes, en particulier celles du Sud, qui possèdent d'abondantes ressources minérales mais manquent souvent de capitaux, d'expertise et d'infrastructures pour les exploiter pleinement. Il a suggéré qu'avec un soutien adéquat, ces nations pourraient tirer parti de leurs richesses minérales non seulement pour la croissance industrielle, mais aussi comme moteur essentiel d'un développement économique plus large.

"Avec la bonne configuration, ils peuvent utiliser ces ressources non seulement pour les industries minières et métallurgiques, mais aussi dans le cadre d'un ensemble de mesures de développement économique", a-t-il déclaré, soulignant qu'un soutien ciblé, tel qu'une logistique et des services subventionnés, pourrait débloquer le potentiel minier de ces pays.

Lors d'une table ronde similaire, le ministre saoudien de l'industrie et des ressources minérales, Bandar Alkhorayef, a souligné le rôle essentiel de l'Afrique dans la transition énergétique mondiale. Il a souligné la disparité entre le vaste potentiel de ressources du continent et sa contribution réelle au marché.

"Aujourd'hui, il faut investir non seulement dans l'extraction, mais aussi dans les infrastructures. Aujourd'hui, nous avons vu de grands actifs en Afrique prendre du retard en raison de problèmes d'infrastructure, et non de problèmes d'exploitation minière", a noté M. Alkhorayef.

Alors que le Forum des minéraux du futur se poursuit, la collaboration entre le secteur privé et le gouvernement reste essentielle pour faire progresser le secteur, non seulement en Arabie saoudite, mais aussi dans l'ensemble du paysage minier mondial.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le groupe Al-Habtoor compte relancer ses activités au Liban, sous réserve de garanties de sécurité

Khalaf al-Habtoor a accordé un entretien à Arab News. (Fichier)
Khalaf al-Habtoor a accordé un entretien à Arab News. (Fichier)
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  • Al-Habtoor est convaincu que les nouveaux dirigeants ont le potentiel nécessaire pour unir le pays et lancer les réformes indispensables à la relance économique du Liban
  • AHG a maintenu ses installations opérationnelles, en veillant à ce que ses employés conservent leur emploi pendant cette période de turbulences

RIYAD: Le groupe Al-Habtoor poursuit ses projets de réouverture de son centre commercial de cinq étages à Beyrouth et de relance du parc d'attractions Habtoorland à Jamhour, sous réserve que le gouvernement libanais prenne les mesures de sécurité et de stabilité promises.

Dans un entretien accordé à Arab News, Khalaf al-Habtoor, président de l'AHG, a souligné que la restauration du centre commercial et du parc d'attractions restait une priorité essentielle pour le groupe. Toutefois, ces initiatives dépendent entièrement des garanties de sécurité et de gouvernance données par les nouveaux dirigeants libanais.

«Le centre commercial est désormais sous la responsabilité d'une autre direction. Ils n'attendent que la mise en œuvre des plans du président et du Premier ministre. Je crois pleinement en le président, même si nous ne nous sommes pas rencontrés et je crois en le Premier ministre», a déclaré M. Al-Habtoor.

Le 9 janvier, le Liban a élu l'ancien commandant en chef de l'armée Joseph Aoun à la présidence et, le 13 janvier, a nommé Nawaf Salam, juge en chef de la Cour internationale de justice, au poste de Premier ministre.

M. Al-Habtoor est convaincu que les nouveaux dirigeants ont le potentiel nécessaire pour unir le pays et lancer les réformes indispensables à la relance économique du Liban.

Malgré l'instabilité politique qui règne depuis longtemps au Liban, et notamment l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth, AHG a maintenu ses installations opérationnelles, en veillant à ce que ses employés conservent leur emploi pendant cette période de turbulences.

«Nous ne fermons pas nos hôtels. Même lorsque nous avons fermé (temporairement), nous n'avons licencié personne. Pendant la guerre, même après l'explosion du port, nous n'avons licencié aucun de nos employés. Nous leur avons versé leur salaire parce qu'ils font partie de nous, comme une famille, comme des partenaires», a expliqué M. Al-Habtoor.

Il a également souligné l'engagement de longue date du groupe au Liban, en insistant sur son rôle dans la création d'emplois et la promotion du développement local. «Nous travaillons depuis très longtemps au Liban et nous avons mis sur pied de nombreux projets afin de créer des emplois pour notre personnel sur place, pour nos familles – je les appelle ainsi. Les Libanais font partie intégrante de nous.»

Tout en reconnaissant les défis politiques auxquels le pays est confronté, le président de l'AHG a exprimé son optimisme quant à l'avenir du Liban sous sa nouvelle direction, soulignant l'importance du soutien public au programme du gouvernement.

«Si les Libanais veulent que le Liban rivalise avec les pays prospères, ils doivent soutenir le président et le Premier ministre. Le Liban a besoin de beaucoup de travail, de rénovation et de réparation», a-t-il noté.

M. Al-Habtoor a souligné que la sécurité était la clé de voûte de tout investissement futur au Liban. «Personne n'investira un centime si la sécurité n'est pas assurée à 100% dans le pays», a-t-il affirmé.

Le président de l'AHG a déclaré que si les nouveaux président et Premier ministre parviennent à établir leur autorité dans les trois prochains mois, il retournera personnellement au Liban pour superviser les projets du groupe.

Bien que l'AHG ait envisagé de nouveaux projets, notamment la création d'un studio de production, l'instabilité politique avait précédemment retardé ces projets.

M. Al-Habtoor a réaffirmé son engagement à reconsidérer ces opportunités une fois que la situation sécuritaire au Liban se sera stabilisée: «Je ne manquerai pas de reconsidérer la question, mais le passage du pays à la sûreté et à la sécurité reste la priorité numéro un.»

L'homme d'affaires basé aux Émirats arabes unis a également insisté sur la nécessité d'une direction honnête et approuvée à la tête du Cabinet libanais. «Il ne faut pas qu'une personne d'un autre pays soit impliquée», a-t-il souligné.

Malgré ces défis, M. Al-Habtoor a exprimé son espoir de voir le Liban renaître sous l'égide de ses nouveaux dirigeants, se montrant confiant dans leur sincérité et leur engagement à l'égard des réformes.

«J'ai de l'espoir en ces gens. Je crois en ces dirigeants authentiques et en leur honnêteté. S'ils tiennent leurs promesses, je serai là, les pieds sur terre», a-t-il déclaré.

Évoquant ses liens personnels avec le Liban, M. Al-Habtoor a fait part des bons souvenirs qu'il a gardés de son séjour dans le pays. «Ma famille et moi avons passé beaucoup de temps au Liban. Nous avons notre maison à Jamhour et nous avons investi dans beaucoup de choses. J'ai beaucoup d'amis là-bas. Ils me manquent et je leur manque», a-t-il déclaré.

À l'avenir, AHG devrait également se développer à l'échelle internationale, avec le lancement prochain de l'hôtel de luxe Al-Habtoor Palace de 200 clés à Budapest, prévu pour le 3 février. La société poursuit également des projets en cours à Dubaï, que M. Al-Habtoor a qualifié de «joyau du monde».

Il a ajouté qu'à Dubaï, tout le monde peut dormir et se détendre en étant pleinement assuré de sa sécurité. «C'est ce dont nous avons besoin au Liban», a conclu M. Al-Habtoor.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com