Deux suspects arrêtés à Istanbul pour espionnage au profit d’Israël

Des policiers turcs près de la Mosquée bleue, à Istanbul. (AFP)
Des policiers turcs près de la Mosquée bleue, à Istanbul. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 24 novembre 2023

Deux suspects arrêtés à Istanbul pour espionnage au profit d’Israël

  • L’enquête, menée par le parquet général d’Istanbul, s’appuie sur un examen minutieux de plusieurs années
  • Omar, l’ingénieur en informatique palestinien, aurait été placé en lieu sûr, sous le contrôle des services de renseignement nationaux turcs

ISTANBUL: Deux suspects, soupçonnés d’«espionnage militaire et politique» au profit des services de renseignement israéliens, ont été arrêtés à Istanbul. 

On rapporte jeudi que les suspects ont contacté l’ingénieur en informatique palestinien Omar A. sous prétexte de faire des affaires en Turquie.

L’enquête, menée par le parquet général d’Istanbul, s’appuie sur un examen minutieux de plusieurs années.

Il s’est avéré que Raed Gazzal travaillait pour une entreprise liée aux services de renseignement israéliens et que l’ingénieur palestinien basé en Turquie, Omar A., avait reçu une offre d’emploi de M. Gazzal.

Les suspects, Nikola Radonjic et Fouad Osama Fouad Hijaz, accusés de travailler pour les services de renseignement israéliens, se sont rendus à Istanbul pour rencontrer Omar A. au sujet de l’offre d’emploi.

Ils ont transféré de l’argent sur le compte du programmeur palestinien pour le projet qu’ils avaient préparé.

Selon le journal turc Daily Sabah, Omar, né en 1991, est diplômé du département d’informatique de l’université islamique de Gaza. Il a également élaboré au profit du ministère de l’Intérieur de Gaza un programme de piratage informatique.

Ce dernier, capable de pirater des téléphones, aurait retenu l’attention d’Israël. Il aurait reçu plusieurs offres d’emploi «suspectes», notamment de la part d’une société de logiciels norvégienne.

Omar est considéré comme l’un des meilleurs développeurs de logiciels et pirates informatiques du monde.

Il a quitté le Caire pour travailler à Istanbul en mars 2020. Il a dispensé des cours de programmation informatique et de logiciels à distance au moyen de l’application LinkedIn.

En Turquie, il a été étroitement surveillé par le Mossad, dont les agents ont tenté à plusieurs reprises de le recruter depuis avril 2021 en envoyant différents espions à Istanbul. Les agents israéliens auraient d’abord tenté d’emmener le jeune programmeur en Europe, puis de l’introduire clandestinement dans la capitale israélienne, Tel-Aviv.

Les services de renseignement nationaux turcs sont intervenus une fois que la tentative d’introduire Omar clandestinement à l’étranger est devenue évidente. Les autorités turques l’ont alors incité à ne pas quitter le pays.

Omar s’est rendu en Malaisie en septembre 2022 pour quinze jours. Les services de renseignement turcs l’ont de nouveau mis en garde contre toute offre d’emploi suspecte et ils ont installé un programme de surveillance de son téléphone.

Lorsqu’Omar a atterri en Malaisie, une équipe l’aurait conduit dans une maison de montagne pour le questionner et le torturer. Il aurait été interrogé sur les détails de ses programmes informatiques et de son système de piratage. L’équipe a par ailleurs voulu savoir s’il travaillait avec d’autres programmeurs informatiques à Istanbul.

Après l’intervention des services de renseignement turcs, qui ont pu le localiser grâce au programme installé sur son téléphone, le jeune Palestinien a été secouru par des forces spéciales malaisiennes. Ceux qui l’avaient torturé et interrogé ont été arrêtés en Malaisie.

À la suite de l’opération conjointe, les renseignements nationaux turcs, avec le soutien des équipes antiterroristes d’Istanbul, ont arrêté les deux autres agents du Mossad qui avaient contacté Omar.

Omar aurait été placé en lieu sûr sous le contrôle des services de renseignement nationaux turcs.

En juillet, les services de renseignement nationaux turcs ont découvert un réseau d’espionnage géré à partir de Tel-Aviv et composé de 56 membres, dont un Arabe israélien, des ressortissants turcs et des Syriens. Les sept agents arrêtés auraient été chargés par le Mossad de pirater des téléphones en suivant les mouvements de véhicules via GPS et en piratant des réseaux.

En mai, les services de renseignement turcs ont arrêté plusieurs agents du Mossad à Istanbul qui ont espionné des cibles iraniennes pour le compte d’Israël.

La décision d’arrestation coïncide avec une dégradation des relations diplomatiques entre la Turquie et Israël à la lumière de la guerre à Gaza, après que les deux pays sont convenus de reconduire leurs ambassadeurs l’année dernière.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Short Url
  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Short Url
  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com