L'Arménie et l'Azerbaïdjan promettent des «mesures» pour normaliser leurs relations

Un véhicule blindé de transport de troupes russe et des soldats de la force de maintien de la paix (à gauche) patrouillent devant un poste de contrôle de l'armée azerbaïdjanaise près de la ligne de démarcation à l'extérieur de la ville de Choucha, le 26 novembre 2020, après six semaines de combats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur la région contestée du Haut-Karabakh (Photo, AFP).
Un véhicule blindé de transport de troupes russe et des soldats de la force de maintien de la paix (à gauche) patrouillent devant un poste de contrôle de l'armée azerbaïdjanaise près de la ligne de démarcation à l'extérieur de la ville de Choucha, le 26 novembre 2020, après six semaines de combats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur la région contestée du Haut-Karabakh (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 décembre 2023

L'Arménie et l'Azerbaïdjan promettent des «mesures» pour normaliser leurs relations

  • L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont promis jeudi «des mesures concrètes» pour apaiser leurs relations très tendues, une annonce saluée aussi bien à Bruxelles qu'à Washington
  • Ils se sont également entendus sur la libération de 32 prisonniers de guerre arméniens, en échange de celle de deux soldats azerbaïdjanais

EREVAN: L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont promis jeudi "des mesures concrètes" pour apaiser leurs relations très tendues, une annonce saluée aussi bien à Bruxelles qu'à Washington, après trois décennies de conflit pour le contrôle de l'enclave du Haut-Karabakh, reconquise en septembre par Bakou.

Ces dernières semaines, les négociations ne progressaient pourtant guère entre ces deux pays du Caucase, malgré l'objectif qu'ils affichaient de signer un accord de paix pour enterrer durablement la hache de guerre.

Mais à l'issue, jeudi, de pourparlers entre le cabinet du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et celui du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, Bakou et Erevan ont diffusé une déclaration commune.

Azerbaïdjan et Arménie se sont engagés à prendre "des mesures concrètes visant à renforcer la confiance", selon ce texte, et ont réaffirmé "leur intention de normaliser leurs liens et de signer un accord de paix".

Ils se sont également entendus sur la libération de 32 prisonniers de guerre arméniens, en échange de celle de deux soldats azerbaïdjanais.

«Avancée majeure»

Les deux pays "continueront de discuter de mesures pour renforcer la confiance qui seront prises dans un avenir proche et appellent à un soutien de la communauté internationale", toujours d'après ce document.

Sur X (ex-Twitter), le président du Conseil européen, Charles Michel, a salué jeudi cette déclaration commune et la libération annoncée de prisonniers, les qualifiant d'"avancée majeure" et d'"ouverture sans précèdent dans le dialogue politique".

"Les progrès d'aujourd'hui sont une étape clé. J'encourage maintenant les dirigeants à finaliser un accord de paix Arménie-Azerbaïdjan aussi vite que possible", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis se sont également félicités de cet échange de prisonniers qui "représente une importante mesure de confiance alors que les deux parties travaillent à la finalisation d'un accord de paix et à la normalisation de leurs relations", selon un communiqué du département d'Etat.

La diplomatie arménienne a en outre affirmé jeudi avoir répondu "positivement" à une proposition du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken d'organiser une rencontre des ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères à Washington.

Arménie et Azerbaïdjan sont engagés depuis des décennies dans un conflit territorial portant sur la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh, que Bakou a reconquise en septembre après une offensive éclair contre les séparatistes arméniens.

La quasi-totalité de la population arménienne de la région, plus de 100.000 personnes sur les 120.000 recensées, a depuis fui vers l'Arménie.

Négociations difficiles

La victoire azerbaïdjanaise a marqué la fin d'un différend ayant entraîné deux guerres, l'une au début des années 1990, l'autre pendant six semaines à l'automne 2020, qui avaient fait des dizaines de milliers de morts.

Des incidents armés ont toujours lieu régulièrement à la frontière entre les deux pays. L'Arménie a par exemple affirmé, lundi, qu'un de ses soldats avait été tué près de la frontière avec l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan.

Plusieurs cycles de négociations chapeautées séparément, ces derniers mois, par la Russie, l'Union européenne et les Etats-Unis, n'ont pas donné de résultats.

L'arbitre traditionnel dans la région, Moscou, accaparé par son offensive en Ukraine, a perdu de l'influence et ses relations se sont tendues avec l'allié arménien, qui lui reproche un manque de soutien.

Mi-novembre, l'Azerbaïdjan avait refusé de participer aux pourparlers de paix avec l'Arménie, prévus aux Etats-Unis pour courant novembre, invoquant une position "partiale" de Washington après des propos du secrétaire d'Etat adjoint américain James O'Brien.

Ce dernier s'est rendu mercredi dans la capitale azerbaïdjanaise où il a eu des discussions "positives et constructives" avec le président Aliev visant à favoriser la paix, selon le département d'Etat.

En octobre, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait quant à lui refusé de rencontrer le Premier ministre arménien Nikol Pachinian en Espagne en raison de récentes marques de soutien européennes, notamment françaises, à l'Arménie.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.