Loujain al-Hathloul écope de 68 mois de prison, dont la moitié avec sursis

Le ministère public saoudien (Photo, SPA).
Le ministère public saoudien (Photo, SPA).
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Publié le Mardi 29 décembre 2020

Loujain al-Hathloul écope de 68 mois de prison, dont la moitié avec sursis

  • Selon le tribunal, la suspension d’une partie de la peine de Loujain al-Hathloul a pour objectif d’ouvrir la voie à sa réhabilitation
  • Le verdict stipule que Loujain al-Hathloul sera emprisonnée pendant soixante-huit mois à compter de la date de son arrestation en juin 2018, et que la moitié de la période (trente-quatre mois) sera suspendue

DJEDDAH: Le procureur général d'Arabie saoudite et l'avocat de Loujain al-Hathloul, condamnée à soixante-huit mois de prison en vertu des lois antiterroristes, vont tous deux faire appel du verdict du tribunal pénal spécialisé de Riyad, ont déclaré des sources à Arab News.

Le procureur demande une peine plus sévère tandis que son avocat souhaite que la condamnation soit abandonnée après que Loujain al-Hathloul a été reconnue coupable d'implication dans un certain nombre d'activités criminelles.

Pour Mohammed al-Mahmoud, également conseiller juridique, le verdict stipule que Loujain al-Hathloul sera emprisonnée pendant soixante-huit mois à compter de la date de son arrestation en juin 2018, et que la moitié de la période (trente-quatre mois) sera suspendue.

Le verdict, prononcé par le tribunal lors d'une séance publique à laquelle assistaient la jeune femme, sa famille, son avocat et des membres de la presse locale et la Commission saoudienne des droits de l'homme, prévoit un sursis de deux ans et dix mois pour sa peine de cinq ans et huit mois.

Le tribunal a reconnu Loujain al-Hathloul coupable d’actes criminels en vertu de l'article 43 de la loi pénale sur les crimes de terrorisme et leur financement, tels que l'incitation à changer le système gouvernemental du Royaume, à mener à bien un programme étranger depuis l'intérieur du Royaume en utilisant Internet avec l'objectif de perturber l'ordre public et de coopérer avec des individus et des entités ayant commis des actes terroristes criminels.

Selon le juge, l’accusée a reconnu les crimes, et ses aveux ont été consignés volontairement sans force ni coercition. Il rejette les accusations selon lesquelles les aveux auraient été extorqués sous la torture comme elle l'avait affirmé lors des audiences précédentes.

Selon le tribunal, la suspension d’une partie de la peine de Loujain al-Hathloul a pour objectif d’ouvrir la voie à sa réhabilitation. En revanche, si la jeune femme commet un crime dans les trois prochaines années, le sursis sera annulé.

La décision du tribunal comprend l’application de la peine accessoire prévue à l’article 53 de la loi relative aux crimes de terrorisme et à son financement. Les appareils électroniques et les comptes de réseaux sociaux mentionnés dans la saisie, que l’accusée a utilisés pour commettre ses crimes, seront donc confisqués.

Pour le conseiller juridique Naif al-Subaie, le jugement rendu est une décision préliminaire et peut faire l’objet d’un appel dans les trente jours à compter de la date de réception officielle du verdict du tribunal – et non à compter de la date du prononcé du jugement.

«En cas d'appel, l'affaire serait transférée à la Cour d'appel. Les trois juges qui la composent examineront le verdict prononcé, le dossier, les preuves présentées par le procureur général, et les aveux de l’accusée avant de rejeter ou de soutenir le jugement», ajoute Al-Subaie. «L’accusée a également le droit de faire appel devant la Cour suprême.»

«En cas d'appel du jugement, il existe deux possibilités : soit le verdict rendu par le tribunal est soutenu et la peine est alourdie – dans ce cas, l’accusée devra purger la période restante; soit la peine est réduite – dans ce cas, l’accusée aura droit à une compensation pour les jours qu'elle a passés en prison au-delà de sa peine», ajoute-t-il.

«Cependant, si Loujain al-Hathloul récidive, elle sera jugée pour les nouveaux crimes et devra purger la période avec sursis de la peine actuelle», explique-t-il.

Le tribunal pénal a rejeté la plainte déposée par la jeune femme alléguant qu'elle avait été torturée en prison. Cette décision fait suite à des enquêtes menées par le ministère public sur la base d’interrogatoires de fonctionnaires de la prison et de détenus, et des enregistrements des caméras de surveillance pendant la période de grève de la faim de Loujain al-Hathloul dans la prison d’Al-Ha’ir. Elle affirme qu’elle a été torturée par privation de sommeil.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com


Trêve à Gaza: les médiateurs tentent de surmonter les «divergences» dans les négociations 

Le président américain Donald Trump avait dimanche dit espérer un accord "la semaine prochaine". (AFP)
Le président américain Donald Trump avait dimanche dit espérer un accord "la semaine prochaine". (AFP)
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  • Les discussions en cours à Doha portent notamment sur "les plans de redéploiement proposés des forces israéliennes à l'intérieur de Gaza", selon ce responsable
  • Samedi, deux sources palestiniennes ont indiqué à l'AFP que les pourparlers indirects étaient entravés par une proposition israélienne visant à maintenir des troupes dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de 21 mois de guerre

DUBAI: Les médiateurs impliqués dans la recherche d'un cessez-le-feu à Gaza tentent de surmonter les divergences entre les délégations israélienne et du Hamas, après une semaine de pourparlers indirects au Qatar, a indiqué lundi à l'AFP un responsable au fait des négociations.

"Les médiateurs s'efforcent activement d'explorer des mécanismes innovants pour aider à combler les divergences restantes et maintenir la dynamique des négociations", a affirmé ce responsable, qui a requis l'anonymat en raison de la sensibilité du dossier.

Les discussions en cours à Doha portent notamment sur "les plans de redéploiement proposés des forces israéliennes à l'intérieur de Gaza", selon ce responsable.

Samedi, deux sources palestiniennes ont indiqué à l'AFP que les pourparlers indirects étaient entravés par une proposition israélienne visant à maintenir des troupes dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de 21 mois de guerre.

 


L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite achève son mandat par une visite au journal Arab News

L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, le Dr Fawzi Kabbara, a visité le siège d'Arab News à Riyad, dimanche. (Photo AN de Huda Bashatah)
L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, le Dr Fawzi Kabbara, a visité le siège d'Arab News à Riyad, dimanche. (Photo AN de Huda Bashatah)
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  • M. Kabbara a reconnu les relations de longue date entre l'Arabie saoudite et le Liban et a fait l'éloge d'Arab News pour la promotion de la compréhension entre les deux pays.
  • M. Kabbara a également souligné le rôle essentiel joué par les médias dans la formation de l'opinion publique et la promotion du dialogue interculturel.

RIYAD : L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, le Dr Fawzi Kabbara, a terminé dimanche son mandat par une visite au rédacteur en chef d'Arab News, Faisal J. Abbas, au siège du journal à Riyad.

Au cours de la réunion, M. Kabbara a reconnu les relations de longue date entre l'Arabie saoudite et le Liban et a fait l'éloge d'Arab News pour avoir favorisé la compréhension entre les deux pays grâce à ses "reportages perspicaces".

"C'est un honneur de célébrer les liens durables entre le Liban et l'Arabie saoudite pendant une période de changement significatif dans le Royaume sous la direction du roi Salman et du prince héritier Mohammed bin Salman", a-t-il déclaré.

Il a souligné l'engagement de la publication en faveur de l'intégrité journalistique et a déclaré qu'elle enrichissait le paysage médiatique et soutenait les relations diplomatiques en tenant les diplomates informés des nouvelles locales et régionales. 

M. Kabbara a également souligné le rôle essentiel joué par les médias dans la formation de l'opinion publique et la promotion du dialogue interculturel.

Au cours de sa visite du siège du journal, l'envoyé a vu des éditions remontant à sa création en 1975, y compris sa première couverture de Noël, la transformation sous la direction d'Abbas en 2016 et des dessins éditoriaux primés illustrant des moments clés de l'histoire mondiale.

En ce qui concerne l'avenir, M. Kabbara a déclaré que son séjour dans le Royaume n'était pas terminé. Il s'est dit impatient de revenir "avec une autre casquette" afin d'être témoin de la croissance des relations libano-saoudiennes et de l'évolution du rôle d'Arab News.

Il a conclu en exprimant sa sincère gratitude à Arab News et à M. Abbas. Pour sa part, M. Abbas a remercié l'ambassadeur pour sa visite et lui a souhaité beaucoup de succès dans ses projets futurs. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce un bilan de 43 morts dont des enfants, près d'un point de distribution d'eau potable

A Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal. (AFP)
A Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal. (AFP)
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  • Dans le territoire assiégé, 43 Palestiniens ont été tués dimanche par des bombardements israéliens, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal
  • Parmi eux, 11 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont péri dans des frappes sur un marché à Gaza-ville, dans le nord du territoire, et trois autres dans le camp de déplacés d'Al-Mawassi, dans le sud, selon lui

GAZA: La Défense civile a annoncé dimanche que des frappes israéliennes avaient tué 43 Palestiniens dans la bande de Gaza où Donald Trump espère que la situation sera "réglée" la semaine prochaine malgré le blocage des discussions sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Les deux camps s'accusent mutuellement d'enrayer ces négociations lancées le 6 juillet à Doha par l'intermédiaire du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, pour mettre fin à 21 mois de guerre déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

"Sur Gaza, nous discutons et nous espérons que ce sera réglé la semaine prochaine", a dit M. Trump dimanche soir, réitérant ses déclarations optimistes du 4 juillet.

La veille, sept agences de l'ONU avaient mis en garde contre le "niveau critique" de la pénurie de carburant à Gaza, qui constituait un "nouveau fardeau insupportable" pour "une population au bord de la famine".

"Seulement 150.000 litres de carburant ont pu entrer ces derniers jours", a déclaré dimanche à l'AFP le chef du réseau d'ONG palestiniennes à Gaza, Amjad Shawa, selon qui il faudrait "275.000 litres par jour pour répondre aux besoins essentiels".

Dans le territoire assiégé, 43 Palestiniens ont été tués dimanche par des bombardements israéliens, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Parmi eux, 11 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont péri dans des frappes sur un marché à Gaza-ville, dans le nord du territoire, et trois autres dans le camp de déplacés d'Al-Mawassi, dans le sud, selon lui.

A Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal.

L'armée israélienne a déclaré avoir visé un membre du Jihad islamique, un groupe armé allié du Hamas, mais a reconnu que "la munition était tombée à des dizaines de mètres de sa cible" en raison d'une "erreur technique".

"L'incident est en cours d'examen", a ajouté l'armée.

Elle a affirmé que son aviation avait, en 24 heures, "frappé plus de 150 cibles terroristes à Gaza".

"Ça suffit" 

A l'hôpital al-Aqsa de Deir al-Balah, des Palestiniens pleuraient la mort de proches tués à Nousseirat, près des dépouilles enveloppées dans des linceuls en plastique, selon des images de l'AFP.

"Notre message au monde: arrêtez la guerre. Ça suffit (...) Ils tuent des civils, il ne nous reste plus rien", a lancé Mahmoud al-Chami, un habitant de Nousseirat.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.

L'attaque du 7 octobre 2023 a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Au moins 58.026 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Dimanche, un bateau transportant des militants propalestiniens et de l'aide humanitaire a quitté la Sicile à destination de Gaza, un peu plus d'un mois après l'interception par Israël d'un précédent navire.

"Déplacement forcé" 

Une source palestinienne avait affirmé samedi que les négociations en vue d'une trêve rencontraient "des obstacles" et que le Hamas rejetait "totalement" un plan d'Israël prévoyant le maintien de ses forces "sur plus de 40% de la superficie de Gaza".

Selon cette source, l'objectif d'Israël est "d'entasser des centaines de milliers de déplacés" dans le sud de Gaza, "en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Egypte ou d'autres pays".

Une deuxième source palestinienne a néanmoins fait état de "progrès" sur les questions liées à l'entrée de l'aide humanitaire et l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

"Israël a démontré sa volonté de faire preuve de flexibilité dans les négociations", a rétorqué un responsable israélien, en accusant le Hamas de chercher "à saboter les négociations".

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé ces derniers jours les objectifs d'Israël: libérer les otages, désarmer le Hamas et le chasser de Gaza, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Dimanche, des proches d'otages ont à nouveau manifesté à proximité du bureau de M. Netanyahu à Jérusalem, pour réclamer leur retour, et ont projeté sur des immeubles voisins des portraits géants des captifs.

"La majorité absolue des gens (...) veut ramener tous les otages et mettre fin à la guerre", a affirmé à l'AFP Yotam Cohen, dont le frère Nimrod fait partie des otages.