Le Moyen-Orient face à un choix difficile entre diplomatie et escalade, révèle Najib Mikati à Arab News

Najib Mikati, Premier ministre intérimaire du Liban, s'adresse à Arab News à Davos (Photo fournie).
Najib Mikati, Premier ministre intérimaire du Liban, s'adresse à Arab News à Davos (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 17 janvier 2024

Le Moyen-Orient face à un choix difficile entre diplomatie et escalade, révèle Najib Mikati à Arab News

  • Un cessez-le-feu à Gaza réduirait les hostilités à la frontière libanaise et permettrait de progresser vers une solution à deux États, selon Mikati
  • Lors du Forum économique mondial de Davos, le Premier ministre intérimaire a dénoncé les frappes israéliennes sur le sol libanais

DAVOS: Najib Mikati, Premier ministre intérimaire du Liban, a déclaré mardi que les récentes attaques d'Israël sur le sol libanais, ainsi que les hostilités en cours à Gaza, offraient à la région deux issues possibles – gagnant-gagnant ou perdant-perdant.

Dans une interview accordée à Arab News lors du Forum économique mondial de Davos (FEM), Mikati a indiqué que la région était confrontée à un choix difficile entre une résolution diplomatique des nombreuses crises qui se chevauchent dans la région ou une escalade majeure.

«Nous sommes aujourd'hui confrontés à deux solutions: Soit une solution gagnant-gagnant, soit une solution perdant-perdant», a-t-il alerté. «Dans le scénario perdant-perdant, une guerre à l'échelle de la région serait déclarée, alors que le scénario gagnant-gagnant impliquerait la solution diplomatique requise.»

Profitons de la réunion de Davos pour rétablir la confiance en chacun de nous pour l'avenir de l'humanité, souligne Klaus Schwab (Photo fournie).

Mikati, qui dirige la première délégation libanaise à la réunion annuelle depuis 2019, année où la crise financière du pays a commencé, a affirmé que son pays était favorable à une solution diplomatique qui éviterait d'entraîner la région dans une guerre coûteuse.

«Depuis que la guerre a éclaté à Gaza, nous avons appelé à un cessez-le-feu, qui servirait de base à toute solution potentielle», a-t-il indiqué.

«Dès qu'un cessez-le-feu sera conclu à Gaza, nous étudierons une solution visant à instaurer une stabilité durable et permanente au Liban-Sud, conformément à la résolution 1701 des Nations unies, qui doit être pleinement appliquée», a-t-il ajouté.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et la milice libanaise du Hezbollah. Toutefois, depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, les forces israéliennes et les combattants du Hezbollah échangent des tirs le long de la frontière commune.

«Notre plus grande crainte est que ces violations conduisent à une guerre – une guerre prolongée et dévastatrice pour toutes les parties concernées.»

    Najib Mikati, Premier ministre intérimaire du Liban

En novembre, Mikati a proposé un plan en trois étapes pour la paix à Gaza, en commençant par une pause de cinq jours des hostilités.

Pendant cette pause, le Hamas libérerait certains des otages qu'il a capturés lors de son attaque du 7 octobre contre le sud d'Israël, tandis qu'Israël autoriserait une plus grande partie de l'aide humanitaire à entrer dans la bande de Gaza, où les civils palestiniens subissent un siège depuis des mois.

Pendant ce temps, les dirigeants du monde entier commenceraient à travailler à l'organisation d'un sommet international visant à mettre en œuvre une solution permanente à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien, qui dure depuis des décennies.

Toutefois, Israël s'est montré réticent à interrompre son opération militaire à Gaza. Au lieu de cela, il semble avoir élargi le champ de sa mission pour y inclure des frappes aériennes de précision contre les commandants du Hamas et du Hezbollah au Liban.

Des obus qui semblent être du phosphore blanc provenant de l'artillerie israélienne explose au-dessus d'une maison à Al-Bustan, au sud du Liban, le 15 octobre 2023 (Photo, AP).

Saleh al-Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas et fondateur de la branche armée du groupe, les Brigades d’Al-Qassam, a été tué lors d'une frappe israélienne présumée, avec plusieurs de ses hommes de main, dans un appartement situé dans un quartier de Beyrouth contrôlé par le Hezbollah, le 2 janvier.

Puis, le 8 janvier, Wissam al-Tawil, chef adjoint de la force Radwan du Hezbollah, a également été tué lors d'une attaque présumée de drone israélien sur un véhicule dans la ville de Khirbet Selm, dans le sud du Liban.

Le 9 janvier, Ali Hussein Burji, commandant des forces aériennes du Hezbollah dans le sud du Liban, a également été tué à Khirbet Selm lors d'une autre attaque aérienne israélienne présumée.

Les meurtres perpétrés sur le sol libanais n'ont fait qu'aggraver la menace d'escalade, les échanges de missiles et les attaques de drones le long de la frontière commune continuant de s'intensifier.

Un Palestinien porte une victime d'un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 novembre 2023 (Photo, AFP).

Selon le ministère libanais de l'Environnement, les bombardements israéliens ont brûlé 462 hectares de terres agricoles et de forêts, ce qui a provoqué l'exode des villages du sud, proches de la frontière avec Israël.

De même, les civils israéliens vivant près de la frontière ont été déplacés, craignant une attaque semblable à celle du Hamas le 7 octobre.

Un rapport d'Amnesty International confirme que «l'armée israélienne a tiré des obus d'artillerie contenant du phosphore blanc, une arme incendiaire, lors d'opérations militaires le long de la frontière sud du Liban» entre le 10 et le 16 octobre.

En outre, des vidéos vérifiées par Human Rights Watch (HRW) en octobre ont indiqué qu'Israël a utilisé du phosphore blanc lors d'opérations militaires au Liban-Sud et à Gaza, respectivement les 10 et 11 octobre.

Des membres du Hezbollah participent à un exercice militaire lors d'une tournée médiatique organisée à l'occasion de la Journée de la résistance et de la libération, à Aaramta, au Liban, le 21 mai 2023 (Photo, Reuters).

HRW a déclaré le 12 octobre que ces attaques exposaient les civils «à des risques de blessures graves à long terme».

Le 9 janvier, le Liban a déposé une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité des Nations unies accusant Israël de violer la résolution 1701, en invoquant l'utilisation d'armes interdites contenant du phosphore blanc.

Le droit international humanitaire interdit l'utilisation de phosphore blanc dans ou à proximité immédiate de zones civiles peuplées ou des infrastructures.

Cette substance incendiaire brûle à des températures extrêmement élevées et déclenche souvent des incendies qui se propagent et se poursuivent jusqu'à ce que le phosphore soit épuisé.

Des piétons passent devant un magasin fermé avec un panneau de location suite à la crise économique dans la capitale libanaise Beyrouth (Photo, AFP).

Les personnes exposées au phosphore blanc peuvent subir des dommages respiratoires, une défaillance des organes et d’autres blessures qui changent leurs vies. Les brûlures causées par la substance sont extrêmement difficiles à traiter et peuvent être mortelles lorsqu’elles affectent seulement 10% du corps.

«Nous avons déposé une plainte auprès des Nations unies concernant le type d'armes utilisées et d'autres violations commises par Israël», a déclaré Mikati à Arab News. «Notre plus grande crainte est que ces violations conduisent à une guerre – une guerre prolongée et dévastatrice pour toutes les parties concernées.»

Le Liban a déposé d'autres plaintes contre Israël auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment au sujet de l'assassinat ciblé présumé d'Al-Arouri, un commandant du Hamas.

Si une guerre totale éclate entre Israël et le Hezbollah, de nombreux Libanais craignent qu'elle soit bien plus dévastatrice que le conflit de 2006, qui a fait au moins 1 100 morts au Liban et a gravement endommagé les infrastructures civiles, notamment l'aéroport international Rafic Hariri.

L'ambassadeur américain, Robert A. Wood, lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur Gaza, au siège de l'ONU à New York, le 8 décembre 2023 (Photo, AFP).

Depuis 2019, le Liban est aux prises avec une série de crises politiques et économiques qui se chevauchent et qui ont plongé quelque 80% de la population dans la pauvreté. La crise financière du pays a été considérée comme l'une des pires au monde depuis les années 1850.

Cependant, le gouvernement libanais n'a pas réussi à mettre en œuvre les réformes essentielles exigées par le Fonds monétaire international pour s'attaquer aux causes profondes des problèmes économiques du pays.

Le Parlement libanais a également échoué à plusieurs reprises depuis octobre 2022 à élire un nouveau président, sa douzième tentative ayant échoué en juin de l'année dernière.

«Plus de quatorze mois se sont écoulés sans l'élection d'un président», a déclaré Mikati à Arab News, ajoutant qu'il espérait que «toutes les entités politiques au Liban feraient preuve du niveau de conscience nécessaire pour accélérer le processus».

Dans un contexte de tensions régionales, Mikati semble toutefois douter des progrès à court terme. «À l'heure actuelle, l'élection du président de la République libanaise est une priorité absolue, mais il y a eu de nouveaux développements», a-t-il soutenu.

«Ceci est particulièrement important en ces temps difficiles pour la région.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com