Gaza: Israël intensifie ses frappes à Rafah où Washington redoute un «désastre»

Dans une allocution télévisée mercredi, Netanyahu a déclaré qu’il avait ordonné aux troupes de « se préparer à opérer » dans la ville et que la « victoire totale » sur le Hamas n’était que dans quelques mois. (Reuters)
Dans une allocution télévisée mercredi, Netanyahu a déclaré qu’il avait ordonné aux troupes de « se préparer à opérer » dans la ville et que la « victoire totale » sur le Hamas n’était que dans quelques mois. (Reuters)
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Publié le Vendredi 09 février 2024

Gaza: Israël intensifie ses frappes à Rafah où Washington redoute un «désastre»

  • L'armée israélienne a intensifié jeudi ses frappes sur Rafah, Washington avertissant Israël du risque d'un «désastre» dans cette ville de la bande de Gaza
  • Auparavant, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a conclu jeudi une tournée régionale visant à encourager les efforts pour obtenir un arrêt des combats, a exhorté son allié israélien à «protéger» les civils

TEL-AVIV: L'armée israélienne a intensifié jeudi ses frappes sur Rafah, Washington avertissant Israël du risque d'un "désastre" dans cette ville de la bande de Gaza, où s'entassent plus d'un million de Palestiniens ayant fui les combats.

"Nous n'avons encore vu aucune preuve d'une planification sérieuse d'une telle opération (ndlr, à Rafah) et mener une telle opération maintenant sans planification et sans réflexion dans une zone où un million de personnes sont abritées serait un désastre", a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d'Etat, Vedant Patel.

Auparavant, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a conclu jeudi une tournée régionale visant à encourager les efforts pour obtenir un arrêt des combats, a exhorté son allié israélien à "protéger" les civils dans ses opérations militaires à Gaza, déclenchées en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné de préparer une offensive sur Rafah, à la frontière fermée avec l'Egypte, où s'entassent 1,3 million de Palestiniens dont la grande majorité sont des personnes déplacées par les affrontements des derniers mois.

M. Blinken a quitté Israël après avoir plaidé pour un accord de trêve permettant l'acheminement de davantage d'aide dans la bande de Gaza assiégée, où la situation humanitaire est "cauchemardesque" selon l'ONU, et pour la libération des otages israéliens retenus dans le territoire palestinien.

«Crime de guerre»

Sur le terrain, des témoins et des sources hospitalières ont fait état de frappes mortelles nocturnes dans le sud du territoire, notamment à Rafah, le ministère de la Santé du Hamas dénombrant 130 morts au cours des dernières 24 heures.

Selon un journaliste de l'AFP, l'armée israélienne a mené sept frappes aériennes à Rafah. La maison d'un chef de la police locale a notamment été touchée d'après le ministère de la Santé du Hamas.

"Ces bombardements sont la preuve que Rafah n'est pas un lieu sûr", lance Oum Hassan, 48 ans, dont la maison a été endommagée par la frappe.

Le chef des droits humains de l'ONU, Volker Türk, a averti que les destructions par l'armée israélienne de bâtiments dans la zone frontalière avec Israël à Gaza, dans le but de mettre en place une "zone tampon", constituaient un "crime de guerre".

"En ce qui concerne Rafah (...) Israël a (...) l'obligation de faire tout ce qui est possible pour s'assurer que les civils soient protégés et qu'ils aient accès à l'aide dont ils ont besoin", avait affirmé mercredi M. Blinken après avoir rencontré M. Netanyahu.

«Terroristes» tués

La guerre a été déclenchée le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007, ont mené dans le sud d'Israël une attaque qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Environ 250 personnes ont également été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 132 otages sont toujours détenus sur place, dont 29 seraient morts.

En représailles, Israël, qui considère le Hamas comme une organisation terroriste, tout comme les Etats-Unis et l'Union européenne, a juré de "détruire" ce groupe et a lancé une offensive qui a fait au moins 27.840 morts dans le territoire palestinien, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Sur le front, l'armée israélienne a indiqué jeudi qu'elle menait des opérations dans le nord et le sud de la bande de Gaza.

Pour sa cinquième tournée régionale depuis le début de la guerre, M. Blinken a soutenu une proposition de trêve élaborée par des responsables américains, qataris et égyptiens fin janvier à Paris, à laquelle le Hamas a répondu.

S'il a estimé que des éléments de la réponse du Hamas étaient "inacceptables", il a dit néanmoins espérer une seconde trêve après celle d'une semaine en novembre qui avait notamment favorisé la libération d'otages à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Discussions au Caire

Au Caire, un "nouveau cycle de négociations", parrainé par l'Egypte et le Qatar avec la participation du Hamas, a débuté jeudi pour obtenir "le calme dans la bande de Gaza" ainsi qu'un échange de prisonniers palestiniens et d'otages, selon un responsable égyptien.

"Nous nous attendons à des négociations très (...) difficiles, mais le Hamas est ouvert aux discussions et désireux d'arriver à un cessez-le-feu", a expliqué un responsable proche du Hamas.

Pour sa part, le président américain Joe Biden recevra le 12 février à la Maison Blanche le roi Abdallah II de Jordanie, pour évoquer "la situation à Gaza" et discuter de "l'idée d'une paix durable passant par une solution à deux Etats garantissant la sécurité d'Israël".

La guerre exacerbe les tensions au Moyen-Orient entre d'un côté Israël et ses alliés, dont Washington, et de l'autre le Hamas et ses soutiens.

L'armée israélienne a fait état jeudi de tirs provenant du Liban sur le nord d'Israël, blessant grièvement un soldat. Depuis le 7 octobre, le mouvement libanais Hezbollah, allié du Hamas, revendique régulièrement des tirs vers Israël qui riposte.

Selon une source de sécurité libanaise, un responsable militaire du Hezbollah pro-iranien a été gravement blessé lors d'une frappe israélienne qui a visé jeudi sa voiture dans le sud du Liban. Israël a ultérieurement confirmé cette frappe.


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com