Macron vendredi à Bordeaux pour valoriser ses réformes de la justice et de la police

Emmanuel Macron va se rendre vendredi à Bordeaux pour la prestation de serment de la «plus grande promotion de l'histoire de l'Ecole normale de la magistrature». (AFP)
Emmanuel Macron va se rendre vendredi à Bordeaux pour la prestation de serment de la «plus grande promotion de l'histoire de l'Ecole normale de la magistrature». (AFP)
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Publié le Jeudi 08 février 2024

Macron vendredi à Bordeaux pour valoriser ses réformes de la justice et de la police

  • Depuis le début de l'année, Emmanuel Macron et son entourage déclinent le concept de «réarmement» civique, démographique, économique...
  • Emmanuel Macron a aussi suscité la polémique en dénonçant en décembre une «chasse à l'homme» contre la star du cinéma français Gérard Depardieu

PARIS: Emmanuel Macron va se rendre vendredi à Bordeaux pour la prestation de serment de la "plus grande promotion de l'histoire de l'Ecole normale de la magistrature", et mettre ainsi en valeur ses réformes de la justice et de la police, a annoncé jeudi l'Elysée.

Selon la présidence, cette promotion de 459 auditeurs de justice, qui se réunira en présence des familles et d'invités au Palais des congrès de Bordeaux car la Cour d'appel ne peut pas accueillir autant de monde, est "la première d'une série de promotions qui vont être historiques dans les prochaines années".

"C'est une illustration de ce que le président de la République appelle le réarmement judiciaire de la Nation", a dit un conseiller à des journalistes, évoquant les états généraux de la justice et la loi de programmation du ministre Eric Dupond-Moretti adoptée fin 2023.

Depuis le début de l'année, Emmanuel Macron et son entourage déclinent le concept de "réarmement" (civique, démographique, économique...).

Dans son discours, le chef de l'Etat devrait exprimer "ses attentes" et son "ambition" pour le fonctionnement des tribunaux, après avoir fixé l'objectif "très ambitieux" de ne pas dépasser, d'ici la fin du quinquennat, "le délai d'un an" dans toutes les juridictions de première instance.

Il devrait aussi, selon ce conseiller, insister "sur le sens du serment" et sur "l'immense responsabilité qui pèse" sur "les magistrats", "une des composantes du lien social et de l'Etat de droit".

Le chef de l'Etat pourrait aussi rappeler son attachement à la présomption d'innocence, lui qui a rompu avec l'usage selon lequel un ministre mis en examen doit quitter le gouvernement, et dont trois alliés ont récemment bénéficié de relaxes: Eric Dupond-Moretti, le président du MoDem François Bayrou et l'ex-ministre Olivier Dussopt.

Emmanuel Macron a aussi suscité la polémique en dénonçant en décembre une "chasse à l'homme" contre la star du cinéma français Gérard Depardieu, mis en examen pour viol et critiqué après un reportage dans lequel on l'entendait multiplier les propos misogynes.

A Bordeaux, le président doit également se rendre à la rencontre de policiers "pour faire le point avec eux sur la mise en œuvre des grandes réformes de la police", selon un autre conseiller.

Il va notamment assister à une démonstration de la plainte en ligne contre X expérimentée en Gironde pour les atteintes aux biens lorsque l'auteur n'est pas identifié. Mais aussi échanger, lors d'un déjeuner avec des "policiers de terrain", sur les effectifs, le matériel, et la lutte contre les stupéfiants, a précisé l'Elysée.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.