Gaza: L’ONU inquiète de l’ampleur des attaques israéliennes contre les installations médicales

Des personnes inspectent les dégâts dans une pièce après le bombardement israélien de l’hôpital Nasser à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza le 17 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des personnes inspectent les dégâts dans une pièce après le bombardement israélien de l’hôpital Nasser à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza le 17 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 16 février 2024

Gaza: L’ONU inquiète de l’ampleur des attaques israéliennes contre les installations médicales

  • Les forces israéliennes ont attaqué l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de Gaza, et auraient ordonné le transfert de patients vulnérables
  • Les forces armées doivent respecter les principes de «précaution et de proportionnalité», a déclaré l’ONU

NEW YORK: Le Bureau des droits de l'homme des Nations unies a exprimé jeudi sa profonde inquiétude concernant le raid des forces israéliennes sur l'hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de Gaza, moins d'une semaine après un assaut similaire sur l'hôpital Al-Amal dans la même ville.

Les représentants des Nations unies ont indiqué que ces incidents étaient inquiétants parce qu'ils reflétaient une tendance des forces israéliennes à attaquer des cibles civiles cruciales.

«Ce raid semble s'inscrire dans le cadre d'une série d'attaques menées par les forces israéliennes contre des infrastructures civiles essentielles et vitales à Gaza, en particulier les hôpitaux», a signalé Ravina Chamdasani, porte-parole du Bureau des droits de l'homme.

Les forces Israéliennes ont fait irruption jeudi dans l'hôpital Nasser, le plus grand établissement de soins de santé encore en activité dans le territoire. L'assaut a eu lieu après un siège d'une semaine, au cours duquel l'hôpital a été privé de nourriture, de carburant et de fournitures médicales. Elles ont forcé les personnes déplacées et les familles du personnel médical qui s’abritaient dans l’hôpital à fuir, avec plus de 2 000 personnes arrivant à Rafah pendant la nuit et d’autres se sont dirigées vers le centre de la bande de Gaza.

Chamdasani a déclaré que les forces israéliennes auraient ordonné le transfert de tous les patients de l'hôpital, notamment ceux des unités de soins intensifs et de pouponnière, vers un autre établissement, les exposant «à de graves risques, surtout le risque de mort pour les plus vulnérables». Elle a également souligné que les forces de l'armée israéliennes avaient pris pour cible les personnes qui tentaient de quitter l'hôpital.

«Notre bureau a documenté des raids similaires dans la ville de Gaza, au nord de Gaza, au centre de Gaza et à Khan Younès, avec de graves conséquences pour la sécurité des patients, du personnel médical et autre, ainsi que des civils qui s'abritent dans ces installations», a ajouté Chamdasani.

«Mensonges»

Étant donné que près de 70 000 personnes ont été blessées depuis le début du conflit à Gaza en octobre, et que le système de soins de santé dans le territoire est sur le point de s'effondrer en raison des attaques contre les installations médicales et des restrictions imposées aux livraisons de fournitures humanitaires essentielles, «l'impact sur les civils est effroyable», a-t-elle averti.

Les installations médicales sont considérées comme des infrastructures protégées en vertu du droit international humanitaire, a-t-elle rappelé, ajoutant: «Elles ont droit à une protection spéciale et ne doivent pas faire l’objet d’attaques ni être utilisées en dehors de leur fonction humanitaire pour des actes préjudiciables à l’ennemi.»

Des responsables israéliens ont affirmé que des militants du Hamas se cachaient dans l'hôpital Nasser et y détenaient des otages, ainsi que les corps de ces derniers. Le Hamas a qualifié cette allégation de «mensonges».

«Même si Israël prétend qu'une installation médicale a perdu sa protection parce qu'elle a été utilisée pour des actes nuisibles aux forces israéliennes, il doit néanmoins respecter les principes de précaution et de proportionnalité», a indiqué Chamdasani.

«En outre, Israël, en tant que puissance occupante, a le devoir d'assurer et de maintenir des installations et des services médicaux dans l'ensemble du territoire occupé, en particulier la bande de Gaza.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: une délégation du Hamas en Egypte reçoit une proposition de cessez-le-feu 

Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa (à gauche) écoute le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty (au centre) s'exprimer lors d'une conférence de presse organisée du côté égyptien du poste-frontière de Rafah, à Rafah, le 18 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa (à gauche) écoute le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty (au centre) s'exprimer lors d'une conférence de presse organisée du côté égyptien du poste-frontière de Rafah, à Rafah, le 18 août 2025. (AFP)
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  • "La délégation du Hamas, dirigée par Khalil al-Hayya au Caire, a reçu une nouvelle proposition des médiateurs égyptiens et qataris pour un cessez-le-feu", a indiqué à l'AFP le responsable palestinien, qui a souhaité l'anonymat
  • Il a précisé que la proposition "se base sur celle de l’envoyé américain (Steve) Witkoff, qui prévoit une trêve de soixante jours et la libération des prisonniers israéliens en deux vagues"

LE CAIRE: Une délégation du mouvement islamiste palestinien Hamas a reçu au Caire de la part des médiateurs une nouvelle proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable palestinien proche du dossier.

Ce texte reprend les grandes lignes d'une précédente proposition américaine prévoyant une trêve de 60 jours et la libération, en deux étapes, d'otages israéliens enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

"La délégation du Hamas, dirigée par Khalil al-Hayya au Caire, a reçu une nouvelle proposition des médiateurs égyptiens et qataris pour un cessez-le-feu", a indiqué à l'AFP le responsable palestinien, qui a souhaité l'anonymat.

Il a précisé que la proposition "se base sur celle de l’envoyé américain (Steve) Witkoff, qui prévoit une trêve de soixante jours et la libération des prisonniers israéliens en deux vagues".

"La proposition est un accord-cadre pour lancer des négociations sur un cessez-le-feu permanent. Le Hamas tiendra des consultations internes au sein de sa direction" et avec les dirigeants d'autres groupes alliés sur la nouvelle proposition, a-t-il ajouté.

Le Hamas avait annoncé la semaine dernière qu'une délégation de haut niveau se trouvait au Caire pour des discussions avec des responsables égyptiens sur les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza après plus de 22 mois de conflit ayant entraîné une situation humanitaire catastrophique.

Avec le Qatar et les Etats-Unis, l’Egypte participe à la médiation entre Israël et le Hamas, mais ces pays n'ont pas obtenu de percée depuis une trêve de courte durée plus tôt cette année.

Le ministre des Affaires étrangères égyptien Badr Abdelatty a confirmé la présence en Egypte d'une délégation palestinienne et d'une autre du Qatar, précisant que le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, se trouvait également actuellement en Egypte en vue "d'exercer une pression maximale sur les deux parties" pour un accord.

Il a indiqué, lors d'une conférence de presse à Rafah, à la frontière entre Gaza et l'Egypte, que ces délégations intensifiaient "les efforts afin de mettre fin aux assassinats et à la famine systématiques et pour préserver le sang du peuple palestinien innocent".

L'ONG Amnesty International a affirmé lundi dans un communiqué qu'Israël menait dans la bande de Gaza, un territoire assiégé, une "campagne de famine délibérée".

La semaine dernière, M. Abdelatty avait déclaré que Le Caire travaillait avec le Qatar et les Etats-Unis pour négocier une trêve de 60 jours "avec la libération de certains otages et de certains détenus palestiniens, ainsi que l’acheminement sans restriction de l’aide humanitaire et médicale vers Gaza".


L'émissaire américain appelle Israël à agir après que le Liban a fait un «premier pas» pour désarmer le Hezbollah

L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi que le gouvernement libanais avait fait "un premier pas" pour désarmer le Hezbollah pro-iranien, et estimé qu'il revenait désormais à Israël de faire sa part pour appliquer le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre. (AFP)
L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi que le gouvernement libanais avait fait "un premier pas" pour désarmer le Hezbollah pro-iranien, et estimé qu'il revenait désormais à Israël de faire sa part pour appliquer le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre. (AFP)
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  • Il s'agit de la première visite au Liban de M. Barrack depuis que, sous pression des Etats-Unis et face aux craintes d'une intensification des attaques israéliennes au Liban, le gouvernement libanais a chargé début août l'armée de préparer un plan visant
  • Cette décision s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël dont deux mois de guerre ouverte

BEYROUTH: L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi que le gouvernement libanais avait fait "un premier pas" pour désarmer le Hezbollah pro-iranien, et estimé qu'il revenait désormais à Israël de faire sa part pour appliquer le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre.

Il s'agit de la première visite au Liban de M. Barrack depuis que, sous pression des Etats-Unis et face aux craintes d'une intensification des attaques israéliennes au Liban, le gouvernement libanais a chargé début août l'armée de préparer un plan visant à désarmer d'ici la fin 2025 le Hezbollah, fondé et financé par l'Iran et ennemi juré d'Israël.

Cette décision s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël dont deux mois de guerre ouverte.

"Je pense que le gouvernement libanais (...) a fait un premier pas. Ce qu'il nous faut maintenant, c'est qu'Israël ait un engagement réciproque", a déclaré M. Barrack à l'issue d'une rencontre avec le président libanais Joseph Aoun.

L'accord de cessez-le feu prévoit le retrait du Hezbollah de la zone située au sud du fleuve Litani et le démantèlement de ses infrastructures militaires, en contrepartie du renforcement du déploiement de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU.

Il prévoit également un retrait israélien du sud du Liban. Mais Israël maintient des troupes dans cinq positions frontalières qu'il juge stratégiques, et mène régulièrement des frappes chez son voisin.

Interrogé à propos d'un retrait des troupes israéliennes du Liban et d'un arrêt des "violations" de l'accord, M. Barrack a affirmé qu'il s'agissait "exactement de la prochaine étape".

"Dans les semaines à venir, vous verrez des progrès de tous les côtés", a-t-il assuré.

"Cela signifie une vie meilleure pour les populations" dans la région, a-t-il déclaré.

Le mouvement chiite, seule faction libanaise autorisée à conserver ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), a rejeté la décision du gouvernement de le désarmer. Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, l'a accusé vendredi de "livrer" le pays à Israël en prenant cette mesure.

Israël affirme cibler au Liban des infrastructures du mouvement, qu'il accuse de tenter de se reconstituer, et menace d'étendre ses opérations militaires si les autorités libanaises échouent à le désarmer.

Le Hezbollah est sorti très affaibli de la guerre en 2024 contre Israël, qui a détruit une partie de son arsenal et décimé sa direction. Après avoir dominé pendant des années la vie politique au Liban, son influence a depuis nettement reculé.


Gaza: Amnesty International estime qu'Israël mène «une campagne de famine délibérée»

Amnesty International avait accusé en avril les autorités israéliennes de commettre un "génocide en direct" à Gaza, allégations qualifiées de "mensonges sans fondement" par le ministère des Affaires étrangères israélien. (AFP)
Amnesty International avait accusé en avril les autorités israéliennes de commettre un "génocide en direct" à Gaza, allégations qualifiées de "mensonges sans fondement" par le ministère des Affaires étrangères israélien. (AFP)
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  • Cette campagne détruit "systématiquement la santé, le bien-être et le tissu social" à Gaza
  • Pour l'ONG, les témoignages qu'elle a recueillis confirment que "la combinaison mortelle de la faim et de la maladie n'est pas une conséquence malheureuse des opérations militaires israéliennes" à Gaza

JERUSALEM: Israël mène à Gaza une "campagne de famine délibérée", estime Amnesty International dans un communiqué publié lundi alors que l'ONU et de nombreuses ONG ne cessent de mettre en garde contre une famine imminente dans le territoire palestinien en guerre.

Cette campagne détruit "systématiquement la santé, le bien-être et le tissu social" à Gaza, écrit l'organisation de défense des droits humains après avoir mené des entretiens avec 19 Palestiniens de Gaza vivant dans des camps de déplacés et deux membres du personnel médical traitant des enfants souffrant de malnutrition.

Sollicitée par l'AFP pour une réaction, les Affaires étrangères et l'armée israéliennes n'ont pas immédiatement réagi.

Pour l'ONG, les témoignages qu'elle a recueillis confirment que "la combinaison mortelle de la faim et de la maladie n'est pas une conséquence malheureuse des opérations militaires israéliennes" à Gaza.

"C'est le résultat intentionnel de plans et de politiques qu'Israël a conçus et mis en oeuvre, au cours des 22 derniers mois, pour infliger délibérément aux Palestiniens de Gaza des conditions de vie calculées pour entraîner leur destruction physique – ce qui fait partie intégrante du génocide en cours d'Israël contre les Palestiniens à Gaza", ajoute-t-elle.

Amnesty International avait accusé en avril les autorités israéliennes de commettre un "génocide en direct" à Gaza, allégations qualifiées de "mensonges sans fondement" par le ministère des Affaires étrangères israélien.

Le Cogat, organe du ministère de la défense israélien gérant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés, a estimé le 12 août qu'il n'y avait "aucun signe de phénomène de malnutrition généralisée" dans la bande de Gaza, réfutant des chiffres du mouvement islamiste palestinien Hamas sur les décès dus à la malnutrition.

Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaques sans précédent du Hamas sur le territoire israélien, Israël assiège à Gaza 2,4 millions de Palestiniens, qu'il a soumis début mars à un blocus humanitaire total, ensuite allégé en mai puis de nouveau fin juillet face aux critiques internationales.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU, qui appelle à l'"inonder" d'aide.