Dans le nord d'Israël, des tirs et des regards tournés vers le Liban

Une équipe médicale israélienne transporte une personne blessée lors d'une attaque à la roquette tirée depuis le sud du Liban vers l'hôpital Ziv (Photo, AFP).
Une équipe médicale israélienne transporte une personne blessée lors d'une attaque à la roquette tirée depuis le sud du Liban vers l'hôpital Ziv (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 16 février 2024

Dans le nord d'Israël, des tirs et des regards tournés vers le Liban

  • Israël a bombardé le sud du Liban, faisant 15 morts, dont un commandant du Hezbollah et 10 civils
  • Mercredi, un tirs du Hezbollah a tué une soldate israélienne à Safed

SAFED: Dans le nord d'Israël, Safed, ville sainte du judaïsme aux vues imprenables sur le Lac de Tibériade, est réputée paisible et touristique. Mais elle est aujourd'hui plombée par la guerre à Gaza et sa proximité avec la frontière libanaise, où les échanges de tirs se multiplient.

Depuis début octobre, les regards à Safed sont tournés vers cette frontière, située à quelques kilomètres de là, où les incidents entre l'armée israélienne et le Hezbollah chiite libanais, allié du Hamas palestinien, vont crescendo et deviennent ces jours-ci quasi quotidiens.

Mercredi, un tirs du Hezbollah a tué une soldate israélienne à Safed. Israël a en représailles bombardé le sud du Liban, faisant 15 morts, dont un commandant du Hezbollah et 10 civils.

Ce bilan, le plus lourd en termes de civils tués en une seule journée au Liban depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre a encore fait monter d'un cran les tensions dans la zone frontalière.

Jeudi, des avions israéliens ont survolé Safed, bruyants et invisibles dans les nuages épais, alors que les échoppes du vieux quartier arabe ouvraient lentement leurs portes.

Alors que les habitants scrutaient le ciel avec nervosité, une explosion a retenti plus loin, dans les collines au nord. L'armée israélienne a affirmé plus tard avoir touché une "structure militaire du Hezbollah" dans le sud du Liban.

"Ici, en Israël, nous ne menons pas une vie (...) normale", explique à l'AFP Arie Buznah, un guide touristique de 66 ans, emmitouflé contre le froid.

"Vous devez être en alerte, 24 heures sur 24, 365 jours par an", dit-il. D'autant que "la guerre s'intensifie", note-t-il, comme l'a prouvé l'attaque de mercredi.

"Les gens disaient depuis des semaines que ça allait arriver", abonde Abbi Shachar. Mercredi, elle a dû s'abriter dans un refuge avec la plus jeune de ses deux filles, âgée de 7 ans, après que les sirènes ont retenti pour prévenir d'une attaque à la roquette.

Cette femme de 47 ans, propriétaire d'une galerie d'art installée depuis 30 ans à Safed, espère qu'un conflit plus large peut encore être évité.

"Je crois au plus profond de moi que quelque chose va peut-être l'arrêter. Mais si ce n'est pas le cas, nous devrons y faire face", dit-elle.

«Pas d'autre choix»

Safed, ville de naissance du président palestinien Mahmoud Abbas, se trouve à quelque 250 kilomètres de la bande de Gaza, où Israël est en guerre contre le Hamas, après l'attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait plus de 1.160 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Et avec la proximité entre le Hamas et le Hezbollah libanais, tous deux soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël, le destin de la ville se retrouve lié à celui de Gaza.

Pour Arie Buznah, l'attaque du 7 octobre, au cours de laquelle le Hamas a capturé quelque 250 otages, a eu une résonance particulière.

Il y a près de 50 ans, en mai 1974, il avait 16 ans et faisait une randonnée avec d'autres écoliers à Maalot, à une trentaine de km à l'ouest de Safed, lorsque des militants palestiniens l'ont pris en otage, avec plusieurs dizaines de ses camarades de classe.

Des commandos israéliens ont finalement pris d'assaut l'école où ils étaient retenus, tuant les preneurs d'otages, sans empêcher la mort de 22 écoliers.

Arie Buznah, le genou éraflé par une balle, a survécu en s'échappant par une fenêtre.

La résurgence de ces douloureux souvenirs l'a convaincu qu'il faut régler le conflit une fois pour toutes, tant avec le Hamas à Gaza qu'avec le Hezbollah au Liban.

A Gaza, il prévoit une offensive israélienne de "trois à cinq mois, peut-être six". Après quatre mois de combats, elle a fait près de 29.000 morts, en grande majorité des civils palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas.

"Ensuite, nous viendrons au Liban (...). Nous n'avons pas d'autre choix". Comme Abbi Shachar, Arie Buznah se souvient de 2006, lorsque Israël a combattu le Hezbollah dans le nord jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu conclu sous l'égide des Nations unies installe une paix fragile.

Mais après quelques semaines, le Liban et le Hezbollah ont passé outre et sont retournés dans la zone tampon à la frontière, se souvient-il. Négocier aujourd'hui avec le Hamas ou le Hezbollah ne servirait à rien selon lui: "Cela ne marchera pas, c'est aussi simple que cela".


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com