L'«apartheid» d'Israël contre les Palestiniens pire qu'en Afrique du Sud, accuse Pretoria

L'ambassadeur d'Afrique du Sud aux Pays-Bas, Vusimuzi Madonsela, a appelé à la fin des violations commises par Israël contre les territoires palestiniens. (Photo, capture d'écran)
L'ambassadeur d'Afrique du Sud aux Pays-Bas, Vusimuzi Madonsela, a appelé à la fin des violations commises par Israël contre les territoires palestiniens. (Photo, capture d'écran)
Short Url
Publié le Mardi 20 février 2024

L'«apartheid» d'Israël contre les Palestiniens pire qu'en Afrique du Sud, accuse Pretoria

  • «Il est clair que l'occupation illégale d'Israël est également administrée en violation du crime de l'apartheid (...) elle ne se distingue pas du colonialisme», a déclaré Vusimuzi Madonsela, ambassadeur de l'Afrique du Sud aux Pays-Bas
  • «L'apartheid d'Israël doit cesser», a-t-il ajouté, soulignant que l'Afrique du Sud a une «obligation particulière» de dénoncer l'apartheid partout où il se produit

LA HAYE: Les pratiques d'Israël dans les territoires palestiniens sont une forme "encore plus extrême" de l'apartheid qu'a connu l'Afrique du Sud avant 1994, a déclaré Pretoria mardi devant la plus haute juridiction de ONU.

"En tant que Sud-Africains, nous sentons, voyons, entendons et ressentons au plus profond de nous-mêmes les politiques et pratiques discriminatoires inhumaines du régime israélien comme une forme encore plus extrême de l'apartheid institutionnalisé contre les Noirs dans mon pays", a déclaré Vusimuzi Madonsela, ambassadeur de l'Afrique du Sud aux Pays-Bas.

La Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, tient cette semaine des audiences sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner.

"Il est clair que l'occupation illégale d'Israël est également administrée en violation du crime de l'apartheid (...) elle ne se distingue pas du colonialisme", a poursuivi M. Madonsela .

"L'apartheid d'Israël doit cesser", a-t-il ajouté, soulignant que l'Afrique du Sud a une "obligation particulière" de dénoncer l'apartheid partout où il se produit et de veiller à ce qu'on "y mette un terme immédiat".

Ces audiences interviennent dans un contexte de pression juridique internationale croissante sur Israël à propos de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre.

Elles sont distinctes d'une affaire portée auprès de la CIJ par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de commettre des actes génocidaires à Gaza. La cour doit encore se prononcer sur ce point, mais a appelé le 26 janvier Israël à prévenir tout éventuel acte de génocide. Elle n'a pas évoqué de cessez-le-feu.

Selon M. Madonsela, "la réticence de la communauté internationale à tenir Israël responsable de ses politiques et pratiques et son incapacité à garantir le retrait immédiat, inconditionnel et total des troupes israéliennes et la fin immédiate de l'occupation israélienne et de l'apartheid en Palestine (...) encourage Israël à franchir un nouveau seuil, à savoir commettre le crime des crimes, le génocide".

Israël ne participe pas aux audiences mais a appelé la Cour à rejeter la demande d'avis dans une contribution écrite datée du 24 juillet 2023.

«Mépris total»

Le 31 décembre 2022, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un "avis consultatif" non contraignant sur les "conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est".

Cela concerne "l'occupation prolongée" du territoire palestinien depuis 1967.

Elle doit aussi examiner les mesures "visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem".

En juin 1967, Israël a mené la guerre des Six Jours, s'emparant de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est au détriment de la Jordanie, du plateau du Golan au détriment de la Syrie, de la bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï au détriment de l'Egypte.

Israël a ensuite commencé à occuper les 70.000 kilomètres carrés de territoires arabes saisis, occupation déclarée ensuite illégale par les Nations unies.

"L'interdiction de l'apartheid et de la discrimination raciale est (...) un impératif du droit international" contraignant pour tous les Etats, y compris Israël, a déclaré Pieter Andreas Stemmet, avocat de l'Afrique du Sud.

"Le mépris total d'Israël et le manque de respect pour ces principes fait que l'occupation est intrinsèquement et fondamentalement illégale", a-t-il ajouté.

Les audiences ont débuté lundi avec trois heures de témoignages de responsables palestiniens, qui ont accusé les occupants israéliens de diriger un système de "colonialisme et d'apartheid".

La CIJ statue sur les différends entre Etats et ses arrêts sont contraignants, bien qu'elle ne dispose que de peu de moyens pour les faire appliquer.

Toutefois, dans le cas présent, l'avis qu'elle rendra ne sera pas contraignant. Mais la plupart des avis consultatifs sont en fait suivis d'effet.


L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite achève son mandat par une visite au journal Arab News

L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, le Dr Fawzi Kabbara, a visité le siège d'Arab News à Riyad, dimanche. (Photo AN de Huda Bashatah)
L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, le Dr Fawzi Kabbara, a visité le siège d'Arab News à Riyad, dimanche. (Photo AN de Huda Bashatah)
Short Url
  • M. Kabbara a reconnu les relations de longue date entre l'Arabie saoudite et le Liban et a fait l'éloge d'Arab News pour la promotion de la compréhension entre les deux pays.
  • M. Kabbara a également souligné le rôle essentiel joué par les médias dans la formation de l'opinion publique et la promotion du dialogue interculturel.

RIYAD : L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, le Dr Fawzi Kabbara, a terminé dimanche son mandat par une visite au rédacteur en chef d'Arab News, Faisal J. Abbas, au siège du journal à Riyad.

Au cours de la réunion, M. Kabbara a reconnu les relations de longue date entre l'Arabie saoudite et le Liban et a fait l'éloge d'Arab News pour avoir favorisé la compréhension entre les deux pays grâce à ses "reportages perspicaces".

"C'est un honneur de célébrer les liens durables entre le Liban et l'Arabie saoudite pendant une période de changement significatif dans le Royaume sous la direction du roi Salman et du prince héritier Mohammed bin Salman", a-t-il déclaré.

Il a souligné l'engagement de la publication en faveur de l'intégrité journalistique et a déclaré qu'elle enrichissait le paysage médiatique et soutenait les relations diplomatiques en tenant les diplomates informés des nouvelles locales et régionales. 

M. Kabbara a également souligné le rôle essentiel joué par les médias dans la formation de l'opinion publique et la promotion du dialogue interculturel.

Au cours de sa visite du siège du journal, l'envoyé a vu des éditions remontant à sa création en 1975, y compris sa première couverture de Noël, la transformation sous la direction d'Abbas en 2016 et des dessins éditoriaux primés illustrant des moments clés de l'histoire mondiale.

En ce qui concerne l'avenir, M. Kabbara a déclaré que son séjour dans le Royaume n'était pas terminé. Il s'est dit impatient de revenir "avec une autre casquette" afin d'être témoin de la croissance des relations libano-saoudiennes et de l'évolution du rôle d'Arab News.

Il a conclu en exprimant sa sincère gratitude à Arab News et à M. Abbas. Pour sa part, M. Abbas a remercié l'ambassadeur pour sa visite et lui a souhaité beaucoup de succès dans ses projets futurs. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce un bilan de 43 morts dont des enfants, près d'un point de distribution d'eau potable

A Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal. (AFP)
A Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal. (AFP)
Short Url
  • Dans le territoire assiégé, 43 Palestiniens ont été tués dimanche par des bombardements israéliens, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal
  • Parmi eux, 11 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont péri dans des frappes sur un marché à Gaza-ville, dans le nord du territoire, et trois autres dans le camp de déplacés d'Al-Mawassi, dans le sud, selon lui

GAZA: La Défense civile a annoncé dimanche que des frappes israéliennes avaient tué 43 Palestiniens dans la bande de Gaza où Donald Trump espère que la situation sera "réglée" la semaine prochaine malgré le blocage des discussions sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Les deux camps s'accusent mutuellement d'enrayer ces négociations lancées le 6 juillet à Doha par l'intermédiaire du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, pour mettre fin à 21 mois de guerre déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

"Sur Gaza, nous discutons et nous espérons que ce sera réglé la semaine prochaine", a dit M. Trump dimanche soir, réitérant ses déclarations optimistes du 4 juillet.

La veille, sept agences de l'ONU avaient mis en garde contre le "niveau critique" de la pénurie de carburant à Gaza, qui constituait un "nouveau fardeau insupportable" pour "une population au bord de la famine".

"Seulement 150.000 litres de carburant ont pu entrer ces derniers jours", a déclaré dimanche à l'AFP le chef du réseau d'ONG palestiniennes à Gaza, Amjad Shawa, selon qui il faudrait "275.000 litres par jour pour répondre aux besoins essentiels".

Dans le territoire assiégé, 43 Palestiniens ont été tués dimanche par des bombardements israéliens, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Parmi eux, 11 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont péri dans des frappes sur un marché à Gaza-ville, dans le nord du territoire, et trois autres dans le camp de déplacés d'Al-Mawassi, dans le sud, selon lui.

A Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal.

L'armée israélienne a déclaré avoir visé un membre du Jihad islamique, un groupe armé allié du Hamas, mais a reconnu que "la munition était tombée à des dizaines de mètres de sa cible" en raison d'une "erreur technique".

"L'incident est en cours d'examen", a ajouté l'armée.

Elle a affirmé que son aviation avait, en 24 heures, "frappé plus de 150 cibles terroristes à Gaza".

"Ça suffit" 

A l'hôpital al-Aqsa de Deir al-Balah, des Palestiniens pleuraient la mort de proches tués à Nousseirat, près des dépouilles enveloppées dans des linceuls en plastique, selon des images de l'AFP.

"Notre message au monde: arrêtez la guerre. Ça suffit (...) Ils tuent des civils, il ne nous reste plus rien", a lancé Mahmoud al-Chami, un habitant de Nousseirat.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.

L'attaque du 7 octobre 2023 a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Au moins 58.026 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Dimanche, un bateau transportant des militants propalestiniens et de l'aide humanitaire a quitté la Sicile à destination de Gaza, un peu plus d'un mois après l'interception par Israël d'un précédent navire.

"Déplacement forcé" 

Une source palestinienne avait affirmé samedi que les négociations en vue d'une trêve rencontraient "des obstacles" et que le Hamas rejetait "totalement" un plan d'Israël prévoyant le maintien de ses forces "sur plus de 40% de la superficie de Gaza".

Selon cette source, l'objectif d'Israël est "d'entasser des centaines de milliers de déplacés" dans le sud de Gaza, "en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Egypte ou d'autres pays".

Une deuxième source palestinienne a néanmoins fait état de "progrès" sur les questions liées à l'entrée de l'aide humanitaire et l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

"Israël a démontré sa volonté de faire preuve de flexibilité dans les négociations", a rétorqué un responsable israélien, en accusant le Hamas de chercher "à saboter les négociations".

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé ces derniers jours les objectifs d'Israël: libérer les otages, désarmer le Hamas et le chasser de Gaza, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Dimanche, des proches d'otages ont à nouveau manifesté à proximité du bureau de M. Netanyahu à Jérusalem, pour réclamer leur retour, et ont projeté sur des immeubles voisins des portraits géants des captifs.

"La majorité absolue des gens (...) veut ramener tous les otages et mettre fin à la guerre", a affirmé à l'AFP Yotam Cohen, dont le frère Nimrod fait partie des otages.


Syrie: des affrontements dans une ville à majorité druze font 37 morts

Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
Short Url
  • Des affrontements entre tribus bédouines et combattants locaux dans la ville à majorité druze de Soueïda, dans le sud de la Syrie, ont fait 37 morts, dont 27 druzes dont deux enfants et 10 bédouins, ainsi qu'une cinquantaine de blessés.
  • Le ministère a annoncé l'intervention d'unités de police, « en coordination avec le ministère de la Défense, pour résoudre le conflit, arrêter les affrontements, rétablir la sécurité, poursuivre les responsables de ces incidents

DAMAS : Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni mais disposant d'un large réseau de sources en Syrie, des affrontements entre tribus bédouines et combattants locaux dans la ville à majorité druze de Soueïda, dans le sud de la Syrie, ont fait 37 morts, dont 27 druzes dont deux enfants et 10 bédouins, ainsi qu'une cinquantaine de blessés.

Basé au Royaume-Uni, mais disposant d'un large réseau de sources en Syrie, l'OSDH a revu à la hausse son bilan des affrontements, qui s'élève désormais à 37 morts, dont 27 druzes (dont deux enfants) et 10 bédouins, ainsi qu'à une cinquantaine de blessés.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a exprimé sa « profonde inquiétude » après les heurts qui ont fait, selon lui, « plus de 30 morts et près de 100 blessés » dans le quartier d'al-Makous, dans l'est de Soueïda.

Le ministère a annoncé l'intervention d'unités de police, « en coordination avec le ministère de la Défense, pour résoudre le conflit, arrêter les affrontements, rétablir la sécurité, poursuivre les responsables de ces incidents et les déférer devant la justice compétente ».

Ces affrontements sont survenus « sur fond de tensions accumulées lors de périodes précédentes », a-t-il précisé.

Il s'agit des premiers affrontements meurtriers entre les deux communautés depuis les violences d'avril et de mai, qui avaient opposé les forces de sécurité syriennes à des combattants druzes, faisant plusieurs dizaines de morts.

Selon le site d'information local Sweida 24, qui cite des sources médicales, des « affrontements armés et des échanges de tirs d'obus » ont éclaté, et la route reliant Damas à Soueïda a été fermée en raison des violences.

Le gouverneur de Soueïda, Moustapha al-Bakour, a appelé les habitants à « faire preuve de retenue ». Plusieurs notables druzes ont également appelé au calme et demandé une intervention des autorités.

Avec quelque 700 000 habitants, la province de Soueïda abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité religieuse issue de la branche ismaélienne du chiisme. 

Les tensions entre les factions druzes et bédouines sont anciennes et des violences éclatent sporadiquement entre les deux groupes, notamment lorsque les Bédouins font paître leurs troupeaux sur des terres agricoles appartenant aux Druzes.

Après la chute du président Bachar al-Assad en décembre, qui a mis fin à 14 ans de guerre civile, les violences de début mars contre la communauté alaouite, plus de 1 700 morts puis contre les druzes ont ébranlé la confiance dans la capacité des nouvelles autorités, dirigées par le nouvel homme fort Ahmad al-Chareh, à protéger les minorités en Syrie.

En avril et en mai, des affrontements entre les nouvelles forces de sécurité et des combattants druzes ont fait plusieurs dizaines de morts, avant que des accords ne soient conclus entre des chefs locaux et religieux pour contenir l'escalade et intégrer les combattants druzes aux nouvelles structures de pouvoir. 

À la suite de ces affrontements, Israël, qui occupe le plateau du Golan depuis 1967 (annexé depuis 1981), a invoqué la protection des Druzes pour justifier plusieurs frappes, dont une début mai près du palais présidentiel à Damas.

Les Druzes sont surtout présents en Syrie, au Liban et en Israël, où l'on dénombre quelque 152 000 d'entre eux, selon les dernières données disponibles. Ce chiffre inclut les 24 000 Druzes qui habitent la partie annexée du Golan, dont moins de 5 % ont la nationalité israélienne.