Un navire chargé d'engrais «risque de couler» dans la mer Rouge, prévient un ministre yéménite

Naufrage du cargo MV Rubymar au large des côtes du Yémen, le 26 février 2024 (Photo, Al-Joumhouriya TV/AFP).
Naufrage du cargo MV Rubymar au large des côtes du Yémen, le 26 février 2024 (Photo, Al-Joumhouriya TV/AFP).
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Publié le Mercredi 28 février 2024

Un navire chargé d'engrais «risque de couler» dans la mer Rouge, prévient un ministre yéménite

  • Les Houthis ont lancé des missiles sur le M/V Rubymar, l'endommageant gravement et provoquant une vaste marée noire en mer Rouge
  • Le gouvernement du Yémen a lancé un appel frénétique aux pays et aux organismes de conservation marine pour qu'ils l'aident à sauver le navire

AL-MUKALLA: Tawfiq al-Sharjabi, ministre yéménite de l'Eau et de l'Environnement, a déclaré qu'une course contre la montre était engagée pour sauver un navire en perdition chargé de milliers de tonnes d'engrais dans la mer Rouge, appelant à l'aide internationale pour éviter une catastrophe écologique.

Le 18 février, la milice Houthi du Yémen a lancé des missiles sur le MV Rubymar, un navire battant pavillon bélizien et exploité par le Liban, l'endommageant gravement et provoquant une vaste marée noire en mer Rouge.

Le gouvernement du Yémen a mis en place un comité d'urgence samedi et a lancé un appel frénétique aux pays et aux organismes de conservation marine pour qu'ils aident à sauver le navire et à prévenir une éventuelle catastrophe environnementale en mer Rouge. «La situation est grave et le navire risque de couler», a déclaré Al-Sharjabi à Arab News par téléphone.

Les autorités yéménites ont déclaré que les missiles des Houthis avaient endommagé la salle des machines du navire, provoquant son remplissage par de l'eau salée. Elles sont actuellement en contact avec les propriétaires du navire et les organisations internationales pour envoyer des remorqueurs afin de le remorquer après l'avoir vidé de son eau. Selon le ministre yéménite, le danger provient de la cargaison du navire, qui contient 22 000 tonnes d'engrais à base de phosphate-sulfate d'ammonium (NPS) qui, bien qu'ils ne soient pas affectés par les missiles, pourraient exploser ou s'écouler dans l'océan si le navire coulait ou heurtait la côte. «Des efforts sont actuellement déployés pour faire venir un remorqueur afin de retirer l'eau du navire, de l'équilibrer, de le remettre dans sa position habituelle, puis de le remorquer jusqu'au rivage le plus proche», a indiqué Al-Sharjabi.

Les Houthis ont promis cette semaine d'échanger la récupération du navire britannique contre des fournitures humanitaires à Gaza, ce qui fait craindre qu'ils n'utilisent le navire comme moyen de pression. Bien qu'il ait déclaré ne pas avoir reçu de menaces officielles de la part des Houthis, Al-Sharjabi a exhorté les milices à ne pas entraver les tentatives de sauvetage du navire, ajoutant que les Yéménites de tout le pays, notamment ceux qui vivent dans les régions contrôlées par les Houthis, souffriraient d'une catastrophe écologique. «Il s’agit d’une affaire sans valeur et de simples ballons dans les airs» a-t-il signalé.

Le capitaine Yeslem Moubarak, vice-président de l'Autorité des affaires maritimes et membre de la Commission gouvernementale chargée de l'enquête sur le naufrage, a déclaré mardi à Arab News que le navire se trouvait à 16 milles nautiques de la ville de Mocha, sur la mer Rouge, et à 20 milles nautiques des îles Hanish. Il a ajouté que le navire n'avait aucun lien avec Israël et qu'il appartenait à un homme d'affaires syrien. «Le navire est dans un état instable et va couler», a averti Moubarak.

Depuis novembre, les Houthis se sont emparés d'un navire commercial et ont tiré des centaines de drones et de missiles sur des navires commerciaux et militaires traversant la mer Rouge, appliquant ainsi l'interdiction faite aux navires liés à Israël ou à destination d'Israël de transiter par cette voie maritime essentielle. Les Houthis affirment que leurs activités visent à pousser Israël à lever son blocus de Gaza.

Pour mettre fin aux attaques des Houthis sur les navires, les États-Unis et leurs alliés ont lancé des centaines de frappes aériennes sur Sanaa, Saada et d'autres régions du Yémen contrôlées par les Houthis. Ces frappes ont touché des munitions, des installations de stockage de drones et de missiles, des lanceurs de drones et de missiles, ainsi que d'autres cibles.

Mardi matin, le commandement central américain a déclaré avoir déjoué les assauts des Houthis contre les navires lundi en détruisant trois drones, deux missiles de croisière antinavires et un drone au Yémen, qui avaient tous pour objectif de prendre pour cible des navires commerciaux et militaires dans la mer Rouge.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.