Gaza: premiers largages d'aide américaine sur le territoire menacé de famine

Une Palestinienne blessée lors d'un bombardement israélien nocturne réagit alors qu'elle est transportée à l'hôpital Al-Aqsa à Deir El-Balah, dans le centre de Gaza, le 2 mars 2024, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo, AFP)
Une Palestinienne blessée lors d'un bombardement israélien nocturne réagit alors qu'elle est transportée à l'hôpital Al-Aqsa à Deir El-Balah, dans le centre de Gaza, le 2 mars 2024, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 mars 2024

Gaza: premiers largages d'aide américaine sur le territoire menacé de famine

  • L'opération intervient deux jours après des tirs de soldats israéliens sur une foule affamée qui se ruait sur un convoi d'aide humanitaire dans la ville de Gaza
  • Face aux difficultés d'acheminer l'aide humanitaire par la route, notamment vers le nord du territoire assiégé, plusieurs pays y ont récemment parachuté des cargaisons

TERRITOIRES PALESTINIENS: Les Etats-Unis ont mené samedi une première opération de largage d'aide humanitaire sur la bande de Gaza, menacée de famine selon l'ONU après quasiment cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas palestinien qui a fait plus de 30.300 morts.

L'opération intervient deux jours après des tirs de soldats israéliens sur une foule affamée qui se ruait sur un convoi d'aide humanitaire dans la ville de Gaza, un drame qui a fait 116 morts selon le mouvement islamiste palestinien.

Face aux difficultés d'acheminer l'aide humanitaire par la route, notamment vers le nord du territoire assiégé, plusieurs pays y ont récemment parachuté des cargaisons, notamment la Jordanie avec le soutien de la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ainsi que l'Egypte en coopération avec les Emirats arabes unis.

"Les largages aériens ne peuvent pas et ne doivent pas se substituer à l'accès humanitaire", a néanmoins averti l'ONG International Rescue Committee (IRC).

"Nous avons reçu deux sacs de farine de l'aide arrivée le jour du massacre à Gaza jeudi", a déclaré Hicham Abou Eïd, un habitant de 28 ans du quartier de Zeitoun: "Cela ne suffit pas. Tout le monde a faim. L’aide est rare et insuffisante".

38000 repas

Trois avions militaires américains ont largué 66 "colis" équivalant à plus de 38.000 repas, dans une opération conjointe avec la Jordanie, selon un responsable du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Vendredi, le président américain, Joe Biden, avait annoncé que son pays participerait "dans les prochains jours" aux largages d'aide humanitaire sur Gaza.

Les cargaisons par voie terrestre, soumises au feu vert d'Israël qui impose un blocus à Gaza depuis 2007, n'arrivent qu'en quantité très limitée via Rafah depuis l'Egypte.

Et leur acheminement notamment dans le nord du territoire est périlleux en raison des combats, des bombardements israéliens, des décombres bloquant des routes et parfois de pillages.

"Nous allons insister auprès d'Israël pour qu'il facilite l'entrée de davantage de camions (...) Il n'y a vraiment pas assez d'aide qui arrive à Gaza", avait dit Joe Biden.

Blessures par balles

Une distribution d'aide dans la ville de Gaza a tourné au drame jeudi quand plusieurs centaines de personnes se sont ruées sur des camions d'aide humanitaire.

Le Hamas affirme que l'armée israélienne a ouvert le feu sur la foule, tandis qu'Israël reconnaît des "tirs limités" de soldats qui se sentaient "menacés", assurant que la majorité des personnes tuées l'ont été dans une bousculade.

Une équipe de l'ONU a dit avoir constaté "un grand nombre" de blessures par balles dans un hôpital de la ville où avaient été admis de nombreuses victimes.

La communauté internationale a réclamé une enquête sur ce drame et un cessez-le-feu immédiat dans la guerre déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza.

Israël, qui a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, a poursuivi ses bombardements, surtout à Khan Younès et Rafah dans le sud, selon des correspondants de l'AFP.

Les frappes ont fait au moins 92 morts ces dernières 24 heures, d'après le ministère de la Santé du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Une délégation du Hamas au Caire pour poursuivre les négociations sur une trêve

Une délégation du Hamas doit se rendre samedi au Caire où reprendront dimanche les négociations pour une trêve à Gaza, indiquent une source proche du mouvement islamiste palestinien, et une télévision proche du renseignement égyptien.

Des représentants de ces pays "reprendront dimanche les négociations pour une trêve à Gaza au Caire", rapporte la chaîne égyptienne AlQahera News. "Toutes les parties participeront" à ces discussions, précise-t-elle, citant des "hauts responsables".

La source proche du Hamas, qui a requis l'anonymat, a indiqué que la délégation du mouvement palestinien allait "rencontrer les Egyptiens supervisant les négociations autour d'un cessez-le-feu afin de suivre le développement des discussions visant à interrompre l'offensive (israélienne) et la guerre et à parvenir à un accord sur un échange d'otages".

Frappe à Rafah

Au moins 11 personnes ont été tuées "et près de 50 autres blessées, dont des enfants" dans une frappe sur un camp de tentes abritant des déplacés près d'un hôpital à Rafah, a indiqué le ministère.

Il fait état aussi de 13 enfants morts de "malnutrition et de déshydratation" ces derniers jours.

Le bilan de la guerre dans la bande de Gaza ne cesse de s'alourdir avec un total de 30.320 morts, en majorité des civils, selon la même source.

Depuis le 7 octobre, l'armée israélienne pilonne sans répit cette bande de terre d'environ 40 km de long et 10 de large. Le 27 octobre, ses soldats y ont lancé une opération terrestre dans le nord, qui s'est progressivement étendue jusque dans le sud.

L'attaque menée par le Hamas le 7 octobre en Israël a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Environ 250 personnes ont été enlevées. Selon Israël, 130 otages sont encore retenus à Gaza dont 31 seraient morts, après la libération de 105 otages en échange de 240 détenus palestiniens lors d'une trêve fin novembre.

Cette guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où 2,2 millions des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine, d'après l'ONU.

Près de 1,5 million de Palestiniens s'entassent à Rafah, en grande majorité des déplacés piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte, et craignent une offensive terrestre israélienne.

Biden prudent

"Les responsabilités sur le blocage de l'aide sont clairement israéliennes", a affirmé le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, en parlant "de situations indéfendables et injustifiables dont les Israéliens sont comptables".

"La famine ajoute à l'horreur", a-t-il dit dans un entretien publié samedi.

Le chef de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a accusé Israël d'un "massacre massif de Palestiniens" lors du drame de jeudi et appelé à une enquête internationale.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a qualifié d'"inacceptables" les "tirs de soldats israéliens sur des civils tentant d'obtenir de la nourriture", et réclamé "une enquête internationale impartiale" sur ce drame.

La tragédie de Gaza a aussi porté un coup aux efforts des médiateurs  -- Qatar, Etats-Unis, Egypte -- qui tentent d'arracher un compromis sur une trêve associée à de nouvelles libérations d'otages.

M. Biden s'est voulu prudent en répétant vendredi "espérer" une trêve d'ici au ramadan, mois sacré du jeûne pour les musulmans qui commence cette année le soir du 10 mars ou le 11.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.