En Israël, la guerre met les ultra-orthodoxes sous pression

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dirige la réunion hebdomadaire du cabinet au ministère de la Défense à Tel Aviv, le 7 janvier 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dirige la réunion hebdomadaire du cabinet au ministère de la Défense à Tel Aviv, le 7 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 mars 2024

En Israël, la guerre met les ultra-orthodoxes sous pression

  • Le débat sur le service militaire a rebondi avec le traumatisme sécuritaire du 7 octobre
  • Le sujet a pris de l'ampleur après plusieurs manifestations ces derniers jours et secoue la fragile coalition de M. Netanyahu

JERUSALEM: En pleine guerre à Gaza et à l'heure de la mobilisation générale en Israël, la colère monte contre les ultra-orthodoxes, protégés du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui refusent d'envoyer leurs enfants à l'armée pour ne pas y perdre leur "pureté" religieuse.

Le sujet a pris de l'ampleur après plusieurs manifestations ces derniers jours et secoue la fragile coalition de M. Netanyahu, sommé d'agir au nom de "l'équité sociale" dans le pays.

"Bande de feignasses!", "Parasites!": dans le centre verdoyant de Jérusalem, quelques jeunes israéliens se sont lâchés lundi face à un petit groupe d'une vingtaine d'ultra-orthodoxes en tenue traditionnelle -- veste et pantalon noirs, chemise blanches, barbes longues et chapeau plat -- venus narguer leur manifestation en priant, dansant et chantant à tue-tête: "Plutôt mourir que d'aller à l'armée!"

A une vingtaine de mètres de là, près d'un millier de personnes, drapeaux israéliens en main, étaient rassemblées pour exiger du gouvernement qu'il oblige "enfin" les haredim ("Ceux qui craignent Dieu") à faire leur service militaire.

Parmi eux, de nombreux soldats réservistes comme Oren Shvill, un ingénieur de 52 ans, habitant d'une colonie en Cisjordanie occupée. Peu après l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre, il est venu retrouver son unité comme quelque 340 000 réservistes. 

C'est en 1948, au moment de la création de l'Etat d'Israël, que les haredim étudiant à plein temps dans les yeshivot (instituts d'études talmudiques) ont été exemptés de service militaire. A l'époque, il s'agissait de permettre à une élite de 400 jeunes de préserver le monde des études des textes sacrés en grande partie décimé pendant la Shoah.

«Porter le fardeau»

Mais les haredim sont aujourd'hui 1,3 million, portés par une fécondité de plus de six enfants par femme, contre 2,5 en moyenne dans le pays. Et les effectifs gonflent: l'an dernier, 66 000 haredim âgés de 18 à 26 ans ont été exemptés de service militaire.

La plupart des haredim réclament le maintien de cette exemption pour tous les étudiants, jugeant l'armée incompatible avec leur système de valeurs, où seule l'autorité de Dieu prévaut.

Et Benjamin Netanyahu est aux petits soins pour eux, les deux grands partis ultra-orthodoxes, Shas et Judaïsme, étant membres de son gouvernement qu'ils peuvent faire tomber à tout moment. En mai 2023, le gouvernement a voté pour les yeshivot un budget sans précédent de près d'un milliard d'euros (3,7 milliards de shekels).

Le débat sur le service militaire a rebondi avec le traumatisme sécuritaire du 7 octobre. Puis quand l'armée a annoncé vouloir, pour avoir plus de troupes à disposition, allonger sa durée (de 32 à 36 mois pour les hommes) et celle de l'engagement des réservistes.

Il a commencé cette semaine à secouer le gouvernement: mercredi, le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a lâché une petite bombe politique et semblé défier son Premier ministre en annonçant une réforme du service militaire visant à inclure les haredim, et exigé que l'ensemble du gouvernement la soutienne. "Tout le monde doit porter le fardeau", a-t-il asséné.

M. Netanyahu a annoncé le lendemain son intention de "trouver un accord" pour intégrer les haredim dans l'armée, sans faire imploser la coalition et provoquer des élections "en pleine guerre" qui "bloqueraient tout", a-t-il souligné.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.