L’influence de la guerre à Gaza sur le Hezbollah

De la fumée s’échappe au-dessus du village libanais de Bint Jbeil lors du bombardement israélien du 28 février 2024 (Photo, AFP).
De la fumée s’échappe au-dessus du village libanais de Bint Jbeil lors du bombardement israélien du 28 février 2024 (Photo, AFP).
De la fumée s’échappe au-dessus du village libanais de Bint Jbeil lors du bombardement israélien du 28 février 2024 (Photo, AFP).
De la fumée s’échappe au-dessus du village libanais de Bint Jbeil lors du bombardement israélien du 28 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 mars 2024

L’influence de la guerre à Gaza sur le Hezbollah

  • Le Liban craint que la violence entre Israël et le Hezbollah ne dégénère en un conflit dévastateur
  • La pression exercée pour soutenir le Hamas à Gaza tout en évitant une guerre totale avec Israël met le Hezbollah, soutenu par l'Iran, dans une impasse

DUBAI: Après une série de pertes subies par le Hezbollah depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza le 7 octobre, les analystes du Moyen-Orient se demandent de plus en plus si le groupe soutenu par l'Iran n'a pas été affaibli politiquement et militairement par le conflit contenu dans le sud du Liban.

Malgré les discussions sur un éventuel cessez-le-feu à Gaza, rien ne garantit qu'Israël et le Hezbollah mettront fin à leurs échanges meurtriers le long de la frontière sud du Liban. Cela ne mettrait pas non plus un terme aux assassinats ciblés présumés de chefs de milices à l'intérieur du territoire libanais.

Des personnes inspectent le site d'une frappe aérienne israélienne un jour plus tôt dans le village d'Odaisseh, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 5 mars 2024 (Photo, AFP).

Pour le Liban, même ce bras de fer relativement contenu entre Israël et le Hezbollah a été coûteux. Des civils vivant le long de la frontière ont été tués et des milliers ont fui vers le nord par crainte d'une invasion israélienne.

Ce lundi, l'envoyé américain, Amos Hochstein, a atterri à Beyrouth pour essayer de réduire les tensions régionales. Sa visite a coïncidé avec une attaque lancée depuis le Liban contre le nord d'Israël, qui a coûté la vie à un travailleur indien et blessé sept autres personnes.

Le Premier ministre sortant du Liban, Najib Mikati (à droite), rencontre l'envoyé américain, Amos Hochstein, à Beyrouth, le 4 mars 2024 (Photo, Reuters).

Dans une déclaration faite au cours de sa visite, Hochstein a indiqué qu'une escalade «n'aidera ni les Libanais ni les Israéliens à rentrer chez eux. Il n'existe pas de guerre limitée; une solution diplomatique est la seule issue possible».

Pour parvenir à «un accord de sécurité équitable et durable entre le Liban et Israël», Hochstein a déclaré qu'«un cessez-le-feu temporaire n'est pas suffisant» et qu'«une guerre limitée ne peut être contenue».

La sécurité le long de la Ligne bleue, délimitée par les Nations unies en 2000 après le retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud, «doit changer afin de garantir la sécurité de tous», a-t-il ajouté.

Des soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) patrouillent la zone frontalière entre le Liban et Israël sur la colline d’Hamames dans la région de Khiam au sud du Liban, le 13 octobre 2023 (Photo, AFP).

Certains analystes estiment que le Hezbollah a suffisamment démontré son soutien aux Palestiniens et au Hamas, et qu'il n'a donc plus rien à prouver en entraînant le Liban dans une guerre majeure avec Israël.

«Le Hezbollah en sortira beaucoup plus fort et l'est déjà en interne, parce qu’il peut affirmer qu'il a dissuadé une attaque israélienne», a déclaré à Arab News, Nadim Chehade, ancien responsable du programme sur le Moyen-Orient à la Chatham House de Londres.

«S'il n'y a pas de guerre totale, le Hezbollah peut faire taire tous ceux qui critiquent ses armes et déclarer que tous ses opposants collaborent avec l'ennemi, parce qu'ils prétendront que les armes du Hezbollah ont protégé le Liban et dissuadé une attaque», a-t-il précisé.

«Bien sûr, cela devient de moins en moins convaincant au fur et à mesure de l'escalade israélienne, mais en fin de compte, ils tourneront la situation en leur faveur.»

en chiffres

- 10 soldats et réservistes israéliens tués par des attaques du Hezbollah et d'autres milices depuis le 8 octobre.

 

- 229 membres du Hezbollah tués par Israël, principalement au Liban, mais aussi en Syrie.

 

- 30 civils, dont trois journalistes, tués par des frappes israéliennes au Liban.

Bien que toutes les parties semblent vouloir éviter une confrontation militaire directe qui pourrait déboucher sur un conflit régional majeur, il n'y a pas eu d'accalmie dans les hostilités, sauf dans le cadre du cessez-le-feu temporaire de novembre de l'année dernière lors de la guerre entre Israël et le Hamas.

Ce lundi, le chef adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, a réaffirmé que la milice, qui affirme agir en soutien aux Palestiniens de Gaza et au Hamas, cesserait ses attaques contre Israël une fois que la guerre dans l'enclave prendrait fin. «Arrêtez l'assaut sur Gaza et la guerre prendra fin dans la région», a-t-il affirmé.

Toutefois, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a déclaré que les opérations israéliennes contre le Hezbollah ne connaîtraient aucun répit, même si un cessez-le-feu était obtenu à Gaza.

Israël a prévenu qu'il n’arrêterait pas ses opérations contre le Hezbollah au Liban tant que celui-ci continuerait à représenter une menace (Photo AFP).

En effet, des éléments plus bellicistes en Israël exercent des pressions pour que le gouvernement agisse de manière décisive contre la menace du Hezbollah à la frontière nord du pays. De même, le Hezbollah est sous pression pour aller au secours de ses frères du Hamas.

Il y a des raisons pratiques pour lesquelles le Hezbollah pourrait vouloir éviter une guerre totale avec Israël. La disponibilité des armes, le financement de la reconstruction d'après-guerre et les objectifs de l'Iran pourraient tous être des considérations clés dans les calculs du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Par l'intermédiaire du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), «Téhéran a investi des milliards de dollars dans les missiles du Hezbollah», a révélé à Arab News Meir Javedanfar, conférencier israélien, auteur et professeur de politique iranienne à l'université Reichman en Israël.

«Leur mission, leur priorité la plus importante, est de dissuader Israël d'attaquer les installations nucléaires iraniennes. Si le Hezbollah s'engage dans une guerre contre Israël maintenant, avec tous ces missiles, le programme nucléaire iranien sera gravement exposé», a-t-il expliqué.

Des combattants du Hezbollah participent à une cérémonie de commémoration des leaders du parti morts au combat dans le village libanais Jebchit, à environ 50 kilomètres au sud de la capitale Beyrouth, le 15 février 2024 (Photo, AFP).

En effet, quelle que soit la sincérité de son soutien à la cause palestinienne, le Hezbollah a intérêt à garder sa poudre au sec afin de pouvoir continuer à jouer un rôle dissuasif crédible contre une attaque israélienne préventive sur l'Iran.

«En outre, en cas de guerre, l'Iran ne pourra pas payer pour reconstruire le Liban comme il l'a fait en 2006», a indiqué Javedanfar.

«L'économie iranienne se porte très mal et est soumise à des sanctions depuis 2012. Les Iraniens ne pourront pas payer ni réapprovisionner le Hezbollah en munitions, ce qui affaiblira la position du Hezbollah», a-t-il expliqué.

Une photo fournie par le bureau des médias de l'armée iranienne, le 27 octobre 2023, montre des missiles tirés lors d'un exercice militaire dans la province d'Isfahan, dans le centre de l'Iran (Photo, AFP).

Depuis que le Hezbollah a entamé sa campagne de solidarité avec le Hamas le 8 octobre, dans le but de détourner les ressources israéliennes de la bande de Gaza, Israël a lancé une série de frappes ciblées de drones sur les commandants des milices au Liban.

Hussein Yazbeck, dont le rang exact dans la milice est inconnu, a été tué le 3 janvier. Wissam Hassan al-Tawil, commandant de la force d'élite Radwan du Hezbollah, a été assassiné le 8 janvier, tandis qu'Ali Hussein Burji, commandant des forces aériennes, a été tué dans le sud du Liban le 9 janvier.

Israël a également frappé des dépôts d'armes et des sites de lancement de missiles soupçonnés d'appartenir au CGRI et au Hezbollah au Liban, dont beaucoup étaient situés dans des zones résidentielles.

Jusqu'à présent, les échanges armés ont causé la mort de sept civils du côté israélien, ainsi que celle de dix soldats et réservistes des forces de défense israéliennes. Plusieurs attaques ont également été lancées contre Israël depuis le territoire syrien, sans faire de blessés.

Le Hezbollah a divulgué les noms de 229 membres qui ont été tués par Israël, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 37 autres agents d'autres groupes, un soldat libanais et au moins 30 civils, dont trois journalistes, ont été tués.

Des militants du Hezbollah et des sympathisants assistent aux funérailles d'Ali al-Debs, l'un des commandants du groupe militant tué par un raid aérien israélien deux jours plus tôt, dans la ville de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 16 février 2024 (Photo, AFP).

Les ministres libanais ont continué à appeler à la retenue. «Alors que nous insistons sur le calme et appelons toutes les parties à éviter l'escalade, nous constatons que l'ennemi israélien étend son agression», a déclaré Najib Mikati, Premier ministre sortant du Liban, dans un communiqué publié le mois dernier.

Cette déclaration fait suite à une frappe aérienne israélienne meurtrière à Nabatieh, dans le sud du Liban, qui a fait dix morts parmi les civils, dont sept membres d'une même famille et une mère et ses deux enfants. Une journée de deuil a été décrétée à la suite de cette attaque.

Nabih Berri, président du Parlement libanais, a condamné ce «massacre», ajoutant que «l'effusion de sang à Nabatieh est imputable aux envoyés internationaux, à l'ONU et aux organisations de défense des droits de l'homme» qui n'ont pas agi pour réduire les tensions.

Le Hezbollah, quant à lui, a promis de riposter à l'attaque. «L'ennemi paiera le prix de ces crimes», a averti Hassan Fadlallah, un haut responsable du Hezbollah, dans une déclaration.

Le chef suprême du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est vu sur un grand écran de télévision à Beyrouth alors qu'il prononce un discours télévisé (Photo, AFP).

Peu après, un barrage de roquettes a été tiré en direction d'une base militaire à Safed, dans le nord d'Israël, tuant le sergent de l'armée israélienne Omer Sarah Benjo.

Bien que le Hezbollah ait renforcé sa position politique au Liban, tout en préservant son avantage stratégique au nom de l'Iran, certains considéreront la retenue de la milice comme un signe de faiblesse à un moment où ses alliés palestiniens en avaient le plus besoin.

«Nous ne voulons pas la guerre, mais si les Israéliens nous attaquent, nous ne manquerons pas de les attaquer à notre tour», a déclaré à Arab News Ali Chedid, un habitant de Dahieh, banlieue majoritairement chiite de Beyrouth et bastion du Hezbollah.

Des personnes inspectent les dégâts causés par les bombardements israéliens sur les cibles du Hezbollah le long des frontières israéliennes avec le Liban (Photo, AFP).

«Le Hezbollah a fait preuve d'une grande retenue jusqu'à présent. Ce n'est pas parce qu'il n'a pas assez d'armes ou de fonds pour lancer une guerre. C'est plutôt parce que nous savons que si nous entreprenons de détruire Israël, nous serons également détruits dans le processus. Nous n'avons jamais prétendu que nous serions indemnes», a indiqué Chedid.

Pour lui, la guerre à Gaza a mis le Hezbollah dans une situation complexe que ses dirigeants auront du mal à gérer s'ils espèrent éviter, à tout le moins, de ternir leur réputation de champions de la cause palestinienne et de principal rempart contre Israël.

«Le Hezbollah est maudit s'il attaque, car les gens diront alors qu'il entraîne le pays dans la guerre pour ses propres intérêts», a soutenu Chedid. «Il est également maudit s'il ne le fait pas, car on l'accusera d'être de la poudre aux yeux et d'avoir laissé les habitants de Gaza souffrir seuls.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président français Emmanuel Macron est arrivé en Arabie saoudite

Le président français Emmanuel Macron (C) est reçu par le vice-gouverneur saoudien de la région de Riyad, le prince Mohammed bin Abdulrahman bin Abdulaziz (C-R), à son arrivée dans la capitale saoudienne Riyad pour une visite officielle, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) est reçu par le vice-gouverneur saoudien de la région de Riyad, le prince Mohammed bin Abdulrahman bin Abdulaziz (C-R), à son arrivée dans la capitale saoudienne Riyad pour une visite officielle, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • Le président français, Emmanuel Macron, a entamé lundi une visite d'État de trois jours en Arabie saoudite, un acteur régional clé avec lequel Paris souhaite renforcer ses liens.
  • Les deux dirigeants vont « acter un rehaussement de la relation bilatérale au niveau d'un partenariat stratégique », a annoncé l'Élysée

PARIS : Le président français, Emmanuel Macron, a entamé lundi une visite d'État de trois jours en Arabie saoudite, un acteur régional clé avec lequel Paris souhaite renforcer ses liens, alors que la France est en pleine crise politique.

Emmanuel Macron a atterri peu avant 16 h GMT à Ryad, la capitale de la puissante monarchie du Golfe, comme l'a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

Sa visite survient alors que le gouvernement, en place depuis à peine plus de deux mois, s'apprête à être renversé au Parlement.

Le chef de l'État s'est immédiatement rendu au Palais royal pour un premier entretien en tête-à-tête, suivi d'un dîner avec le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Fort de son rôle dans le cessez-le-feu au Liban, Emmanuel Macron entend renforcer l'influence de la France dans la région, secouée par de multiples conflits, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Il espère également regagner une marge de manœuvre sur la scène internationale, qu'il a complètement perdue sur la scène intérieure depuis la dissolution de juin.

Les deux dirigeants vont « acter un rehaussement de la relation bilatérale au niveau d'un partenariat stratégique », a annoncé l'Élysée.

Ils vont voir comment « travailler ensemble » sur les conflits qui secouent la région et les risques d'escalade généralisée.

La visite du président français survient alors que des combats ont repris en Syrie entre groupes rebelles et le régime de Bachar el-Assad, ouvrant un nouveau front d'instabilité peu après l'établissement d'une trêve fragile au Liban, entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l'Iran, entrée en vigueur mercredi.


Frappes israéliennes contre un poste de l'armée et un village au Liban, un mort

Dimanche, l'armée israélienne a indiqué avoir tué des combattants dans le sud du Liban et avoir localisé un tunnel "contenant des armes". (AFP)
Dimanche, l'armée israélienne a indiqué avoir tué des combattants dans le sud du Liban et avoir localisé un tunnel "contenant des armes". (AFP)
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  • Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah le 27 novembre. La formation pro-iranienne n'a pas annoncé de riposte
  • Un homme a été tué par une frappe de drone israélien sur le village de Marjeyoun proche de la frontière israélienne, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé

BEYROUTH: Des drones israéliens ont visé lundi matin un poste de l'armée libanaise dans l'est du Liban et un village frontalier du sud, faisant un mort et un blessé, selon un média d'Etat.

Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah le 27 novembre. La formation pro-iranienne n'a pas annoncé de riposte.

Un homme a été tué par une frappe de drone israélien sur le village de Marjeyoun proche de la frontière israélienne, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé.

L'agence nationale d'information (Ani, officielle) a précisé que l'homme circulait à moto.

Peu auparavant, un drone avait visé un poste de l'armée dans la région du Hermel, dans l'est du Liban, faisant un blessé parmi les militaires, a indiqué l'armée.

"Un drone de l'ennemi a visé un bulldozer de l'armée qui effectuait des travaux dans une position de l'armée", blessant un soldat, a ajouté la même source.

Dimanche, l'armée israélienne a indiqué avoir tué des combattants dans le sud du Liban et avoir localisé un tunnel "contenant des armes".

De son côté, l'Ani fait état de "violations répétées du cessez-le-feu" dans le sud du Liban par les forces israéliennes depuis l'entrée en vigueur de la trêve et notamment des tirs sur les villages frontaliers.

Parrainé par les Etats-Unis et la France, l'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du Liban.

Le Hezbollah doit quant à lui se replier jusqu'au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud du Liban.

Israël a dit se réserver "une totale liberté d'action militaire" au Liban, "si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer".

 


L'Iran va maintenir en Syrie des «conseillers militaires»

L'Iran est un allié indéfectible de la Syrie, un pays où Téhéran est engagé militairement depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, avec l'envoi de "conseillers", à la demande des autorités locales, pour soutenir le président Bachar al-Assad.  Ces dernières années, de nombreux officiers iraniens y ont perdu la vie lors d’affrontements mais aussi de frappes israéliennes sur le territoire syrien. (AFP)
L'Iran est un allié indéfectible de la Syrie, un pays où Téhéran est engagé militairement depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, avec l'envoi de "conseillers", à la demande des autorités locales, pour soutenir le président Bachar al-Assad. Ces dernières années, de nombreux officiers iraniens y ont perdu la vie lors d’affrontements mais aussi de frappes israéliennes sur le territoire syrien. (AFP)
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  • "La présence de conseillers iraniens en Syrie n’est pas une nouveauté, elle existait dans le passé et se poursuivra à l'avenir, avec assurément (...) la volonté du gouvernement syrien"
  • Le porte-parole n'a pas précisé si l'Iran allait accroître ou non ses effectifs en Syrie

TEHERAN: L'Iran compte maintenir ses "conseillers militaires" en Syrie pour soutenir le gouvernement syrien face à une offensive lancée depuis mercredi par des groupes rebelles contre le pays allié de la République islamique, a annoncé lundi la diplomatie iranienne.

"La présence de conseillers iraniens en Syrie n’est pas une nouveauté, elle existait dans le passé et se poursuivra à l'avenir, avec assurément (...) la volonté du gouvernement syrien", a annoncé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, lors de sa conférence hebdomadaire.

Le porte-parole n'a pas précisé si l'Iran allait accroître ou non ses effectifs en Syrie.

L'Iran est un allié indéfectible de la Syrie, un pays où Téhéran est engagé militairement depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, avec l'envoi de "conseillers", à la demande des autorités locales, pour soutenir le président Bachar al-Assad.

Ces dernières années, de nombreux officiers iraniens y ont perdu la vie lors d’affrontements mais aussi de frappes israéliennes sur le territoire syrien.

Jeudi, l'Iran a ainsi annoncé la mort d'un général des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, lors de combats entre forces du gouvernement syrien et les groupes rebelles à Alep.

Le ministre des Affaires étrangères iranien Abbas Araghchi a assuré lundi que son pays fournirait "tout le soutien nécessaire" à son allié syrien face aux groupes rebelles.

Les affrontements de ces derniers jours en Syrie sont d'une ampleur inédite depuis plusieurs années.

Après une visite en Syrie, M. Araghchi s'est rendu lundi à Ankara où il a rencontré son homologue turc Hakan Fidan pour discuter notamment le conflit syrien, a annoncé l'agence officielle iranienne Irna.