Blinken dénonce l'insécurité alimentaire à Gaza avant d'aller au Proche-Orient

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire philippin aux affaires étrangères Enrique Manalo, à Manille, le 19 mars 2024. (AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire philippin aux affaires étrangères Enrique Manalo, à Manille, le 19 mars 2024. (AFP).
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Publié le Mardi 19 mars 2024

Blinken dénonce l'insécurité alimentaire à Gaza avant d'aller au Proche-Orient

  • Le chef de la diplomatie américaine a indiqué lors d'une conférence de presse qu'il se rendrait à nouveau cette semaine au Proche-Orient, en Arabie saoudite puis en Egypte
  • A Jeddah mercredi, M. Blinken aura des entretiens avec les dirigeants saoudiens avant de se rendre au Caire jeudi pour des discussions avec les plus hautes autorités égyptienne

MANILLE: L'ensemble de la population de Gaza subit une "situation d'insécurité alimentaire grave", a dénoncé mardi à Manille le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken qui doit à nouveau se rendre au Moyen-Orient dans les jours à venir, dans le cadre des efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Selon la mesure la plus respectée en la matière, 100% de la population de Gaza est dans une situation d'insécurité alimentaire grave. C'est la première fois qu'une population entière est ainsi classée", plus qu'au Soudan ou en Afghanistan, a déclaré M. Blinken, soulignant l'urgence d'acheminer plus d'aide humanitaire dans le territoire palestinien et y dénonçant une situation "épouvantable".

"On a besoin de davantage d'aide, cette aide doit être davantage soutenue et nous avons besoin que ce soit une priorité si on veut efficacement répondre aux besoins des gens", a-t-il dit.

Le chef de la diplomatie américaine a indiqué lors d'une conférence de presse qu'il se rendrait à nouveau cette semaine au Proche-Orient, en Arabie saoudite puis en Egypte.

Le patron de l'Unrwa dit qu'Israël lui a interdit d'entrer à Gaza

Le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé lundi qu'Israël lui avait interdit d'entrer dans la bande Gaza où les Nations unies ont mis en garde contre une famine imminente après plus de cinq mois de guerre.

Philippe Lazzarini a déclaré à des journalistes au Caire, au côté du chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, avoir "prévu d'aller à Rafah" lundi via le poste-frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza, mais avoir été "informé que (son) entrée n'était pas autorisée".

Sur X, il a précisé que "les autorités israéliennes" lui avaient "refusé" l'entrée dans le territoire palestinien assiégé par Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.

Contactées par l'AFP, les autorités israéliennes ont refusé de commenter dans l'immédiat.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres "estime que l'ensemble des employés des Nations unies, M. Lazzarini et ses collègues de l'Unrwa inclus, doivent avoir accès (à la bande de Gaza) pour pouvoir mener le travail humanitaire vital qu'ils effectuent", a déclaré à la presse à New York le porte-parole adjoint de M. Guterres, Farhan Haq.

"Il veut que M. Lazzarini puisse accéder aux zones où l'Unwra opère", a-t-il précisé.

L'Unrwa est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé fin janvier 12 de ses employés d'implication dans l'attaque meurtrière perpétrée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

 

A Jeddah mercredi, M. Blinken aura des entretiens avec les dirigeants saoudiens avant de se rendre au Caire jeudi pour des discussions avec les plus hautes autorités égyptiennes, selon le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller.

Il s'agira de son sixième déplacement au Proche-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.

Le chef de la diplomatie américaine a dit qu'il abordera les "efforts déployés pour parvenir à un accord de cessez-le-feu immédiat garantissant la libération de tous les otages restants", ainsi que l'intensification des efforts internationaux visant à accroître l'aide humanitaire à Gaza et la coordination de l'après-conflit à Gaza".

M. Blinken abordera également la question "d'une voie politique pour le peuple palestinien avec des garanties de sécurité pour Israël, et d'une architecture pour une paix et une sécurité durables dans la région".

Les Etats-Unis mènent une intense activité diplomatique afin de rallier les pays arabes à la reconstruction à Gaza une fois le conflit terminé.

M. Blinken se trouve aux Philippines dans le cadre d'une brève tournée en Asie censée renforcer les relations entre les Etats-Unis et des pays asiatiques clés face à la montée en puissance de la Chine.

La nouvelle tournée de M. Blinken au Proche-Orient intervient au moment où les pourparlers en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas, assortie de la libération d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens, donnent des signes de progrès, sur fond de crainte d'une famine dans la bande de Gaza.

Les Etats-Unis pressent dans le même temps leur allié israélien d'éviter un assaut généralisé dans la ville de Rafah, dans le Sud de Gaza, qui risquerait selon la Maison Blanche de faire encore plus de victimes civiles, "aggraverait la situation humanitaire déjà grave, renforcerait l'anarchie à Gaza et isolerait encore plus Israël" sur la scène internationale.

Interrogé par ailleurs sur le prix payé par les journalistes à Gaza, M. Blinken a dit vouloir voir un "accès pour les journalistes où qu'il y ait un conflit, où qu'il y ait une histoire importante à couvrir afin que le monde puisse avoir une bonne idée" de ce qui se passe.

"Il y a bien sûr d'importantes considérations de sécurité dans une zone de guerre active. Mais nous soutenons fermement le principe de base qui consiste à un accès pour les journalistes", a-t-il dit.


Le prince héritier saoudien exige l'arrêt des attaques d'Israël au Liban et à Gaza

Le prince héritier Mohammed ben Salmane (Photo Fournie)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane (Photo Fournie)
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  • Puissance incontournable Proche-Orient, l'Arabie saoudite accueille des dirigeants de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à l'occasion d'un sommet arabo-musulman à Ryad
  • « Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités (... ) en mettant immédiatement un terme aux attaques israéliennes contre nos frères en Palestine et au Liban », a déclaré le prince héritier saoudien.

RIYAD: Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a appelé lundi la communauté internationale à stopper les attaques d'Israël à Gaza et au Liban, à l'occasion d'un sommet arabo-musulman à Ryad consacré à l'escalade au Moyen-Orient.

Puissance incontournable Proche-Orient, l'Arabie saoudite accueille des dirigeants de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à ce sommet, une occasion de présenter au président élu américain, Donald Trump, une position unie susceptible d'influencer la politique américaine dans la région, selon des experts.

Israël est en guerre contre le Hamas à Gaza après avoir juré de détruire ce mouvement islamiste palestinien, auteur d'une attaque contre son territoire le 7 octobre 2020 qui a entraîné la mort de 1 206 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Au lendemain de cette attaque, le Hezbollah au Liban a ouvert un front contre Israël en soutien à son allié palestinien, les échanges de tirs transfrontaliers dégénérant en guerre ouverte le 23 septembre dernier.

« Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités (... ) en mettant immédiatement un terme aux attaques israéliennes contre nos frères en Palestine et au Liban », a déclaré le prince héritier saoudien.

Il a accusé Israël de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza, dévastée par une offensive de représailles israélienne qui a fait plus de 43 600 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.

L'Arabie saoudite conditionne toute éventuelle normalisation avec Israël à la création d'un État palestinien, aux côtés d'Israël. Cette solution à deux États est prônée par une grande partie de la communauté internationale en vue de régler le conflit israélo-palestinien qui dure depuis plusieurs décennies.

- « Pas réaliste » -

Cependant, le gouvernement de Benjamin Netanyahu y est hostile et le Parlement israélien a voté en juillet une résolution contre la création d'un tel État dont l'autorité s'étendrait sur la Cisjordanie, occupée comme Jérusalem-Est depuis 1967 par Israël, et Gaza.

Vouloir établir un État palestinien n'est pas « aujourd'hui » un projet « réaliste », a ainsi déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, à Jérusalem. 

« En un mot ? Non. »

À la question de savoir s'il était possible d'étendre la normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes à l'Arabie saoudite en échange de la création d'un État palestinien, M. Saar a répondu : « Un État palestinien (...) sera un État Hamas. »

Mohammed ben Salmane a en outre affirmé qu'Israël devrait « s'abstenir d'attaquer » l'Iran, après des frappes israéliennes contre le territoire iranien en riposte à des tirs de missiles iraniens contre son territoire.

Il a qualifié l'Iran de « République soeur », signe du réchauffement entre les deux puissances rivales au Moyen-Orient, après la fin en 2023 d'une brouille diplomatique de sept ans.

Ennemi juré d'Israël, l'Iran soutient le Hezbollah, le Hamas ainsi que les rebelles yéménites houthis. En revanche, Ryad mène une guerre contre les Houthis et considère le Hezbollah comme une « organisation terroriste ».

Yémen, Irak, Gaza, Liban, Israël…

Dans une nouvelle attaque, les Houthis ont revendiqué une attaque contre une base militaire en Israël, où l'armée a confirmé avoir intercepté un missile en provenance de ce pays.

Des groupes irakiens pro-iraniens ont aussi revendiqué des attaques de drones contre Israël, qui ont été interceptés.

Au Liban, l'aviation israélienne a visé des localités du sud du pays, après un nouvel appel à évacuer des secteurs de cette région, selon l'Agence nationale d'information Ani.

Une mosquée a été détruite lors d'un raid à Nabatiyeh et plusieurs maisons ont été dynamitées par l'armée israélienne à Aïta el-Chaab, a ajouté l'agence.

Un responsable du Hezbollah, Mohammad Afif, a affirmé que son mouvement était « prêt pour une guerre de longue durée ». Il a également assuré que l'armée israélienne n'occupait toujours aucun village du sud du Liban, où elle a lancé une offensive terrestre le 30 septembre.

De son côté, M. Saar a fait état de « certains progrès » en vue d'un cessez-le-feu au Liban, qu'il a conditionné au fait que le « Hezbollah ne puisse plus s'armer » et qu'il soit repoussé à bonne distance de la frontière israélo-libanaise.

Dans la bande de Gaza assiégée, la Défense civile a fait état de cinq Palestiniens tués dans des frappes aériennes israéliennes qui ont ciblé une tente pour déplacés à Nousseirat (centre) et une maison à Jabalia (nord).

- Sommet « important » -

« Le sommet (de Ryad) représente une occasion importante pour les dirigeants de la région de montrer à la future administration Trump ce qu'ils attendent des États-Unis », affirme Anna Jacobs du groupe de réflexion International Crisis Group.

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait multiplié les gestes en faveur d'Israël, notamment en transférant l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, mais il avait aussi contribué à la normalisation des liens entre Israël et plusieurs pays arabes.


Le Premier ministre du Liban affirme qu'une crise « sans précédent » menace l'existence de son pays

M. Mikati a également appelé la communauté internationale à "continuer d'envoyer de l'aide au Liban", lors d'un sommet de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique à Ryad, en Arabie saoudite. (AFP)
M. Mikati a également appelé la communauté internationale à "continuer d'envoyer de l'aide au Liban", lors d'un sommet de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique à Ryad, en Arabie saoudite. (AFP)
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  • Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a affirmé lundi qu'une crise "sans précédent" menaçait l'existence de son pays
  • M. Mikati a également appelé la communauté internationale à "continuer d'envoyer de l'aide au Liban"

RIYAD: Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a affirmé lundi qu'une crise "sans précédent" menaçait l'existence de son pays, où l'armée israélienne a lancé à la mi-septembre une importante offensive militaire contre le mouvement islamiste Hezbollah.

M. Mikati a également appelé la communauté internationale à "continuer d'envoyer de l'aide au Liban", lors d'un sommet de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique à Ryad, en Arabie saoudite.

 


Le prince héritier saoudien condamne les attaques israéliennes sur Gaza et le Liban

Sheikh Mansour bin Zayed Al-Nahyan, Vice-Président des Émirats arabes unis, Vice-Premier ministre et Président de la Cour présidentielle, à gauche, à Riyad avec le Vice-Émir de la région. (SPA)
Sheikh Mansour bin Zayed Al-Nahyan, Vice-Président des Émirats arabes unis, Vice-Premier ministre et Président de la Cour présidentielle, à gauche, à Riyad avec le Vice-Émir de la région. (SPA)
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  • Un sommet extraordinaire parrainé par l'Arabie Saoudite s'ouvre ce lundi dans la capitale saoudienne, avec pour objectif de discuter de l'agression israélienne persistante sur les territoires palestiniens et le Liban
  • Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane condamne fermement la campagne israélienne à Gaza, la qualifiant de "génocide"

RIYADH : Le prince héritier Mohammed ben Salmane a réitéré la ferme opposition de l'Arabie saoudite aux attaques israéliennes sur Gaza et aux atteintes à la souveraineté du Liban.

Dans son discours inaugural du sommet extraordinaire arabe et islamique à Riyad, le prince héritier a condamné les entraves au travail des agences humanitaires à Gaza et a réaffirmé avec force l'importance du rôle de l'Autorité palestinienne.

Israël a officiellement informé les Nations unies de sa décision de rompre ses liens avec l'UNRWA, une démarche approuvée par les législateurs israéliens la semaine dernière.

Le prince héritier a appelé la communauté internationale à "mettre fin immédiatement aux actions israéliennes contre nos frères en Palestine et au Liban." Il a également dénoncé la campagne israélienne à Gaza, qu’il a qualifiée de "génocide".

"Nous condamnons avec force les opérations militaires israéliennes contre les territoires libanais et rejetons toute action susceptible de compromettre la stabilité et la sécurité du Liban, ou de porter atteinte à son intégrité territoriale".

Il a également condamné les attaques sur le territoire iranien.  

"Nous restons aux côtés de nos frères en Palestine et au Liban", a affirmé le prince héritier.

Le prince héritier a également affirmé que la Palestine remplissait toutes les conditions nécessaires pour devenir un membre à part entière des Nations unies, tout en soulignant l'importance de la création d’un État palestinien.

"Nous avons lancé une initiative mondiale en faveur de la solution à deux États", a-t-il déclaré.

L'Arabie saoudite a réussi à rallier davantage de nations éprises de paix en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien par l'Assemblée générale des Nations unies. Le prince héritier a souligné que la Palestine répondait pleinement aux critères requis pour obtenir le statut de membre à part entière.
 
Les dirigeants arabo-islamiques sont arrivés à Riyad lundi pour assister à un sommet de suivi, organisé par l'Arabie saoudite, et dédié aux conflits en cours d'Israël à Gaza et au Liban.

Cheikh Mansour bin Zayed Al-Nahyan, vice-président des Émirats arabes unis, vice-premier ministre et président de la Cour présidentielle ; Shavkat Mirziyoyev, président de l'Ouzbékistan ; Abdel Fattah Al-Burhan, président du Conseil souverain transitoire du Soudan ; Bachar Al-Assad, président de la Syrie ; Mohammed Shia Al-Sudani, premier ministre de l'Irak ; Cheikh Khalid bin Abdulla Al-Khalifa, vice-premier ministre de Bahreïn ; ainsi qu'Abdel Fattah Al-Sissi, président de l'Égypte, sont arrivés à Riyad lundi pour participer au sommet extraordinaire.

Le roi Abdallah II de Jordanie, le président turc Recep Tayyip Erdogan, l’émir du Qatar Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, le prince héritier du Koweït Cheikh Sabah Al-Khaled Al-Hamad Al-Sabah, le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref, ainsi que le ministre omanais des Affaires étrangères, Sayyid Badr bin Hamad bin Hamood Al-Busaidi, sont également arrivés à Riyad lundi. Bakary Yaou Sangaré, ministre des Affaires étrangères du Niger, a également rejoint l’événement.

Le président palestinien Mahmoud Abbas est arrivé dimanche, rejoint par d’autres hauts responsables, dont le Premier ministre libanais Najib Mikati, le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf, le ministre guinéen des Affaires étrangères Morissanda Kouyaté, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le président tchadien Mahamat Idriss Deby Itno, le président tadjik Emomali Rahmon, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, ainsi que la troisième vice-première ministre ougandaise Lukia Isanga Nakadama.

Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani est arrivé dimanche dans la capitale du Royaume, après avoir accompli la Omra et prié, la veille, à la mosquée du Prophète à Médine.