Nathalie Goulet : Lutter contre le terrorisme c’est aussi combattre la désinformation liée à l’IA

La Sénatrice Nathalie Goulet, représentante de la Normandie, lors d'une récente visite à New York. (Photo fournie)
La Sénatrice Nathalie Goulet, représentante de la Normandie, lors d'une récente visite à New York. (Photo fournie)
La Sénatrice Nathalie Goulet, représentante de la Normandie, lors d'une récente visite à New York. (Photo fournie)
La Sénatrice Nathalie Goulet, représentante de la Normandie, lors d'une récente visite à New York. (Photo fournie)
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Publié le Lundi 01 avril 2024

Nathalie Goulet : Lutter contre le terrorisme c’est aussi combattre la désinformation liée à l’IA

  • L'objectif principal de « No Money for Terror » est de renforcer la coopération internationale pour empêcher les terroristes d'accéder aux ressources financières nécessaires pour mener à bien leurs activités
  • Interrogée sur les récentes attaques à Moscou, Goulet a exprimé son émotion : « Cet attentat arrive dans un climat général d’un monde qui est complètement bouleversé. On n’a pas eu de grands attentats dans les derniers mois. C’est un réveil douloureux. »

NEW YORK: La question du terrorisme, omniprésente et constamment évolutive, occupe une place centrale dans l'agenda international. Récemment, lors d'une visite à New York, la Sénatrice Nathalie Goulet, représentante de la Normandie, a partagé ses réflexions sur ce fléau mondial et les actions nécessaires pour le combattre.

L'objectif principal de sa visite à New York était de se pencher sur la question du financement du terrorisme. La sénatrice a souligné l'importance de maintenir cet enjeu en haut de l'agenda mondial, en dépit des périodes sans attaques terroristes qui peuvent induire une baisse de la vigilance. « Tant qu’il n’y a pas d’attentats, on oublie le terrorisme, or, la lutte contre le terrorisme, est un combat de tous les jours, » a-t-elle dit.

« No Money for Terror »

Goulet a évoqué "No money for Terror", une initiative mondiale visant à lutter contre le financement du terrorisme. Lancée en 2017, cette initiative est le fruit d'une collaboration entre plusieurs pays et organisations internationales, notamment la France, les États-Unis, l'Arabie saoudite et INTERPOL.

L'objectif principal de "No Money for Terror" est de renforcer la coopération internationale pour empêcher les terroristes d'accéder aux ressources financières nécessaires pour mener à bien leurs activités. Pour ce faire, l'initiative vise à améliorer l'échange d'informations entre les pays, à renforcer la réglementation financière et à promouvoir la mise en œuvre de mesures de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Interrogée sur les récentes attaques à Moscou, Goulet a exprimé son émotion : « Cet attentat arrive dans un climat général d’un monde qui est complètement bouleversé. On n’a pas eu de grands attentats dans les derniers mois. C’est un réveil douloureux. »

Goulet a souligné les similitudes avec les tragiques événements du Bataclan à Paris. Le Bataclan est un célèbre lieu de divertissement qui, en novembre 2015, a été le théâtre d'une attaque terroriste liée à l'État islamique avec un bilan de 90 morts et de nombreux autres blessés.

« Évidemment, pour les Français, ça a rappelé le Bataclan à plusieurs niveaux d’ailleurs, parce qu’à la fois les lieux, la violence, et apparemment le retard dans l’arrivée des secours. C’est une très grande surprise que ça ait frappé ici et maintenant. (Ceci montre) que les questions du terrorisme sont des questions constantes. On ne doit pas avoir de moments de répit. La lutte contre le terrorisme est une lutte de tous les jours. »

Goulet a évoqué l'importance cruciale de l'échange d'informations entre les services de renseignement, tout en mettant en garde contre la propagation de fausses informations, « qui arrivent sur les réseaux pour contrebalancer l’information réelle, » et les manipulations médiatiques.

« Les médias sont des armes de destruction massive, » a-t-elle averti, en insistant sur  l’importance d’avoir une information fiable, et surtout bien construite pour éviter de tomber dans le piège des fake news aujourd’hui avec les réseaux sociaux, et « les chaînes payées ici ou là ».

Pour Goulet, « il ne s’agit pas seulement de lutter contre le terrorisme tel qu’il est, mais « le terrorisme via les médias, et la fausse information liée aussi à l’intelligence artificielle ».

Rôle de l’Arabie saoudite

Un point-clé de la discussion a été le rôle de l'Arabie saoudite « aujourd’hui acteur important et partenaire fiable » dans la lutte antiterroriste, à laquelle le royaume « prête énormément d’attention», a insisté la sénatrice.  Le Royaume, selon elle, joue un rôle clé dans la coopération entre les pays afin d’étouffer le financement du terrorisme.

 « Il faut arrêter d’être paresseux et de lier l’Arabie saoudite au terrorisme d’il y a 20 ans pour des raisons ou d’autres. L’Arabie saoudite de Mohammad ben Salmane lutte contre le terrorisme. Il y a à Riyad un service notamment de renseignements financiers copié sur le système français pour lutter contre le financement du terrorisme qui fonctionne très bien », a insisté Nathalie Goulet, avant d’affirmer qu’ « il y a quelques années lorsque la coalition avait engagé des poursuites contre les rebelles houthis, le monde entier est arrivé en blâmant l’Arabie saoudite et la coalition. Ce même monde aujourd’hui se rend compte de ce qui passe en mer Rouge, et personne n’a envie d’un Hezbollah à sa frontière».

Cadre législatif nécessaire

Suite à sa rencontre avec Vladimir Voronkov, Secrétaire général adjoint au Bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, Goulet a mis en lumière l'importance de l'aspect parlementaire dans cette lutte, en soulignant la nécessité d'un cadre législatif solide pour faire face aux défis posés par les crypto-actifs, tout en promouvant une coopération parlementaire plus intense, sachant, selon ses propres paroles, «qu’en matière de terrorisme, le voleur court toujours plus vite que le gendarme et plus vite que le législateur, ce qui implique une longueur de retard  par rapport à la créativité des délinquants et des terroristes. »

Il va falloir, selon la sénatrice qui a fait de la lutte contre le financement du terrorisme son principal combat,  « trouver les moyens pour que le marché énorme de la crypto-monnaie ne profite pas aux terroristes ». Les parlements européens ne sont pas bien formés pour comprendre tous les enjeux des crypto-actifs, qui correspondent à un sujet très nouveau qui englobe selon Goulet « la technologie, l’économie, énormément d’intérêts, et surtout beaucoup d’argent. »

Délinquance financière

Interrogée sur les mesures spécifiques pour renforcer la coopération internationale, Nathalie Goulet a insisté sur la nécessité de lutter contre la délinquance financière : « Il faut beaucoup y travailler parce que les circuits de financement du terrorisme utilisent ces circuits de délinquance financière, notamment la drogue et le trafic d’êtres humains. On parle d’immigration mais on ne parle jamais de tout l’argent qui vient de ces migrants qu’on dépouille et qui servent à alimenter d’autres circuits de terrorisme. Si vous achetez une fausse chemise Lacoste ou un faux sac Dior ou un faux sac Vuitton, ça alimente des réseaux de financement du terrorisme ».

Selon Mme Goulet, « tout blanchiment d’argent ne finance pas nécessairement le terrorisme, mais tout financement du terrorisme passe obligatoirement par du blanchiment, » d’où l’importance de la rigueur quant aux règlementations bancaires sur la lutte contre le blanchiment.

L’éducation comme instrument de lutte

Sur un autre plan, Nathalie Goulet a notamment insisté sur l’importance de promouvoir l'éducation pour contrer la propagation de l'extrémisme sous toutes ses formes « d’antisémitisme, de racisme, d’extrémisme, sachant que le terrorisme n’est pas qu’islamique, mais peut être aussi un terrorisme d’extrême droite dans un monde aujourd’hui très déstabilisé, et dans lequel le complotisme tient une place majeure ».

En ce qui concerne le rôle de la France, Goulet a souligné les efforts du pays en matière de sécurité tout en appelant à une vigilance accrue contre les actes de haine et d'extrémisme.

Goulet a conclu en insistant sur l’importance « de la lutte contre les extrêmes, contre l’islamophobie, contre l’antisémitisme. Les actes antimusulmans ont été dernièrement multipliés par 30, » pendant que les actes antisémites sont également en hausse exponentielle.

Alors que les regards se tournent vers les Jeux olympiques de Paris à venir cet été, Goulet a fini en rappelant que « le terrorisme est un sujet permanent dans nos vies désormais, et qu’il faut rester très vigilant ».


Assemblée: la gauche s'insurge contre le refus d'une minute de silence pour la victime de la mosquée du Gard

La députée de La France Insoumise - Nouveau Front Populaire et présidente de la commission parlementaire des affaires économiques, Aurélie Trouve, s'exprime lors d'une déclaration du gouvernement et d'un débat parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 28 avril 2025. (AFP)
La députée de La France Insoumise - Nouveau Front Populaire et présidente de la commission parlementaire des affaires économiques, Aurélie Trouve, s'exprime lors d'une déclaration du gouvernement et d'un débat parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • La gauche s'est insurgée mardi contre l'absence de minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage à Aboubakar Cissé, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans une mosquée du Gard
  • Le parti de gauche a annoncé avoir essuyé un refus de Mme Braun-Pivet au motif qu'il "n'y a pas de minute de silence pour des cas individuels", a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI

PARIS: La gauche s'est insurgée mardi contre l'absence de minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage à Aboubakar Cissé, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans une mosquée du Gard.

La France insoumise, qui appelle à une "mobilisation nationale contre l'islamophobie" le dimanche 11 mai, a demandé à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qu'une minute de silence soit observée mardi en ouverture de la séance des questions au gouvernement.

Le parti de gauche a toutefois annoncé avoir essuyé un refus de Mme Braun-Pivet au motif qu'il "n'y a pas de minute de silence pour des cas individuels", a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI (Seine-Saint-Denis).

La question a été soulevée en conférence des présidents, mais n'a pas recueilli de majorité de voix selon une source parlementaire, qui souligne que cette instance a décidé fin janvier "de ne plus faire de minutes de silence pour des cas individuels".

"On n'est pas sur un cas individuel, on est sur un meurtre islamophobe, sur un climat islamophobe dans le pays, et ne pas rendre hommage à Aboubakar Cissé est une très grave faute politique", a déploré le député LFI Thomas Portes.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s'est dit sur X "scandalisé par le refus de Yaël Braun-Pivet d'accorder une minute de silence en hommage à Aboubakar Cissé". "Cet hommage républicain doit être rendu dans l'hémicycle", a abondé sur le même réseau social le patron des députés PS Boris Vallaud.

Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste, a lui-aussi regretté l'absence de cette minute de silence qui "aurait été un bon signal" envers "nos compatriotes musulmans qui sont insultés, injuriés en permanence".

Une décision également "vivement regrettée" par Stéphane Peu, chef du groupe communiste à l'Assemblée nationale. Son groupe posera mardi après-midi une question au gouvernement sur le meurtre d'Aboubakar Cissé.

Réunis autour de membres de la famille d'Aboubakar Cissé, mardi à l'Assemblée nationale, plusieurs leaders de gauche dont Olivier Faure et l'écologiste Marine Tondelier, ont insisté pour que cette minute de silence puisse avoir lieu.


Le procès d'un ex-rebelle syrien pour complicité de crimes de guerre s'est ouvert à Paris

Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens. (AFP)
Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens. (AFP)
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  • Cet ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), âgé aujourd'hui de 36 ans, conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien
  • Placé en détention provisoire depuis janvier 2020, il comparaît pour complicité de crimes de guerre et entente en vue de la préparation de crimes de guerre. Il est notamment soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents

PARIS: Le procès d'un ex-rebelle salafiste, Majdi Nema, pour complicité de crimes de guerre commis entre 2013 et 2016 en Syrie, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris, qui peut le juger en vertu du principe de la compétence universelle de la justice française.

Cet ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), âgé aujourd'hui de 36 ans, conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien.

Placé en détention provisoire depuis janvier 2020, il comparaît pour complicité de crimes de guerre et entente en vue de la préparation de crimes de guerre. Il est notamment soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents dans les rangs des "Lionceaux de l'islam" et à les former à l'action armée.

Pour ces faits, il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

Echanges tendus 

Avant même l'ouverture des débats, les échanges ont été tendus entre les avocats de la défense, Mes Romain Ruiz et Raphaël Kempf, et le président de la cour d'assises, Jean-Marc Lavergne, ce dernier ayant refusé que l'accusé s'exprime en anglais, et exigé qu'il s'exprime dans sa langue maternelle, l'arabe.

Une injonction ignorée par Majdi Nema. Appelé à décliner son identité, l'accusé à la forte corpulence et aux rares cheveux coiffés en catogan, a répondu en anglais. "Il n'y a aucune preuve des faits qu'on me reproche", a-t-il déclaré d'emblée, qualifiant l'affaire de "purement politique".

Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens.

Ex-officier de l'armée syrienne, Majdi Nema avait fait défection en novembre 2012 pour rejoindre Zahran Alloush, fondateur et commandant en chef de Liwa al-Islam, devenu JAI en 2013. Ce groupe avait pris dès 2011 le contrôle de la Ghouta orientale, au nord-est de Damas, et est aujourd'hui soupçonné d'être impliqué dans la commission de crimes de guerre commis notamment au préjudice de la population civile.

Connu sous le nom de guerre d'Islam Alloush, il affirme avoir quitté la Ghouta orientale fin mai 2013 pour rejoindre la Turquie, d'où il agissait comme porte-parole de JAI, ce qui prouverait qu'il n'a pu commettre les crimes reprochés. Il dit avoir quitté le groupe en 2016.

En novembre 2019, il était arrivé en France pour suivre comme étudiant un cycle de conférences à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman de l'université Aix-Marseille.

Compétence contestée 

Alors qu'une plainte avait été déposée en France contre JAI quelques mois auparavant, il avait été interpellé en janvier 2020 et mis en examen par un juge du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris.

Au terme de la procédure, il avait aussi été renvoyé devant les assises pour complicité de disparitions forcées. Il était mis en cause, en tant que membre de JAI, dans l'enlèvement le 9 décembre 2013 de quatre militants des droits humains, dont l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, jamais retrouvés.

Mais la cour d'appel de Paris a annulé ces poursuites en novembre 2023 pour des raisons procédurales, même si elle affirmait dans son arrêt que "Jaysh al-Islam doit être considéré comme responsable de la disparition" des quatre activistes. Ce qui avait été ensuite validé par la Cour de cassation.

Pendant l'instruction, la défense de Majdi Nema a contesté le principe de la compétence universelle de la justice française, qui lui permet de juger un étranger pour des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre commis à l'étranger contre des étrangers, mais la Cour de cassation a rejeté son pourvoi.

Avant le procès, les avocats de l'accusé ont souligné que la chute en décembre 2024 du régime de Bachar al-Assad ouvrait de nouvelles perspectives et posait la "question de la légitimité" de ce procès.

Pour Me Marc Bailly, avocat de plusieurs parties civiles dans ce dossier, "en l'état actuel, il est impossible de faire un procès en Syrie pour ces crimes".

Verdict prévu le 27 mai.

 


Assemblée générale de L'Oréal: Françoise Bettencourt Meyers s'apprête à prendre du champ

Françoise Bettencourt Meyers, fille de la milliardaire française et héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, quitte l'Institut de France à Paris le 12 octobre 2011. (AFP)
Françoise Bettencourt Meyers, fille de la milliardaire française et héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, quitte l'Institut de France à Paris le 12 octobre 2011. (AFP)
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  • Françoise Bettencourt Meyers, 71 ans, s'apprête à céder son mandat d'administratrice de L'Oréal à la holding familiale Téthys, lors de l'assemblée générale du groupe mardi
  • L'héritière du numéro un mondial des cosmétiques cédera la vice-présidence à son fils aîné Jean-Victor, qui fête mardi ses 39 ans

PARIS: Françoise Bettencourt Meyers, 71 ans, s'apprête à céder son mandat d'administratrice de L'Oréal à la holding familiale Téthys, lors de l'assemblée générale du groupe mardi, et son poste de vice-présidente à un de ses fils.

"Je ne quitte pas L'Oréal, mais son conseil d'administration, où je serai restée près de 30 ans", a-t-elle déclaré lundi à l'AFP.

"C'est un bonheur pour mon mari et moi de voir le lien se perpétuer entre notre famille et L'Oréal. Nous en profiterons aux côtés de nos fils Jean-Victor et Nicolas", a-t-elle ajouté.

L'héritière du numéro un mondial des cosmétiques cédera la vice-présidence à son fils aîné Jean-Victor, qui fête mardi ses 39 ans et est déjà membre du conseil d'administration avec son frère Nicolas, 36 ans.

Les actionnaires voteront sur son remplacement comme administratrice par la société Téthys, la holding familiale et premier actionnaire de L'Oréal, qui sera représentée au conseil d'administration par Alexandre Benais. Françoise Bettencourt Meyers est présidente de Téthys.

Françoise Bettencourt Meyers sera restée 28 ans au conseil d'administration de L'Oréal.

Ces changements avaient été dévoilés par L'Oréal en février à l'occasion de la présentation des résultats annuels du groupe.

"Passage de génération, la quatrième côté famille, et aux côtés de la sixième des grands patrons de L'Oréal depuis sa création. Des patrons visionnaires qui ont chacun anticipé de façon magistrale le futur de L'Oréal", a précisé Mme Bettencourt Meyers dans sa déclaration à l'AFP.

"J'en suis le témoin et avec ma famille nous en sommes les gardiens. Nous voulons apprécier cette continuité remarquable par respect et fierté pour tous ceux qui ont contribué partout dans le monde. Au fond, pour que presque rien ne change dans cette épopée", selon elle.

- "Caricaturés" -

Son fils Jean-Victor, qui avait succédé à sa grand-mère Liliane au poste d'administrateur, deviendra vice-président à l'issue de l'assemblée générale, ce que le conseil d'administration a approuvé à l'unanimité.

La famille, extrêmement discrète, a été mise sous les feux des projecteurs contre son gré lors de l'affaire Bettencourt, qui a abouti à la condamnation du photographe François-Marie Banier en appel en 2016 à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse contre Liliane Bettencourt.

Les Bettencourt Meyers "sont tellement discrets qu'ils ne sont pas connus et donc caricaturés", a expliqué à l'AFP Jean-Claude Le Grand, directeur des relations humaines chez L'Oréal.

Lors du prochain festival de Cannes, une fiction inspirée de Liliane Bettencourt avec Isabelle Huppert sera présentée. "L'affaire Bettencourt" a quant à elle déjà fait l'objet d'une série documentaire sur Netflix.

Lors de l'assemblée générale, le mandat d'administrateur du directeur général Nicolas Hieronimus arrivant à échéance, son renouvellement pour une durée de quatre ans sera également soumis au vote.

Nicolas Hieronimus, entré chez L'Oréal en 1987, en est administrateur depuis avril 2021 et directeur général du groupe depuis le 1er mai 2021.

Au 24 mars 2025, la famille Bettencourt Meyers possédait 34,76% du capital. En 2024, L'Oréal a réalisé un bénéfice net en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d'euros et un chiffre d'affaires en progression de 5,6% à 43,48 milliards d'euros.