Comment la guerre à Gaza a privé les Palestiniens de leurs rituels favoris du ramadan

Autrefois habitués à des iftars copieux pendant le mois sacré du ramadan, les Gazaouis sont désormais confrontés à l’insécurité alimentaire sous blocus israélien. (AFP)
Autrefois habitués à des iftars copieux pendant le mois sacré du ramadan, les Gazaouis sont désormais confrontés à l’insécurité alimentaire sous blocus israélien. (AFP)
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Publié le Vendredi 05 avril 2024

Comment la guerre à Gaza a privé les Palestiniens de leurs rituels favoris du ramadan

  • Les habitants de Gaza, jadis habitués aux banquets généreux, pendant le mois sacré, sont désormais contraints à des conditions de quasi-famine
  • Alors que la famine menace le nord, l’aide qui parvient au sud de Gaza est «de mauvaise qualité» et «manque de nutriments»

LONDRES: Ce qui devrait être en principe un moment de célébration en famille pour les musulmans de Gaza s’est plutôt transformé en peur, en faim et en chagrin: les familles sont contraintes de renoncer aux festivités du mois sacré du ramadan cette année en raison du conflit en cours. 

Yara Mahdi, une étudiante de 19 ans du sud de Gaza, déclare que le ramadan qu’elle a connu et chéri depuis son enfance n’est plus qu’un vague souvenir en raison de la destruction, des déplacements ainsi que des pénuries de nourriture et de fournitures essentielles découlant de la guerre. 

«Le ramadan à Gaza était mon mois préféré et la période la plus belle de l’année. C’était le moment des réunions de famille, des festins généreux et des nuits empreintes de rire, d’amour et de vie. Il ne ressemblait en rien aux images que vous voyez aujourd’hui», confie Yara à Arab News. 

Les habitants de Gaza, jadis habitués aux banquets généreux, aux décorations de rue colorées et aux guirlandes scintillantes pendant le mois sacré, sont désormais soumis à des conditions de quasi-famine, avec la perte d’êtres chers et la destruction de leurs maisons. 

Un rapport soutenu par l’ONU et publié le 18 mars avertit qu’en raison des restrictions israéliennes sur le montant de l’aide autorisée à entrer à Gaza, la population du territoire, qui compte 2,3 millions d’habitants, se trouve confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. Environ 300 000 personnes sont au bord de la famine, coincées dans le nord de la bande.

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Des gens achètent des produits auprès de vendeurs dans un marché en plein air au milieu des destructions dans la ville de Gaza. (AFP) 

Le 11 mars, premier jour du mois sacré, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté les combattants «à honorer l’esprit du ramadan en faisant taire les armes et en supprimant tous les obstacles pour garantir l’acheminement de l’aide vitale rapidement et à l’échelle requise». 

Bien que le Conseil de sécurité de l’ONU ait adopté le 25 mars une résolution qui exige un cessez-le-feu immédiat pendant le mois sacré, le carnage à Gaza continue malgré tout de faire rage. 

Depuis que les attaques menées par le Hamas contre Israël le 7 octobre ont provoqué des représailles aériennes et terrestres de l’armée israélienne à Gaza, près de 33 000 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé de Gaza. 

Pour les milliers de familles palestiniennes accablées par le chagrin, la joie qu’elles ont ressentie lors des célébrations du ramadan des années précédentes semble faire partie d’une autre vie. 

«L’esprit du ramadan était présent partout à Gaza tout au long du mois», affirme Yara, qui se souvient avec nostalgie des rassemblements de l’année dernière. 

 

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L’année dernière, la famille élargie de Yara se réunissait pour un iftar pendant le ramadan. (Photo fournie) 

 

«À partir du milieu du ramadan, nous avons organisé des iftars animés, dans une ambiance familiale et chaleureuse. Après le repas principal, nous prenions des boissons fraîches, du café et des desserts, comme la kunafa de Naplouse, la kunafa arabe, les qatayef et le kullaj, pour n’en nommer que quelques-uns. Pendant le ramadan, nous mangions des desserts tous les soirs.» 

Il y avait une activité que Yara appréciait encore plus que les iftars familiaux: c’étaient les prières nocturnes du Tarawi, qu’elle récitait dans la mosquée pendant le mois sacré avec ses amis. 

«Depuis que je suis toute petite, je vais à la mosquée Abou Khadra. L’année dernière, j’ai assisté aux prières du Tarawi avec mes amis tous les soirs, même si la marche était longue après que notre maison a été bombardée pendant la guerre de 2021 et que nous avons dû déménager.» 

«Les longues promenades étaient ponctuées de discussions et de rires. Pendant les dix derniers jours du ramadan, nous restions à la mosquée jusqu’au lever du soleil; nous prenions le repas du sahour et nous récitions la prière du Fajr.» 

Les opérations militaires israéliennes qui ont lieu en ce moment à Gaza ont privé Yara de ses rituels favoris du ramadan; la mosquée Abou Khadra fait partie des plus de mille mosquées du territoire qui ont été endommagées ou détruites depuis le 7 octobre. 

Rim, médecin palestinien qui a emménagé en Angleterre en 2019, se souvient, émue également, des célébrations passées du ramadan. Elle soutient que le mois sacré est la période la plus appréciée de l’année dans sa ville natale de Gaza, où les festivités commencent souvent une semaine plus tôt. 

«Les marchés étaient animés, avec des magasins qui exposaient notamment différents types de dattes, de noix, de fruits secs et de jus en abondance, tandis que les rues étaient animées de gens qui faisaient leurs courses en prévision du ramadan et qui rendaient visite à leurs proches», confie-t-elle à Arab News. 

«Les rues étaient ornées de lumières magnifiques et de décorations du ramadan, comme des lanternes. Les magasins et les restaurants diffusaient des chansons islamiques, renforçant ainsi cette atmosphère enchanteresse.» 

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Les habitants de Gaza, autrefois habitués aux banquets généreux, sont désormais contraints à des conditions de quasi-famine. (AFP) 

En repensant à ses activités préférées du ramadan, Rim se rappelle que, dans la ville de Gaza, «les restaurants étaient remplis de clients qui profitaient des buffets ouverts proposés tout au long du mois». 

Elle ajoute: «La rue Rimal était animée tout au long des nuits du ramadan. Les restaurants et les magasins fermaient le matin et pendant une partie de la journée, mais, après le coucher du soleil, le quartier regorgeait de convives et de clients. 

Les gens se rassemblaient dans la rue Rimal pour des repas d’iftar, des promenades tranquilles avec des amis ou des virées shopping dans les centres commerciaux, beaucoup se préparant pour l’Aïd al-Fitr.» 

Rim se souvient que, parmi les restaurants haut de gamme fréquentés par sa famille, il y avait Mazaj et Lighthouse. Tous deux proposaient des buffets composés de spécialités du ramadan. Le front de mer était également une destination prisée, parsemée de restaurants animés. 

«Après avoir rompu leur jeûne, de nombreuses personnes avaient l’habitude de se promener en bord de mer dans le quartier d’Al-Mina, où elles savouraient une glace ou une boisson fraîche jusqu’à l’heure des prières du Tarawi. Beaucoup se rendaient ensuite dans les mosquées ou se retiraient chez eux pour prier et se préparer pour le lendemain», se rappelle-t-elle. 

Évoquant l’hospitalité et la générosité des habitants de Gaza, elle explique que sa famille «recevait souvent des invités à la maison et se rendait chez des amis et des parents. Chaque iftar était un festin délicieux. Non seulement les gens [à Gaza] faisaient des dons aux pauvres au cours du mois, mais ils distribuaient aussi de la nourriture et des douceurs aux voisins et aux proches». 

Nourhane Attallah, nutritionniste et pharmacienne dans le sud de Gaza, confie que le ramadan était «un mois très productif et lucratif, où travail et passion battaient leur plein» au cours des années précédentes. 

«En tant que nutritionniste, j’ai accepté des clients tout au long de l’année et j’ai diffusé des vidéos et des conseils pour une alimentation saine sur les réseaux sociaux», déclare-t-elle à Arab News. 

«Pendant le ramadan, le nombre de clients augmentait considérablement. De nombreuses personnes cherchaient à suivre un régime alimentaire sain, que ce soit pour perdre du poids ou pour rester en bonne santé pendant le mois de jeûne. Ce travail supplémentaire me permettait de couvrir le budget du ramadan, souvent plus élevé que le reste de l’année.» 

«La nourriture était abondante à Gaza avant la guerre et je trouvais facilement tous les ingrédients dont j’avais besoin pour concocter des plats sains.» 

La nourriture que l’on peut trouver actuellement, dans le sud de Gaza, sous blocus strict d’Israël, est de «très mauvaise qualité» et les «choix sont extrêmement limités», déplore Nourhane. 

«Il n’y a aucune protéine animale et, même si nous parvenions à en trouver, les prix monteraient en flèche. Par exemple, un kilo de bœuf coûte aujourd’hui 70 dollars environ. Avant le 7 octobre, il valait 20 dollars au maximum [1 dollar = 0,92 euro].» 

Lorsque certains de ses clients habituels lui ont demandé comment rester en bonne santé pendant le ramadan cette année, Nourhane leur a dit qu’elle «ne pouvait élaborer de régime alimentaire avec la nourriture disponible dans le sud de Gaza». 

Elle ajoute: «Je me sentais désespérée, parce que je ne pouvais pas m’adapter et exercer correctement mon métier dans cette situation.» 

«Je suis moi-même incapable de suivre une alimentation saine avec la nourriture dont nous disposons. Les options sont très limitées et cela n’a rien à voir avec les revenus d’une personne. Qu’ils soient riches ou pauvres, tous les habitants de Gaza sont touchés par les pénuries de nourriture et d’eau.» 

en chiffres

  • Plus de 32 000 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre. 

  • 80% des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés. 

  • 70% de la population du nord souffre déjà atrocement de la faim. 

Les agences des Nations unies et d’autres organisations humanitaires accusent Israël d’utiliser la famine comme arme de guerre à Gaza, ce qui équivaut à un crime de guerre. Les autorités israéliennes rejettent cette accusation, insistant sur le fait qu’elles autorisent l’entrée dans l’enclave d’une quantité suffisante de nourriture et de produits de première nécessité. 

Cependant, des tonnes de fournitures humanitaires absolument nécessaires à destination de Gaza sont bloquées au poste-frontière de Rafah, à la frontière avec l’Égypte, alors qu’Israël continue de limiter le flux de camions entrant sur le territoire, ce que le chef de l’ONU, Guterres, qualifie de «scandale moral». 

Une petite aide parvient effectivement à atteindre les populations du sud du territoire, mais, selon Nourhane, «la qualité de la nourriture et de l’eau est horrible. Ajoutez les conditions de vie difficiles et la surpopulation dans le sud de Gaza: tout cela a contribué à la montée en flèche de la malnutrition». 

«L’aide est très insuffisante et ne couvre pas les besoins nutritionnels essentiels. Nous n’avons pas besoin d’aide seulement parce que nous avons faim. Nous avons besoin d’aliments nutritifs qui comblent les besoins de notre corps. Nous avons besoin d’aliments riches en minéraux et en vitamines.» 

 

Désormais, les habitants de Gaza dépendent principalement pour leur survie de glucides, comme le riz, les pâtes et les pommes de terre, ainsi que d’aliments en conserve, qui «manquent de nutriments», souligne Nourhane. 

«Nous mangeons des fèves tous les jours. Littéralement, nous ouvrons une boîte de fèves lors de chaque sahour parce qu’elles sont abordables et disponibles. C’est éprouvant.» 

Pour les habitants du nord de Gaza qui n’ont pas d’accès fiable aux denrées alimentaires, même les plus élémentaires, la mauvaise nutrition provoque des maladies et nuit à la croissance ainsi qu’au développement des enfants. 

«Quand les gens voient sur les réseaux sociaux mes messages relatifs aux méfaits des aliments en conserve que nous recevons, ils disent que nous sommes ingrats. Ils disent que je devrais être reconnaissante pour l’aide qu’on reçoit», explique Nourhane. 

«Oui, nous sommes reconnaissants, mais nous avons besoin d’une aide qui nous soit bénéfique plutôt que de nuire à notre corps.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le pape appelle les Libanais à «rester» dans leur pays

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
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  • Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël
  • Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a exhorté dimanche les Libanais à "rester" dans leur pays, où l'effondrement économique a aggravé l'émigration massive, et appelé à la "réconciliation" pour surmonter les profonds clivages politiques et communautaires au Liban.

Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël.

Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens.

Léon XIV a également souligné le besoin "d’autorités et d’institutions qui reconnaissent que le bien commun est supérieur à celui d’une partie", et appelé la classe dirigeante à "se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement".

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais a été imputée en grande partie à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.

Evoquant "une hémorragie de jeunes et de familles" quittant le pays, il a reconnu qu'"il arrive parfois qu'il soit plus facile de fuir ou, tout simplement, plus pratique d'aller ailleurs". "Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays", a-t-il déclaré.

L'effondrement économique depuis 2019 a accentué l'émigration massive depuis le pays, notamment des jeunes parmi lesquels un grand nombre de chrétiens.

En l'absence de chiffres officiels, un centre de recherche indépendant, al-Doualiya, estime que 800.000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024. La population actuelle est estimée à 5,8 millions d'habitants, dont plus d'un million de réfugiés syriens.

"Résilience" 

Dans son discours devant les responsables, la société civile et le corps diplomatique, accueilli par des applaudissements, le pape américain a appelé le Liban à "emprunter la voie difficile de la réconciliation" pour refermer les "blessures personnelles et collectives".

"Si elles ne sont pas soignées, si l'on ne travaille pas à une guérison de la mémoire, à un rapprochement entre ceux qui ont subi des torts et des injustices, il sera difficile d'avancer vers la paix", a-t-il mis en garde.

Le pays a connu une longue guerre civile (1975-1990) au sortir de laquelle aucun travail de mémoire ni de véritable réconciliation n'a été fait.

La dernière guerre avec Israël a approfondi les clivages, le Hezbollah chiite ayant ouvert le front contre Israël en octobre 2023 pour soutenir le Hamas palestinien, soulevant l'opposition d'une grande partie des autres communautés, dont les chrétiens.

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves".

"Vous avez beaucoup souffert des conséquences d’une économie qui tue, de l'instabilité mondiale qui a également, au Levant, des répercussions dévastatrices de la radicalisation des identités et des conflits, mais vous avez toujours voulu et su recommencer", a lancé le chef de l'Eglise catholique.

Pour sa part, le président libanais Joseph Aoun, seul chef d'Etat chrétien du monde arabe, a assuré dans son discours que "la sauvegarde du Liban, unique modèle de coexistence" entre chrétiens et musulmans, "est un devoir pour l’humanité".

"Car si ce modèle venait à disparaître, nul autre lieu ne pourrait le remplacer", a-t-il ajouté.

"Dites au monde entier que nous ne mourrons pas, nous ne partirons pas, nous ne désespérerons pas et nous ne nous rendrons pas (...) Nous demeurons l’unique espace de rencontre, dans notre région - et si j’ose dire dans le monde entier", a encore dit le président libanais.

 


L’Arabie saoudite fournit plus de 142 milliards de dollars d’aide à 173 pays

Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
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  • Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient considérablement intensifiés

LONDRES : Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, directeur général de KSrelief, a souligné le rôle de premier plan joué par l'Arabie saoudite dans l'action humanitaire mondiale.

Lors d’une conférence sur l’humanité en médecine au Zayed Centre for Research into Rare Disease in Children, au Great Ormond Street Hospital de Londres, Al-Rabeeah a indiqué que le Royaume avait réalisé 8 406 projets humanitaires, de secours, de développement et caritatifs, pour une valeur de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays.

Cela le classe au premier rang du monde arabe et en fait l’un des principaux donateurs au niveau international.

Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient fortement développés.

Depuis sa création en 2015, KSrelief a à lui seul mis en œuvre 3 881 projets d’une valeur de plus de 8,25 milliards de dollars dans 109 pays, couvrant des secteurs clés tels que la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’eau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les forces israéliennes tuent 13 personnes lors d'une opération dans le sud de la Syrie

Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
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  • Des troupes israéliennes ont arrêté des membres présumés de ce que l’armée a appelé l’organisation Jemaah islamique lors d’une opération nocturne dans le village syrien de Beit Jinn
  • Au moins 10 personnes auraient été tuées lors du raid, selon la télévision d’État syrienne.

DUBAÏ : Au moins 13 personnes ont été tuées et 24 blessées par les forces israéliennes lors d’un raid nocturne sur le village de Beit Jinn, dans le sud de la Syrie, selon l’agence syrienne SANA.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné l’opération comme un « crime de guerre » et accusé Israël de vouloir « enflammer la région ».

« Nous dormions quand nous avons été réveillés à trois heures du matin par des tirs », a raconté le blessé Iyad Taher à l’AFP depuis l’hôpital Al-Mouwassat à Damas.

« Nous sommes sortis pour voir ce qui se passait et nous avons vu l’armée israélienne dans le village, des soldats et des chars. Puis ils se sont retirés, l’aviation est arrivée et les obus ont commencé à tomber. J’ai été touché au cou par des éclats. »

Un responsable local a indiqué à l’AFP que les forces israéliennes avaient fait irruption dans le village pour capturer trois hommes, déclenchant des affrontements.

« Après les affrontements, les forces d’occupation israéliennes ont bombardé la zone à l’artillerie et aux drones », a déclaré le responsable du village, Abdul Rahman Al-Hamrawi.

À l’hôpital, Ahmad Kamal a raconté à l’AFP que lui et d’autres « avaient ouvert le feu sur la patrouille israélienne pour se défendre et les empêcher de nous emmener. Mon frère a été tué et j’ai été blessé. »

Les troupes israéliennes affirment avoir arrêté des membres présumés de la Jamaa Islamiya, groupe basé au Liban et allié au Hamas palestinien, lors de l’opération nocturne.

Selon l’armée israélienne, les soldats ont essuyé des tirs et ont riposté avec un soutien aérien, faisant six blessés dans leurs rangs.

L’armée affirme que toutes les cibles recherchées ont été arrêtées et que plusieurs combattants ont été tués, ajoutant que des troupes restent déployées dans la zone.

Israël a mené de nombreuses frappes en Syrie en 2025, visant des secteurs autour de Damas et dans le sud du pays, affirmant vouloir contrer des menaces et protéger la communauté druze proche de la frontière.

Israël dit agir contre des groupes qu’il considère comme hostiles, tandis que les autorités syriennes affirment que les frappes ont tué des soldats.

Depuis la chute du président syrien Bachar Al-Assad en décembre 2024 et l’arrivée d’un nouveau leadership à Damas, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie.

Israël a également envoyé des troupes dans la zone tampon patrouillée par l’ONU, qui sépare les forces israéliennes et syriennes sur le plateau du Golan depuis 1974.

Israël occupe le Golan syrien depuis 1967 et l’a annexé en 1981, une décision non reconnue par la communauté internationale.

Dans une résolution adoptée le 6 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a réaffirmé son ferme soutien à la « souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale » de la Syrie.

Au cours de l’été, des contacts de haut niveau ont eu lieu entre responsables israéliens et syriens, avec l’aide de Paris et Washington.

L'envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Najat Rochdi, a condamné l’attaque israélienne, la qualifiant de « violation grave et inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com