Gaza: Israël annonce la réouverture du passage de Kerem Shalom pour faire entrer les aides

Ci-dessus, une image satellite PBC de Planet Labs du 3 mai 2024 montre des véhicules militaires israéliens se massant dans la zone proche du poste frontière de Kerem Shalom avec la bande de Gaza (Photo, AFP).
Ci-dessus, une image satellite PBC de Planet Labs du 3 mai 2024 montre des véhicules militaires israéliens se massant dans la zone proche du poste frontière de Kerem Shalom avec la bande de Gaza (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 08 mai 2024

Gaza: Israël annonce la réouverture du passage de Kerem Shalom pour faire entrer les aides

  • L'annonce par Israël de la réouverture de Kerem Shalom survient sur fond de critiques américaines
  • Mardi soir, Philippe Lazzarini, patron de l'Unrwa, avait rappelé sur X que les points de passage de Rafah et Kerem Shalom étaient des «lignes de vie» pour la bande de Gaza

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom pour faire "entrer l'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, quatre jours après sa fermeture consécutive à des tirs de roquettes sur la zone.

"Des camions en provenance d'Egypte transportant de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, des abris, des médicaments et du matériel médical donné par la communauté internationale, arrivent déjà au point de passage", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Après inspection, la cargaison sera "transférée du côté gazaoui du passage", poursuit le texte qui ajoute qu'en parallèle, le point de passage d'Erez, donnant accès au nord du territoire côtier palestinien pilonné et assiégé par Israël, "continue de fonctionner pour faciliter l'entrée de l'aide humanitaire".

Mais Juliette Touma, porte-parole de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a indiqué à l'AFP que le "point de passage (de Kerem Shalom) n'était toujours pas ouvert" en milieu de matinée.

Frappes intenses sur Gaza, pourparlers de la «dernière chance» au Caire

Alors que les médiateurs égyptien, qatari et américain tiennent des discussions au Caire en vue d'un cessez-le-feu après sept mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"L'ensemble des parties sont d'accord pour retourner à la table des négociations" pour une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué mardi le média égyptien Al-Qahera News, proche des services de renseignements.

Israël et le Hamas "devraient être capables de combler les lacunes qui restent" pour conclure un accord de cessez-le-feu actuellement en discussion, a déclaré de son côté un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, disant espérer un accord "très bientôt".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué avoir donné pour consigne à la délégation israélienne au Caire de "continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération" des otages et "essentielles" à la sécurité d'Israël.

"Cela pourrait être la dernière chance (pour Israël) de récupérer les captifs (...) vivants", a déclaré à l'AFP un haut responsable du Hamas ayant requis l'anonymat.

Pression militaire

Selon le numéro deux de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition acceptée par son mouvement comprend trois phases, chacune d'une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien du territoire, le retour des déplacés et un échange d'otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens, dans le but d'un "cessez-le-feu permanent".

Israël s'oppose jusqu'à présent à un cessez-le-feu permanent tant que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, n'aura pas été "vaincu".

Et son armée mène une opération de "contreterrorisme" dans "des zones spécifiques" de l'est de Rafah, après un appel à évacuer des dizaines de milliers de familles de ce même secteur de la ville qui abrite 1,4 million de Palestiniens, selon l'ONU.

Cette évacuation a été annoncée en prévision d'une offensive terrestre promise par Benjamin Netanyahu pour éliminer les derniers bataillons du Hamas, mais aussi "exercer une pression militaire" sur le mouvement islamiste afin d'obtenir un éventuel accord qui réponde aux "exigences israéliennes".

 

"Les deux points de passage" de Kerem Shalom (entre Israël et Gaza) et Rafah (entre l'Egypte et Gaza) "sont fermés. Nous appelons à leur réouverture", a-t-elle ajouté. "Il n'y a pas eu de fournitures humanitaires ces trois derniers jours, nous avons commencé à rationner le carburant", a encore dit Mme Touma.

Mardi soir, Philippe Lazzarini, patron de l'Unrwa, avait rappelé sur X que les points de passage de Rafah et Kerem Shalom étaient des "lignes de vie" pour la bande de Gaza, par lesquels arrivent "approvisionnements essentiels et carburant pour les besoins humanitaires".

Passage névralgique 

L'annonce par Israël de la réouverture de Kerem Shalom survient sur fond de critiques américaines et alors que des négociations indirectes en vue d'une possible trêve entre le Hamas palestinien et Israël sont en cours au Caire.

Mardi, les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé avoir à nouveau tiré des roquettes "sur un rassemblement de troupes" israéliennes autour de Kerem Shalom. Trois jours plus tôt, des roquettes tirées par les brigades Qassam sur Kerem Shalom avaient tué quatre soldats israéliens et en avaient blessé une dizaine, conduisant Israël à fermer ce passage névralgique.

L'exécutif américain a par ailleurs jugé mardi "inacceptable" qu'Israël ferme ce point d'entrée majeur de l'aide dans la bande de Gaza en proie à une catastrophe humanitaire, ainsi que celui de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, dont l'armée israélienne a pris mardi matin le contrôle du côté palestinien.

Selon l'ONU, 1,4 million de Palestiniens, habitants et déplacés, sont entassés à Rafah, à quelques kilomètres à l'ouest de Kerem Shalom, et les autorités israéliennes ont enjoint des dizaines de milliers de familles à évacuer des quartiers est de cette ville en prévision d'une possible opération terrestre.


Israël accuse la Finul d'avoir abattu un de ses drones au Liban

Ci-dessus, un véhicule blindé de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passe devant des bâtiments détruits le long d'une route dans le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, le 27 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, un véhicule blindé de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passe devant des bâtiments détruits le long d'une route dans le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, le 27 août 2025. (AFP)
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  • L’armée israélienne accuse la Finul d’avoir abattu un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban, alors que l’accord de cessez-le-feu limite les forces dans la zone aux Casques bleus et à l’armée libanaise
  • La Finul affirme que le drone israélien a survolé ses patrouilles de manière agressive et que ses contre-mesures défensives étaient nécessaires ; aucune victime n’a été signalée

Jérusalem: L'armée israélienne a accusé lundi la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) d'avoir abattu l'un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de l'accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte.

L'armée israélienne occupe toujours cinq positions dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, et mène régulièrement des frappes sur le territoire libanais en affirmant viser le Hezbollah, malgré l'accord.

"Une première enquête suggère que les forces de la Finul ont délibérément tiré sur le drone et l'ont abattu", a écrit sur X le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l'armée, en annonçant l'ouverture d'une enquête.

Selon lui, "l'activité du drone ne représentait aucune menace pour la Finul. Après la destruction du drone, les troupes israéliennes ont largué une grenade vers la zone où le drone est tombé".

Dimanche, la Finul a affirmé dans un communiqué qu'"un drone israélien a survolé l'une de (ses) patrouilles de manière agressive. Les Casques bleus ont appliqué les contre-mesures défensives nécessaires pour neutraliser le drone".

Elle a plus tard indiqué qu'"un drone israélien s'est approché d'une patrouille de la Finul opérant près de Kfar Kila et a largué une grenade". "Quelques instants plus tard, un char israélien a tiré en direction des Casques bleus", a-t-elle ajouté sans faire état de victime.

"Il convient de souligner qu'aucun tir n'a été dirigé contre les forces de la Finul", a dit Nadav Shoshani.

En septembre, la Finul avait affirmé que des drones israéliens avaient largué quatre grenades près de ses positions dan le sud du Liban, Israël affirmant alors qu'il n'y avait eu "aucun tir intentionnel" contre la mission de l'ONU.

Aux termes de l'accord de cessez-le-feu, seules l'armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans le sud du Liban.


Trois morts dans des frappes israéliennes au Liban

Des personnes inspectent l'épave d'un véhicule visé par une frappe israélienne dans le village de Haruf, dans le sud du Liban, le 25 octobre 2025. (AFP)
Des personnes inspectent l'épave d'un véhicule visé par une frappe israélienne dans le village de Haruf, dans le sud du Liban, le 25 octobre 2025. (AFP)
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  • Trois personnes, dont deux membres présumés du Hezbollah, ont été tuées dimanche dans des frappes israéliennes au Liban, notamment à Naqoura et dans la région de Baalbek, malgré un cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre 2024
  • La FINUL a dénoncé des violations israéliennes après qu’un drone et un char ont visé une de ses patrouilles, tandis qu’Israël affirme frapper pour empêcher le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaires

BEYROUTH: Trois personnes ont péri dimanche dans des frappes israéliennes au Liban, ont indiqué les autorités libanaises, l'armée israélienne affirmant avoir tué deux membres du Hezbollah dans l'est et le sud du pays.

Depuis jeudi, 11 personnes ont péri dans les raids aériens israéliens au Liban, malgré un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais entré en vigueur fin novembre 2024 après une guerre ouverte. Le Hezbollah est sorti très affaibli de ce conflit.

"Une frappe israélienne sur un véhicule a fait un mort à Naqoura (sud)", a indiqué le ministère libanais dans un communiqué avant de faire état d'un autre mort dans une frappe dans la région de Baalbek (nord-est).

Plus tard dans la journée, le ministère a annoncé une nouvelle frappe israélienne dans la région de Baalbek, qui a "coûté la vie à un Syrien".

Il n'a pas fourni d'autres précisions sur ces trois morts.

En Israël, l'armée a affirmé avoir ciblé et "éliminé le terroriste Ali Hussein Al-Moussawi, un trafiquant d'armes pour l'organisation terroriste du Hezbollah, dans la région de la Békaa", dans l'est du Liban.

Elle a aussi indiqué avoir "visé dans une frappe le terroriste Abed Mahmoud Al-Sayyed à Naqoura", qu'elle a accusé d'avoir "participé aux tentatives du Hezbollah de reconstituer ses capacités militaires dans la région".

De son côté, la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays, a affirmé qu'"un drone israélien s'est approché d'une de (ses) patrouilles près de Kfar Kila et a largué une grenade".

"Quelques instants plus tard, un char israélien a tiré en direction des Casques Bleus", a-t-elle ajouté dans un communiqué sans faire état de victime. "Ces actions des forces israéliennes (...) constituent une violation de la souveraineté du Liban."

Malgré le cessez-le-feu, l'armée israélienne mène régulièrement des frappes au Liban, affirmant viser le mouvement pro-iranien pour l'empêcher, selon elle, de reconstruire ses infrastructures détruites durant la guerre.

Israël continue en outre d'occuper cinq positions dans le sud du territoire libanais, alors que l'accord de cessez-le-feu prévoit son retrait du Liban ainsi que celui du Hezbollah.

Selon l'accord, seules l'armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans le sud du pays.

Sous la forte pression des Etats-Unis, l'armée libanaise a élaboré un plan visant à désarmer le Hezbollah, en commençant par le sud du pays, frontalier du nord d'Israël.

Le mouvement libanais refuse de désarmer.


Des mouvements palestiniens d'accord pour la gestion de Gaza par un comité indépendant de technocrates

Des Palestiniens marchent à travers les destructions causées par l'offensive aérienne et terrestre israélienne dans le camp d'Al-Shati, dans la ville de Gaza, vendredi. (AP)
Des Palestiniens marchent à travers les destructions causées par l'offensive aérienne et terrestre israélienne dans le camp d'Al-Shati, dans la ville de Gaza, vendredi. (AP)
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  • Réunis au Caire sous médiation égyptienne, le Hamas, le Fatah et d'autres factions palestiniennes ont convenu de confier provisoirement la gestion de Gaza à un comité indépendant de technocrates, à la suite du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre
  • Les groupes ont également annoncé leur volonté de relancer l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme représentant légitime du peuple palestinien, marquant une étape vers une possible réconciliation politique entre le Hamas et le Fatah

LE CAIRE: Des mouvements palestiniens réunis au Caire, dont le Hamas, se sont mis d'accord vendredi, dans un communiqué commun, pour remettre provisoirement la bande de Gaza à un comité indépendant de technocrates à la suite de l'accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre et parrainé par Donald Trump.

Selon le document publié sur le site du Hamas, les différents groupes palestiniens ayant participé aux discussions ont convenu de la mise en place d'un "comité palestinien temporaire composé de résidents indépendants +technocrates+ (...) chargé de gérer les affaires de la vie et les services essentiels".

Les groupes palestiniens se sont aussi mis d'accord sur une stratégie nationale visant à "revitaliser l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien". Le Hamas ne fait pas partie de l'OLP.

Des délégations du Hamas et de son rival, le Fatah, s'étaient réunies jeudi en Egypte pour évoquer les dispositions à prendre après la guerre à Gaza, a indiqué à l'AFP une source proche des pourparlers.

Les deux mouvements entretiennent une rivalité politique ancienne, qui a souvent freiné les efforts de réconciliation nationale palestinienne.

Médiatrice de longue date dans le conflit israélo-palestinien, l'Egypte a accueilli ces réunions dans le cadre d'une initiative plus large visant à favoriser un consensus autour du plan de cessez-le-feu.

En parallèle des discussions entre le Hamas et le Fatah, le chef du renseignement égyptien, Hassan Rashad, a rencontré de hauts responsables d'autres factions palestiniennes, dont le Jihad islamique, allié du Hamas, ainsi que le Front démocratique (FDLP) et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Ces deux dernières formations marxistes sont membres de l'OLP.

En décembre 2024, le Hamas et le Fatah avaient annoncé un accord pour créer un comité visant à gérer la bande de Gaza après la guerre contre Israël. L'accord avait été critiqué notamment par des membres du Fatah.

Par la suite, plusieurs responsables politiques palestiniens ont évoqué la création du comité de gestionnaires non affiliés en charge d'administrer le territoire où le Hamas avait pris le pouvoir par la force en 2007.

Le Hamas a déjà fait savoir qu'il ne tenait pas à gouverner Gaza, ravagée par deux ans de guerre.

Le président américain Donald Trump a de son côté évoqué un "conseil de la paix" qu'il pourrait présider pour piloter l'après-guerre à Gaza.