L'Egypte va s'associer à l'Afrique du Sud dans sa saisine de la CIJ contre Israël

Le chef de l'église anglicane St.Michels à Umhlanga, Durban, Andrew Warmback assiste à une veillée nocturne de 12 heures à l'église anglicane St Michael's appelant à un cessez-le-feu permanent immédiat à Gaza et condamnant Israël pour son défi continu à l'égard de la Cour internationale de Justice (CIJ). (Photo, AFP).
Le chef de l'église anglicane St.Michels à Umhlanga, Durban, Andrew Warmback assiste à une veillée nocturne de 12 heures à l'église anglicane St Michael's appelant à un cessez-le-feu permanent immédiat à Gaza et condamnant Israël pour son défi continu à l'égard de la Cour internationale de Justice (CIJ). (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 mai 2024

L'Egypte va s'associer à l'Afrique du Sud dans sa saisine de la CIJ contre Israël

  • Dans un communiqué, le Hamas se dit «reconnaissant de l'annonce de l'Egypte» sur la CIJ
  • C'est la troisième fois que Pretoria demande des mesures supplémentaires à la plus haute juridiction de l'ONU

LE CAIRE: L'Egypte a annoncé dimanche son intention de s'associer à l'Afrique du Sud dans sa récente demande à la Cour internationale du justice (CIJ) d'imposer de nouvelles mesures d'urgence à Israël, d'après un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Une décision qui intervient "à la lumière de l'augmentation de la gravité et de l'étendue des attaques israéliennes contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza", le ciblage systématique par Israël "des civils et la destruction des infrastructures" et son incitation "au déplacement des Palestiniens", d'après la même source.

Dans un communiqué, le Hamas se dit "reconnaissant de l'annonce de l'Egypte" sur la CIJ.

Le mouvement islamiste palestinien appelle "les pays arabes et musulmans et tous les pays à travers le monde à prendre des mesures similaires pour soutenir la cause palestinienne en se joignant aux actions judiciaires" contre Israël, "à couper toute relation avec lui" et "à l'isoler sur le plan international".

Troisième tentative 

C'est la troisième fois que Pretoria demande des mesures supplémentaires à la plus haute juridiction de l'ONU, après l'avoir saisie fin décembre, accusant Israël de perpétrer un "génocide" à Gaza, une accusation démentie avec véhémence par Israël.

La situation "résultant de l'attaque israélienne contre Rafah" occasionne selon l'Afrique du Sud "de nouveaux développements qui causent un préjudice irréparable aux droits du peuple palestinien de Gaza", a déclaré vendredi Pretoria, selon un communiqué de la CIJ.

L'Afrique du Sud demande notamment à la CIJ d'enjoindre Israël de garantir qu'il se "retirera immédiatement et cessera son offensive militaire dans le gouvernorat de Rafah", indique la requête, et "prendra immédiatement toutes les mesures efficaces pour garantir et faciliter l'accès sans entrave à Gaza" de l'assistance humanitaire.

L'Egypte a été le premier pays arabe à conclure un accord de paix avec Israël en 1979. Elle joue souvent un rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien, y compris dans la guerre actuelle.

Elle partage également avec Gaza la seule frontière du petit territoire assiégé qui ne soit pas sous contrôle direct d'Israël.

Défiant les mises en garde internationales, l'armée israélienne mène depuis mardi des incursions dans l'est de Rafah et a pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois d'aide humanitaire.

Depuis lors, l'Egypte refuse de coordonner avec Israël l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza.

Le Caire a mis en garde à plusieurs reprises contre l'escalade en cours depuis que les négociateurs israéliens et palestiniens ont quitté l'Egypte, mettant fin à des discussions ayant échoué à parvenir à une trêve.


La diplomatie américaine suspend les visas humanitaires pour les Gazaouis

Des personnes se rassemblent lors de la manifestation « Stand with Gaza » (Soutenez Gaza) à Bryant Park, à New York, le 16 août 2025. (Photo de Leonardo Munoz / Leonardo Munoz / AFP)
Des personnes se rassemblent lors de la manifestation « Stand with Gaza » (Soutenez Gaza) à Bryant Park, à New York, le 16 août 2025. (Photo de Leonardo Munoz / Leonardo Munoz / AFP)
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  • La diplomatie américaine a annoncé samedi qu'elle suspendait, le temps d'une enquête, l'octroi de visas médicaux à des réfugiés palestiniens de la bande de Gaza.
  • Laura Loomer a pris pour cible « Heal Palestine », une association présentée sur le compte X comme organisant des voyages aux États-Unis pour raisons médicales pour des Palestiniens de la bande de Gaza.

WASHINGTON : La diplomatie américaine a annoncé samedi qu'elle suspendait, le temps d'une enquête, l'octroi de visas médicaux à des réfugiés palestiniens de la bande de Gaza, après que l'influenceuse d'extrême droite, qui a l'oreille de Donald Trump, a dénoncé cette politique humanitaire.

« Tous les visas visiteurs pour les personnes en provenance de Gaza sont suspendus le temps que nous fassions un examen complet et minutieux du processus et des procédures utilisés ces derniers jours pour accorder un petit nombre de visas temporaires de type médical et humanitaire », a indiqué le département d'État sur X.

Cette annonce du ministère des Affaires étrangères, dirigé par le secrétaire d'État Marco Rubio, fait suite à des publications sur les réseaux sociaux de Laura Loomer, journaliste et influenceuse connue pour ses propos racistes et conspirationnistes, et qui a déjà obtenu la tête de responsables de l'administration précédente de Joe Biden.

Vendredi, elle a annoncé avoir dénoncé auprès de parlementaires républicains l'arrivée aux États-Unis de Palestiniens de Gaza qui « travaillent pour des organisations islamiques pro-Hamas (…), affiliées aux Frères musulmans et financées par le Qatar ». 

Laura Loomer a pris pour cible « Heal Palestine », une association présentée sur le compte X comme organisant des voyages aux États-Unis pour raisons médicales pour des Palestiniens de la bande de Gaza.

« J'ai parlé avec l'équipe du sénateur Tom Cotton (président de la Commission du renseignement, NDLR) et elle examine comment ces Gazaouis ont obtenu un visa pour les États-Unis », a-t-elle écrit sur X.

« Jihadistes »

« C'est vraiment inacceptable. Quelqu'un devra être licencié du département d'État quand Marco Rubio saura qui a approuvé ces visas », a-t-elle réclamé, accusant « le Qatar, notre ennemi, pas notre ami », d'avoir « convoyé ces Gazaouis vers les États-Unis via la compagnie Qatar Airways ».

« Ils inondent littéralement notre pays de djihadistes », a-t-elle accusé.

Toujours sur X, un élu à la Chambre des représentants de Floride, Randy Fine, a fustigé une politique de visas « inacceptable » et promis de « coopérer avec les autorités compétentes pour (…) chercher l'expulsion immédiate » de ces Palestiniens.

L'ONG Palestine Children's Relief Fund (PCRF), qui affirme dans un communiqué publié samedi soir avoir « évacué vers les États-Unis des milliers d'enfants palestiniens pour une prise en charge médicale », a exhorté « le gouvernement américain à revenir sur cette décision dangereuse et inhumaine ». 

« Les évacuations médicales sont une planche de salut pour les enfants de Gaza, faute de quoi ils subiraient des souffrances inimaginables, voire mourraient en raison de l'effondrement des infrastructures médicales » dans ce territoire palestinien ravagé par la guerre.

Ce n'est pas la première fois que Laura Loomer exerce une telle influence sur l'administration Trump.

Fin juillet, le Pentagone avait annulé l'embauche d'une haute fonctionnaire comme professeure à l'école militaire de West Point, après que l'influenceuse ultra-conservatrice l'avait qualifiée de « taupe » des démocrates.

En avril, Laura Loomer avait également annoncé que le directeur de l'agence de renseignement NSA, Timothy Haugh, et son adjointe, Wendy Noble, avaient été limogés pour « déloyauté » envers Donald Trump, après avoir vu le président à la Maison Blanche.


Syrie : explosion d'une voiture piégée à Damas, pas de victime selon les médias d'État

Les forces de sécurité syriennes ont fait exploser des munitions non utilisées dans le cadre d'un exercice d'entraînement mardi dans la capitale Damas, a déclaré une source sécuritaire, provoquant une explosion qui a été entendue dans toute la ville. (Capture d'écran/X)
Les forces de sécurité syriennes ont fait exploser des munitions non utilisées dans le cadre d'un exercice d'entraînement mardi dans la capitale Damas, a déclaré une source sécuritaire, provoquant une explosion qui a été entendue dans toute la ville. (Capture d'écran/X)
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  • « Une explosion a été entendue dans le quartier de Mazzeh », a rapporté l'agence de presse officielle Sana, citant ce quartier cossu de la capitale syrienne qui abrite également des ambassades et des bureaux de l'ONU.

DAMAS : Les médias d'État syriens ont annoncé qu'une voiture piégée avait explosé samedi soir à Damas, sans faire de victime.

« Une explosion a été entendue dans le quartier de Mazzeh », a rapporté l'agence de presse officielle Sana, citant ce quartier cossu de la capitale syrienne qui abrite également des ambassades et des bureaux de l'ONU.

Selon la télévision d'État, l'explosion a été causée par « un engin explosif placé à l'intérieur d'une vieille voiture ». Aucun blessé n'a été signalé.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a affirmé que le véhicule avait explosé près d'un hôtel.


Des ministres arabes dénoncent les propos de Netanyahu sur le "Grand Israël"

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. (AFP/Photo d'archives)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. (AFP/Photo d'archives)
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  • Dans une déclaration conjointe, les ministres ont affirmé que les propos tenus par Netanyahu et ses ministres constituent « une violation flagrante et dangereuse » du droit international
  • La déclaration a été signée par les ministres des Affaires étrangères de 31 pays ainsi que les secrétaires généraux de la Ligue arabe, de l’OCI et du CCG

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères des pays arabes et musulmans ont condamné samedi les propos rapportés du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu évoquant un « Grand Israël », à la suite des déclarations de ses alliés d’extrême droite appelant à l’annexion de territoires palestiniens.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont qualifié ces propos de Netanyahu et de ses ministres de « violation flagrante et dangereuse du droit international ».

« Ils constituent également une menace directe pour la sécurité nationale arabe, la souveraineté des États, ainsi que pour la paix et la sécurité régionales et internationales », indique la déclaration relayée par l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les signataires incluent les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Algérie, de Bahreïn, du Bangladesh, du Tchad, des Comores, de Djibouti, d’Égypte, de Gambie, d’Indonésie, d’Irak, de Jordanie, du Koweït, du Liban, de Libye, des Maldives, de Mauritanie, du Maroc, du Nigeria, d’Oman, du Pakistan, de Palestine, du Qatar, du Sénégal, de Sierra Leone, de Somalie, du Soudan, de Syrie, de Turquie, des Émirats arabes unis et du Yémen. Étaient également signataires les secrétaires généraux de la Ligue des États arabes, de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les ministres ont souligné que, « tout en réaffirmant le respect de la légitimité internationale et de la Charte des Nations Unies — notamment l’article 2, paragraphe 4, interdisant le recours à la force ou à la menace de l’utiliser — leurs États adopteront toutes les politiques et mesures nécessaires à la préservation de la paix, dans l’intérêt de tous les États et peuples, en faveur de la sécurité, de la stabilité et du développement, loin des illusions de domination et d’imposition de la force ».

Les ministres ont également dénoncé l’approbation par le ministre israélien extrémiste Bezalel Smotrich du plan de colonisation dans la zone dite « E1 » en Cisjordanie, ainsi que ses déclarations radicales et racistes rejetant la création d’un État palestinien.

Des pays européens, également préoccupés, ont appelé Israël à faire marche arrière, l’Allemagne avertissant que le projet de colonisation dans la zone E1 et l’expansion de Maalé Adoumim aggraveraient encore les restrictions de déplacement des Palestiniens en divisant la Cisjordanie en deux et en la coupant de Jérusalem-Est.

La déclaration commune indique que ce plan constitue « une violation flagrante du droit international et une atteinte manifeste au droit inaliénable du peuple palestinien à établir un État indépendant et souverain dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem occupée comme capitale ».

Les ministres ont averti qu’« en ignorant délibérément les droits des Palestiniens, de ses voisins et de la communauté internationale dans son ensemble, Israël alimente directement les cycles de violence et de conflit, et compromet les perspectives d’une paix juste et globale dans la région ».

Ils ont réaffirmé « leur rejet et leur condamnation des crimes d’agression, de génocide et de nettoyage ethnique commis par Israël », ainsi que l’urgence d’un cessez-le-feu à Gaza, et la nécessité de garantir un accès humanitaire inconditionnel afin de mettre fin à la politique de famine systématique utilisée comme arme de génocide.

En défiant la pression internationale, Israël a tué au moins 61 827 Palestiniens dans sa guerre de représailles à Gaza depuis l’attaque surprise du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui avait causé la mort de 1 219 personnes et la capture de dizaines d’otages — dont la plupart ont été libérés à la suite de négociations.

Malgré la destruction presque totale de Gaza, Israël continue d’empêcher l’accès des agences humanitaires internationales chargées d’acheminer de la nourriture aux réfugiés affamés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com