Législatives: la gauche entame un chemin difficile vers l'union, avec ou sans Mélenchon

Le fondateur du parti de gauche La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, sort d'un isoloir pour voter pour l'élection du Parlement européen dans un bureau de vote à Paris, le 9 juin 2024. (AFP)
Le fondateur du parti de gauche La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, sort d'un isoloir pour voter pour l'élection du Parlement européen dans un bureau de vote à Paris, le 9 juin 2024. (AFP)
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Publié le Lundi 10 juin 2024

Législatives: la gauche entame un chemin difficile vers l'union, avec ou sans Mélenchon

  • Au lendemain de la dissolution de l'Assemblée nationale provoquée par le triomphe du RN aux européennes, trouver un accord à gauche en si peu de temps relève de la gageure
  • La Nupes, alliance des principaux partis de gauche, avait permis en juin 2022 de faire entrer 151 députés à l'Assemblée nationale, mais elle a éclaté après plusieurs différends

PARIS: Les partis de gauche ont entamé lundi des tractations pour trouver une union pour les législatives anticipées du 30 juin, certains appelant à un "front populaire" sans hégémonie de Jean-Luc Mélenchon, alors que la direction de LFI veut un rassemblement autour de l'ex-alliance de gauche Nupes.

Au lendemain de la dissolution de l'Assemblée nationale provoquée par le triomphe du RN aux européennes, trouver un accord à gauche en si peu de temps relève de la gageure.

Partis séparés pour le scrutin européen, le Parti socialiste, les Ecologistes, le Parti communiste et La France insoumise peuvent-ils réussir à s'entendre, après une campagne particulièrement violente, qui a rebattu les cartes et redonné du poids au PS (13,8% des voix), avec une tête de liste, Raphaël Glucksmann, hostile à LFI?

"La clé du scrutin, c'est front de gauche ou pas front de gauche", résume un député MoDem.

La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), alliance des principaux partis de gauche, avait permis en juin 2022 de faire entrer 151 députés à l'Assemblée nationale, mais elle a éclaté après plusieurs différends, dont le dernier après le 7 octobre et le refus de LFI de qualifier le Hamas de mouvement "terroriste".

Plus largement, la personnalité et les propos de Jean-Luc Mélenchon, accusé notamment d'ambiguïté sur la question de l'antisémitisme, clivent énormément à gauche.

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a prévenu lundi matin qu'il ne s'alignerait "pas sur Jean-Luc Mélenchon" comme en 2022, affirmant qu'"il faut faire du neuf" et qu'il "ne s'agit pas de devenir (ses) supplétifs"

Le chef des socialistes a appelé par contre à "la constitution d'un front populaire contre l'extrême droite", reprenant une proposition émise dimanche soir par l'Insoumis François Ruffin.

De leur côté, les responsables de LFI ont envoyé une "proposition de rencontre" lundi "après-midi" aux formations politiques de la Nupes pour "travailler à l'unité et à la clarté".

"Maintenant l'Union. Urgente, forte, claire", a abondé Jean-Luc Mélenchon.

Mais même s'ils ne sont plus forts des 22% de leur leader à la présidentielle, les Insoumis n'entendent pas se ranger derrière une autre ligne que la leur et le programme de la Nupes, d'autant qu'ils se sentent confortés par les 9,9% obtenus par leur candidate aux européennes Manon Aubry, grâce à ses bons scores dans les circonscriptions populaires.

Du côté des Ecologistes, qui ont connu une véritable déroute et n'ont obtenu que 5,5% des voix dimanche soir, la secrétaire nationale Marine Tondelier a appelé "tous les chefs de parti progressistes à se réunir" dès lundi.

«La Nupes est morte»

Selon une source socialiste, "une réunion doit avoir lieu sous peu avec toute la gauche dont Ruffin", mais aussi avec Place publique, dont le leader Raphaël Glucksmann a émergé dimanche soir comme le nouvel homme fort de la gauche.

Ce dernier a appelé dimanche soir les électeurs qui se "reconnaissent dans le cap qu'on a tracé, à se rassembler" pour une alternative "démocratique et pro-européenne", et "sans calomnies, ni violence ni outrances". Un avertissement clair à LFI et Jean-Luc Mélenchon.

Beaucoup au PS n'entendent pas rejouer l'accord Nupes, y compris le député Philippe Brun, qui a longtemps été un fervent partisan de cette union. "La Nupes est morte, tout le monde le sait très bien. Il faut un grand rassemblement républicain, avec les humanistes et les gaullistes qui veulent nous rejoindre", plaide-t-il.

François Ruffin, qui entretient des divergences avec la direction insoumise, a répété sur France Inter qu'"il n'y a pas de fatalité" à une victoire du RN les 30 juin et 7 juillet. Et il a insisté sur les "évidences partagées" à gauche, comme la taxation des dividendes, l'indexation des salaires ou la reconnaissance de l'Etat de Palestine.

D'autres Insoumis "frondeurs" comme Clémentine Autain ou Raquel Garrido ont lancé des appels similaires.

Même appel à l'unité du côté du communiste Fabien Roussel. Il a réclamé "un seul candidat dans chaque circonscription le 30 juin".

En attendant, l'heure est aux calculs.

"Là on ressort tous les tableaux Excel de 2022", qu'il faut "remouliner avec les résultats de ce soir, pour voir qui sont les mieux placés", prévient un cadre socialiste.


France: un 14-Juillet sous le signe de la «crédibilité» de l'armée face à «un monde plus brutal»

L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon.  "Il s'agit de montrer un outil de combat qui est quasiment prêt à partir, tel qu'il est présenté à nos concitoyens sur les Champs-Elysées", a-t-il expliqué. (AFP)
L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon. "Il s'agit de montrer un outil de combat qui est quasiment prêt à partir, tel qu'il est présenté à nos concitoyens sur les Champs-Elysées", a-t-il expliqué. (AFP)
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  • Lors du défilé de lundi matin, de retour sur la prestigieuse avenue parisienne des Champs-Elysées après avoir été déplacé l'an passé en raison des Jeux Olympiques de Paris, l'armée française entend mettre en valeur sa "crédibilité opérationnelle"
  • L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris

PARIS: Face à "un monde plus brutal", le traditionnel défilé du 14-Juillet donné lundi à Paris pour la fête nationale mettra en avant des militaires français "prêts à partir" en opérations, au lendemain de l'annonce de dépenses de défense accrues.

"Jamais depuis 1945 la liberté n'avait été si menacée", a affirmé dimanche le président français Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés, en évoquant notamment la "menace durable" que fait peser la Russie sur le continent.

L'Europe est "mise en danger au moment où la guerre a été portée sur notre sol avec l'invasion de l'Ukraine, alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d'incertitude" quant à la pérennité de leur soutien, a exposé M. Macron, et "notre Europe se trouve placée à la lisière d'un vaste arc de crises".

En conséquence, la France compte renforcer son effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d'euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027, de sorte que le budget défense du pays aura quasiment doublé en dix ans sous ses deux mandats, pour atteindre près de 64 milliards d'euros à cet horizon.

"Face à un monde plus brutal, la Nation doit être plus forte", car "pour être libres dans ce monde, il faut être craint, pour être craint il faut être puissant", a insisté le dirigeant français.


Un élève-officier chute mortellement à Paris à la veille de son défilé du 14-Juillet

Un élève-officier de l'Ecole militaire interarmes (EMIA) a chuté mortellement dans la nuit de samedi à dimanche dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'il rentrait du bal des défilants organisé en amont du défilé du 14-Juillet, a appris l'AFP de sources policière et militaire. (AFP)
Un élève-officier de l'Ecole militaire interarmes (EMIA) a chuté mortellement dans la nuit de samedi à dimanche dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'il rentrait du bal des défilants organisé en amont du défilé du 14-Juillet, a appris l'AFP de sources policière et militaire. (AFP)
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  • Le sous-lieutenant Antoine Alix, qui achevait sa formation d’élève-officier, devait défiler lundi sur les Champs Elysées avec sa promotion, selon un communiqué du ministère des Armées
  • Engagé en 2015 "en qualité de jeune engagé volontaire de l’armée de Terre pour servir au sein du 7e régiment du matériel de Lyon, il a fait preuve pendant 10 ans d'une volonté sans faille de servir son pays", selon le ministère

PARIS: Un élève-officier de l'Ecole militaire interarmes (EMIA) a chuté mortellement dans la nuit de samedi à dimanche dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'il rentrait du bal des défilants organisé en amont du défilé du 14-Juillet, a appris l'AFP de sources policière et militaire.

L'élève officier, né en 1993, est décédé après avoir chuté depuis le pont de la rue Caulaincourt, a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP.

Une enquête en recherche des causes de la mort a été confiée au commissariat du 18e arrondissement, selon le parquet, et les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances de ce décès.

Le sous-lieutenant Antoine Alix, qui achevait sa formation d’élève-officier, devait défiler lundi sur les Champs Elysées avec sa promotion, selon un communiqué du ministère des Armées.

Engagé en 2015 "en qualité de jeune engagé volontaire de l’armée de Terre pour servir au sein du 7e régiment du matériel de Lyon, il a fait preuve pendant 10 ans d'une volonté sans faille de servir son pays", selon le ministère.

Il a notamment été déployé à deux reprises en opération extérieure au Sahel et réussi l'an passé le concours de l'EMIA pour devenir officier.

Il est tombé dans le cimetière de Montmartre depuis un pont à 15 mètres de hauteur.

Selon la source policière, le jeune trentenaire rentrait du bal des défilants et aurait escaladé le pont métallique routier qui traverse le cimetière de Montmartre.

Lundi, 7.000 femmes et hommes défileront, dont 5.600 à pied, ainsi que 65 avions dont cinq appareils étrangers, 34 hélicoptères, 247 véhicules et 200 chevaux de la Garde républicaine.


14 juillet: la France réaffirme son attachement au partenariat stratégique avec l'Arabie Saoudite

Patrick Maisonnave, ambassadeur de France en Arabie saoudite (Photo Fournie)
Patrick Maisonnave, ambassadeur de France en Arabie saoudite (Photo Fournie)
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  • En poste à Riyad depuis un an, l'ambassadeur décrit la relation entre la France et l'Arabie saoudite comme particulièrement dynamique.
  • "La dynamique est très positive. Cette première année nous a permis de formaliser notre partenariat stratégique, comme en témoigne la visite d'État historique du président français en décembre dernier"

RIYAD: Chaque 14 juillet, jour de la Bastille, la France commémore les valeurs fondatrices de sa République : la liberté, l'égalité et la fraternité. Elle célèbre aussi les liens durables qui l’unissent à ses partenaires mondiaux.
Cette fête nationale, qui trouve son origine dans la prise de la Bastille en 1789 — tournant de la Révolution française et de la fin de la monarchie absolue — a été célébrée pour la première fois en 1790, lors de la Fête de la Fédération, et officiellement déclarée fête nationale en 1880. Elle reste un symbole d’unité, de démocratie et d’ouverture.

C’est dans cet esprit que nous avons rencontré Patrick Maisonnave, ambassadeur de France en Arabie saoudite, pour réfléchir à l’état des relations bilatérales entre Paris et Riyad.
Au cœur de la discussion : le partenariat stratégique croissant entre les deux pays, le développement de la coopération économique, la présence accrue des entreprises françaises dans le Royaume, les échanges culturels et touristiques, ainsi que le rôle que joue la France dans la promotion de la stabilité régionale.

Une relation bilatérale stratégique et dynamique

En poste à Riyad depuis un an, l’ambassadeur décrit la relation entre la France et l’Arabie saoudite comme particulièrement dynamique.
« La dynamique est très positive. Cette première année nous a permis de formaliser notre partenariat stratégique, comme en témoigne la visite d'État historique du président français en décembre dernier », a-t-il souligné.

« Sous l’impulsion de nos deux dirigeants, nous avons œuvré à l’approfondissement de notre coopération dans tous les domaines couverts par le partenariat : la coopération politique, comme en témoigne notre coordination sur les questions régionales, ainsi que dans les domaines de l’économie, de la culture et de la défense », a-t-il ajouté.

Il a insisté sur le haut niveau de confiance mutuelle :
« Je suis heureux que la France soit reconnue comme un partenaire stratégique de confiance du Royaume, et réciproquement. La fréquence des rencontres entre le prince héritier et le président français témoigne de la solidité de notre relation bilatérale », a-t-il déclaré.

Coopération économique : un partenariat en pleine expansion

La France est aujourd’hui le deuxième investisseur étranger en Arabie saoudite, avec des projets majeurs dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, des transports et de la santé. L’ambassadeur a souligné l’importance de la récente visite d’État présidentielle :
« Cette visite reflète la maturité de notre relation bilatérale, mais surtout notre ambition commune d’aller plus loin dans des domaines clés tels que l’économie, la défense, l’innovation, la transition énergétique, la culture et les échanges entre les peuples », a-t-il déclaré.

Dans le secteur de l’énergie, de grandes entreprises françaises sont impliquées.
« On ne le dit pas assez : la France est le deuxième investisseur étranger en Arabie saoudite, notamment dans des secteurs stratégiques comme les énergies renouvelables, les transports et la santé », a-t-il souligné.

Parmi les projets phares, on peut citer TotalEnergies, qui cogère la raffinerie SATORP avec Aramco, ainsi que le complexe pétrochimique d’Amiral. Engie détient près de 9 milliards de dollars d’actifs dans le domaine de l’énergie et de l’eau, tandis qu’EDF est engagée dans des projets de dessalement (Amaala) et de production d’électricité (Taiba, Qassim), pour un total de 5 milliards de dollars.

Dans le secteur des transports, les entreprises françaises contribuent au métro de Riyad et au tramway expérimental d’AlUla. Airbus a reçu plus de 300 commandes d’avions de la part de Saudia, Flynas, Riyadh Air et AviLease.

Parmi les autres acteurs majeurs figurent Veolia, Accor, Bouygues, Alstom, Thales et JCDecaux, tous impliqués dans le développement urbain et les infrastructures.
« Je me réjouis des technologies que nous apportons à l’appui de la Vision 2030 », a déclaré l’ambassadeur.

Aujourd’hui, plus de 200 entreprises françaises sont présentes dans le Royaume et emploient environ 13 000 personnes. Le Conseil d’affaires franco-saoudien, qui compte plus de 300 membres, reflète cette dynamique :
« Il compte désormais 75 % d’entreprises saoudiennes francophiles et 25 % d’entreprises françaises opérant en Arabie saoudite, soit un quasi-quadruplement du nombre de ses membres », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, 34 entreprises françaises ont établi leur siège régional en Arabie saoudite en juin 2025. L’ambassadeur a également salué l’ouverture du bureau du Fonds d’investissement public (FIP) à Paris :
« C’est un signal fort de l’intention du Royaume d’approfondir ses investissements en France et en Europe, en particulier dans les secteurs d’avenir », a-t-il souligné.