L'ambassadeur saoudien au Royaume-Uni affirme que la normalisation avec Israël n’aura pas lieu sans la création d'un État palestinien

L'Arabie saoudite ne normalisera pas ses relations avec Israël au détriment de la création d'un État palestinien, a déclaré jeudi l'ambassadeur du Royaume au Royaume-Uni. (X/@ChathamHouse)
L'Arabie saoudite ne normalisera pas ses relations avec Israël au détriment de la création d'un État palestinien, a déclaré jeudi l'ambassadeur du Royaume au Royaume-Uni. (X/@ChathamHouse)
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Publié le Vendredi 21 juin 2024

L'ambassadeur saoudien au Royaume-Uni affirme que la normalisation avec Israël n’aura pas lieu sans la création d'un État palestinien

  • Le prince Khaled ben Bandar s'est exprimé lors de la conférence de Chatham House à Londres
  • La position du Royaume sur le conflit israélo-arabe n'a jamais changé

LONDRES: L'Arabie saoudite ne normalisera pas ses relations avec Israël au détriment de la création d'un État palestinien, a déclaré jeudi l'ambassadeur du Royaume au Royaume-Uni. 

S'exprimant lors de la conférence de Chatham House à Londres, le prince Khaled ben Bandar a soutenu que la normalisation restait cruciale pour l'Arabie saoudite et les autres pays de la région, car elle garantirait la paix, la stabilité et la sécurité. Il a admis que des «compromis devraient être faits» pour résoudre le conflit israélo-arabe, qui, selon lui, a un impact mondial unique par rapport à d’autres conflits. 

«Si ce qui se passe [à Gaza] se poursuit, nous allons nous engager sur une voie irréversible», a lancé le prince Khaled. 

«Plus nous nous éloignons de la recherche d’une solution, plus les gens perdent espoir. À ce stade, le conflit se transformera en un conflit régional. Il est important que tout le monde reconnaisse le danger qui nous guette. Le conflit ne restera pas régional, il deviendra très rapidement international», a-t-il ajouté. 

Toutefois, le prince Khaled a précisé que la normalisation ne serait «pas pertinente» tant que la question palestinienne n'aurait pas été résolue. 

«Nous croyons en la création d'un État palestinien et en une solution au conflit», a-t-il indiqué. «Si c'était facile, nous l'aurions déjà fait, mais, en l’absence d’une solution, la normalisation est hors de propos. Il n'y a aucun intérêt à une normalisation si le conflit persiste, car c'est le conflit qui est le problème, pas la normalisation.» 

«Il est inutile de discuter de tout le reste tant que nous n'avons pas trouvé de solution. Une fois que nous y parviendrons, tout sera sur la table.» 

Le prince Khaled a souligné que le Royaume était «l'un des pays les plus importants de la région» et qu’il disposait d’un  «un levier» pour ouvrir le monde arabe et musulman à Israël. Ne pas jouer un rôle dans la médiation en faveur d’une solution serait «absurde». 

Cependant, il a ajouté que pour que cela se produise, Israël devait «également jouer le jeu», précisant que le prix à payer pour trouver une solution était la création d’un État palestinien indépendant. 

L'ambassadeur a déploré le manque de couverture médiatique mondiale de la position saoudienne sur la crise. Dans un récent discours du Hajj, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a réitéré les appels à un arrêt immédiat des attaques contre Gaza. 

«Il est important de reconnaître notre position, restée inchangée, malgré le fait que les gens ne nous écoutent jamais», a affirmé le prince Khaled. 

«La position du prince héritier, celle de l'Arabie saoudite, de Sa Majesté [le roi Salmane], du gouvernement ainsi que la volonté de presque tous les Saoudiens que je connais se résument dans la nécessité de créer un État palestinien.» 

«L'offre a été faite dans l'Initiative de paix arabe; sur les frontières de 1967, un État palestinien, une solution à deux États et tout le monde serait heureux pour toujours. Cela remonte à 1982, lorsque le roi Fahd a présenté la même offre, qui n'a pas toujours pas été acceptée. Je trouve cela incompréhensible.» 

Le prince héritier a déclaré très clairement que nous avons besoin d'un cessez-le-feu, d'une solution irréversible pour les Palestiniens et ensuite de la paix partout. Mais cette opinion n'a même pas été relayée. 

«C'est pour nous agaçant, voire frustrant, parce que le monde suppose quelque chose de totalement différent et cela n'aide en rien la situation», a-t-il conclu. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk