Les ambassades des États-Unis et de la Russie réactivent les mises en garde contre les voyages au Liban

Un employé de la défense civile inspecte une maison détruite par une frappe aérienne israélienne à Chebaa, une ville libanaise située près de la frontière avec Israël, au sud du Liban, mercredi 26 juin 2024. (Photo AP)
Un employé de la défense civile inspecte une maison détruite par une frappe aérienne israélienne à Chebaa, une ville libanaise située près de la frontière avec Israël, au sud du Liban, mercredi 26 juin 2024. (Photo AP)
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Publié le Vendredi 28 juin 2024

Les ambassades des États-Unis et de la Russie réactivent les mises en garde contre les voyages au Liban

  • Selon le bureau de presse de M. Mikati, M. Schallenberg a abordé les «efforts internationaux visant à mettre fin aux attaques israéliennes contre le Liban»
  • L'ambassade de Russie a conseillé à ses ressortissants «de s'abstenir de voyager au Liban jusqu'à ce que la situation dans le sud du pays se stabilise»

BEYROUTH: Jeudi, le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati, a discuté de la «situation dans le sud du Liban et dans la région» lors d'un entretien téléphonique avec le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg. 

Ces échanges interviennent alors que plusieurs ambassades au Liban ont réitéré leurs avertissements à leurs ressortissants contre tout séjour ou voyage au Liban en raison des tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah. 

Selon le bureau de presse de M. Mikati, M. Schallenberg a abordé les «efforts internationaux visant à mettre fin aux attaques israéliennes contre le Liban». 

La semaine dernière, l'armée israélienne a annoncé avoir élaboré «des plans pour une offensive de grande envergure au Liban». 

De son côté, M. Mikati a présidé jeudi une réunion cruciale axée sur «les moyens de soutenir les personnes déplacées et les résidents des villages situés dans les zones exposées aux attaques israéliennes, ainsi que sur la marche à suivre en cas d'urgence». 

Les ministres de l'Intérieur, de la Santé, de l'Environnement et des Affaires sociales, les gouverneurs du Sud et de Nabatieh, le secrétaire général du Conseil suprême de défense, le Conseil national de la recherche scientifique et un représentant du ministère de l'Éducation ont participé aux discussions. 

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l'ambassade des États-Unis a mis en garde ses ressortissants contre tout voyage au Liban en raison de la situation dangereuse sur le plan de la sécurité, soulignant que «les conditions peuvent changer de manière spectaculaire et rapide». 

L'ambassade de Russie a conseillé à ses ressortissants «de s'abstenir de voyager au Liban jusqu'à ce que la situation dans le sud du pays se stabilise». 

En effet, cette déclaration «est une version issue de l'année dernière et reste d’actualité», a déclaré l'ambassadeur russe Alexander Rudakov. 

«Nous recommandons à nos ressortissants de différer tout voyage au Liban jusqu’à ce que la situation dans le sud du pays se stabilise. Nous leur offrons la liberté de choisir de rester sur place ou de partir.» 

Les pays européens ont également déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Liban, tandis que le ministère koweïtien des Affaires étrangères a évacué ses citoyens. 

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté qu’une source au sein de l'armée israélienne avait déclaré que Tel-Aviv pourrait être amené à prendre des mesures offensives importantes au Liban. 

L'armée a débuté l’entraînement des soldats déployés vers le nord en vue de les préparer au «combat dans un environnement complexe et densément peuplé». 

Selon une source israélienne, «la décision de transférer des forces de la bande de Gaza vers le nord», a été confirmée, «les responsables étant conscients de l'escalade des tensions dans le nord». 

Les États-Unis avaient précédemment exprimé leur inquiétude concernant «le risque d'une guerre générale avec le Liban». 

Malgré les efforts diplomatiques, les affrontements se sont intensifiés entre le Hezbollah et Israël après l'assassinat, il y a deux semaines, d'un haut commandant de terrain du Hezbollah, Taleb Abdallah. 

Hier, à midi, des chasseurs israéliens ont frappé Aïtaroun, détruisant une maison, sans faire de blessés. La zone, abandonnée par ses habitants, est soumise à des frappes israéliennes quotidiennes. 

Un autre raid a été mené sur la ville frontalière de Houla. 

Un drone de combat israélien a pris pour cible et tué un motocycliste sur la route de Sohmor, dans l'ouest de la Bekaa. 

Des chasseurs israéliens ont survolé à basse altitude les régions de Nabatieh et d'Iqlim al-Tuffah, créant une puissante sensation sonique en franchissant le mur du son en deux vagues distinctes. 

En outre, un drone israélien a pris pour cible un immeuble résidentiel à Nabatieh, blessant plus de 20 habitants du quartier de Mashaa, parmi lesquels des membres d'une famille déplacée de la ville frontalière de Taybeh. 

Ce raid, le premier dans la région depuis huit mois, a semé la panique, faisant voler en éclats les portes et les fenêtres des maisons environnantes. 

Mohammed Mehdi, un habitant du quartier, a déclaré jeudi à Arab News que le quartier avait été transformé en zone de guerre après ce raid qui a causé des dommages significatifs à de nombreuses maisons, bâtiments, routes et véhicules. 

M. Mehdi a déclaré que les missiles avaient perforé les murs des maisons et fissuré des balcons des quartiers voisins. 

Le service des urgences de l'hôpital Ragheb-Harb de Toul a traité environ 22 personnes pour des blessures légères ou modérées résultant du raid. 

La plupart des blessés ont pu quitter l'hôpital, tandis que deux patients ont été gardés pour des examens de suivi, a déclaré le responsable des relations publiques de l'hôpital, Raïf Dia. 

Des sirènes ont retenti à Ras al-Naqoura et dans les villes de Galilée occidentale «après l'infiltration présumée d'un drone en provenance du Liban». 

Les médias israéliens ont ensuite rapporté que «le drone lancé du sud du Liban était tombé sans être intercepté dans la zone de la colonie de Shlomi». 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: une délégation du Hamas en Egypte reçoit une proposition de cessez-le-feu 

Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa (à gauche) écoute le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty (au centre) s'exprimer lors d'une conférence de presse organisée du côté égyptien du poste-frontière de Rafah, à Rafah, le 18 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa (à gauche) écoute le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty (au centre) s'exprimer lors d'une conférence de presse organisée du côté égyptien du poste-frontière de Rafah, à Rafah, le 18 août 2025. (AFP)
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  • "La délégation du Hamas, dirigée par Khalil al-Hayya au Caire, a reçu une nouvelle proposition des médiateurs égyptiens et qataris pour un cessez-le-feu", a indiqué à l'AFP le responsable palestinien, qui a souhaité l'anonymat
  • Il a précisé que la proposition "se base sur celle de l’envoyé américain (Steve) Witkoff, qui prévoit une trêve de soixante jours et la libération des prisonniers israéliens en deux vagues"

LE CAIRE: Une délégation du mouvement islamiste palestinien Hamas a reçu au Caire de la part des médiateurs une nouvelle proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable palestinien proche du dossier.

Ce texte reprend les grandes lignes d'une précédente proposition américaine prévoyant une trêve de 60 jours et la libération, en deux étapes, d'otages israéliens enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

"La délégation du Hamas, dirigée par Khalil al-Hayya au Caire, a reçu une nouvelle proposition des médiateurs égyptiens et qataris pour un cessez-le-feu", a indiqué à l'AFP le responsable palestinien, qui a souhaité l'anonymat.

Il a précisé que la proposition "se base sur celle de l’envoyé américain (Steve) Witkoff, qui prévoit une trêve de soixante jours et la libération des prisonniers israéliens en deux vagues".

"La proposition est un accord-cadre pour lancer des négociations sur un cessez-le-feu permanent. Le Hamas tiendra des consultations internes au sein de sa direction" et avec les dirigeants d'autres groupes alliés sur la nouvelle proposition, a-t-il ajouté.

Le Hamas avait annoncé la semaine dernière qu'une délégation de haut niveau se trouvait au Caire pour des discussions avec des responsables égyptiens sur les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza après plus de 22 mois de conflit ayant entraîné une situation humanitaire catastrophique.

Avec le Qatar et les Etats-Unis, l’Egypte participe à la médiation entre Israël et le Hamas, mais ces pays n'ont pas obtenu de percée depuis une trêve de courte durée plus tôt cette année.

Le ministre des Affaires étrangères égyptien Badr Abdelatty a confirmé la présence en Egypte d'une délégation palestinienne et d'une autre du Qatar, précisant que le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, se trouvait également actuellement en Egypte en vue "d'exercer une pression maximale sur les deux parties" pour un accord.

Il a indiqué, lors d'une conférence de presse à Rafah, à la frontière entre Gaza et l'Egypte, que ces délégations intensifiaient "les efforts afin de mettre fin aux assassinats et à la famine systématiques et pour préserver le sang du peuple palestinien innocent".

L'ONG Amnesty International a affirmé lundi dans un communiqué qu'Israël menait dans la bande de Gaza, un territoire assiégé, une "campagne de famine délibérée".

La semaine dernière, M. Abdelatty avait déclaré que Le Caire travaillait avec le Qatar et les Etats-Unis pour négocier une trêve de 60 jours "avec la libération de certains otages et de certains détenus palestiniens, ainsi que l’acheminement sans restriction de l’aide humanitaire et médicale vers Gaza".


L'émissaire américain appelle Israël à agir après que le Liban a fait un «premier pas» pour désarmer le Hezbollah

L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi que le gouvernement libanais avait fait "un premier pas" pour désarmer le Hezbollah pro-iranien, et estimé qu'il revenait désormais à Israël de faire sa part pour appliquer le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre. (AFP)
L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi que le gouvernement libanais avait fait "un premier pas" pour désarmer le Hezbollah pro-iranien, et estimé qu'il revenait désormais à Israël de faire sa part pour appliquer le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre. (AFP)
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  • Il s'agit de la première visite au Liban de M. Barrack depuis que, sous pression des Etats-Unis et face aux craintes d'une intensification des attaques israéliennes au Liban, le gouvernement libanais a chargé début août l'armée de préparer un plan visant
  • Cette décision s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël dont deux mois de guerre ouverte

BEYROUTH: L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi que le gouvernement libanais avait fait "un premier pas" pour désarmer le Hezbollah pro-iranien, et estimé qu'il revenait désormais à Israël de faire sa part pour appliquer le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre.

Il s'agit de la première visite au Liban de M. Barrack depuis que, sous pression des Etats-Unis et face aux craintes d'une intensification des attaques israéliennes au Liban, le gouvernement libanais a chargé début août l'armée de préparer un plan visant à désarmer d'ici la fin 2025 le Hezbollah, fondé et financé par l'Iran et ennemi juré d'Israël.

Cette décision s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël dont deux mois de guerre ouverte.

"Je pense que le gouvernement libanais (...) a fait un premier pas. Ce qu'il nous faut maintenant, c'est qu'Israël ait un engagement réciproque", a déclaré M. Barrack à l'issue d'une rencontre avec le président libanais Joseph Aoun.

L'accord de cessez-le feu prévoit le retrait du Hezbollah de la zone située au sud du fleuve Litani et le démantèlement de ses infrastructures militaires, en contrepartie du renforcement du déploiement de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU.

Il prévoit également un retrait israélien du sud du Liban. Mais Israël maintient des troupes dans cinq positions frontalières qu'il juge stratégiques, et mène régulièrement des frappes chez son voisin.

Interrogé à propos d'un retrait des troupes israéliennes du Liban et d'un arrêt des "violations" de l'accord, M. Barrack a affirmé qu'il s'agissait "exactement de la prochaine étape".

"Dans les semaines à venir, vous verrez des progrès de tous les côtés", a-t-il assuré.

"Cela signifie une vie meilleure pour les populations" dans la région, a-t-il déclaré.

Le mouvement chiite, seule faction libanaise autorisée à conserver ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), a rejeté la décision du gouvernement de le désarmer. Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, l'a accusé vendredi de "livrer" le pays à Israël en prenant cette mesure.

Israël affirme cibler au Liban des infrastructures du mouvement, qu'il accuse de tenter de se reconstituer, et menace d'étendre ses opérations militaires si les autorités libanaises échouent à le désarmer.

Le Hezbollah est sorti très affaibli de la guerre en 2024 contre Israël, qui a détruit une partie de son arsenal et décimé sa direction. Après avoir dominé pendant des années la vie politique au Liban, son influence a depuis nettement reculé.


Gaza: Amnesty International estime qu'Israël mène «une campagne de famine délibérée»

Amnesty International avait accusé en avril les autorités israéliennes de commettre un "génocide en direct" à Gaza, allégations qualifiées de "mensonges sans fondement" par le ministère des Affaires étrangères israélien. (AFP)
Amnesty International avait accusé en avril les autorités israéliennes de commettre un "génocide en direct" à Gaza, allégations qualifiées de "mensonges sans fondement" par le ministère des Affaires étrangères israélien. (AFP)
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  • Cette campagne détruit "systématiquement la santé, le bien-être et le tissu social" à Gaza
  • Pour l'ONG, les témoignages qu'elle a recueillis confirment que "la combinaison mortelle de la faim et de la maladie n'est pas une conséquence malheureuse des opérations militaires israéliennes" à Gaza

JERUSALEM: Israël mène à Gaza une "campagne de famine délibérée", estime Amnesty International dans un communiqué publié lundi alors que l'ONU et de nombreuses ONG ne cessent de mettre en garde contre une famine imminente dans le territoire palestinien en guerre.

Cette campagne détruit "systématiquement la santé, le bien-être et le tissu social" à Gaza, écrit l'organisation de défense des droits humains après avoir mené des entretiens avec 19 Palestiniens de Gaza vivant dans des camps de déplacés et deux membres du personnel médical traitant des enfants souffrant de malnutrition.

Sollicitée par l'AFP pour une réaction, les Affaires étrangères et l'armée israéliennes n'ont pas immédiatement réagi.

Pour l'ONG, les témoignages qu'elle a recueillis confirment que "la combinaison mortelle de la faim et de la maladie n'est pas une conséquence malheureuse des opérations militaires israéliennes" à Gaza.

"C'est le résultat intentionnel de plans et de politiques qu'Israël a conçus et mis en oeuvre, au cours des 22 derniers mois, pour infliger délibérément aux Palestiniens de Gaza des conditions de vie calculées pour entraîner leur destruction physique – ce qui fait partie intégrante du génocide en cours d'Israël contre les Palestiniens à Gaza", ajoute-t-elle.

Amnesty International avait accusé en avril les autorités israéliennes de commettre un "génocide en direct" à Gaza, allégations qualifiées de "mensonges sans fondement" par le ministère des Affaires étrangères israélien.

Le Cogat, organe du ministère de la défense israélien gérant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés, a estimé le 12 août qu'il n'y avait "aucun signe de phénomène de malnutrition généralisée" dans la bande de Gaza, réfutant des chiffres du mouvement islamiste palestinien Hamas sur les décès dus à la malnutrition.

Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaques sans précédent du Hamas sur le territoire israélien, Israël assiège à Gaza 2,4 millions de Palestiniens, qu'il a soumis début mars à un blocus humanitaire total, ensuite allégé en mai puis de nouveau fin juillet face aux critiques internationales.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU, qui appelle à l'"inonder" d'aide.