Les groupes armés d'Irak à l'affût d'une guerre Israël-Hezbollah

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Publié le Jeudi 04 juillet 2024

Les groupes armés d'Irak à l'affût d'une guerre Israël-Hezbollah

  • La guerre de Gaza, la plus sanglante de l'histoire, a éclaté lorsque le groupe militant palestinien Hamas a attaqué le sud d'Israël le 7 octobre
  • Le conflit s'est rapidement élargi pour impliquer plusieurs groupes armés pro-iraniens dans ce que l'on appelle "l'axe de la résistance"

Dans un contexte régional crispé par la guerre à Gaza et la menace d'une confrontation entre Israël et le puissant Hezbollah libanais, les groupes armés irakiens pro-Iran restent à l'affût, distillant une rhétorique va-t-en guerre qui fait craindre un élargissement du conflit.

Le risque est réel: cet hiver, la Résistance islamique en Irak, nébuleuse de mouvements irakiens pro-Iran, a mené plus de 175 tirs de roquettes et frappes de drones, en Irak et en Syrie, contre les soldats américains intégrés à une coalition internationale antijihadistes.

Un conflit entre Israël et le Hezbollah "ne se limitera pas au territoire libanais: en Irak et dans la région, des groupes armés entreront dans la confrontation", résume le politologue irakien Ali al-Baidar.

Cette mobilisation vise à démontrer "leurs capacités, mais aussi leur loyauté à un camp particulier", dit-il.

Dimanche, des factions armées irakiennes ont tancé Washington, parrain indéfectible d'Israël.

Evoquant l'hypothèse d'une "guerre totale contre le Liban", la Coordination de la Résistance irakienne a assuré que "si les sionistes mettent leurs menaces à exécution, le rythme et l'ampleur des opérations les visant ira en s'intensifiant. Les intérêts de l'ennemi américain" -- en Irak et dans la région --, "seront des cibles légitimes".

Cette "Coordination" regroupe notamment les Brigades du Hezbollah, Al-Nujaba, et les Brigades Sayyed al-Chouhada, tous visés par des sanctions américaines, et fer de lance des attaques contre la coalition antijihadistes.

 

- "Entraîner l'Irak" -

 

En filigrane de la guerre ravageant Gaza depuis neuf mois, s'était rapidement greffée une confrontation plus large impliquant Téhéran et ses alliés, disant soutenir les Palestiniens.

Le Hezbollah échange quotidiennement des tirs transfrontaliers depuis le Liban avec Israël. Et les rebelles Houthis du Yémen attaquent en mer Rouge les navires qui seraient liés à Israël, perturbant le commerce maritime mondial dans cette zone stratégique.

L'analyste Ali al-Baidar rappelle aussi les "les expériences passées" en Irak: "des opérations et des attaques contre les forces américaines et les missions diplomatiques".

"Il est possible que ces attaques se répètent avec une plus forte intensité", dit-il.

Fin janvier, une frappe de drone avait tué trois soldats américains et provoqué une poussée de fièvre. Déployant 2.500 militaires en Irak et 900 en Syrie auprès de la coalition, les Etats-Unis avaient durci le ton et mené des frappes meurtrières contre les factions pro-Iran.

"Nous n'hésiteront pas à prendre toutes les actions appropriées pour protéger notre personnel", rappelle encore à l'AFP un porte-parole du Département d'Etat américain, s'exprimant sous anonymat.

"Les milices en Irak alignées sur l'Iran portent atteinte à la souveraineté du pays en lançant des attaques contre des pays tiers, entraînant potentiellement l'Irak dans un conflit régional plus large", avertit cette source.

Depuis des semaines, la "Résistance" met l'accent sur des "opérations conjointes" menées avec les Houthis et enchaîne les communiqués de revendication pour des tirs de drones contre des cibles en Israël.

Sans nommément désigner aucun agresseur, l'armée israélienne a confirmé depuis avril une poignée d'attaques d'aéronefs venant de l'Est, assurant que ces appareils sont interceptés avant d'entrer dans son espace aérien.

 

- "Solidarité transnationale" -

 

Près d'Israël, les factions irakiennes sont déployées dans la Syrie en guerre: au sud de Damas, et plus au Sud avec des "troupes d'élites" au Golan, près du secteur occupé par Israël, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Pour le spécialiste de l'Irak Tamer Badawi, l'importance des "attaques coordonnées" avec les Houthis "réside d'abord dans leur symbolique: l'idée selon laquelle des groupes séparés par des distances géographiques significatives sont capables de synchroniser leur action armée".

Et une intervention de groupes irakiens sur le terrain libanais -- via "l'envoi de combattants en masse" ou seulement de "conseillers" --, dépendra des "besoins de guerre du Hezbollah", souligne le doctorant à l'Université britannique du Kent.

Cette mobilisation répondrait au besoin de "projeter l'image d'une solidarité transnationale", ajoute l'analyste: "pour ces groupes la symbolique est importante, elle contribue à leur image de marque, en tant que membres d'une même ligue, tout autant qu'une implication dans une action armée".

Interrogé par l'AFP, un "commandant de terrain" de la "Résistance" irakienne promet "escalade contre escalade" en cas de guerre. Il rappelle que la "Résistance" irakienne dispose déjà au Liban "d'experts et de conseillers".

Commentant les appels des alliés en Irak, en Syrie, ou au Yémen, à dépêcher leurs combattants au Liban, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah tempérait récemment ces ardeurs.

Niveau "ressources humaines", assurait le chef du Hezbollah, "la résistance au Liban dispose d'effectifs dépassant ses besoins et les impératifs du front, même dans les pires conditions de combats".


Un mort et trois blessés dans une attaque près de colonies en Cisjordanie

Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
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  • L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron
  • La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie

TERRITOIRES PALESTINIENS: Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne.

L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée. Cet endroit a été le théâtre de plusieurs attaques anti-israéliennes depuis fin 2015.

Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a annoncé le décès d'un homme d'une trentaine d'années.

La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie.

Le MDA a également déclaré que ses services avaient évacué dans des hôpitaux de Jérusalem trois autres personnes, dont un adolescent de 15 ans "présentant des plaies profondes" et une femme d'environ 40 ans.

L'hôpital Hadassah de Jérusalem a précisé dans un communiqué que la femme, "blessée par balle", avait été hospitalisée dans un état grave.

Selon des médias locaux, elle aurait été blessée durant l'attaque par un tir de soldats visant les assaillants.

L'armée israélienne a précisé que ses "soldats ont éliminé deux terroristes sur place" et que des explosifs ont été "découverts" dans leur véhicule. "Les soldats de l'armée israélienne procèdent à des fouilles et ont mis en place des barrages routiers encerclant la zone", a-t-elle précisé.

L'Autorité générale des affaires civiles palestiniennes a identifié les assaillants comme Imran al-Atrash et Walid Sabbarna, tous les deux âgés de 18 ans et originaires de la région d'Hébron.

"Il s'agit de la deuxième attaque au carrefour du Goush Etzion en un an qui se solde par de graves conséquences", a déclaré à la presse Yaron Rosental, président du conseil régional du Goush Etzion, un bloc de colonies dans la zone du lieu de l'attaque.

Violences records 

Plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

"Avec l'armée, nous ferons également payer un prix très élevé aux terroristes et à tout leur entourage, et nous renforcerons également la colonisation", a ajouté M. Rosental.

La veille, des colons extrémistes avaient attaqué le village palestinien de Jabaa, près de Bethléem, après que les forces de sécurité israéliennes ont fait démolir et évacuer l'avant-poste de colonisation juive dit de Tzour Misgavi, dans le bloc de colonies du Goush Etzion.

Les mouvements palestiniens du Hamas et du Jihad islamique, considérés comme des organisations terroristes par les Etats-Unis, l'Union européenne, et Israël, ont salué l'attaque dans des communiqués distincts.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

Selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, civils et soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Dans le même temps, au moins 1.006 Palestiniens, combattants et civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Ces violences n'ont pas cessé avec la trêve en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Selon l'ONU, la Cisjordanie a d'ailleurs connu en octobre un pic inédit de violences en près de deux décennies.

 

 


Les États-Unis annulent la visite du commandant en chef de l'armée libanaise

Le président libanais Joseph Aoun félicite le nouveau commandant en chef de l'armée, Rodolphe Haykal, au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, au Liban, le 13 mars 2025. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun félicite le nouveau commandant en chef de l'armée, Rodolphe Haykal, au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, au Liban, le 13 mars 2025. (AFP)
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  • Une source fait part à Arab News des nombreuses préoccupations des Etats-Unis concernant l'armée
  • La décision a été prise quelques heures seulement avant son départ prévu et en dépit des nombreux préparatifs de la visite

BEYROUTH : L'administration américaine a brusquement annulé mardi les rencontres prévues à Washington avec le général Rodolphe Haykal, commandant de l'armée libanaise.

La décision a été prise quelques heures seulement avant son départ prévu et en dépit des nombreux préparatifs de la visite.

L'ambassade du Liban à Washington a annoncé l'annulation d'une réception qui avait été organisée en l'honneur du commandant de l'armée, exprimant sa gratitude pour la compréhension des invités et déclarant qu'elle les informerait d'une nouvelle date une fois fixée, sans donner d'autres explications à la communauté libanaise.

L'administration libanaise a considéré cette décision comme un message fort adressé à l'armée libanaise, d'autant plus que plusieurs sénateurs américains avaient directement critiqué le commandant de l'armée.

Haykal devait rencontrer de nombreux hauts fonctionnaires, notamment des représentants de la Maison Blanche, des membres du Congrès et des chefs militaires.

Selon une source militaire, l'annulation de la visite serait liée à la déclaration de l'armée libanaise, dimanche dernier, concernant les tirs de l'armée israélienne visant les casques bleus de la FINUL au Liban.

Dans un message publié dimanche sur X, l'armée avait accusé "l'ennemi israélien, qui s'obstine à violer la souveraineté libanaise, (de) déstabiliser le pays et d'entraver le déploiement complet de l'armée dans le sud".

Selon la source, cette déclaration a suscité des discussions au sein du Congrès sur "l'opportunité de poursuivre l'aide à l'armée libanaise".

La source a déclaré à Arab News que les Etats-Unis avaient de nombreuses préoccupations concernant les performances de l'armée libanaise, y compris "son incapacité à progresser dans les tâches qui lui ont été assignées pour s'attaquer de manière adéquate au Hezbollah".

La source a ajouté : "Les Etats-Unis sont également mécontents des positions adoptées par le commandement, y compris l'insistance à décrire Israël comme l'ennemi".

Le sénateur Joni Ernst, militaire à la retraite, a publié sur X : "Déçu par cette déclaration de (l'armée libanaise). Les FAL (Forces armées libanaises) sont un partenaire stratégique et - comme j'en ai discuté avec le CHOD (chef d'état-major de la défense) en août - Israël a donné au Liban une véritable occasion de se libérer des terroristes du Hezbollah soutenus par l'Iran. Au lieu de saisir cette opportunité et de travailler ensemble pour désarmer le Hezbollah, le CHOD rejette honteusement la faute sur Israël".

Le sénateur Lindsey Graham a également publié un message sur le site X, dans lequel il déclare : "Il est clair que le Liban n'a pas été désarmé : "Il est clair que le chef de la défense libanaise - en raison d'une référence à Israël comme l'ennemi et de ses efforts faibles et presque inexistants pour désarmer le Hezbollah - est un énorme revers pour les efforts visant à faire avancer le Liban. Cette combinaison fait que les forces armées libanaises ne sont pas un très bon investissement pour l'Amérique".

Pendant ce temps, Tom Harb, membre du Parti républicain d'origine libanaise, a déclaré sur X : "L'administration Trump est frustrée par le gouvernement et l'armée libanais. Ils ont annulé toutes les réunions prévues à Washington pour le commandant de l'armée libanaise Rodolphe Haykal demain, et l'ambassade du Liban à Washington a dû annuler une réception prévue en son honneur."

Il a remercié M. Graham "d'avoir pris note du comportement de l'armée libanaise et de la réticence du gouvernement libanais à prendre des mesures contre le Hezbollah et à mettre en œuvre la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies - au lieu de se contenter de blâmer Israël".

Il a déclaré que M. Graham avait "pris la bonne décision" en annulant la réunion avec M. Haykal, et a ajouté : "L'argent de nos impôts doit fournir un retour sur investissement au Liban. Espérons que le président Joseph Aoun interprétera très bien l'administration Trump et remplacera bientôt le chef de l'armée par quelqu'un désireux de faire le travail !"

Les responsables politiques libanais ont évité de commenter l'action des États-Unis, une source officielle ayant déclaré à Arab News que "l'affaire concerne l'armée libanaise."

Une source militaire libanaise a déclaré : "L'institution militaire a décidé de contenir ce qui s'est passé en n'amplifiant pas la question afin de préserver les intérêts de l'armée.

La source a réaffirmé que l'armée libanaise accomplissait toutes ses missions conformément à son plan visant à limiter à l'État les armes présentes sur le territoire libanais.

Il a ajouté que l'armée "poursuit sa mission au sud du fleuve Litani avec sagesse et dans le délai qu'elle s'est fixé pour la fin de l'année, après quoi elle poursuivra sa mission au nord du fleuve Litani, en appliquant les décisions de l'autorité politique".

M. Haykal avait précédemment indiqué lors de deux sessions du cabinet, alors qu'il faisait le point sur les réalisations de l'armée au sud du Litani, qu'Israël avait fait pression sur l'armée pour qu'elle pénètre dans les maisons des habitants du sud à la recherche d'armes appartenant au Hezbollah - une demande que M. Haykal a rejetée. Il a également souligné les attaques israéliennes qui entravaient les opérations de l'armée libanaise sur le terrain.

Conférence des investisseurs

Parallèlement aux développements politiques et militaires, le front de mer de Beyrouth a accueilli la conférence Beirut One intitulée "Beirut is Rising Again".

D'éminents investisseurs libanais et arabes, notamment une délégation d'Arabie Saoudite, ont participé à cet événement placé sous le patronage du président libanais qui a souligné dans son discours "l'ouverture du Liban sur son environnement arabe et international".

Il a souligné que "le Liban doit retrouver son rôle naturel d'acteur économique et culturel dans la région, de pont entre l'Orient et l'Occident, et de plateforme d'interaction et de coopération entre les entreprises, les investisseurs et les institutions de développement".

M. Aoun a souligné que le Liban s'était engagé sur "la voie des vraies réformes", notant que le gouvernement avait pris des mesures sérieuses pour reconstruire les institutions de l'État sur des bases solides et renforcer la sécurité intérieure.

Il a ajouté : "Les investisseurs qui viennent au Liban doivent être assurés que leur protection n'est pas soumise à des caprices politiques, mais qu'elle est au contraire fermement ancrée dans la loi.

Il a ajouté : "Nous ne recherchons pas un calme temporaire, mais une stabilité durable", soulignant que les réformes entreprises par le gouvernement n'étaient pas faciles.

"Nous nous heurtons à des résistances au sein même du système, car les changements réels affectent des intérêts bien établis, mais nous restons inébranlables", a déclaré M. Aoun.


Le prince héritier saoudien arrive à la Maison Blanche pour rencontrer Donald Trump 

 Le président américain Donald Trump accueille le prince héritier et Premier ministre du Royaume d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sur la pelouse sud de la Maison Blanche. (AFP)
Le président américain Donald Trump accueille le prince héritier et Premier ministre du Royaume d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sur la pelouse sud de la Maison Blanche. (AFP)
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  • Au cours de cette visite, le prince héritier et le président devraient discuter des relations entre leurs pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines
  • Des avions de chasse américains ont survolé la Maison Blanche dans le cadre d'une cérémonie officielle en l'honneur du prince héritier

WASHINGTON: Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane est arrivé mardi à la Maison Blanche à Washington, où il a été accueilli par le président américain Donald Trump.

Des avions de chasse américains ont survolé la Maison Blanche dans le cadre d'une cérémonie officielle en l'honneur du prince héritier.

Au cours de cette visite, le prince héritier et le président devraient discuter des relations entre leurs pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines, tandis que des questions d'intérêt commun seront également abordées, a rapporté l'agence de presse saoudienne.