La guerre à Gaza entre dans son 10e mois, relance des efforts en vue d'une trêve

Des enfants palestiniens marchent au milieu des destructions dans un quartier résidentiel très endommagé de la ville de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 juillet 2024 (AFP)
Des enfants palestiniens marchent au milieu des destructions dans un quartier résidentiel très endommagé de la ville de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 juillet 2024 (AFP)
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Publié le Dimanche 07 juillet 2024

La guerre à Gaza entre dans son 10e mois, relance des efforts en vue d'une trêve

  • La guerre sans répit à Gaza entre dimanche dans son 10e mois avec une relance des efforts de médiation en vue d'un cessez-le-feu.
  • Israël a indiqué que son aviation avait visé "plusieurs terroristes" dans le secteur de cette école, d'où ses soldats avaient été attaqués.

TERRITOIRES OCCUPES : Frappes israéliennes meurtrières, combats entre soldats israéliens et le Hamas palestinien, désastre humanitaire: la guerre sans répit à Gaza entre dimanche dans son 10e mois avec une relance des efforts de médiation en vue d'un cessez-le-feu.

Des émissaires israéliens retourneront ces prochains jours à Doha pour des pourparlers avec les médiateurs qataris, a indiqué le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, en soulignant la persistance d'"écarts" avec le Hamas. Des discussions avec des médiateurs américains se tiennent également en Egypte, selon le média égyptien Al-Qahera News.

Dimanche, le Croissant-Rouge palestinien a fait état de six personnes, dont deux enfants de trois et quatre ans, tués par une frappe israélienne sur une maison à Zawaida, dans le centre du petit territoire dévasté par neuf mois de guerre.

Six Palestiniens ont été tués dans une frappe sur une maison de la ville de Gaza (nord) et trois autres dans un raid sur une habitation de la zone portuaire, selon des secouristes et la défense civile de Gaza.

Les bombardements israéliens se sont poursuivis sur le camp de Nousseirat (centre) où 16 personnes ont péri la veille dans un raid sur une école abritant des milliers de déplacés et gérée par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), selon le mouvement islamiste Hamas. Des journalistes de l'AFP ont vu plusieurs enfants transférés à l'hôpital.

Israël a indiqué que son aviation avait visé "plusieurs terroristes" dans le secteur de cette école, d'où ses soldats avaient été attaqués.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il classe organisation terroriste comme le font les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive d'envergure qui a dévasté la bande de Gaza et fait 38.098 morts, en majorité des civils, selon un dernier bilan samedi du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

- Conditions "désastreuses" -

Dans l'étroite bande de terre, où Israël assiège quelque 2,4 millions de personnes dans des conditions jugées "désastreuses" par l'ONU, l'eau et la nourriture manquent. Selon les Nations unies, 80% de la population est déplacée et plusieurs habitants, dont des enfants, sont morts de malnutrition.

A l'entrée de la guerre dans son dixième mois, les troupes israéliennes bataillent toujours au sol, dans plusieurs secteurs que l'armée avait dit précédemment contrôler.

Les combats se poursuivent à Choujaïya, un quartier est de Gaza-ville, et à Rafah (sud) où l'armée a dit avoir tué 30 "terroristes" ces dernières 24 heures.

Toujours dans le sud, à Khan Younès, l'aviation israélienne a frappé le siège du ministère de l'Intérieur du Hamas, selon ce mouvement. L'armée a dit avoir frappé un bâtiment utilisé par le Hamas "pour ses activités terroristes".

- Nouveaux tirs du Hezbollah -

La guerre à Gaza menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens entre Israël et le Hezbollah libanais des deux côtés de la frontière.

Un membre du mouvement pro-iranien, allié du Hamas, a été tué samedi par un drone israélien près de Baalbek, dans l'est du Liban à quelque 100 km de la frontière. Il a été présenté par l'armée israélienne comme "un agent clé de l'unité de défense aérienne du Hezbollah".

En riposte, le Hezbollah a revendiqué dimanche le tir de "dizaines de roquettes Katioucha" sur une base militaire près de Tibériade dans le nord d'Israël, et une attaque sur un "centre d'espionnage" frontalier. Un homme a été blessé près de Tibériade, à une trentaine de km de la frontière avec le Liban, selon l'armée.

Dans ce contexte, et après l'annonce par le Hamas de nouvelles "idées" pour débloquer les discussions, les efforts reprennent pour un cessez-le-feu à Gaza, à l'approche d'une visite fin juillet aux Etats-Unis de Benjamin Netanyahu.

Al-Qahera News a fait état de "consultations avec le Hamas" et de réunions prévues cette semaine en Egypte "avec toutes les parties".

Après la seule et unique trêve dans la guerre fin novembre, qui a permis la libération de 80 otages israéliens en échange de celle de 240 détenus palestiniens, les médiateurs qataris, américains et égyptiens butent jusque-là sur les exigences des deux camps.

Benjamin Netanyahu affirme vouloir continuer la guerre jusqu'à la destruction du Hamas et la libération de tous les otages. Le Hamas exige un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien de Gaza avant un accord.

De nouvelles manifestations sont prévues dimanche en Israël pour appeler à un accord en vue de la libération des otages.


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
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  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.