Le conflit de Gaza est une « guerre contre les femmes », déclare un fonctionnaire de l'ONU

ONU Femmes estime que 557 000 femmes palestiniennes souffrent d'insécurité alimentaire aiguë. Mme Guimond a déclaré que ces femmes "mangent les derniers et les plus petits" de leur famille, "sautent des repas et ne mangent pas d'aliments sains pendant des mois et des mois". (AFP).
ONU Femmes estime que 557 000 femmes palestiniennes souffrent d'insécurité alimentaire aiguë. Mme Guimond a déclaré que ces femmes "mangent les derniers et les plus petits" de leur famille, "sautent des repas et ne mangent pas d'aliments sains pendant des mois et des mois". (AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 19 juillet 2024

Le conflit de Gaza est une « guerre contre les femmes », déclare un fonctionnaire de l'ONU

  • La représentante d'ONU Femmes dans les territoires palestiniens occupés n'était pas préparée "à la destruction totale et à l'inhumanité que j'ai vues" lors de sa visite dans l'enclave cette semaine
  • Un million de femmes et de filles subissent "les pires conséquences de neuf mois de guerre", dit-elle, et "il n'y a pas d'endroit sûr pour être une femme à Gaza"


NEW YORK CITY : De retour d'une mission dans la bande de Gaza, une fonctionnaire d'ONU Femmes a déclaré que malgré plus de 50 visites dans l'enclave au cours des six années qui se sont écoulées depuis qu'elle a pris ses fonctions, dont une pendant la guerre de 2021, "rien ne m'avait préparée à la destruction totale et à l'inhumanité que j'ai vues".

S'exprimant jeudi à Jérusalem, Maryse Guimond, représentante de l'agence dans les territoires palestiniens occupés, a déclaré que ce qu'elle avait vu dépassait ses pires craintes quant au sort des femmes et des filles vivant à Gaza, dont certaines avec lesquelles elle travaille depuis de nombreuses années.

"Il était insupportable d'assister à l'escalade quotidienne de la violence et de la destruction dans le cadre d'une guerre contre les femmes, dont on ne voit pas la fin", a déclaré Mme Guimond, la voix étranglée par l'émotion.

Elle a ajouté que les guerres ne sont jamais neutres du point de vue du genre et que c'est "sans aucun doute" le cas à Gaza, où un million de femmes et de filles subissent "les pires conséquences de neuf mois de guerre".

Mme Guimond a ajouté : "Elles perdent la vie. Elles sont malades, affamées, épuisées, et maintiennent leurs familles unies malgré la peur et les pertes constantes. Chaque femme que j'ai rencontrée a une histoire de perte".

ONU Femmes a déclaré que plus de 10 000 femmes palestiniennes ont perdu la vie dans la guerre, qui en est à son dixième mois, que plus de 6 000 familles ont perdu leur mère et que près d'un million de femmes et de filles ont perdu des êtres chers et "les souvenirs de leur vie".

"Gaza, c'est plus de 2 millions d'histoires de perte", a déclaré Mme Guimond. "Les femmes de Gaza vivent dans un mouvement constant, une peur constante, elles sont constamment pourchassées.

"Il n'y a pas d'endroit sûr pour être une femme à Gaza, où neuf personnes sur dix sont déplacées.
Près d'un million de femmes et de filles ont été déplacées à plusieurs reprises, contraintes de se déplacer dans des zones de plus en plus petites où elles deviennent la cible d'attaques et de bombardements, a-t-elle ajouté.

"Elles se déplacent sans argent, sans biens et sans savoir comment et où elles vont vivre", a déclaré Mme Guimond.

"De nombreuses femmes m'ont dit qu'elles ne déménageraient plus jamais, car cela ne fait aucune différence pour leur sécurité ou leur survie.

Les habitants de Gaza ont subi 18 vagues de déplacements, sans aucune garantie de sécurité pour qui que ce soit, a-t-elle ajouté.

Lorsqu'elle est arrivée dans la bande de Gaza meurtrie lors de sa dernière visite, Mme Guimond a déclaré qu'elle ne reconnaissait pas la bande de Gaza qu'elle avait connue.

"J'ai pénétré dans le monde de la dévastation et du dénuement total ; les mosquées, les hôpitaux, les magasins, les écoles, les universités ont été détruits", a-t-elle déclaré.

"Des foules d'hommes, de femmes et d'enfants tentent de survivre dans des tentes de fortune et des abris surpeuplés, entourés de décombres et d'une destruction totale, au milieu des bruits incessants des combats et des drones".

Elle a déclaré qu'elle reconnaissait à peine les femmes qu'elle avait connues avant la guerre : "Les neuf derniers mois sont inscrits sur leurs visages, sur leurs corps".

ONU Femmes estime que 557 000 femmes palestiniennes souffrent d'insécurité alimentaire aiguë. Mme Guimond a déclaré que ces femmes "mangent les derniers et les plus petits" de leur famille, "sautent des repas et ne mangent pas d'aliments sains pendant des mois et des mois".

Elle a salué les femmes de Gaza pour leur "force remarquable et leur humanité dans leur lutte pour survivre avec espoir et solidarité, malgré la dévastation".

"J'ai rencontré des femmes extraordinaires qui prennent soin de leur famille et de leur communauté face à la famine, à la mort, à la maladie et au déplacement.

Elle a appelé la communauté internationale à soutenir le travail des organisations dirigées par des femmes à Gaza et à veiller à ce que les femmes aient leur place à la table des négociations lorsque des décisions sont prises.

"La question n'est pas de savoir ce dont les femmes ont besoin, mais ce dont elles n'ont pas besoin", a déclaré Mme Guimond. "Les femmes ne veulent pas mourir. Elles ne veulent pas enterrer leurs proches. Elles ne veulent pas souffrir seules".

Elle s'est également fait l'écho des appels lancés par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, en faveur d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza, de l'ouverture de tous les points de passage terrestres afin de permettre un accès total au territoire pour l'acheminement de l'aide humanitaire, et de la libération de tous les otages israéliens.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Short Url
  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Short Url
  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Short Url
  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".