Des avions américains et britanniques bombardent la ville d'Ibb, tenue par les Houthis

Sur cette photo prise le 22 novembre 2016, un drone militaire américain MQ-9 Reaper. (AFP)
Sur cette photo prise le 22 novembre 2016, un drone militaire américain MQ-9 Reaper. (AFP)
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Publié le Lundi 09 septembre 2024

Des avions américains et britanniques bombardent la ville d'Ibb, tenue par les Houthis

  • Les rebelles affirment qu'ils ciblent des navires liés à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni pour forcer la fin de la campagne israélienne contre le Hamas à Gaza
  • Depuis le début de l'année, les forces américaines et britanniques ont lancé des frappes sur les provinces yéménites tenues par les Houthis, notamment Sanaa, Saada, Hodeidah et Ibb

AL-MUKALLA : Des avions de guerre américains et britanniques ont bombardé des sites houthis dans la province d'Ibb, au Yémen, après que la milice yéménite a affirmé avoir abattu un nouveau drone américain.

L'agence de presse officielle dirigée par les Houthis a rapporté dimanche que des avions de guerre américains et britanniques avaient effectué trois frappes aériennes dans la région de Maytam, au nord de la province d'Ibb, la dernière d'une série d'opérations militaires contre les Houthis en réponse à leurs attaques contre des navires.

Les Houthis n'ont pas fourni d'informations sur la zone ciblée dans la région, ni sur les dégâts humains ou matériels.

Depuis le début de l'année, les forces américaines et britanniques ont lancé des frappes sur les provinces yéménites tenues par les Houthis, notamment Sanaa, Saada, Hodeidah et Ibb, visant les installations de lancement et de stockage de missiles et de drones, ainsi que les drones chargés d'explosifs prêts à attaquer des navires sur les voies maritimes internationales au large du Yémen.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, a affirmé samedi soir que la milice yéménite avait abattu un drone MQ-9 de l'armée américaine se livrant à des "activités hostiles" au-dessus de la province centrale de Marib. Il s'agit de la huitième revendication de ce type depuis le début de leur campagne anti-navires en novembre.

Les Houthis n'ont pas immédiatement publié de vidéo de l'opération pour étayer leur déclaration, ce qu'ils font régulièrement quelques heures ou quelques jours plus tard.

Les Houthis avaient déjà affirmé avoir abattu le même type de drone américain au-dessus de Hodeidah, Saada et Marib à l'aide de missiles fabriqués localement.

Depuis la fin de l'année dernière, les Houthis ont lancé des centaines de missiles balistiques, de drones et de bateaux-drones sur plus de 100 navires commerciaux et militaires en mer Rouge, dans le détroit de Bab Al-Mandab, dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien, en prétendant agir en solidarité avec le peuple palestinien contre la guerre d'Israël à Gaza.

Au cours de leur campagne, les Houthis ont capturé un navire commercial, en ont coulé deux autres et en ont incendié de nombreux autres.

Le navire pétrolier Sounion, battant pavillon grec et transportant 150 000 tonnes de pétrole brut, est toujours en flammes et abandonné en mer Rouge, après avoir été touché à plusieurs reprises par les tirs des Houthis.

Les sauveteurs qui ont visité le navire la semaine dernière ont estimé qu'il était trop dangereux de le déplacer et ont envisagé diverses possibilités pour désamorcer le danger sur place.

Parallèlement, l'opération navale de l'UE en mer Rouge, EUNAVFOR ASPIDES, a déclaré samedi que ses trois unités navales avaient défendu 230 navires sur la principale artère commerciale, abattu 17 drones, deux bateaux-drones et quatre missiles balistiques, et secouru 29 marins depuis le début de la mission en février.

Par ailleurs, les Houthis ont déclaré samedi que les éclairs avaient tué 160 personnes dans les régions qu'ils contrôlent depuis le début de l'année, dont 22 au cours des deux derniers jours.

La dernière série de pluies torrentielles et intenses, qui a commencé fin juillet, a tué plus de 100 personnes, déplacé des milliers de familles, détruit des centaines de maisons et emporté des routes et d'autres infrastructures dans tout le Yémen, principalement dans les hauts plateaux du centre du pays et dans les provinces côtières de l'ouest.

Parallèlement, de violents combats entre les troupes gouvernementales yéménites et les Houthis ont éclaté dans les régions vallonnées de la province méridionale de Lahj, tuant ou blessant de nombreux combattants des deux camps.

Les médias locaux ont rapporté dimanche que les soldats gouvernementaux de la Ceinture de sécurité et des Brigades des Géants ont récupéré deux zones dans le district d'Al-Musaymir à Lahj qui étaient tombées aux mains des Houthis ces derniers jours.

Au cours des combats, un soldat du gouvernement yéménite a été tué, ainsi qu'un nombre indéterminé de Houthis.

Malgré une diminution spectaculaire des hostilités au Yémen depuis avril 2022 dans le cadre du cessez-le-feu négocié par l'ONU, les Houthis ont continué à mener des attaques meurtrières contre les soldats du gouvernement à Taiz, Lahj, Dhale et Marib.


Doha accueille un sommet arabo-islamique d'urgence après l'attaque israélienne contre le Qatar

Cette photo diffusée par Amiri Diwan du Qatar montre l'émir du Qatar Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani (C-R) et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Mohammed bin Abdulrahman al-Thani (D) rencontrant le prince héritier de Jordanie Hussein (C-L) et le ministre des Affaires étrangères de Jordanie Ayman Safadi (G) à Doha le 10 septembre 2025. (AFP)
Cette photo diffusée par Amiri Diwan du Qatar montre l'émir du Qatar Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani (C-R) et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Mohammed bin Abdulrahman al-Thani (D) rencontrant le prince héritier de Jordanie Hussein (C-L) et le ministre des Affaires étrangères de Jordanie Ayman Safadi (G) à Doha le 10 septembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, est arrivé à Doha mardi pour exprimer l'entière solidarité de l'Égypte avec le Qatar
  • M. Abdelatty a été reçu par l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani

DOHA: La capitale qatarie accueillera un sommet arabo-islamique d'urgence dimanche et lundi prochains pour discuter de l'attaque israélienne contre Doha qui visait des dirigeants du Hamas, selon une invitation de la nouvelle agence du Qatar.

Par ailleurs, le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, est arrivé à Doha mardi pour exprimer l'entière solidarité de l'Égypte avec le Qatar à la suite des attaques israéliennes qui ont visé de hauts dirigeants du Hamas.

M. Abdelatty a été reçu par l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani.


Attaque israélienne au Qatar: le Hamas accuse les Etats-Unis d'être «complices»

L'administration Trump a affirmé n'avoir été notifiée qu'à la dernière minute "par l'armée américaine". "J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a-t-il dit. (AFP)
L'administration Trump a affirmé n'avoir été notifiée qu'à la dernière minute "par l'armée américaine". "J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a-t-il dit. (AFP)
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  • Les autorités ont renforcé les mesures de sécurité, installant des points de contrôle tout autour de la mosquée
  • Le Hamas a affirmé que les dirigeants du mouvement avaient survécu à l'attaque, mais a fait état de six morts: le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari

DOHA: Le Hamas a accusé jeudi les Etats-Unis d'être "complices" des frappes israéliennes au Qatar contre des responsables du mouvement islamiste palestinien, estimant que l'attaque visait à torpiller les négociations pour une trêve à Gaza.

"Ce crime était (...) une mise à mort de l'ensemble du processus de négociation", a affirmé un responsable du Hamas, Fawzi Barhoum, dans une déclaration télévisée, au moment où se déroulaient les funérailles des six personnes tuées dans le raid.

"Nous affirmons que l'administration américaine est pleinement complice de ce crime", a-t-il ajouté.

L'attaque sans précédent menée par Israël au Qatar mardi visait des responsables du Hamas réunis dans un complexe résidentiel en plein cœur de Doha, la capitale de ce pays du Golfe allié des Etats-Unis.

Le Qatar a affirmé avoir été informé par Washington "10 minutes" après l'attaque, qui a suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, pourtant allié d'Israël, qui a dit être "très mécontent".

L'administration Trump a affirmé n'avoir été notifiée qu'à la dernière minute "par l'armée américaine". "J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a-t-il dit.

Le Qatar accueille le bureau politique du Hamas depuis 2012, avec la bénédiction des Etats-Unis qui cherchaient alors à maintenir un canal de communication avec le groupe classé terroriste par la plupart des pays occidentaux.

Funérailles sous haute sécurité

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, a participé jeudi aux funérailles aux côtés de dizaines d'hommes en tenue traditionnelle qatarie, et d'autres en civil ou en uniforme.

Un cercueil ceint d'un drapeau qatari, et cinq autres drapés aux couleurs palestiniennes ont été placés dans la mosquée Cheikh Mohammed ben Abdel Wahab de la ville, selon les images diffusées par la chaîne Qatar TV.

Les autorités ont renforcé les mesures de sécurité, installant des points de contrôle tout autour de la mosquée.

Le Hamas a affirmé que les dirigeants du mouvement avaient survécu à l'attaque, mais a fait état de six morts: le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari.

Le ministère qatari de l'Intérieur a confirmé la mort du caporal Badr Saad Mohammed Al-Humaidi Al-Dosari, membre de ses forces de sécurité intérieure, ainsi que de trois autres personnes.

Fawzi Barhoum a en outre indiqué que l'épouse du négociateur en chef du Hamas, la femme de son fils décédé et ses petits-enfants avaient été blessés dans l'attaque du bâtiment où ils résidaient.

Selon les images visionnées par l'AFP, rien ne permettait de confirmer visuellement la présence de Khalil Al-Hayya aux funérailles.

Selon des sources du Hamas, six dirigeants dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l'attaque. L'AFP n'est parvenue à joindre aucun d'eux depuis.

Doha réévalue son rôle 

Le petit Etat gazier, qui abrite la plus grande base américaine de la région, joue le rôle de médiateur dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, aux côtés de l'Égypte et des États-Unis.

Mais après les frappes israéliennes, le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé que son pays "réévalu(ait) tout" concernant son rôle de médiateur, annonçant la tenue prochaine d'un sommet arabo-islamique à Doha pour discuter de la réponse à l'attaque israélienne.

Il a en outre estimé mercredi que son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, devrait être traduit en justice.

Les frappes israéliennes ont choqué les riches monarchies du Golfe, qui ont longtemps misé sur les Etats-Unis pour garantir leur sécurité, et suscité de nombreuses condamnations internationales.


Le président des Émirats arabes unis à Oman pour renforcer les liens bilatéraux et condamner l'attaque israélienne

 Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
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  • Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe
  • Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale

DUBAI : Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, s'est rendu jeudi à Oman, où il a rencontré le sultan Haitham bin Tariq pour discuter de la coopération bilatérale et des développements régionaux, y compris les récentes attaques israéliennes sur le territoire qatari.

Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe et à soutenir les progrès du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale. Ils ont réaffirmé leur solidarité avec le Qatar et se sont engagés à soutenir les mesures prises pour protéger sa sécurité et ses citoyens.

Le cheikh Mohamed a souligné la pérennité des relations entre les Émirats arabes unis et Oman, dont les racines remontent à feu le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan et au sultan Qaboos bin Said, dont les efforts ont jeté les bases de liens solides entre les deux nations.