Des Jordaniens en colère contre Israël dans le contexte de la guerre à Gaza

Des manifestants font un geste lors d'une manifestation de soutien au Liban et à Gaza à Amman, en Jordanie, le 25 octobre 2024. (Reuters)
Des manifestants font un geste lors d'une manifestation de soutien au Liban et à Gaza à Amman, en Jordanie, le 25 octobre 2024. (Reuters)
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Publié le Samedi 26 octobre 2024

Des Jordaniens en colère contre Israël dans le contexte de la guerre à Gaza

  • Cependant, d'après M. Kamhawi, « certains Jordaniens considèrent désormais que mener des attaques reste le seul moyen d'exprimer leur solidarité avec les Palestiniens ».
  • Cependant, d'après M. Kamhawi, « certains Jordaniens considèrent désormais que mener des attaques reste le seul moyen d'exprimer leur solidarité avec les Palestiniens ».

AMMAN : L'attaque menée par deux Jordaniens contre des soldats israéliens au sud de la mer Morte au lendemain de la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, témoigne d'une profonde indignation dans le pays qui entretient d'étroits liens avec les Palestiniens, selon des experts.

« Les Jordaniens bouillonnent de colère » dans le contexte du conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza, « c'est indéniable », estime Oraib Rantawi, directeur du Centre d'études politiques d'al-Qods à Amman.

Le 18 octobre, deux membres de la confrérie des Frères musulmans jordaniens ont été tués après avoir ouvert le feu sur des soldats israéliens sur le territoire, au sud de la mer Morte. Un soldat et un réserviste israéliens ont été légèrement blessés lors de l'échange de tirs.

Le 8 septembre, trois vigiles israéliens avaient été tués par un chauffeur de camion jordanien ayant ouvert le feu au point de passage d'Allenby, entre la Cisjordanie occupée et la Jordanie, contrôlé par Israël.

Les Frères musulmans jordaniens ont affirmé que les deux auteurs de l'attaque au sud de la mer Morte, Houssam Abou Ghazaleh et Amer Qawoos, avaient agi de manière indépendante et qu'ils participaient régulièrement à des « évènements en soutien à Gaza et à la résistance ».

Selon M. Rantawi, nombre de Jordaniens souhaitent des mesures concrètes contre Israël, aussi en guerre au Liban contre le Hezbollah, un allié du Hamas.

« Certains jeunes, en particulier ceux des mouvements islamistes, nationalistes et de gauche, estiment que les manifestations ne suffisent pas », a-t-il déclaré à l'AFP, évoquant le souhait d'actions plus fortes comme la suspension des échanges commerciaux ou la rupture des liens diplomatiques.

La Jordanie, où près de la moitié de la population est d'origine palestinienne, n'a pas encore officiellement condamné l'attaque du 18 octobre.

Toutefois, le Premier ministre jordanien, Jafar Hassan, a déclaré que « nous ne serons pas un lieu de conflit et nous n'accepterons pas de mettre en péril l'avenir de ce pays. Nous ne permettrons à aucune partie de reproduire ses modèles de chaos et de destruction ».

En 1994, la Jordanie est devenue le deuxième État arabe, après l'Égypte, à signer un traité de paix avec Israël et à établir des relations diplomatiques. Leur frontière commune est restée largement calme depuis.

- « Le seul moyen » -

La direction du Hamas a qualifié l'attaque au sud de la mer Morte de « développement significatif dans la bataille en cours du Déluge d'al-Aqsa », nom donné par le mouvement à son attaque d'une ampleur sans précédent en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Elle est survenue quelques heures après l'annonce par Israël de la mort dans le territoire palestinien de Yahya Sinouar, tué par l'armée israélienne et accusé d'être le cerveau de l'attaque du 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1 206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.

L'offensive israélienne lancée en représailles à Gaza a coûté la vie à 42 924 personnes, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les attaques transfrontalières « mettent en évidence la pression croissante qui pèse sur les Jordaniens » en raison de « l'escalade de l'agression israélienne avec le soutien permanent des États-Unis », indique à l'AFP le politologue jordanien Labib Kamhawi.

Selon lui, « la colère est évidente tant au niveau public qu'au niveau officiel, le gouvernement jordanien étant frustré par le comportement agressif d'Israël ».

Amman a « fait savoir que la Jordanie ne pouvait pas ignorer l'indignation croissante de l'opinion publique », ajoute-t-il.

De nombreux Jordaniens ont perçu les auteurs des deux attaques contre Israël comme des martyrs héroïques, certains allant même jusqu'à les célébrer avec des feux d'artifice dans la capitale.

Le père de Maher Diab, Hussein Al-Jazi, auteur de l'attaque de septembre tué par Israël, a déclaré à des médias locaux qu'il était « honoré d'avoir élevé un fils courageux qui a accompli un acte de sacrifice ».

Confrontée à la colère généralisée de sa population, la Jordanie s'efforce de trouver une issue diplomatique à la guerre à Gaza.

Cependant, d'après M. Kamhawi, « certains Jordaniens considèrent désormais que mener des attaques reste le seul moyen d'exprimer leur solidarité avec les Palestiniens ».


Syrie: frappes israéliennes sur le QG de l'armée syrienne à Damas

La télévision officielle syrienne a fait état de nouvelles frappes israéliennes mercredi après-midi à Damas sur le secteur du quartier général de l'armée, dans le centre de la capitale, peu après une première frappe contre ce bâtiment. (AFP)
La télévision officielle syrienne a fait état de nouvelles frappes israéliennes mercredi après-midi à Damas sur le secteur du quartier général de l'armée, dans le centre de la capitale, peu après une première frappe contre ce bâtiment. (AFP)
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  • Des images de la télévision ont montré des militaires quitter précipitamment le bâtiment, contigu au ministère de la Défense sur la place de Omeyyades
  • Mercredi matin, l'armée israélienne a annoncé une frappe sur l'entrée du quartier général de l'armée et le renforcement de ses troupes à la frontière avec la Syrie, après une menace du gouvernement israélien d'intensifier ses frappes

DAMAS: La télévision officielle syrienne a fait état de nouvelles frappes israéliennes mercredi après-midi à Damas sur le secteur du quartier général de l'armée, dans le centre de la capitale, peu après une première frappe contre ce bâtiment.

Des journalistes de l'AFP ont entendu de fortes explosions qui ont secoué la capitale et de la fumée s'élevait au-dessus du secteur visé, selon des images de l'AFPTV.

L'agence officielle Sana a affirmé que "plusieurs personnes ont été atteintes par les frappes israéliennes sur Damas", sans préciser de nombre ou s'il s'agissait de tués ou de blessés.

Des images de la télévision ont montré des militaires quitter précipitamment le bâtiment, contigu au ministère de la Défense sur la place de Omeyyades, et au moins un blessé a été évacué dans une voiture.

Mercredi matin, l'armée israélienne a annoncé une frappe sur l'entrée du quartier général de l'armée et le renforcement de ses troupes à la frontière avec la Syrie, après une menace du gouvernement israélien d'intensifier ses frappes pour protéger les druzes.

La télévision d'Etat syrienne a de son côté rapporté que deux personnes avaient été blessées dans le centre de Damas dans la première frappe, sans préciser l'emplacement exact des faits.


Syrie: les violences ont fait 248 morts à Soueida, des dizaines de druzes traversent la frontière entre Israël et la Syrie

Des dizaines de druzes ont traversé mercredi la frontière entre la Syrie et Israël dans les deux sens, peu après des mises en garde et frappes d'Israël qui exige de Damas qu'il retire ses troupes du sud de la Syrie. (AFP)
Des dizaines de druzes ont traversé mercredi la frontière entre la Syrie et Israël dans les deux sens, peu après des mises en garde et frappes d'Israël qui exige de Damas qu'il retire ses troupes du sud de la Syrie. (AFP)
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  • Les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés se sont déployés mardi dans la ville jusque là tenue par des combattants druzes locaux
  • L'ONG, des témoins et des groupes druzes les ont accusés de nombreuses exactions

DAMAS: Le bilan des violences à Soueida, dans le sud de la Syrie, s'élève à 248 morts depuis dimanche, a annoncé une ONG selon laquelle les affrontements se poursuivent dans la ville à majorité druze, où deux correspondants de l'AFP ont entendu des tirs mercredi matin.

Les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés se sont déployés mardi dans la ville jusque là tenue par des combattants druzes locaux. L'ONG, des témoins et des groupes druzes les ont accusés de nombreuses exactions.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 248 personnes ont été tuées depuis le début des combats dimanche entre combattants druzes et tribus bédouines, qui ont provoqué l'intervention des forces gouvernementales aux côtés de ces dernières.

Un bilan précédent de cette ONG faisait état de 203 morts mardi. L'OSDH a comptabilisé mercredi 64 combattants druzes et 28 civils druzes tués, dont "21 civils exécutés sommairement" par des membres des forces gouvernementales.

En outre, 138 membres des forces de sécurité et 18 combattants bédouins ont été tués, a indiqué l'ONG selon laquelle des bombardements intermittents sont signalés mercredi matin.

Deux correspondants de l'AFP dans la ville ont entendu des tirs alors que de la fumée s'élevait de certains quartiers.

L'un des correspondants a vu une trentaine de corps gisant par terre, certains de membres des forces gouvernementales et d'autres de combattants en civil, sans pouvoir identifier leur appartenance.

Un autre a vu des forces gouvernementales tirer des obus depuis l'une de leurs positions.

Le site local Suwayda 24 a rapporté "un violent bombardement à l'artillerie et au mortier" sur la ville et ses environs depuis l'aube.

Les forces gouvernementales avaient annoncé mardi un cessez-le-feu qui n'a pas été respecté.

Le ministère syrien de la Défense a affirmé que "des groupes hors-la-loi ont recommencé à attaquer les forces de l'armée et de la sécurité intérieure dans la ville", après la proclamation du cessez-le-feu.

"L'armée continue de répondre aux sources de tirs dans la ville", a ajouté le ministère, cité par l'agence officielle Sana, appelant les habitants à rester chez eux.


Israël demande à la Syrie de «laisser tranquilles» les druzes à Soueida

L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris". (AFP)
L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris". (AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a exigé mercredi du pouvoir syrien qu'il "laisse tranquilles" les druzes de Soueida
  • "Comme nous l'avons clairement indiqué et averti, Israël n'abandonnera pas les druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a exigé mercredi du pouvoir syrien qu'il "laisse tranquilles" les druzes de Soueida, où cette communauté est majoritaire, et qu'il retire ses forces de cette ville du sud de la Syrie.

"Comme nous l'avons clairement indiqué et averti, Israël n'abandonnera pas les druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation" dans le sud du pays annoncée après la chute de Bachar al-Assad, a déclaré le ministre, cité par ses services. L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris", a-t-il ajouté.