50 ans après la loi Veil, les opposants à l'IVG ont appelé à « marcher pour la vie »

Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
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Publié le Dimanche 19 janvier 2025

50 ans après la loi Veil, les opposants à l'IVG ont appelé à « marcher pour la vie »

  • Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.
  • Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

PARIS : Cinquante ans après la loi Veil, les opposants à l'avortement sont appelés à manifester dimanche dans le cadre de la « marche pour la vie ». Selon ses organisateurs, cette manifestation devrait rassembler plus de 10 000 personnes cette année.

Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.

La manifestation est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975.

« Depuis 1975, ce sont plus de 10 millions d'enfants à naître qui ont été exclus de la société française : qui pourrait se réjouir de cela ? », déclare à l'AFP Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie.

« Aujourd'hui, tout est fait pour encourager l'avortement, il n'y a pas de politique qui dissuade réellement », estime-t-il.

Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

Si les règles encadrant l'avortement ont été assouplies depuis 1975 et si « la liberté garantie à la femme » de recourir à l'IVG a été inscrite dans la Constitution en 2024, les associations féministes s'alarment toutefois d'un droit toujours « fragile » et font état « d'attaques régulières » de la part de ses opposants.

Outre l'opposition à l'IVG, les organisateurs de la « marche pour la vie » réclament, comme l'an dernier, une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'entendre battre le cœur du fœtus, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.

Ils appellent également à « encourager l’accouchement sous X » et à défendre « le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique ».

Autre sujet également à l'ordre du jour de la manifestation : le rejet de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, ainsi que l'appel à « un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tous ».

« Pour nous, l'interdit de tuer doit rester un fondement de notre société », insiste Nicolas Tardy-Joubert.

Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais uniquement dans des situations strictement définies et en évitant d'employer ces termes, le gouvernement préférant parler d'"aide active à mourir". Son examen a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Mardi, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre François Bayrou n'a pas abordé ce sujet sensible, ni le délai d'examen ni le fond, en renvoyant le texte « au pouvoir d'initiative » du Parlement.


Dans « L’argent du terrorisme », Nathalie Goulet dénonce le laxisme politique et l’absence de mesures concrètes 

« L’argent du Terrorisme » publié par les éditions du « Cherche midi ». (Photo fournie)
« L’argent du Terrorisme » publié par les éditions du « Cherche midi ». (Photo fournie)
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  • Pour Goulet, il est essentiel d’alerter, sur les liens profonds entre criminalité financière et terrorisme
  • Goulet dénonce aussi le laxisme des responsables politiques dans le monde et insiste sur l’urgence de définir des mesures concrètes et coordonnées à l’échelle internationale

PARIS: Trois ans après son premier livre « l’Abécédaire du financement du terrorisme », publié en 2022, la Sénatrice de l’Orme Nathalie Goulet revient à la charge avec un ouvrage, dense et détaillé intitulé « L’argent du Terrorisme » publié par les éditions du « Cherche midi ».

Cela veut-il dire que pendant les trois années qui séparent la publication des deux ouvrages, rien n’a été fait pour tarir les sources de financement des réseaux terroristes ?

« Oui ou presque » rétorque la sénatrice, qui est membre de la commission des finances du Sénat, en répondant à Arab News en français.

Dans son livre, Goulet explique que s’agissant des grandes peurs contemporaines que sont le terrorisme, le trafic de drogue, ou l’immigration clandestine, une constante traverse les crises et relie les réseaux: « l’argent sale »

Pour elle, il est essentiel de s’acharner, de revenir à la charge, sur un sujet d’une grande gravité, puisqu’il met en danger des vies humaines et mine des sociétés.

Il est essentiel aussi d’alerter, sur les liens profonds entre criminalité financière et terrorisme, et de dénoncer le laxisme des responsables politiques dans le monde et insiste sur l’urgence de définir des mesures concrètes et coordonnées à l’échelle internationale.

Dans son livre, Goulet explique que s’agissant des grandes peurs contemporaines que sont le terrorisme, le trafic de drogue, ou l’immigration clandestine, une constante traverse les crises et relie les réseaux, « l’argent sale », et plus précisément, sa capacité à être blanchi. 

A l’origine de cela, explique-t-elle, un faisceau d’activités illicites, drogue, prostitution, contrefaçon, trafic d’armes, piraterie, traite d’êtres humains qui toutes génèrent des masses colossales d’argent sale. 

Une fois cet argent blanchi, il peut être réinjecté dans l’économie légale, pour servir à l’enrichissement personnel ou, plus grave encore, alimenter des réseaux terroristes.

Ce circuit est aujourd’hui fluide, mondialisé, parfaitement adapté aux outils modernes, les réseaux criminels utilisent désormais les mêmes canaux que les groupes terroristes pour transférer et camoufler leurs fonds. 

« Ils sont pluridisciplinaires : un peu de drogue, un peu de contrefaçon, un peu de trafic humain, un peu de terrorisme. Ils savent diversifier leurs activités mieux que n’importe quelle multinationale », ironise la sénatrice.

Le développement des crypto-monnaies est venu ajouter une couche d’invisibilité à ces circuits déjà opaques, « aujourd’hui, 100% des dossiers de criminalité organisée ou de financement du terrorisme impliquent des crypto-monnaies, en tout ou partie », révèle Nathalie Goulet, citant des sources d’Interpol et d’Europol.

Derrière une paire de baskets ou un faux médicament, il y a des réseaux mafieux et parfois des filières de financement du Hezbollah ou du Jihad islamique, « une chemise contrefaite peut sembler inoffensive, mais elle participe à un écosystème global de violence »

Face à cette sophistication technologique, les services de renseignement et les autorités financières peinent à suivre, alors que le cadre juridique, constate-t-elle, évolue lentement, les coopérations internationales demeurent fragmentaires, et les paradis fiscaux prospèrent.

Une simple chemise contrefaite...

Ce qui frappe dans l’analyse de Goulet, c’est la dimension sociale et quotidienne de ces mécanismes, la sénatrice insiste sur le rôle du consommateur, souvent involontairement complice.

A titre d’exemple elle cite entre autres la contrefaçon, qui est perçue comme un crime sans victime. 

Pourtant, derrière une paire de baskets ou un faux médicament, il y a des réseaux mafieux et parfois des filières de financement du Hezbollah ou du Jihad islamique, « une chemise contrefaite peut sembler inoffensive, mais elle participe à un écosystème global de violence », avertit-elle.

Il en va de même pour certaines cagnottes en ligne, ou même la zakat (l’aumône religieuse musulmane), parfois collectée en espèces sans traçabilité. 

« Une mosquée en région parisienne peut collecter plus d’un million d’euros en zakat durant le Ramadan. Si ce cash est mal orienté, il peut alimenter des réseaux douteux », alerte-t-elle.

Plus critique encore, Goulet fustige le laxisme de l’Union Européenne en ce qui concerne la gestion de ses subventions, et affirme que « au nom de la diversité, l’Union européenne finance parfois ses propres ennemis ».

Elle cite les milliards d’euros dont la Cour des comptes européenne a récemment perdu la trace, et qui sont des aides accordées à des organisations islamistes radicales.

La sénatrice dénonce le financement des universités ou d’organisations liées aux Frères musulmans, qu’elle accuse de « créer du séparatisme » au sein des sociétés européennes. 

Elle cible aussi certaines campagnes de promotion du voile, payées avec l’argent des contribuables européens, alors que dans d’autres régions du monde, des femmes sont emprisonnées ou assassinées pour avoir osé l’enlever.

Des actions concrètes

Ce combat, Goulet le mène aussi à travers des actions concrètes, questions parlementaires, propositions de lois, conférences.

Elle milite notamment pour la création d’une agence européenne anti-blanchiment, le renforcement des contrôles sur les ONG, la traçabilité des dons religieux, et une lutte beaucoup plus rigoureuse contre la fraude et l’évasion fiscale.

Elle évoque aussi le rôle structurant de la corruption, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, où les flux d’or, les routes de la drogue et les crises migratoires sont intimement liés.

« Si on observe la carte des conflits africains, on les retrouve là où il y a du trafic d’or. Ce n’est pas un hasard », affirme-t-elle.

La France a-t-elle fait sa part ? Sur certains aspects, oui, « La coopération entre services de renseignement s’est nettement améliorée, et des lois ont été adoptées, notamment en 2021, pour mieux encadrer le financement des associations », note la sénatrice.

Mais elle regrette que la volonté politique demeure inégale, « il y a eu des conférences internationales, comme “No Money for Terror”, (organisée par le président Emmanuel Macron en 2018) mais les actes ne suivent pas toujours », déplore-t-elle. 

Pour Goulet, il est temps que les citoyens comprennent que le blanchiment n’est pas une infraction abstraite, que « Ce n’est pas un crime sans victime, c’est un crime qui prive nos hôpitaux, nos écoles, nos politiques sociales de ressources vitales. C’est un crime démocratique », conclut-elle.

Et c’est peut-être là, la mission la plus urgente de son combat : éveiller les consciences, faire comprendre à chacun qu’un simple geste, un achat, un don, une ignorance peut participer à une chaîne de violence mondiale. 

 


Congrès : les socialistes choisissent leur premier secrétaire, la présidentielle en ligne de mire

Le président du groupe parlementaire Socialistes et Apparentes Boris Vallaud, la première secrétaire nationale adjointe du Parti socialiste Johanna Rolland, le premier secrétaire du Parti socialiste français de gauche (PS) Olivier Faure et le vice-président du groupe socialiste, écologiste et républicain au Sénat, Eric Kerrouche, s'adressent aux médias lors d'un point presse après une réunion avec le Premier ministre français François Bayrou pour discuter de la représentation proportionnelle aux élections, à l'hôtel Matignon à Paris, le 20 mai 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
Le président du groupe parlementaire Socialistes et Apparentes Boris Vallaud, la première secrétaire nationale adjointe du Parti socialiste Johanna Rolland, le premier secrétaire du Parti socialiste français de gauche (PS) Olivier Faure et le vice-président du groupe socialiste, écologiste et républicain au Sénat, Eric Kerrouche, s'adressent aux médias lors d'un point presse après une réunion avec le Premier ministre français François Bayrou pour discuter de la représentation proportionnelle aux élections, à l'hôtel Matignon à Paris, le 20 mai 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
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  • La bataille devrait se jouer essentiellement entre les deux rivaux du précédent congrès de Marseille
  • Quelque 40 000 adhérents peuvent voter pour ce premier tour, entre 17 h et 22 h, dans les sections, pour choisir le prochain texte d'orientation du parti.

PARIS : Les socialistes votent ce mardi pour la première fois afin de choisir leur nouveau premier secrétaire, entre le sortant Olivier Faure et ses concurrents, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et le chef des députés socialistes Boris Vallaud. Le principal enjeu de cette élection est la stratégie à adopter pour la présidentielle de 2027.

La bataille devrait se jouer essentiellement entre les deux rivaux du précédent congrès de Marseille, en 2023 : Nicolas Mayer-Rossignol affirme qu'il sera en tête, tandis que le camp d'Olivier Faure évoque une lutte serrée qui, selon eux, permettra à leur champion de l'emporter une nouvelle fois.

Quelque 40 000 adhérents peuvent voter pour ce premier tour, entre 17 h et 22 h, dans les sections, pour choisir le prochain texte d'orientation du parti. Le résultat de ce premier tour définira le rapport de forces au sein des instances.

Les deux candidats dont les motions seront arrivées en tête seront départagés lors d'un deuxième tour le 5 juin, avant un congrès prévu du 13 au 15 juin à Nancy.

Les résultats ne seront connus qu'au bout de la nuit, voire mercredi matin. Des accusations de tricherie pourraient à nouveau être proférées, comme à Marseille. 

Lamia El Aaraje, proche de Nicolas Mayer-Rossignol, a déclaré : « Il est hors de question que 300 voix nous séparent de la victoire ». En 2023, elle avait accepté sa défaite. 

Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018, défend l'union de la gauche non mélenchoniste pour 2027. 

Il explique : « Je ne nous pardonnerai pas d'avoir, par notre division, déroulé le tapis rouge à l'extrême droite ». Il appelle les militants à la « continuité » d'une ligne qui a remis le PS « au cœur de la gauche ».

Mais le camp de Nicolas Mayer-Rossignol taxe celui qui a été l'un des artisans des accords de gauche Nupes (en 2022) et Nouveau Front populaire (en 2024) d'« ambiguïté » vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il a pourtant pris ses distances depuis plusieurs mois. 

Le maire de Rouen défend « l'affirmation socialiste » et prône la création d'un grand parti socialiste (un « GPS ») agrégeant « ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l'extérieur », comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve.

Selon lui, un candidat social-démocrate émergera de cette confédération en vue de 2027. Il juge prématuré de parler primaire avant les échéances municipales.

Dans une vidéo adressée aux militants mardi, l'édile rouennais dit vouloir faire revenir au PS « toutes celles et ceux qui n'attendent que ça », et atteindre « 100 000 militants ».
Il accuse Olivier Faure d'une gestion clanique et d'un manque de travail dans le parti.

Les partisans du premier secrétaire sortant répondent que Nicolas Mayer-Rossignol a rassemblé autour de lui une coalition disparate de tous les « anti-Faure », de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d'Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l'Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.

Ils prédisent une candidature de l'ex-président François Hollande en 2027, si le maire de Rouen gagne le congrès.

Le troisième homme du congrès, Boris Vallaud, se veut le candidat de « la réconciliation » et de « la doctrine ». Il a notamment développé le concept de « marchandisation » de la société, et a lancé un institut de formation et un média interne.

Sur France 2, il a expliqué mardi être « le seul à faire une vraie proposition de rassemblement », et appelé les militants à choisir « la perspective du meilleur » contre l'extrême droite. 

La cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, et l'ex-député LFI François Ruffin, favorables à l'union de la gauche en 2027, souhaitent la victoire d'Olivier Faure.

À l'inverse, Raphaël Glucksmann, qui refuse les primaires, penche plutôt pour une victoire de M. Mayer-Rossignol. À l'instar de Jean-Luc Mélenchon qui se prépare pour la présidentielle et entend bien se présenter comme « la vraie gauche ».


Météo-France: un été «plus chaud que la normale» est le scénario le «plus probable»

Adrien Mastain, un maraîcher, marche le long d'un champ sec qu'il devra arroser artificiellement pour faire pousser ses légumes, à Carnin, dans le nord de la France, le 20 mai 2025. (AFP)
Adrien Mastain, un maraîcher, marche le long d'un champ sec qu'il devra arroser artificiellement pour faire pousser ses légumes, à Carnin, dans le nord de la France, le 20 mai 2025. (AFP)
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  • Pour juin, juillet et août, période qui correspond à l'été météorologique, "des conditions plus chaudes que la normale sont les plus probables, associées à la tendance du changement climatique sur l'Europe", indique l'établissement public
  • Ces tendances moyennes à trois mois, mises à jour mensuellement, ne sont pas des prévisions et ne préjugent pas de canicules ou de records

PARIS: Des températures plus chaudes que la normale sur la France constituent le scénario le "plus probable" pour cet été (juin-août), en particulier en Corse, indique mardi Météo-France dans ses tendances à trois mois.

Pour juin, juillet et août, période qui correspond à l'été météorologique, "des conditions plus chaudes que la normale sont les plus probables, associées à la tendance du changement climatique sur l'Europe", indique l'établissement public.

"Toutefois, des épisodes ponctuels plus frais ne sont pas exclus", détaille Météo-France.

Ces tendances moyennes à trois mois, mises à jour mensuellement, ne sont pas des prévisions et ne préjugent pas de canicules ou de records.

La probabilité d'un scénario plus chaud que les normales (sur la période de référence 1991-2020) a été établi à 50% pour la France métropolitaine (60% pour la Corse), contre seulement 20% pour un scénario plus frais (10% en Corse), selon les météorologues. La probabilité que les températures soient conformes aux normales de saison est estimée à 30%, par l'observatoire.

En revanche, pour les pluies, "aucun scénario n'est privilégié sur la France et une très large partie de l'Europe", selon le bulletin.