Syrie: l'UE exige la fin des violences, salue l'engagement à juger les auteurs

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Publié le Mercredi 12 mars 2025

Syrie: l'UE exige la fin des violences, salue l'engagement à juger les auteurs

  • "Tout doit être fait pour éviter que de tels crimes se reproduisent", poursuit ce texte au nom des 27 pays membres
  • Les pays de l'UE condamnent "les attaques des milices pro-Assad contre les forces de sécurité", tout autant que "les crimes horribles contre des civils, y compris des exécutions sommaires, qui auraient été perpétrés par des groupes armés soutenant"

BRUXELLES: L'Union européenne a salué la mise en place par le nouveau pouvoir syrien d'une commission d'enquête sur les violences et crimes survenus dans l'ouest du pays, où un millier de civils en grande majorité alaouites ont été tués ces derniers jours.

"Nous saluons les engagements pris par les autorités de transition, en particulier la création d'une commission d'enquête visant à demander des comptes aux auteurs, conformément aux normes du droit international", a écrit la diplomatie de l'UE dans un communiqué reçu mercredi.

"Tout doit être fait pour éviter que de tels crimes se reproduisent", poursuit ce texte au nom des 27 pays membres.

Les pays de l'UE condamnent "les attaques des milices pro-Assad contre les forces de sécurité", tout autant que "les crimes horribles contre des civils, y compris des exécutions sommaires, qui auraient été perpétrés par des groupes armés soutenant les forces de sécurité des autorités de transition".

Ces violences sont les pires depuis l'arrivée au pouvoir le 8 décembre d'une coalition menée par le groupe islamiste radical sunnite Hayat Tahrir al-Cham (HTS).

Elles menacent la stabilité d'un pays déjà ravagé par 14 ans de guerre civile sous Bachar al-Assad, et sur lequel le président par intérim, Ahmad al-Chareh, cherche à asseoir son autorité, sur l'ensemble du territoire.

Les tensions ont commencé le 6 mars dans un village à majorité alaouite de la province de Lattaquié, après l'arrestation d'une personne recherchée par les forces de sécurité.

La situation a rapidement dégénéré en affrontements lorsque des hommes armés de la minorité musulmane alaouite, que les autorités ont qualifiés d'hommes fidèles à Bachar al-Assad, ont ouvert le feu sur plusieurs positions des forces de sécurité.

Des civils de la communauté alaouite, à laquelle appartenait Assad, ont ensuite été pris pour cibles, en représailles.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 1.225 civils, en grande majorité alaouites, ont été tués aux mains des "forces de sécurité et de groupes affiliés", essentiellement dans les provinces de Lattaquié et de Tartous.

Pour tenter d'apaiser la situation, la présidence syrienne a annoncé dimanche la formation d'une "commission d'enquête indépendante" sur "les exactions contre les civils", afin d'en identifier les responsables et de les "traduire en justice". La commission dispose de trente jours pour collecter des preuves, les examiner, et remettre son rapport.

Depuis l'arrivée au pouvoir des autorités de transition, l'UE a suspendu ses sanctions visant des secteurs clés de l'économie syrienne, afin d'aider au redressement du pays.

Le bloc européen s'est toutefois dit prêt à les réinstaurer au cas où le nouveau pouvoir ne respecterait pas sa promesse d'une transition inclusive respectant les droits des minorités.

del-mad/jca/pz

 

© Agence France-Presse


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Image composite montrant (dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du haut) une vue générale de la centrale nucléaire d'Ispahan près de Téhéran, les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad et l'usine d'enrichissement de combustible de Fordow dans le centre de l'Iran, le 14 juin 2025. (Photos AFP)
Image composite montrant (dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du haut) une vue générale de la centrale nucléaire d'Ispahan près de Téhéran, les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad et l'usine d'enrichissement de combustible de Fordow dans le centre de l'Iran, le 14 juin 2025. (Photos AFP)
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  • Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient mené des frappes sur les trois principales installations iraniennes d'enrichissement nucléaire
  • Compte tenu de la configuration souterraine de Fordo, des bombes anti-bunker de type GBU-57 ont probablement été larguées.

Les États-Unis ont bombardé dimanche trois sites nucléaires clefs en Iran, rejoignant ainsi l'offensive lancée par Israël le 13 juin.

Quelques heures après ces frappes, l'Iran a lancé 40 missiles sur Israël, accusant les États-Unis de « faire exploser » les chances d'un règlement diplomatique du dossier nucléaire.

- Intervention militaire américaine.

Après des jours de flou autour d'une possible intervention, le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient mené des frappes sur les trois principales installations iraniennes d'enrichissement nucléaire de Fordo, Natanz et Ispahan, évoquant « une réussite militaire spectaculaire ».

Des médias iraniens ont confirmé ces frappes.

« L'Iran, le caïd du Moyen-Orient, doit maintenant faire la paix. S'ils ne le font pas, les prochaines attaques seront bien plus importantes et ne causeront aucune difficulté », a prévenu Donald Trump.

Il n'a toutefois pas donné de détails sur les armes utilisées pour frapper le programme iranien. Mais compte tenu de la configuration souterraine de Fordo, des bombes anti-bunker de type GBU-57 ont probablement été larguées. D'après l'armée américaine, ces ogives de 13 tonnes peuvent s'enfoncer jusqu'à 60 mètres de profondeur avant d'exploser.

Israël ne dispose pas de ce type d'armes. Seuls les bombardiers américains furtifs B-2 Spirit sont en mesure de transporter ces bombes.

Avant l'attaque de dimanche, des sites de suivi de vols et le New York Times avaient rapporté que plusieurs de ces aéronefs avaient décollé des États-Unis en direction de l'ouest. 

- Réactions de l'Iran. 

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a accusé les États-Unis et Israël d'avoir « décidé de faire exploser » la diplomatie, après avoir fustigé un « comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel » de la part des États-Unis.

Il a ensuite affirmé à la presse à Istanbul que l'Iran se défendra « par tous les moyens nécessaires » après les frappes américaines.

Après les frappes américaines, l'agence de presse IRNA a fait état du tir de 40 missiles sur Israël depuis l'Iran, qui a dit avoir visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel Aviv, ainsi qu'un « centre de recherche biologique » et d'autres cibles.

Les journalistes de l'AFP ont constaté d'importants dégâts dans des quartiers résidentiels au nord et au sud de Tel-Aviv, où des maisons et immeubles ont été totalement éventrés. Une organisation de premiers secours israélienne a annoncé avoir pris en charge 16 blessés.

Les autorités iraniennes ont annoncé avoir exécuté un homme condamné pour avoir été un agent du Mossad, le service de renseignement israélien. 

- Israël remercie Trump avant de nouvelles frappes.

Dans une vidéo adressée à Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a salué pour avoir imposé un « tournant historique » pouvant conduire le Moyen-Orient vers « un avenir de prospérité et de paix ».

Il s'est félicité que la promesse de détruire le programme nucléaire iranien « ait été tenue », ajoutant : « D'abord vient la force, ensuite vient la paix. »

L'armée israélienne a annoncé une nouvelle série de frappes contre des « cibles militaires » dans l'ouest de l'Iran, après des bombardements visant des lanceurs de missiles et des soldats des forces armées iraniennes. L'agence iranienne Isna a fait état de quatre militaires tués dans une base du nord du pays. 

« Aucun signe de contamination »

L'autorité de sécurité nucléaire iranienne a déclaré ne avoir détecté « aucun signe de contamination » sur les trois sites frappés, écartant tout « danger » pour la population.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué qu'aucune hausse des niveaux de radiation n'avait été signalée. Son chef, Rafael Grossi, a annoncé une « réunion urgente » lundi du Conseil des gouverneurs.

L'autorité nucléaire saoudienne a également fait savoir qu'« aucun effet radioactif n'avait été détecté sur l'environnement du Royaume et des États du Golfe ».

- Une « déclaration de guerre » pour les Houthis du Yémen.

L'attaque américaine « constitue une déclaration de guerre flagrante contre le peuple iranien frère », a réagi le gouvernement des rebelles houthis du Yémen dans un communiqué.

Il a déclaré être prêt « à cibler les navires et les bâtiments de guerre américains en mer Rouge ».

- Bilan des victimes.

Selon le dernier bilan actualisé des autorités, plus de 400 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Iran par les frappes israéliennes.

L'ONG américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA) fait état d'au moins 657 morts et 2 000 blessés, civils et militaires, en Iran.

Depuis le 13 juin, les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël.


Riyad affirme qu'aucun effet radioactif n'a été détecté dans le Golfe après les frappes américaines contre l'Iran

Cette image satellite fournie par Maxar Technologies et prise le 14 juin 2025 montre les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad en Iran, avant une frappe israélienne. (AFP)
Cette image satellite fournie par Maxar Technologies et prise le 14 juin 2025 montre les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad en Iran, avant une frappe israélienne. (AFP)
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  • La Commission de régulation nucléaire et radiologique d'Arabie saoudite a déclaré dimanche qu'"aucun effet radioactif n'a été détecté" dans le Royaume et dans la région du Golfe.
  • La Garde nationale du Koweït a également déclaré que "les niveaux de radiation dans l'espace aérien et les eaux du Koweït sont stables et la situation est normale".

RIYAD : La Commission de régulation nucléaire et radiologique d'Arabie saoudite a déclaré dimanche qu'"aucun effet radioactif n'a été détecté" dans le Royaume et la région du Golfe à la suite de l'attaque militaire américaine contre les installations nucléaires iraniennes.
"Aucun effet radioactif n'a été détecté sur l'environnement du Royaume et des États arabes du Golfe à la suite du ciblage militaire américain des installations nucléaires iraniennes", a écrit la commission sur son compte officiel X.

La Garde nationale du Koweït a également déclaré que "les niveaux de radiation dans l'espace aérien et les eaux du Koweït sont stables et la situation est normale", selon un communiqué de l'agence de presse KUNA.

L'autorité égyptienne de régulation nucléaire et radiologique a confirmé dimanche que le pays était loin de tout impact direct résultant du ciblage des installations d'enrichissement et de conversion de l'uranium en Iran.

Les États-Unis ont attaqué dimanche trois sites nucléaires iraniens, dont l'installation souterraine d'enrichissement de l'uranium de Ford, après des jours de spéculation sur la question de savoir si l'armée américaine se joindrait à la campagne de bombardement de son allié Israël. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les principales réactions à l'attaque américaine contre l'Iran

Cette photo non datée fournie par le département américain de la Défense montre un bombardier américain B-2 en vol dans un lieu tenu secret. (USAF/AFP)
Cette photo non datée fournie par le département américain de la Défense montre un bombardier américain B-2 en vol dans un lieu tenu secret. (USAF/AFP)
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  • Réactions internationales à l'attaque américaine contre plusieurs sites nucléaires iraniens
  • « Les événements de ce matin sont scandaleux et auront des conséquences éternelles », a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Les premières réactions internationales à l'attaque américaine contre plusieurs sites nucléaires iraniens dimanche, par laquelle les États-Unis ont rejoint Israël dans sa guerre contre la République islamique :

- Iran : « Conséquences éternelles » - 

« Les événements de ce matin sont scandaleux et auront des conséquences éternelles », a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, dénonçant le « comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel » des États-Unis. « L'Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple », a-t-il ajouté.

L'Organisation de l'énergie atomique iranienne a pour sa part dénoncé « un acte barbare qui viole le droit international », et affirmé que « malgré les complots maléfiques de ses ennemis », l'Iran « ne laissera pas le chemin du développement de son industrie nucléaire être arrêté ». 

- Israël : « tournant historique » et promesse « tenue » -

« Votre décision audacieuse de viser les installations nucléaires de l'Iran avec la puissance impressionnante et juste des États-Unis changera l'Histoire », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un message vidéo de remerciements à Donald Trump.

Les attaques de dimanche constituent un « tournant historique qui peut aider à conduire le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix », a encore déclaré le chef du gouvernement israélien. « Le président Trump et moi disons souvent : la paix par la force », a-t-il poursuivi, citant l'adage : « D'abord vient la force, ensuite vient la paix. (...) Le président Trump et les États-Unis ont agi avec beaucoup de force. »

- ONU : « dangereuse escalade »

« C'est une dangereuse escalade dans une région déjà sur la corde raide, et une menace directe pour la paix et la sécurité dans le monde », a estimé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

- UE : appel à « toutes les parties à faire un pas en arrière »

Sur X, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a appelé « toutes les parties à faire un pas en arrière, à revenir à la table des négociations et à éviter toute escalade supplémentaire ».

Elle a ajouté que l'Iran ne devait pas développer l'arme nucléaire et que les ministres des Affaires étrangères de l'UE discuteraient de la situation lundi. 

- Grande-Bretagne : l'Iran doit « revenir à la table des négociations » -

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a appelé l'Iran à « revenir à la table des négociations ».

« L'Iran ne doit jamais être autorisé à développer une arme nucléaire et les États-Unis ont pris des mesures pour atténuer cette menace », a-t-il déclaré sur X, soulignant que « la stabilité dans la région est une priorité ».

- Démocrates américains : « une guerre potentiellement désastreuse »

« Le président Trump a induit le pays en erreur sur ses intentions, il n'a pas cherché à obtenir l'autorisation du Congrès pour l'usage de la force militaire et risque d'engager les Américains dans une guerre potentiellement désastreuse au Moyen-Orient », a déclaré Hakeem Jeffries, un chef de file de l'opposition démocrate à la Chambre des représentants américaine.

- Arabie saoudite : « grande préoccupation »

L'Arabie saoudite « suit avec une grande préoccupation les développements en République islamique d'Iran, avec le ciblage des installations nucléaires iraniennes par les États-Unis », a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères. 

- Oman : appel à une « désescalade immédiate » 

Oman, qui joue le rôle de médiateur entre les États-Unis et l'Iran dans les discussions sur le nucléaire, a condamné « cette agression illégale » et appelé à « une désescalade immédiate », a affirmé un porte-parole du ministère omanais des Affaires étrangères. Il a ajouté que « l’action entreprise par les États-Unis menace d’élargir l'étendue de la guerre et constitue une violation grave du droit international ».

- Irak : « escalade militaire »

Le gouvernement irakien a condamné les frappes américaines, qu'il qualifie d'« escalade militaire », estimant qu'elles « menacent la sécurité et la paix au Moyen-Orient » et « mettent gravement en péril la stabilité régionale ».

« Les solutions militaires ne peuvent se substituer au dialogue et à la diplomatie », a plaidé Bassem Alawadi, le porte-parole du gouvernement, précisant que la poursuite des frappes « conduirait à une escalade dangereuse dont les répercussions dépasseront les frontières de tout État ».

- Rebelles Houthis : « déclaration de guerre »

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont déclaré considérer les frappes américaines comme une « déclaration de guerre » contre le peuple iranien, ajoutant être prêts à cibler les navires et les bâtiments américains en mer Rouge.

- Hamas : « agression criminelle »

« Nous condamnons cette agression criminelle », a écrit sur Telegram le mouvement islamiste palestinien Hamas, allié de l'Iran et engagé depuis 20 mois dans une guerre avec Israël dans la bande de Gaza. « Nous la considérons comme un exemple flagrant de la politique d'imposition de l'hégémonie par la force, une agression basée sur la loi de la jungle, et une violation de toutes les normes et conventions internationales ».